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Analyse
PING ne danse pas BONGO

CHRONIQUE DE WATHIE

Il ne veut pas du dialogue auquel le président du Haut-Ogooué, pardon du Gabon, a appelé. Il, c’est Ping. Jean Ping, pour ne pas le confondre avec le logiciel portant le même nom. Sûr de sa victoire qu’il a annoncée avant même que les Gabonais ne se rendent aux urnes, Jean Ping est décidé à jouer les prolongations d’une présidentielle qui s’est déjouée d’avance. «Voilà quelqu’un qui a été désavoué par le peuple et battu dans les urnes, qui demande à celui à qui il a volé l’élection de venir dialoguer avec lui. Il le demande de surcroît le révolver sur la tempe, les hélicoptères d’attaque et les mirages volant à basse altitude au-dessus de nos maisons. (…) Nous n’irons à aucun dialogue sous l’égide de cet imposteur ». Oups ! Que le dernier mot de Ping siffle fort. Il ne reste plus que le Pong pour qu’Ali soit complétement étourdi. L’opposant est amer et ne s’en cache pas. Il a dirigé la Commission de l’Union Africaine pourquoi devrait-on lui refuser le Gabon qui ne compte même pas deux millions d’habitants. D’autant que, sur les neuf provinces que compte le Gabon, il en a remporté huit. La démocratie gabonaise étant tellement généreuse et le pays tellement économe, un deuxième tour ne fait pas partie des habitudes gabonaises. Ainsi, avec 49,85% des suffrages exprimés, Ali Bongo s’est rassis plus confortablement sur le fauteuil de président et appelle désormais au dialogue, à un gouvernement d’ouverture.
« A ses appels trompeurs à un dialogue de légitimation, nous disons non. (…)   Personnellement, dans mes fonctions nationales et internationales, je n’ai cessé de pratiquer le dialogue. Donc je ne suis pas fondamentalement contre le dialogue. Ma position à ce sujet est claire, je ne m’associerai pas à cette vaine tentative de légitimation de la forfaiture que les Gabonais dénoncent», lui rétorque Ping, décidé à ne pas danser autour du feu au rythme des bongos.
« Le monde entier connait aujourd’hui qui est le président de la République gabonaise. C’est moi, Jean Ping ». On aurait dit un de ses vieux colons moustachus jouant à se faire peur dans une certaine contrée africaine aux habitants réfractaires.  Mais, puisque la nationalité gabonaise d’Ali Bongo pose plus question que celle de Ping, nul besoin de s’attarder. D’autant que, Ping s’est assez montré en Afrique pour ne pas passer pour un Fujimori gabonais. Maintenant que cette question n’est pas à l’ordre du jour, du moins pour ce qui le concerne, ce qu’il veut, c’est «son» pouvoir.
Jean Ping, qui a vu certains chefs d’Etat africains (le syndicat), faire la queue pour assister à la prestation de serment d’Ali Bongo, ne compte guère sur l’UA. Pour avoir bourlingué un peu partout, grâce, notamment, à ses hautes fonctions (Ministre d’État, ministre gabonais des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie de 1999 à 2008, président de l’Assemblée générale des Nations unies de 2004 à 2005 et président de la Commission de l’Union africaine de 2008 à 2012), l’opposant a enjambé l’Afrique et est allé chercher solution du côté de la Cour Pénale Internationale (CPI). Celle-là même qui traque Omar El-Béchir, le président soudanais et qui n’a lâché son homologue Kenya, Uhuru Kenyatta, qu’après moult tractations. Jean Ping, très hospitalier, invite Amnesty international et la CPI à venir au Gabon. Pour lui, ce qui s’est passé le 31 août dernier n’est pas loin de ce qui est reproché à Laurent Gbagbo. Attendez de voir la réaction de la gambienne qui préside aux destinées de ladite cour avant de vous moquer. En effet, comme s’il se sont passé le mot, Fatou Bensouda a annoncé, jeudi dernier, un «examen préliminaire, afin de déterminer si les critères imposés pour l’ouverture d’une enquête sont réunis». Et, avec cette gambienne, aussi imprévisible qu’un certain Jammeh, Ali Baba, pardon Ali Bongo, ferait mieux de surveiller ses arrières. L’avocate a tendance à oublier ce qui se passe chez Yahya pour ne s’intéresser qu’aux pays désignés par les bailleurs du tribunal. A défaut de rendre le bongo inaudible en le balançant au fond d’un trou,  Bensouda pourrait bien aider Ali à perdre du poids.
Par Mame Birame WATHIE


​Front politique   /                                    Lendemains incertains
Ce sont les jeunes républicains de Rufisque qui sonnent l’alerte pour le camp présidentiel. «Si les élections législatives se déroulent en 2017 conformément au calendrier républicain, il y aura un risque de cohabitation» au sommet de l’Etat car l’opposition pourrait sortir majoritaire de ce scrutin.
Ce n’est pas une simple vue de l’esprit, c’est une crainte réelle de la majorité présidentielle. Celle-ci est en effet malmenée ces derniers temps par une opposition de plus en plus soudée autour d’une forte coalition et une société civile incarnée par des «lanceurs d’alerte» comme Ousmane Sonko de Pasteef ou encore Birahim Seck du Forum civil. Face aux révélations sur les scandales économiques (affaires Bictogo, Pétro Tim, etc.) et les maladresses d’un pouvoir frileux qui agite des menaces de représailles dès qu’il est contrarié, le camp de l’opposition met la pression en projetant de mener le combat dans la rue.
La marche prévue pour les prochains jours aura ainsi valeur de test pour celle-ci, qui s’emploie depuis plusieurs mois à présenter le pouvoir de Macky Sall sous le visage hideux d’un régime à tendance dictatoriale.
En fait le débat politique est d’ailleurs transposé dans la rue car il prend les contours d’une interminable querelle de charretiers avec les invectives qui volent au plus bas. Constamment sur la défensive depuis le fameux «dialogue national» qui a fait long feu et la libération de Karim Wade qui sonne comme la fin de la traque des biens mal acquis, le pouvoir ne parvient plus à convaincre de sa capacité à résoudre les problèmes réels des Sénégalais ni à proposer des solutions.
Dans de telles conditions comment aborder les prochaines législatives ? Si la traque des biens mal acquis ne peut être comptabilisée comme un des succès du président Macky Sall que restera-t-il alors à présenter aux électeurs comme élément positif susceptible de faire pencher la balance en faveur du camp présidentiel ? La couverture maladie universelle est un échec, les bourses familiales un pis-aller sans aucune conséquence positive pour les familles et le Yoonu Yokute a perdu toute sa signification depuis que la famille présidentielle est présentée comme la seule qui voit ses revenus s’améliorer de jour en jour… 
Mais la gouvernance «sombre et tortueuse» (selon le bon mot du néo-opposant Ousmane Sonko) ne profite pas spécialement à l’opposition traditionnelle. Celle-ci ne parvient pas non plus à convaincre de sa capacité à prendre en charge la demande sociale, occupée qu’elle est à tenter de se refaire une virginité auprès d’une opinion désabusée par douze ans d’un régime libéral accusé de gabegie et quatre ans d’une gouvernance ni sobre ni vertueuse car ponctuée de scandales financiers à répétition.
Ni le Pds qui est à la traîne parce que dirigé depuis Paris et Doha ni Khalifa Sall à qui la direction du Ps dénie le droit d’être son candidat pour la prochaine élection présidentielle ne peuvent capitaliser à leur profit cette gouvernance «sombre et tortueuse». Mais profitera-t-elle à la nouvelle opposition incarnée par de jeunes technocrates ambitieux comme Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko ou… Birahim Seck ? Quel apport sera celui de ces jeunes technocrates pour contraindre le pouvoir à la cohabitation en remportant les législatives face au camp présidentiel ?

En tout cas la «mère des batailles» s’annonce périlleuse pour le camp présidentiel tout comme pour le camp opposé. Car si l’Apr et ses alliés sortent minoritaires de ce scrutin, l’avenir politique de son leader s’assombrit. En revanche si elle sort victorieuse de ces joutes avec une bonne majorité, cela signifiera que l’opposition n’a pas su mettre à profit la mauvaise posture du camp présidentiel qui ne cesse de perdre du crédit depuis les révélations de scandales économiques et financiers.


DANS L’ENFER DE REBEUSS
Ne te crois surtout pas au Sénégal en franchissant les portes de la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. Ici,  il n y a rien qui rappelle la République pas même la société. Les lois et normes les régissant y sont inconnues.  Quand tu débarques, après que le Procureur t’a notifié un mandat de dépôt, tu es forcé de te déshabiller.  Que vous tu ais 50 ans et qu’à côté de toi se trouve un jeune qui lutte avec la puberté  n’y change rien.  Il faut que les gardes vérifient si vous ne cachez pas quelque chose entre les fesses. Et pour s’en assurer, tout le monde s’accroupit. Malheur à ceux qui ont la diarrhée. Les présentations aux relents d’intimidations ne durent que le temps d’une rose. Très rapidement, le dispatching est fait. Et sous la conduite d’un garde, les nouveaux arrivants, divisés en groupes, rejoignent, la peur au ventre, leurs nouveaux voisins.
Que les férus de films hollywoodiens ne se trompent guère. Un ou deux détenus par cellule, il n y a que les très grosses cylindrées du genre Karim Wade ou Bara  Tall qui peuvent jouir de ce privilège.  Toi, qui es accusé d’avoir insulté quelqu’un qui a porté plainte contre toi, si tu te retrouves là-bas par la bénédiction d’un procureur zélé, assures-toi de passer l’une des plus terribles nuits de ton existence.  Et si le sort te poursuit ne te laissant aucun cadeau, tu vas choir dans les chambres 10, 13 ou 45. Si tu es fumeur, l’odeur du tabac va te dégouter. Si tu es asthmatique ton espérance de vie peut derechef être  divisée par dix, si ton séjour carcéral se prolonge. Car dans ces chambres,  dépassant à  peine les 10 m2, sur les 150 et quelques détenus qui s’y entassent, plus des 2/3 sont fumeurs. En outre, avec des fourneaux, faits avec des pots de tomate vides, mille et une décoctions sont préparées.  Chaque chambre est sous la responsabilité d’un chef qui est secondé par un adjoint, tous deux désignés en fonction de leur ancienneté. Malgré ce semblant d’organisation, vaut mieux enlever la bague que tu portais fièrement au dehors. Si les intimidations ne t’incitent pas à la donner comme cadeau, assure-toi qu’au réveil, un quidam l’a enlevée de ton doigt. Et c’est au cas où tu parviens à fermer l’œil. Car, avant de faire face au procureur, tu peux éprouver toutes les peines du monde que certains policiers ont pris un malin plaisir à t’infliger, sans avoir la possibilité de dormir une fois dans une de ces chambres. Les sardines sont moins serrées dans les boîtes de conserve.  Ici, le couchage obéit à une règle. Les détenus sont traités en fonction de la nature des forfaits qui leur sont imputés. Les «Flagrants», comme on les appelle, ceux-là dont les dossiers ne nécessitent pas une véritable enquête et qui peuvent passer très rapidement devant un juge, sont moins lotis. Les « corroc », du nom des détenus qui ont déjà passé là-bas des lustres et qui n’ont aucune idée de la date de leur face-à-face avec le juge, sont installés sur des estrades. Pour faire plus de places, des sortes de comptoirs ont été construits dans certaines chambres, comme pour faire des lits superposés. Pendant que les « corroc » occupent ces places, les « Flagrants » qui sont beaucoup plus nombreux occupent le reste de l’espace. Pour l’organisation de la couchette, tout le monde est mis à contribution, car il faut faire vite les lampes ne tardent pas à être éteintes. Le «pakétass» est le seul moyen de permettre à tout ce beau monde de se coucher. Le procédé est simple. Les « corroc », après avoir installé les cartons sur le sol, demandent aux uns de se coller aux autres de sorte que deux détenus qui sont côte-à-côte, l’un a la tête au nord, l’autre au sud. Tant que les orteils de l’un  ne touchent pas la bouche de l’autre, ce n’est pas correct.   Il n’est pas question de se coucher sur le ventre encore moins sur le dos.  Si par malheur, une subite diarrhée d’indispose la nuit, sache que les toilettes sont aussi occupées. Et, à moins que tu ne fasses tes besoins sur toi-même, au risque de t’attirer d’énormes inimités, c’est le lendemain simplement que tu pourras te soulager. Quand tout le monde se couche, il n’est plus possible de se déplacer.
Le lendemain, puisque que c’est ta première nuit là-bas, tu es tiré vers 9 heures de ta chambre, pour l’enregistrement. Tes empreintes sont prises ainsi que toutes les informations relatives à ton physique.  Après l’enregistrement, si les deux heures de promenade sont écoulées, tu regagnes ta chambre en attendant le lendemain. A Rebeuss, tous les détenus qui y ont fait plus d’un an trainent  les pieds. Avec deux heures de sortie des chambres par jour, beaucoup ont presque perdu l’usage de leurs jambes qui s’en sont retrouvées flétries. Les deux heures de promenade permettent aussi de faire des emplettes.  Ton argent qui a été récupéré avant que tu ne rentres, t’es progressivement retourné à travers des bons qui te permettent de faire des achats. Mais, tu n’as pas pris le petit déjeuner et c’est peut-être mieux ainsi. Il ne faut pas trop s’y habituer. Si tu es étonné par la couleur du lait qui t’est servi, des détenus, les anciens, ont l’explication. Le déjeuner n’est guère plus attirant. Si tu n’as pas des parents ou des amis qui t’envoient quoi mettre sous la dent, le « diaga » est pour toi. Pour te convaincre que c’est plus de la colle que de la nourriture, un détenu en prend une poignée qu’il jette au mur. Il te dira que tant que tu es à Rebeuss, tu la verras tous les jours. Tant que tu ne l’enlèves pas, elle demeurera à sa place. Et même pour la détacher du mur, il faudrait un outil aussi solide que pointu.
Et pourtant, tout n’est pas dit.
Mame Birame WATHIE


Un débat avait été ouvert, il y a quelques semaines, sur la question de la nationalité de nos élites dirigeantes. Une levée de boucliers a été organisée, suscitée ou entretenue par les personnes qui ne seraient pas très à l’aise dans un tel débat. On a allégué le risque de réveiller de vieux démons à l’instar de la problématique de la question de «l’ivoirité» en Côte d’Ivoire ou encore dans d’autres pays où la question de la nationalité a fortement divisé la classe politique. La frilosité a donc pris le dessus et la question a été vite enterrée, d’autant que le chef de l’Etat, Macky Sall, s’est autorisé une sortie sur la question pour la qualifier de débat inopportun. Le Président Sall se lavait ainsi, par sa déclaration, de toute volonté d’écarter, par ce truchement, de potentiels adversaires politiques de la course à la présidence de la République. Seulement, il a semblé oublier qu’il a été le principal artisan de la loi en 2012 sur la nationalité des élites politiques et de gestion des affaires publiques.


Les œillères bleu-blanc-rouge
En effet, il était, fort justement, non seulement resté sur une ligne de démocratie, de transparence et de protection des intérêts supérieurs de son pays mais aussi l’exigence d’une nationalité exclusive pour les responsables de l’Etat avait longtemps été une revendication forte des la classe politique contre Léopold Sédar Senghor et contre le Président Abdou Diouf. Dans la Constitution de 2001, le Président Abdoulaye Wade avait introduit ce principe d’exclusivité de la nationalité sénégalaise pour pouvoir exercer les fonctions de chef de l’Etat du Sénégal, même si on a pu découvrir, a posteriori, qu’il avait été auteur d’un parjure. En effet, nul ne saurait envisager en France par exemple, qu’un chef d’Etat, un député, un maire, un ministre ou un dirigeant d’une entreprise publique quelconque, puisse se prévaloir d’une nationalité autre que française. D’ailleurs, dans ce pays très démocratique du reste, le fait simplement pour un homme politique de posséder un compte bancaire à l’étranger lui vaudrait d’être voué aux gémonies. Dans de nombreuses autres grandes démocraties comme aux Usa, en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Angleterre ou ailleurs, il ne saurait être question pour un dirigeant public de se prévaloir d’une double nationalité. Qui va considérer ces nations comme des adeptes de pratiques anti-démocratiques ? Il est donc à regretter que le débat sur la nationalité ait pu faire autant peur au Sénégal et ainsi faire long feu. La classe politique a fait semblant de n’avoir pas entendu l’initiative du Forum civil, qui consiste à chercher à élargir les interdictions d’exercice de fonctions ou de responsabilités publiques, au-delà de la personne du président de la République, à toutes les autorités dépositaires d’un mandat public ou d’un pouvoir de décision, ou placées à des positions stratégiques et qui pourraient engager la responsabilité du Sénégal. Le Général Mamadou Mansour Seck, dans l’émission Grand Jury de la Rfm du dimanche 18 septembre 2016, a abondé, avec courage et vérité, dans le même sens. Au demeurant, il ne saurait être acceptable, dans un régime démocratique soucieux de protéger et préserver les intérêts supérieurs d’un pays, que ses dirigeants puissent se prévaloir d’une autre nationalité. La possession d’une nationalité impacte assurément les sentiments ou induit un certain subjectivisme qui ne pourrait ne pas se ressentir dans des arbitrages mettant en cause des intérêts de divers pays. Par réflexe, n’importe quel citoyen du monde a tendance, dans un banal match de football, à supporter l’équipe du pays de sa nationalité quand elle est confrontée à celle d’un autre pays.
Cette question semble aujourd’hui être d’une grande importance quand on observe l’attitude de la classe politique sur certaines affaires de l’Etat pouvant générer des intérêts économiques. Tous les questions, affaires ou contrats qui ont pu provoquer l’ire ou l’interrogation de l’opposition au Sénégal, ces derniers mois, ont concerné des intérêts autres que français. Les exemples sont légion.
Nous avons pu éprouver un certain attendrissement quand le débat a passionné des élites politiques sur la sauvegarde ou la préservation des intérêts du Peuple sénégalais dans la gestion des contrats dans les secteurs du pétrole et du gaz. C’est une préoccupation légitime. Seulement, pourquoi uniquement le pétrole et le gaz, car il reste d’autres secteurs d’activités économiques à forte puissance de retombées économiques pour le Sénégal, devant lesquels les acteurs politiques font profil bas ou mettent des œillères. Il sera dans ces conditions, difficile de nous enlever l’idée que les coups de boutoir contre les contrats de Petro Tim ou Kosmos Energy se justifient par le seul fait qu’elles ne sont pas des compagnies françaises. Il est évident que la France s’est fait devancer dans ce secteur par les Ecossais et les Australiens notamment. Ne chercherait-on pas à faire peur ou à susciter des complexes au niveau des gouvernants pour les forcer à prendre en compte les intérêts français qui commencent à se manifester pour ce secteur ? Qui a jamais entendu l’opposition politique s’émouvoir des profits réalisés chaque année par Orange au Sénégal et qui sont en très grande partie systématiquement rapatriés en France ? Nul ne les entend vitupérer sur le caractère secret des négociations pour le renouvellement de la licence ou de la concession accordée à Orange. N’est-il pas curieux de demander de rendre public le contrat liant l’Etat du Sénégal à Petro Tim et ne pas demander la même chose en ce qui concerne Orange ou dans le secteur de l’eau, le contrat liant Eranove, vendu par Bouygues à la française Axa, à l’Etat du Sénégal ? On ne cherche à rien savoir sur les éventuels avantages léonins consentis à des compagnies françaises. Le dernier exemple et on ne peut plus illustratif, est l’opération de révision, aux allures de scandale, de l’amende que l’Agence de régulation des télécommunications et des Postes (Artp) avait infligée à la société Orange pour des dysfonctionnements et de manquements répétés. Qui a encore entendu un opposant s’interroger sur les raisons de la reculade ou de la subite mansuétude du Conseil de régulation de l’Artp ? Pourtant, les mêmes opposants politiques au gouvernement, ont hurlé pour dénoncer d’éventuelles exonérations fiscales accordées à des entreprises dans le secteur du pétrole et du gaz. Le ministère de l’Economie, des finances et du plan a vite démenti de telles accusations d’exonérations fiscales. On finira par croire, encore une fois, que l’opposition perd la voix chaque fois que des intérêts français sont en question. Comme par exemple, dans le bras de fer entre l’Etat du Sénégal et la société Senac dans le cadre de la gestion de l’autoroute à péage. Le Président Macky Sall refuse d’inaugurer le deuxième tronçon, tant que l’entreprise exploitante n’aura pas accepté de réduire les tarifs, qui sont du reste les plus chers au monde. L’élan de défense des intérêts du Peuple sénégalais n’a poussé aucun opposant à soutenir le gouvernement dans un tel combat ! Quid des discussions sur le renouvellement du contrat d’affermage consenti à une entreprise française dans le domaine de la distribution de l’eau au Sénégal ? Le souci de cerner la transparence et la bonne gouvernance n’a pas encore poussé à s’y intéresser ! Personne ne s’était interrogé sur les conditions d’octroi à la société française Alsthom, d’un marché de plus de 372 milliards de francs Cfa portant sur la réalisation du projet du Train électrique régional (Ter) de Dakar. 
Le fait que, sur plainte d’une société chinoise, l’Armp ait cassé ledit marché n’a suscité le moindre intérêt. Il est difficile de ne pas croire que si les Chinois avaient remporté le jackpot, les opposants s’en seraient saisis pour en connaître les tenants et aboutissants. La bonne preuve est le contrat donné à une entreprise chinoise au sujet de la réalisation de l’autoroute Ila Touba. On a bruyamment dénoncé un gré à gré, alors que tout le monde connaît les conditions et termes d’un marché conclu sous le régime légal d’une «offre spontanée». Qui n’a pas observé l’attitude circonspecte pour ne pas dire blasée de certains responsables de l’opposition au sujet des contrats accordés au Port de Dakar à des entreprises françaises comme Bolloré ou Necotrans ? Il est fort à craindre que l’opposition cherchera à acculer les autorités de l’Etat sur le scandale de la vente de carburant de mauvaise qualité au Sénégal et dans d’autres pays africains, révélé la semaine dernière par un rapport de l’Ong Public Eye.  Aucune des compagnies coupables n’est française. Peut-être qu’il en serait autrement si Total par exemple, était dans le lot. D’ailleurs, pourquoi une enquête aussi sélective ? Qui peut aujourd’hui certifier la qualité des produits dans les cuves de pétroliers français au Sénégal et ailleurs en Afrique ? 
En définitive, le gouvernement ne serait coupable d’opérer de mauvais choix ou d’avoir des pratiques de mal gouvernance ou de je ne sais quoi, que si les intérêts en jeu sont autres que français. Qui parmi les responsables politiques de l’opposition peut-il dire qu’il n’est pas détenteur de la nationalité française ? On allait oublier, comme le dit Anatole France : «Les hommes politiques sont comme les chevaux. Ils ne peuvent marcher droit sans œillères.»


Trois ans après l'investiture d'IBK, la déception est à son comble tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. La situation sécuritaire demeure une brûlante préoccupation. Outre le Nord, le Centre du pays s'embrase. En trois ans, plus de 1300 personnes ont été tuées au Mali. L'application de l'Accord signé en 2015 est dans une grave impasse. Les scandales de gouvernance restent impunis. L'instabilité gouvernementale est à son paroxysme: trois premiers ministres et six gouvernements en trois ans! Malgré ce tableau peu réjouissant, le président a continué ses voyages à l'extérieur comme si de rien n'était: 99 voyages en trois ans. Les distances parcourues correspondent à 15 fois le tour de la terre!
Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire et de la situation générale du pays, pour éviter que le pays ne s'effondre à nouveau, le PARENA, comme toute l'opposition, réitère son appel à la tenue des concertations nationales. Il recommande aussi la convocation des États généraux de la défense et de la sécurité nationales.


​IBK, TROIS ANS APRÈS: LE MALI AU BORD DE L'EFFONDREMENT
I- Introduction

1- le  19 septembre 2013, une vingtaine de chefs d'États et de gouvernements parmi lesquels SM le Roi du Maroc et le président de la République Française, étaient venus à Bamako pour le sacre international du nouveau président de la République, investi quinze jours plutôt, le 4 septembre.
Comme la majorité des Maliens, ces éminentes personnalités étrangères espéraient que l'élection d'IBK allait inaugurer  le début d'une nouvelle ère pour notre pays. En effet, en tournant la page du putsch de 2012 et d'une Transition chaotique, tirant les leçons des causes profondes des crises que le pays traversait, les Maliens rêvaient d'écrire, sous le leadership du nouveau président, une nouvelle page de leur histoire marquée par  la bonne gouvernance, la restauration de la stabilité et de la souveraineté de l'État sur l'ensemble du territoire.
Trois ans après, le rêve s'est peu à peu mué en cauchemar. Jamais l'État n'a été autant affaibli, discrédité et ridiculisé! Jamais la morale publique n'a été autant foulée aux pieds! Jamais le Mali n'a été autant déconsidéré que pendant ces dernières années. Jamais le Mali n'a été aussi affaibli, aussi menacé d'implosion que pendant les trois années d'IBK au pouvoir.
 Le Mali est aujourd'hui un pays en danger, menacé à nouveau d'effondrement. Sous nos yeux, faute d'un leadership clairvoyant,  le Mali se délite peu à peu.
Le Ministre de l'Intérieur d'un pays voisin (le Niger) a publiquement déclaré, il ya quelques semaines, que l'affaiblissement  de l'État au Mali est devenu une menace pour le reste de la sous région.
Le plus grave est que le président élu pour  " l'honneur  du Mali" ne semble pas réaliser la gravité de la situation.  En tous cas, contrairement à ce qu'il dit, la grave situation du pays ne l'empêche pas de dormir et de voyager tranquillement.

2- en dehors de l'Accord pour la paix et la réconciliation, rien de concret n'a été réalisé depuis trois ans.
Mais, faute  de vision, de volonté politique, d'écoute et de concertations, faute d'appropriation nationale et de capacité d'anticipation, la mise en œuvre de l'Accord est dans une grave impasse, contribuant aux risques d'effondrement de l'État et du pays.

II- Un président incapable de stabiliser le pays

3- le 4 septembre 2013, fraîchement élu, le président IBK a juré devant Dieu et le peuple malien de garantir l'unité nationale, l'indépendance de la patrie et l'intégrité du territoire national. 
Trois ans après, au-delà des paroles dont le pays est régulièrement abreuvé, l'unité nationale, l'indépendance de la patrie et l'intégrité du territoire national restent des objectifs lointains. 
De toute évidence, le garant constitutionnel de l'unité nationale ne fait pas assez pour restaurer la paix et la stabilité. Outre le Nord, où la souveraineté de l'État reste contestée par divers groupes armés, le Centre du pays s'est embrasé. La situation explosive dans la région de Mopti n'a pas reçu l'attention nécessaire et le traitement adéquat des pouvoirs publics.
De la première attaque contre Nampala en janvier 2015 à la brève occupation de Boni en septembre 2016, les Maliens n'ont pas vu ce que le président de la République a tenté pour désamorcer la bombe du Centre et résoudre la crise qui couvait. De revers en revers, les FAMAS ont payé un lourd tribut à l'inexistence d'une stratégie claire qui aurait dû être définie par l'autorité politique.
De façon générale, pendant les trois premières années du mandat du président, il y a eu plus de morts au Mali du fait du conflit que pendant les 53 années précédentes, de 1960 à 2013.
En effet, la comptabilité macabre donne des frissons:
- de septembre à décembre 2013: 115 morts
- de janvier à décembre 2014: 306 morts
- de janvier à décembre 2015: 538 morts
- de janvier au 15 septembre 2016: 352 morts
Au total, au moins 1311 civils, militaires maliens et étrangers ont perdu la vie dans notre pays depuis les débuts du mandat du président.

4- le délitement du pays

Pendant qu'au Nord, la situation est loin de se stabiliser et qu'une guerre civile intercommunautaire a fait de très nombreux morts dans la région de Kidal (juillet et août 2016), les tensions intertribales sont loin de s'estomper, pendant que les inquiétudes exprimées par la jeunesse de Gao lors du soulèvement du 12 juillet n'ont pas reçu de réponses du Gouvernement, la situation explosive en cinquième région, les affrontements inter ethniques sanglants confirment les risques de délitement du pays. 
La négligence et l'attentisme des pouvoirs publics ont conduit au pourrissement de la situation.
Le président et le Gouvernement portent l'entière responsabilité des menaces qui pèsent sur l'unité et la cohésion de la Nation.

III- La mauvaise gouvernance

Elle est la cause de tous les maux dont souffre le Mali et qui risquent de provoquer son effondrement.

5-  l'inexistence de la présidence de la République

Le président et ses soutiens aiment à dire que le Mali était dans un gouffre au moment où ils accédaient  au pouvoir.  Malgré la gravité de la situation dont ils ont hérité, ils n'ont mis en place aucun mécanisme pour prendre à bras-le corps les problèmes et les gérer.
La présidence qui aurait dû être le cœur du combat pour sauver le pays n'existe pas. En trois années de mandat, le Président a très rarement présidé une réunion de cabinet sur une question importante. Même préparer le Conseil des Ministres n’est pas dans ses habitudes. 
Le Chef de l'État est inaccessible. Les nombreux conseillers et conseillers spéciaux le rencontrent difficilement. Les heureux élus qui sont invités à participer aux voyages présidentiels ont  rarement l'occasion d'avoir une séance de travail avec le Chef, avant, pendant ou après le voyage. 
À une ou deux exceptions près, les cellules thématiques ne fonctionnent pas. Koulouba  n'existe pas. Elle est découragée et démobilisée. C'est une administration-zombie qui est chargée, depuis trois ans, de tirer le Mali du gouffre. Les résultats obtenus en disent long sur l'étendue de l'immobilisme.

6- l'instabilité gouvernementale

Improvisation, tâtonnements et autisme  ont été les principales caractéristiques de l'action du président pendant les trois années écoulées.  Résultat: l'instabilité gouvernementale a atteint son paroxysme. Les remaniements-replâtrages sont devenus monnaie courante.
En trois ans, le président de la République a nommé trois premiers ministres et six gouvernements.
Nommé en janvier 2015, le 3ème Premier ministre d'IBK a formé en 20 mois quatre gouvernements!
La plupart des départements ministériels ont eu entre trois et quatre titulaires en si peu de temps: Économie et Finances, Éducation, Défense, Administration, Justice, Communication. 
Certains ministres sont en train de faire le tour de tous les départements.
Le Secrétariat Général de la présidence est à son 3ème titulaire.

7-  les détournements continuent, malgré la crise

En avril dernier, le Gouvernement a remis au MOC (Mécanisme opérationnel de coordination )  42 véhicules destinés aux patrouilles mixtes. La presse qui a couvert  l'événement a rapporté que lesdits véhicules ont coûté à l'État 2milliards 300 millions de FCFA, soit plus de 50 millions l'unité.  Le PARENA a, au mois de mai, publiquement critiqué ce marché et sollicité l'intervention des pouvoirs publics pour sauver l'argent public. En vain! 
 Bien d'autres marchés de ce genre existent, surfacturés et couverts par l'impunité. La loi de programmation militaire ne donne pas les résultats attendus. Les centaines de milliards de F CFA destinés aux FAMAS n'arrivent pas entièrement à destination du fait des surfacturations grossières. Les postes isolés de l'armée, de la Gendarmerie et de la Garde nationale manquent cruellement de moyens.

8- la politique de l'agneau sacrificiel

En mai 2014, après la défaite et l'humiliation de Kidal dont le président partage la responsabilité politique avec le Premier ministre d'alors, le Ministre de la Défense, Soumeylou B. Maiga a été limogé.
En janvier 2015, l'on a profité de l'attaque contre Nampala pour limoger le Colonel Ba NDaou que le clan présidentiel détestait à cause de son refus des magouilles.
Tiéman H Coulibaly, qui l'a remplacé, a été limogé à son tour à la suite de l'occupation de Boni par des assaillants djihadistes (le 2 septembre). Avant Boni, les forces maliennes avaient connu des revers lors de l'embuscade survenue à Kéra (Tenenkou) le 7 août et  lors de l'attaque meurtrière contre le camp de Nampala (juillet 2016).  Le bilan avait été particulièrement lourd pour nos forces. Plusieurs militaires sont, depuis cette date, otages des djihadistes.
La multiplication des attaques sanglantes contre les FAMAS crée la psychose au sein de l'opinion nationale. Et les Maliens sont inquiets des réponses inappropriées de nos autorités.
Au-delà des ministres, les multiples revers subis par nos troupes interpellent le chef suprême des armées dont la responsabilité est engagée en premier lieu. Il ne pourra plus continuer la politique des agneaux sacrificiels. Il doit se remettre en question.

9- l'Etat continue de payer pour l'avion....

Le 23 août 2016, en fin d'après-midi, le Boeing 737 du parc présidentiel malien s'est posé à Bamako. Il venait de subir, pendant 13 jours,  une remise à neuf complète dans les ateliers de Boeing  à Bâle en Suisse. Qui a payé la facture de cette révision? La présidence de la République ou Mali BBJ Ltd? Mali BBJ Ltd est  une société créée en novembre 2013 dans les Caraïbes par le Gouvernement malien qui avait donné, à cet effet, un mandat écrit à un avocat d'affaires.
Trois ans après l'accession d'IBK au pouvoir, le 737, acquis à la suite d'un montage financier opaque de type mafieux mêlant sociétés-écrans et hommes d'affaires douteux installés entre Hong-Kong et les Antilles britanniques, continue d'être un mystère de gouvernance. L'avion est-il malien? Appartient-il à Mali BBJ Ltd malgré les paiements dûment effectués par le Trésor Public?  Qui sont les actionnaires de Mali BBJ? Pourquoi le Mali continue à payer des prestations pour l'avion?  Par respect pour le peuple malien, le Gouvernement doit faire toute la lumière sur cette sordide affaire et arrêter les hémorragies financières relatives au Boeing 737.

10- les voyages présidentiels

Selon l'unité d'enquête de Malilink, en trois ans, le président de la République a effectué 99 voyages à l'extérieur. Les distances parcourues sont de l'ordre de 618.926 kilomètres. Elles représentent plus de 15 fois le tour de la terre ou 875 fois la distance Bamako-Ouaga.
À titre de comparaison, le président n'a effectué qu'une petite dizaine de voyages à l'intérieur du pays en trois années passées à la tête de l'État.
Suivant l'exemple du président, le Premier ministre et la plupart des ministres privilégient les voyages à l'extérieur.

11- le mécontentement ne cesse de croître, la colère gronde

Les injustices flagrantes, les détournements des biens publics au vu et au su de tous, l'extension de la pauvreté, les déguerpissements-démolitions de l’outil de travail des commerçants détaillants, le chômage des jeunes, les mauvaises nouvelles venant du Nord et du Centre ont créé un profond mécontentement du peuple malien.

IV- Conclusion

12- l'espoir né le 19 septembre 2013 s'est estompé tant au Mali qu'à l'extérieur. Désillusion, déception, découragement et pessimisme à l'intérieur, érosion de la crédibilité extérieure du pays, tels sont les éléments constitutifs du paysage malien aujourd'hui.
Trois ans après l'entrée en fonction du président, le Mali va très mal.
13- les trois années qui viennent de s'écouler ont été trois années perdues pour le Mali. Rien de concret n'a été réalisé: ni intégrité du territoire, ni unité nationale ni réconciliation nationale, ni paix, ni stabilité, ni refondation des FAMAS, ni reconstruction de l'État. La réputation internationale du Mali est ternie durablement à cause des divers scandales de gouvernance et de notre incapacité à stabiliser la situation intérieure.
L'incapacité du président et du Gouvernement à faire face à la situation se passe de commentaires. Les crises s'aggravent, le pays risque de s'effondrer à nouveau.

V- Recommandations du PARENA

14- convoquer les Concertations nationales,

15- à cet effet, mettre en place un comité préparatoire Présidence-Majorité-Opposition-Société civile-Groupes armés.
16- réunir les États généraux de la défense et de la sécurité nationales pour permettre de recueillir les analyses des hommes de troupe, des sous-officiers et des officiers sur les conditions de la reconstruction et de la remotivation de nos forces. A cette occasion, les représentants des forces vives devraient indiquer quelle serait leur contribution dans le relèvement, la refondation et la combativité des FAMAS.
17- explorer la possibilité de parler avec les djihadistes maliens.
18- placer les règles de bonne gouvernance au centre du fonctionnement de l'État: sans bonne gouvernance, il n'y a ni État viable, ni FAMAS capables, ni lutte efficace contre le terrorisme. 
19- lutter contre l'impunité.

VI- Appel

20- au moment où le Mali tangue à nouveau, où le pays risque de couler à nouveau, le PARENA lance un vibrant appel aux Maliens de l'intérieur comme de l'extérieur, à tous ceux qui sont préoccupés par le présent et l'avenir du Mali, à tous ceux qui souhaitent une issue pacifique et démocratique à la crise actuelle, à joindre leurs voix à celle de l'opposition afin qu'ensemble nous obtenions les concertations sans lesquelles, le Mali risque de sombrer.
                                                                                         


Bamako, le 17 septembre 2016
Pour le Comité Directeur
Le Président du PARENA
Tiébilé Dramé 





 


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