Analyse
Dans sa chronique de la semaine Pape Alé Niang fait des révélations sur l’OFNAC et nous explique comment Seynabou Ndiaye Diakhaté est entrain de détruire l’institution. Le chroniqueur de dakarmatin revient également sur ADDOHA la société marocaine qui veut faire main basse sur le camp Abdou Diassé et ainsi expulser 180 familles de policiers. Bonne écoute
Dans sa chronique de la semaine Pape Alé Niang fait des révélations sur l’OFNAC et nous explique comment Seynabou Ndiaye Diakhaté est entrain de détruire l’institution. Le chroniqueur de dakarmatin revient également sur ADDOHA la société marocaine qui veut faire main basse sur le camp Abdou Diassé et ainsi expulser 180 familles de policiers. Bonne écoute
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Si l’on devait faire un portrait de Jean Paul Dias, force sera de le dépeindre en clair-obscur (de préférence sur un tableau en noir et blanc dans une toile blanche) tant il est à la fois noir et blanc, sans aucune nuance de gris. S’il était artiste de cirque il aurait été un funambule qui ne prend jamais de risques car il ne ferait jamais ses numéros sans veiller à bien accrocher le filon de sécurité sur sa ceinture. Si on devait décrire l’homme public, c’est le politicien rusé qu’il faut mettre à jour, celui qui ne vogue qu’au gré de ses intérêts et qui sait où il faut poser les pieds dans la mare aux crocodiles sans perdre pied.
Socialiste à ses débuts politiques, Jean Paul Dias Mendes à l’état civil songeait à se caser dans l’administration comme tous les cadres de l’époque et faire une carrière qui le mettrait, lui et sa petite famille à l’abri du besoin. Puis, pour des raisons que lui seul peut expliquer (et il ne manquera pas de le faire s’il en a l’occasion), après une courte carrière diplomatique et la gestion de la fondation nationale de l’action sociale, il est viré comme un malpropre de son bureau et banni par le régime de Diouf. Un pareil affront ne pouvait rester sans conséquence car pour qui connaît le tempérament bouillant et vindicatif de ce Dakarois de souche aux racines cap-verdiennes, il était clair qu’il rendra le coup reçu de quelque manière que ce soit. Il choisit alors de faire mal en rejoignant le camp de l’opposition alors incarné par Abdoulaye Wade et le Pds dans les années 80. Il avait une belle opportunité d’y jouer un grand rôle car Serigne Diop venait d’entrer en dissidence, Fara Ndiaye avait quitté volontairement le Pds avant lui et les vieux membres fondateurs qui faisaient la pluie et le beau temps comme Abdoulaye Fall Puritain avaient été «retournés» par le président Abdou Diouf sous la baguette manœuvrière de feu Jean Collin.
Accueilli à bras ouverts, Jean Paul Dias se positionnera tout de suite comme un des tribuns du parti, celui qui savait attiser la colère des Sénégalais contre le régime de Diouf adoubé par la France et dont le bras armé, Jean Collin faisait et défaisait à sa guise les carrières de ceux qui lui faisaient tête ou dont la tête ne lui revenait pas.
Au Pds il est vite coopté dans les instances supérieures et il prend par de manière décisive à la campagne électorale de 1988 en tant que Directeur de publication du journal Sopi, campagne au cours de laquelle il fait sensation auprès des militants du Pds par sa verve et son courage. C’est ainsi qu’après des élections présidentielles très contestées suivies d’un climat social très agité qui a conduit Wade et beaucoup de responsables en prison, le Président Abdou Diouf appelle à un dialogue et tend la main à l’opposition, Wade accepte alors de participer au premier «Gouvernement de majorité présidentielle élargi» (avril 1991 - octobre 1992) dans lequel Jean Paul Dias est nommé ministre de l’Intégration africaine. Lorsqu’il quitte volontairement le gouvernement pour présenter une liste du Pds en direction des élections législatives de 1993, Wade part avec ses ministres. Et à la surprise générale, l’opposition gagne dans le département de Dakar, au grand dam de Mamadou Diop, alors tout puissant Secrétaire générale de l’Union régionale socialiste de Dakar et maire de la capitale qui accuse le Pds d’avoir procédé à des fraudes massives par le biais d’ordonnances pré-signées qui ont permis à plusieurs personnes de voter sans carte d’électeur ou même de voter… plusieurs fois. Vrai ou faux, les accusations de Mamadou Diop n’y feront rien car Wade venait de démontrer une fois de plus sa représentativité au plan national en s’emparant de plusieurs postes de députés et en obtenant un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.
Pour ruser et saper les bases nationales du Pds, Diouf rappellera à nouveau Abdoulaye Wade dans son gouvernement. Mais en choisissant les responsables qui devaient l’accompagner dans le gouvernement de Diouf, il zappe Jean Paul Dias au profit de maître Massokhna Kane, l’actuel défenseur des droits des consommateurs qui venait à peine d’adhérer officiellement au Pds. Dias n’apprécie pas et commence à se démarquer. Peu de temps après il crée un mouvement politique dénommé Bloc des Citoyens Gaïndés dont il changera bientôt l’appellation -pour montrer qu’il quittait définitivement le camp libéral pour afficher une certaine neutralité- en le transformant en Bloc des centristes Gaïndés. Son parti est reconnu en 1996 et il participe aux législatives de 1998 au cours desquelles il obtient un seul député à l’Assemblée nationale, lui-même. Il soutient alors le camp de Diouf avec qui il battra campagne à l’élection présidentielle de 2000 en compagnie d’un certain Ousmane Ngom, patron du Parti libéral sénégalais qui avait aussi fait défection des rangs du Pds. Diouf battu, il fera profil bas jusqu’à ce que Wade le rappelle aux affaires en lui proposant un poste de ministre de la Ville. Trop peu pour lui et connaissant les humeurs changeantes de son ancien compagnon de lutte qui pourrait le virer à tout moment pour n’importe quelle raison, il réclame un poste de Directeur général. Wade le lui offre mais ses prétentions salariales (6 millions de francs par mois assortis de différentes indemnités) sont sans commune mesure avec les usages de l’administration et il est à nouveau viré. Il entre alors en rébellion ouverte contre le pouvoir et ne rate aucune occasion de flétrir ses anciens frères du Pds.
En avril 2006, le jour du Vendredi Saint, la Division des Investigations Criminelles (DIC) le poursuivra jusque dans l'enceinte de la Cathédrale de Dakar où il assistait au Chemin de Croix afin de tenter de l'arrêter au motif qu'il aurait traité le Président Abdoulaye Wade de «mécréant». Ce n'est qu'à la sortie de l'office qu'il sera interpelé, nuitamment relâché à la suite du tollé populaire, puis à nouveau arrêté le mardi suivant. Après trois semaines de prison, il sera libéré. Le 9 août de la même année, il sera violemment interpellé, à nouveau, en son domicile au petit matin et incarcéré sous prétexte que des doutes existeraient relativement à sa nationalité sénégalaise. Cette affaire provoqua, aussi, une levée de boucliers populaire d'autant que son fils, Barthélemy, sera appréhendé dans la même période et déporté à Tambacounda où il sera emprisonné dans la chaleur suffocante de la maison d’arrêt et de correction régionale. Ses actes de défiance à l’égard de Wade n’étaient qu’une façon pour lui de se venger des multiples couleuvres que ce dernier lui avait fait avaler comme, pour se venger de Diouf et de Collin avait rejoint le Pds. C’est un homme qui ne pardonne rien et qui sait donner coup pour coup et il est présenté comme un redoutable combattant qui garde toujours une botte secrète avant de l’asséner au moment choisi.
Sa botte secrète avec Macky Sall, c’est son fils. Barthélémy Dias est en même temps le cheval de Troie et le bélier qui enfonce la porte de la citadelle. Jean Paul a utilisé les déboires judiciaires de son bouillant rejeton pour offrir un marché à Macky Sall alors dans l’opposition : «Je te soutiens mais si tu es élu tu fais libérer mon fils accusé de meurtre et tu le mets sur la liste des députés afin de lui garantir une immunité parlementaire». Le marché conclu sur le dos de Barth sera rompu lorsque ce dernier est entré en rébellion contre le hiérarchie de son parti à qui il reprochait d’avoir renoncé à la conquête du pouvoir. En fâchant Macky et la coalition Bennoo bokk yaakar, Dias fils rompait tacitement le pacte noué entre son père et le Président Macky Sall qui a aussitôt rouvert son dossier judiciaire même si, sous la pression insoutenable de Jean Paul Dias qui menaçait de faire de terribles révélations, le pouvoir a reculé en évitant d’envoyer Barthélémy dans une juridiction criminelle tout en lui trouvant une porte de sortie par un verdict jugé «politique» par une bonne partie de l’opinion.
Tout cela est en vérité l’œuvre du père Dias, ce baroudeur qui sait attendre longtemps en embuscade avant de donner l’assaut. Il a su agir avec dextérité pour éviter à son fils une peine infâmante tout autant qu’il a su dribbler Macky au bon moment pour offrir une… passe décisive aux adversaires de ce dernier. Car en homme politique chevronné il a la capacité de sentir le vent tourner et ne se prive pas de se tansformer en girouette pour en suivre la direction. Aujourd’hui c’est le Front Mankoo Taxawu Senegaal qui fait le buzz et c’est naturellement là qu’il se sentira le mieux, puisque de toute façon son fils a été tiré des griffes de la justice. De plus, c’est une manière de faire payer à Macky l’ostracisme dont a été victime le BCG depuis 2012 alors que ce parti est un des fondateurs de la coalition Macky 2012 qui a conduit le candidat Macky à affronter victorieusement le candidat Wade au second tour. Comme un éléphant, Jean Paul Dias n’oublie décidément jamais.
Socialiste à ses débuts politiques, Jean Paul Dias Mendes à l’état civil songeait à se caser dans l’administration comme tous les cadres de l’époque et faire une carrière qui le mettrait, lui et sa petite famille à l’abri du besoin. Puis, pour des raisons que lui seul peut expliquer (et il ne manquera pas de le faire s’il en a l’occasion), après une courte carrière diplomatique et la gestion de la fondation nationale de l’action sociale, il est viré comme un malpropre de son bureau et banni par le régime de Diouf. Un pareil affront ne pouvait rester sans conséquence car pour qui connaît le tempérament bouillant et vindicatif de ce Dakarois de souche aux racines cap-verdiennes, il était clair qu’il rendra le coup reçu de quelque manière que ce soit. Il choisit alors de faire mal en rejoignant le camp de l’opposition alors incarné par Abdoulaye Wade et le Pds dans les années 80. Il avait une belle opportunité d’y jouer un grand rôle car Serigne Diop venait d’entrer en dissidence, Fara Ndiaye avait quitté volontairement le Pds avant lui et les vieux membres fondateurs qui faisaient la pluie et le beau temps comme Abdoulaye Fall Puritain avaient été «retournés» par le président Abdou Diouf sous la baguette manœuvrière de feu Jean Collin.
Accueilli à bras ouverts, Jean Paul Dias se positionnera tout de suite comme un des tribuns du parti, celui qui savait attiser la colère des Sénégalais contre le régime de Diouf adoubé par la France et dont le bras armé, Jean Collin faisait et défaisait à sa guise les carrières de ceux qui lui faisaient tête ou dont la tête ne lui revenait pas.
Au Pds il est vite coopté dans les instances supérieures et il prend par de manière décisive à la campagne électorale de 1988 en tant que Directeur de publication du journal Sopi, campagne au cours de laquelle il fait sensation auprès des militants du Pds par sa verve et son courage. C’est ainsi qu’après des élections présidentielles très contestées suivies d’un climat social très agité qui a conduit Wade et beaucoup de responsables en prison, le Président Abdou Diouf appelle à un dialogue et tend la main à l’opposition, Wade accepte alors de participer au premier «Gouvernement de majorité présidentielle élargi» (avril 1991 - octobre 1992) dans lequel Jean Paul Dias est nommé ministre de l’Intégration africaine. Lorsqu’il quitte volontairement le gouvernement pour présenter une liste du Pds en direction des élections législatives de 1993, Wade part avec ses ministres. Et à la surprise générale, l’opposition gagne dans le département de Dakar, au grand dam de Mamadou Diop, alors tout puissant Secrétaire générale de l’Union régionale socialiste de Dakar et maire de la capitale qui accuse le Pds d’avoir procédé à des fraudes massives par le biais d’ordonnances pré-signées qui ont permis à plusieurs personnes de voter sans carte d’électeur ou même de voter… plusieurs fois. Vrai ou faux, les accusations de Mamadou Diop n’y feront rien car Wade venait de démontrer une fois de plus sa représentativité au plan national en s’emparant de plusieurs postes de députés et en obtenant un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.
Pour ruser et saper les bases nationales du Pds, Diouf rappellera à nouveau Abdoulaye Wade dans son gouvernement. Mais en choisissant les responsables qui devaient l’accompagner dans le gouvernement de Diouf, il zappe Jean Paul Dias au profit de maître Massokhna Kane, l’actuel défenseur des droits des consommateurs qui venait à peine d’adhérer officiellement au Pds. Dias n’apprécie pas et commence à se démarquer. Peu de temps après il crée un mouvement politique dénommé Bloc des Citoyens Gaïndés dont il changera bientôt l’appellation -pour montrer qu’il quittait définitivement le camp libéral pour afficher une certaine neutralité- en le transformant en Bloc des centristes Gaïndés. Son parti est reconnu en 1996 et il participe aux législatives de 1998 au cours desquelles il obtient un seul député à l’Assemblée nationale, lui-même. Il soutient alors le camp de Diouf avec qui il battra campagne à l’élection présidentielle de 2000 en compagnie d’un certain Ousmane Ngom, patron du Parti libéral sénégalais qui avait aussi fait défection des rangs du Pds. Diouf battu, il fera profil bas jusqu’à ce que Wade le rappelle aux affaires en lui proposant un poste de ministre de la Ville. Trop peu pour lui et connaissant les humeurs changeantes de son ancien compagnon de lutte qui pourrait le virer à tout moment pour n’importe quelle raison, il réclame un poste de Directeur général. Wade le lui offre mais ses prétentions salariales (6 millions de francs par mois assortis de différentes indemnités) sont sans commune mesure avec les usages de l’administration et il est à nouveau viré. Il entre alors en rébellion ouverte contre le pouvoir et ne rate aucune occasion de flétrir ses anciens frères du Pds.
En avril 2006, le jour du Vendredi Saint, la Division des Investigations Criminelles (DIC) le poursuivra jusque dans l'enceinte de la Cathédrale de Dakar où il assistait au Chemin de Croix afin de tenter de l'arrêter au motif qu'il aurait traité le Président Abdoulaye Wade de «mécréant». Ce n'est qu'à la sortie de l'office qu'il sera interpelé, nuitamment relâché à la suite du tollé populaire, puis à nouveau arrêté le mardi suivant. Après trois semaines de prison, il sera libéré. Le 9 août de la même année, il sera violemment interpellé, à nouveau, en son domicile au petit matin et incarcéré sous prétexte que des doutes existeraient relativement à sa nationalité sénégalaise. Cette affaire provoqua, aussi, une levée de boucliers populaire d'autant que son fils, Barthélemy, sera appréhendé dans la même période et déporté à Tambacounda où il sera emprisonné dans la chaleur suffocante de la maison d’arrêt et de correction régionale. Ses actes de défiance à l’égard de Wade n’étaient qu’une façon pour lui de se venger des multiples couleuvres que ce dernier lui avait fait avaler comme, pour se venger de Diouf et de Collin avait rejoint le Pds. C’est un homme qui ne pardonne rien et qui sait donner coup pour coup et il est présenté comme un redoutable combattant qui garde toujours une botte secrète avant de l’asséner au moment choisi.
Sa botte secrète avec Macky Sall, c’est son fils. Barthélémy Dias est en même temps le cheval de Troie et le bélier qui enfonce la porte de la citadelle. Jean Paul a utilisé les déboires judiciaires de son bouillant rejeton pour offrir un marché à Macky Sall alors dans l’opposition : «Je te soutiens mais si tu es élu tu fais libérer mon fils accusé de meurtre et tu le mets sur la liste des députés afin de lui garantir une immunité parlementaire». Le marché conclu sur le dos de Barth sera rompu lorsque ce dernier est entré en rébellion contre le hiérarchie de son parti à qui il reprochait d’avoir renoncé à la conquête du pouvoir. En fâchant Macky et la coalition Bennoo bokk yaakar, Dias fils rompait tacitement le pacte noué entre son père et le Président Macky Sall qui a aussitôt rouvert son dossier judiciaire même si, sous la pression insoutenable de Jean Paul Dias qui menaçait de faire de terribles révélations, le pouvoir a reculé en évitant d’envoyer Barthélémy dans une juridiction criminelle tout en lui trouvant une porte de sortie par un verdict jugé «politique» par une bonne partie de l’opinion.
Tout cela est en vérité l’œuvre du père Dias, ce baroudeur qui sait attendre longtemps en embuscade avant de donner l’assaut. Il a su agir avec dextérité pour éviter à son fils une peine infâmante tout autant qu’il a su dribbler Macky au bon moment pour offrir une… passe décisive aux adversaires de ce dernier. Car en homme politique chevronné il a la capacité de sentir le vent tourner et ne se prive pas de se tansformer en girouette pour en suivre la direction. Aujourd’hui c’est le Front Mankoo Taxawu Senegaal qui fait le buzz et c’est naturellement là qu’il se sentira le mieux, puisque de toute façon son fils a été tiré des griffes de la justice. De plus, c’est une manière de faire payer à Macky l’ostracisme dont a été victime le BCG depuis 2012 alors que ce parti est un des fondateurs de la coalition Macky 2012 qui a conduit le candidat Macky à affronter victorieusement le candidat Wade au second tour. Comme un éléphant, Jean Paul Dias n’oublie décidément jamais.
Qu’il peut être navrant que d’aucuns ne veuillent pas apprendre des erreurs ou des turpitudes de leurs devanciers ! Quand est-ce qu’ils comprendront que l’homo senegalensis abhorre l’injure publique, la diatribe et la vulgarité, surtout sorties de la bouche d’une autorité publique ? Quand est-ce qu’ils comprendront que le succès politique du Président Macky Sall s’est bâti grâce à l’image de discipline, d’humilité et de correction qu’il affiche face à ses concitoyens ? Quand est-ce qu’ils comprendront, nos amis de l’Alliance pour la République (Apr), pour ne pas les nommer, que leur mentor, Macky Sall, n’a jamais prononcé en public une parole déplacée, ni un mot de trop, en dépit de l’adversité féroce dont le Président Abdoulaye Wade avait eu à faire montre à son égard. Quand est-ce qu’ils comprendront que l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, a beaucoup perdu dans l’estime de ses compatriotes du fait de ses propos malheureux prononcés contre Abdoulaye Wade au lendemain de sa sortie de prison dans le cadre de la procédure dite «des chantiers de Thiès». Quand est-ce qu’ils
comprendront que le Président Abdou Diouf reste en haute estime dans l’esprit de ses compatriotes pour s’être montré avec une marque de fabrique estampillée comme la courtoisie personnifiée ? Mais quand est-ce qu’ils comprendront que c’est l’arrogance, la suffisance et l’invective qui avaient perdu le régime de Abdoulaye Wade ?
On aura beau hurler, alerter et tirer la sonnette d’alarme, nos amis de l’Apr restent butés et ne veulent pas comprendre qu’ils s’exposent et exposent leur pouvoir qui risque ainsi de leur filer entre les mains. Ils insultent et invectivent leurs adversaires politiques et ne s’épargnent plus eux-mêmes. Ils se montrent les plus féroces les uns contre les autres. Ils ne semblent même pas aimer leur propre personne pour se
combattre mutuellement de la sorte et risquer de compromettre leur pouvoir.
La devise semble être «chacun pour soi», alors qu’en politique et peut-être plus que dans le sport, c’est plutôt le jouer collectif, c’est-à-dire «chacun pour le groupe» qui garantit le succès. Ils peuvent s’entre-déchirer comme des chiffonniers, mais ils finissent par nous agacer, nous pomper l’air même. Ils insultent l’ensemble des Sénégalais et manquent de respect à nos institutions. La présidence de la République est truffée de «pires que des faucons», pour reprendre les propos du ministre Yakham Mbaye, la bave à la bouche. Le président du groupe parlementaire de la majorité, Moustapha Diakhaté, lui rétorque que «Macky Sall serait le premier faucon du Palais». Moustapha Cissé Lô s’invite dans la foire d’empoignes pour les mettre tous dans le même sac de cambouis.
Ces personnes sont si familières avec le chef de l’Etat, si désinvoltes dans leurs échanges que le premier des Sénégalais passe pour être bien moins que rien à leurs yeux. Pour bien moins que cela, combien de personnes ont eu à être traduites en justice pour outrage au chef de l’Etat ou pour avoir jeté le discrédit sur les institutions de la République ? Et le plus curieux est que les auteurs de telles malencontreuses
sorties n’en sont pas à leurs premiers dérapages et peuvent aussi se rassurer de faire comme de nombreux autres responsables du parti présidentiel.
L'indiscipline dans la république
Le paradigme devient assez clair. Il suffit d’insulter et d’invectiver pour être sans doute craint et laissé tranquille à son poste, ou même pour bénéficier de strapontins. Aliou Sall, le jeune frère du président de la République, peut être le premier à saper l’autorité morale et institutionnelle de son frère en le défiant publiquement et en indexant «les faucons du Palais» qui manipuleraient le chef de l’Etat. Quels égards les autres citoyens pourraient-ils alors avoir pour le président de la République ? Moustapha Cissé Lô a été le premier à s’engager dans une telle voie pour être imité par un Youssou Touré. Moustapha Cissé Lô n’a pas obtenu par ses insultes le poste de président de
l’Assemblée nationale, mais a obtenu une grosse consolation avec celui de président du Parlement de la Cedeao. Youssou Touré avait fait bruyamment savoir son mécontentement après les investitures de la liste des députés en 2012 et s’est fait calmer en se retrouvant à la table du Conseil des ministres. Quand Youssou Touré éprouve des démangeaisons et pète un câble, il se fait rattraper pour revenir reprendre sa place, comme si de rien n’était. Farba Ngom peut insulter les hauts fonctionnaires et les agents de la force publique et avoir toujours une grande gueule qui lui garantit de rester au cœur du pouvoir jusqu’à faire nommer des ministres qui déclarent publiquement lui être redevables de leur entrée au gouvernement.
Dans le Fouta, Farba Ngom et Harouna Dia s’insultent copieusement. A Ziguinchor, les clans de Benoît Sambou font face à ceux de Doudou Kâ et de Aminata Angélique Manga. Le ministre Moustapha Diop peut insulter et chasser de son bureau des magistrats de la Cour des comptes et continuer de rester à son poste. Il sera impuni au point que ses partisans n’hésiteront pas à gazer et violenter les officiels installés dans la tribune d’un meeting politique présidé par le chef du gouvernement Mahammad Boun
Abdallah Dionne à Louga. Les responsables de la Convention des jeunes républicains (Cojer) peuvent se détester jusqu’à exercer des violences physiques et des troubles à l’ordre public à chacune de leurs manifestations.
A Thiès, des hordes du député Abdou Mbow et celles
du directeur de la Poste peuvent en venir aux mains et tirer des coups de feu. Siré Dia, le Dg de la Poste, peut se permettre de publier un communiqué dans les médias avec l’en-tête de la Poste nationale pour donner sa version des faits. Cette situation n’est pas nouvelle. Déjà, dans une chronique en date du 23 mai 2012, juste deux mois après l’élection de Macky Sall, le 25 mars 2012, nous étions heurtés par les travers de ses partisans qui se révélaient comme des ploucs à la tête de l’Etat. Nous soulignions
notamment : «Tout cela fait désordre, surtout qu’il n’y a eu aucune voix pour recadrer les uns et les autres, leur imposer une certaine tenue. Nombreux sont les citoyens qui se sont indignés de ces attitudes (…) Choqués, nous sommes nombreux à l’être.»
Le gros risque de transformer de l’or en barre en plomb
Pendant tout ce temps, l’opposition compte les coups. Les tenants du pouvoir donnent l’impression de travailler à leur propre perte. Cette atmosphère de déliquescence, pour ne pas dire cette ambiance qui semble préfigurer une fin de règne, ragaillardit les opposants.
L’Apr se livre à une véritable opération d’autodestruction. L’opposition peut se frotter les mains et considérer que le glas est train de sonner pour le régime de Macky Sall. Ainsi, les responsables de l’opposition arrivent-ils à transcender leurs profondes divisons, leurs profonds problèmes d’ego pour se mettre ensemble, dans le cadre d’une coalition électorale en direction des prochaines élections législatives. L’opposition n’a pu se rassembler derrière aucun objectif politique ou un programme autre que de «dégager le régime de Macky Sall». La coalition électorale de l’opposition Manko peut être un réceptacle d’une colère légitime des populations, même si cette nouvelle armée mexicaine aurait bien de la peine à s’entendre sur quelque chose pour gouverner ce pays. Il reste donc que ce «dégagisme» peut bien prospérer.
La tendance à travers le monde est que les populations se détournent des hommes politiques et sanctionnent les gouvernants sortants, surtout si ces derniers révèlent leurs carences, leurs limites, les faiblesses et encore montrent par leur arrogance qu’ils ne sont pas toujours dignes de les gouverner. Le citoyen, quel qu’il soit, voudrait être fier de son dirigeant. Ainsi, les électeurs peuvent dégager un régime et installer n’importe quel aventurier ou vendeur d’illusions, simplement parce qu’ils en ont marre d’une certaine façon de faire de la politique.
Les succès de Jean Luc Mélenchon, de Marine Le Pen et de Emmanuel Macron lors de la dernière élection présidentielle française en constituent d’éloquents témoignages. De même, la classe politique traditionnelle a été disqualifiée par les électeurs au Bénin pour installer un Patrice Talon à la tête du pays. Aux Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump a pu gagner justement parce que les électeurs voulaient sanctionner l’élite politique de Washington. Plus près de nous, en Gambie, Adama Barrow a réussi à s’imposer parce qu’il était apparu à ses concitoyens comme une personnalité nouvelle et qui n’avait point déjà été compromise par les soubresauts de la vie politique gambienne.Il appartient au Président Macky Sall de reprendre en main son parti et son camp politique.
Le chef de l’Etat a souvent manqué d’occasions pour imposer la discipline et l’ordre dans son camp, au point de recevoir comme un boomerang les mauvaises attitudes de ses proches collaborateurs. Par exemple, comment le ministre Thierno Alassane Sall peut-il manquer autant de respect au chef de l’Etat pour le défier comme il a eu à le faire dans le cadre de la signature d’une convention de concession, accordée à la compagnie pétrolière Total pour la prospection en hydrocarbures dans l’off-shore profond du Sénégal ? Pourtant c’était ce même ministre qui avait paraphé en décembre dernier l’accord signé par le gouvernement du Sénégal avec la France à l’occasion de la visite d’Etat à Paris du Président Macky Sall. Il avait eu à avoir de nombreux accrochages avec le chef de l’Etat en Conseil des ministres parce qu’il refusait d’obtempérer à des instructions présidentielles. Thierno Alassane Sall pouvait continuer de se le permettre parce qu’il avait eu la même attitude du temps où il était ministre des Infrastructures. Excédé, le Président Sall l’avait limogé, mais avait fini par le reprendre dans son gouvernement.
Le pouvoir de Macky Sall, il faut bien le reconnaître, commence à partir à vau-l’eau. Il faut y prendre garde. Cette situation va encore être plus problématique, car les investitures aux Législatives vont fatalement faire des frustrés et la règle est que tous les mécontents vont s’en donner à cœur joie pour verser dans les attaques et autres insultes envers leur propre camp et envers son chef. Pourtant, le Président Macky Sall a tout pour réussir et force est de dire que les regrets pourront être très grands. Il est révoltant qu’en l’espace de cinq ans, le Président sénégalais ait pu réaliser à la tête de son pays un bilan élogieux.
Le Sénégal réalise les meilleures performances économiques de l’Afrique en termes de taux de croissance et de maîtrise de l’inflation. Il conduit et exécute ses projets d’investissements et gagne en notoriété et en crédibilité auprès de toutes les institutions internationales. Ce pays est cité en exemple dans tous les domaines de la bonne gouvernance et des perspectives économiques s’annoncent des plus prometteuses. Serait-il juste de gâcher tout cela ? Macky Sall ne mérite sans doute pas d’échouer et les Sénégalais encore moins. Le 3 août 2015, dans un texte intitulé «Macky Sall et la tentation du suicide collectif», nous prenions date. L’histoire de l’humanité est riche d’exemples de grands empires qui se sont écroulés quand les élites dirigeantes ont cessé d’être comme leurs peuples et de se montrer arrogantes à leur égard. Au Sénégal, la colère peut encore être sourde, il faudrait déjà l’entendre et lui répondre avant qu’elle ne sorte brutalement des urnes.
Lequotidien
comprendront que le Président Abdou Diouf reste en haute estime dans l’esprit de ses compatriotes pour s’être montré avec une marque de fabrique estampillée comme la courtoisie personnifiée ? Mais quand est-ce qu’ils comprendront que c’est l’arrogance, la suffisance et l’invective qui avaient perdu le régime de Abdoulaye Wade ?
On aura beau hurler, alerter et tirer la sonnette d’alarme, nos amis de l’Apr restent butés et ne veulent pas comprendre qu’ils s’exposent et exposent leur pouvoir qui risque ainsi de leur filer entre les mains. Ils insultent et invectivent leurs adversaires politiques et ne s’épargnent plus eux-mêmes. Ils se montrent les plus féroces les uns contre les autres. Ils ne semblent même pas aimer leur propre personne pour se
combattre mutuellement de la sorte et risquer de compromettre leur pouvoir.
La devise semble être «chacun pour soi», alors qu’en politique et peut-être plus que dans le sport, c’est plutôt le jouer collectif, c’est-à-dire «chacun pour le groupe» qui garantit le succès. Ils peuvent s’entre-déchirer comme des chiffonniers, mais ils finissent par nous agacer, nous pomper l’air même. Ils insultent l’ensemble des Sénégalais et manquent de respect à nos institutions. La présidence de la République est truffée de «pires que des faucons», pour reprendre les propos du ministre Yakham Mbaye, la bave à la bouche. Le président du groupe parlementaire de la majorité, Moustapha Diakhaté, lui rétorque que «Macky Sall serait le premier faucon du Palais». Moustapha Cissé Lô s’invite dans la foire d’empoignes pour les mettre tous dans le même sac de cambouis.
Ces personnes sont si familières avec le chef de l’Etat, si désinvoltes dans leurs échanges que le premier des Sénégalais passe pour être bien moins que rien à leurs yeux. Pour bien moins que cela, combien de personnes ont eu à être traduites en justice pour outrage au chef de l’Etat ou pour avoir jeté le discrédit sur les institutions de la République ? Et le plus curieux est que les auteurs de telles malencontreuses
sorties n’en sont pas à leurs premiers dérapages et peuvent aussi se rassurer de faire comme de nombreux autres responsables du parti présidentiel.
L'indiscipline dans la république
Le paradigme devient assez clair. Il suffit d’insulter et d’invectiver pour être sans doute craint et laissé tranquille à son poste, ou même pour bénéficier de strapontins. Aliou Sall, le jeune frère du président de la République, peut être le premier à saper l’autorité morale et institutionnelle de son frère en le défiant publiquement et en indexant «les faucons du Palais» qui manipuleraient le chef de l’Etat. Quels égards les autres citoyens pourraient-ils alors avoir pour le président de la République ? Moustapha Cissé Lô a été le premier à s’engager dans une telle voie pour être imité par un Youssou Touré. Moustapha Cissé Lô n’a pas obtenu par ses insultes le poste de président de
l’Assemblée nationale, mais a obtenu une grosse consolation avec celui de président du Parlement de la Cedeao. Youssou Touré avait fait bruyamment savoir son mécontentement après les investitures de la liste des députés en 2012 et s’est fait calmer en se retrouvant à la table du Conseil des ministres. Quand Youssou Touré éprouve des démangeaisons et pète un câble, il se fait rattraper pour revenir reprendre sa place, comme si de rien n’était. Farba Ngom peut insulter les hauts fonctionnaires et les agents de la force publique et avoir toujours une grande gueule qui lui garantit de rester au cœur du pouvoir jusqu’à faire nommer des ministres qui déclarent publiquement lui être redevables de leur entrée au gouvernement.
Dans le Fouta, Farba Ngom et Harouna Dia s’insultent copieusement. A Ziguinchor, les clans de Benoît Sambou font face à ceux de Doudou Kâ et de Aminata Angélique Manga. Le ministre Moustapha Diop peut insulter et chasser de son bureau des magistrats de la Cour des comptes et continuer de rester à son poste. Il sera impuni au point que ses partisans n’hésiteront pas à gazer et violenter les officiels installés dans la tribune d’un meeting politique présidé par le chef du gouvernement Mahammad Boun
Abdallah Dionne à Louga. Les responsables de la Convention des jeunes républicains (Cojer) peuvent se détester jusqu’à exercer des violences physiques et des troubles à l’ordre public à chacune de leurs manifestations.
A Thiès, des hordes du député Abdou Mbow et celles
du directeur de la Poste peuvent en venir aux mains et tirer des coups de feu. Siré Dia, le Dg de la Poste, peut se permettre de publier un communiqué dans les médias avec l’en-tête de la Poste nationale pour donner sa version des faits. Cette situation n’est pas nouvelle. Déjà, dans une chronique en date du 23 mai 2012, juste deux mois après l’élection de Macky Sall, le 25 mars 2012, nous étions heurtés par les travers de ses partisans qui se révélaient comme des ploucs à la tête de l’Etat. Nous soulignions
notamment : «Tout cela fait désordre, surtout qu’il n’y a eu aucune voix pour recadrer les uns et les autres, leur imposer une certaine tenue. Nombreux sont les citoyens qui se sont indignés de ces attitudes (…) Choqués, nous sommes nombreux à l’être.»
Le gros risque de transformer de l’or en barre en plomb
Pendant tout ce temps, l’opposition compte les coups. Les tenants du pouvoir donnent l’impression de travailler à leur propre perte. Cette atmosphère de déliquescence, pour ne pas dire cette ambiance qui semble préfigurer une fin de règne, ragaillardit les opposants.
L’Apr se livre à une véritable opération d’autodestruction. L’opposition peut se frotter les mains et considérer que le glas est train de sonner pour le régime de Macky Sall. Ainsi, les responsables de l’opposition arrivent-ils à transcender leurs profondes divisons, leurs profonds problèmes d’ego pour se mettre ensemble, dans le cadre d’une coalition électorale en direction des prochaines élections législatives. L’opposition n’a pu se rassembler derrière aucun objectif politique ou un programme autre que de «dégager le régime de Macky Sall». La coalition électorale de l’opposition Manko peut être un réceptacle d’une colère légitime des populations, même si cette nouvelle armée mexicaine aurait bien de la peine à s’entendre sur quelque chose pour gouverner ce pays. Il reste donc que ce «dégagisme» peut bien prospérer.
La tendance à travers le monde est que les populations se détournent des hommes politiques et sanctionnent les gouvernants sortants, surtout si ces derniers révèlent leurs carences, leurs limites, les faiblesses et encore montrent par leur arrogance qu’ils ne sont pas toujours dignes de les gouverner. Le citoyen, quel qu’il soit, voudrait être fier de son dirigeant. Ainsi, les électeurs peuvent dégager un régime et installer n’importe quel aventurier ou vendeur d’illusions, simplement parce qu’ils en ont marre d’une certaine façon de faire de la politique.
Les succès de Jean Luc Mélenchon, de Marine Le Pen et de Emmanuel Macron lors de la dernière élection présidentielle française en constituent d’éloquents témoignages. De même, la classe politique traditionnelle a été disqualifiée par les électeurs au Bénin pour installer un Patrice Talon à la tête du pays. Aux Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump a pu gagner justement parce que les électeurs voulaient sanctionner l’élite politique de Washington. Plus près de nous, en Gambie, Adama Barrow a réussi à s’imposer parce qu’il était apparu à ses concitoyens comme une personnalité nouvelle et qui n’avait point déjà été compromise par les soubresauts de la vie politique gambienne.Il appartient au Président Macky Sall de reprendre en main son parti et son camp politique.
Le chef de l’Etat a souvent manqué d’occasions pour imposer la discipline et l’ordre dans son camp, au point de recevoir comme un boomerang les mauvaises attitudes de ses proches collaborateurs. Par exemple, comment le ministre Thierno Alassane Sall peut-il manquer autant de respect au chef de l’Etat pour le défier comme il a eu à le faire dans le cadre de la signature d’une convention de concession, accordée à la compagnie pétrolière Total pour la prospection en hydrocarbures dans l’off-shore profond du Sénégal ? Pourtant c’était ce même ministre qui avait paraphé en décembre dernier l’accord signé par le gouvernement du Sénégal avec la France à l’occasion de la visite d’Etat à Paris du Président Macky Sall. Il avait eu à avoir de nombreux accrochages avec le chef de l’Etat en Conseil des ministres parce qu’il refusait d’obtempérer à des instructions présidentielles. Thierno Alassane Sall pouvait continuer de se le permettre parce qu’il avait eu la même attitude du temps où il était ministre des Infrastructures. Excédé, le Président Sall l’avait limogé, mais avait fini par le reprendre dans son gouvernement.
Le pouvoir de Macky Sall, il faut bien le reconnaître, commence à partir à vau-l’eau. Il faut y prendre garde. Cette situation va encore être plus problématique, car les investitures aux Législatives vont fatalement faire des frustrés et la règle est que tous les mécontents vont s’en donner à cœur joie pour verser dans les attaques et autres insultes envers leur propre camp et envers son chef. Pourtant, le Président Macky Sall a tout pour réussir et force est de dire que les regrets pourront être très grands. Il est révoltant qu’en l’espace de cinq ans, le Président sénégalais ait pu réaliser à la tête de son pays un bilan élogieux.
Le Sénégal réalise les meilleures performances économiques de l’Afrique en termes de taux de croissance et de maîtrise de l’inflation. Il conduit et exécute ses projets d’investissements et gagne en notoriété et en crédibilité auprès de toutes les institutions internationales. Ce pays est cité en exemple dans tous les domaines de la bonne gouvernance et des perspectives économiques s’annoncent des plus prometteuses. Serait-il juste de gâcher tout cela ? Macky Sall ne mérite sans doute pas d’échouer et les Sénégalais encore moins. Le 3 août 2015, dans un texte intitulé «Macky Sall et la tentation du suicide collectif», nous prenions date. L’histoire de l’humanité est riche d’exemples de grands empires qui se sont écroulés quand les élites dirigeantes ont cessé d’être comme leurs peuples et de se montrer arrogantes à leur égard. Au Sénégal, la colère peut encore être sourde, il faudrait déjà l’entendre et lui répondre avant qu’elle ne sorte brutalement des urnes.
Lequotidien
C’est par une déclaration solennelle que dix des partis les plus représentatifs de l’opposition ont annoncé leur décision de présenter une liste unique pour les élections législatives de fin juillet 2017.
Comme annoncé par dakarposte, tous les ténors de la classe politique opposés au régime de MackySall sont tombés sur un accord et la liste des candidats sera rendue publique, sauf revirement de dernière minute ce samedi 6 mai 2017.
Si les uns et les autres qui se regardaient il n’y a guère en chiens de faïence tant entre partis politiques qu’entre membres du même parti ont réussi à s’unir autour de l’essentiel, c’est-à-dire la défaite du camp présidentiel aux législatives, c’est bien parce qu’ils ont les mêmes reproches à opposer au président de la République :
De «la dégradation continue des conditions de vie des populations marquée par le renchérissement insoutenable du coût de la vie» en passant par «la paupérisation croissante des populations des villes et des campagnes» l’opposition réunie au sein de MankooTaxawuSenegaal n’a que des raisons de fulminer contre le régime en place. Car, outres ces griefs qui touchent le quotidien des Sénégalais et mettent en péril la cohésion de leurs familles, des faits de mal gouvernance politique et économique et des scandales liés à l’entourage présidentiel (pour ne pas dire sa famille la plus proche) ont émaillé l’actualité et suscité l’indignation des hommes politiques, de la société civile et des citoyens sans voix.
Et puisqu’ils partagent les mêmes griefs et que nombre d’entre eux ont été victimes d’arrestations et d’emprisonnements…politiquement incorrects, ils ont mis en commun leur représentativité politique et leur influence auprès des citoyens pour barrer la route à MackySall et à la coalition BennooBokkYaakaar qu’il dirige sans partage ni dialogue avec ses alliés. C’est une des raisons pour lesquelles il faut s’attendre au ralliement d’un parti historiquement présent aux côtés des revendications populaires comme la Ld/Mpt.
Car à entendre le nouveau discours de ses responsables après la démission de Mamadou Ndoye, tout laisse à croire que ce parti de gauche a senti le vent tourner et ses militants et responsables ont décidé de choisir le camp des «opprimés et des frustrés». Car les mesures que les signataires de MankooTaxawuSenegaal ont décidé de prendre lorsqu’ils réussiront à contraindre le Président MackySall à la cohabitation s’ils gagnent les législatives, suffisent à elles seules pour jauger le fossé qui sépare les vœux de l’Apr aux souhaits de la population. Les dix chefs de parti qui ont signé l’accord pour une liste unique et les organisations de la société civile qui accepteront de les accompagner s’engagent à prendre des «mesures urgentes» sur les onze points suivants :
«L’adoption et la mise en œuvre consensuelles de nouvelles politiques sectorielles dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la culture, des sports, etc.
L’adoption et la mise en œuvre consensuelles de réformes économiques qui accroissent le rôle de nos entreprises nationales dans le développement économique et dans la création d’emplois pour résorber le chômage des jeunes, pour faire du patriotisme économique et de la préférence nationale, une réalité dans notre pays ;
L’institution d’un véritable parquet financier pour éradiquer la corruption dans notre société, dans le respect des normes internationales ;
L’instauration de la transparence dans les affaires publiques ;
L’adoption de lois plus conformes aux intérêts des populations et consacrant l’arrêt du pillage denos ressources, notamment dans les domaines pétrolier, minier, foncier, halieutique, de l’environnement, de l’urbanisme, des collectivités locales, du foncier, etc. ;
L’adoption d’une loi sur les marchés publics à la place d’un décret quele gouvernement modifie comme il veut, quand il veut, en fonction de ses intérêts ;
La restauration de l'Etat de droit avec notamment la libération de tousles prisonniers politiques et la suppression des juridictions d'exception ;
La réforme de la loi électorale par un mode de scrutin plus équitable, notamment avec la suppression du scrutin majoritaire à un tour, le
« rawgàddu », une représentation plus juste des populations à l’assemblée nationale et un processus électoral crédible, fiable et consensuel ;
La réforme du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale pour rendre aux députés leur dignité, l’adoption d’une loi sur le statut de l’Opposition et le financement des partis politiques ;
La garantie d’un accès équitable de tous les partis politiques aux médias publics ;
La réhabilitation de la diplomatie sénégalaise en Afrique et dans le monde, tenant compte des relations séculaires avec les pays voisins…
C’est dire que tous jugent que la gouvernance actuelle est déficiente à tous les niveaux».
Il s’agit là comme d’une déclaration de foi ou, en tout cas de thèmes de campagne qui peuvent faire très mal face à un pouvoir qui s’emmêle les pieds et qui se fait mal tout seul. Les querelles internes qui débouchent sur des violences inouïes avec même la survenue de coups de feu entre militants de l’Apr devraient alerter la coalition au pouvoir sur les dangers que représente pour elle la naissance de MankooTaxawuSenegaal.La cohabitation, c’est pour demain !
Comme annoncé par dakarposte, tous les ténors de la classe politique opposés au régime de MackySall sont tombés sur un accord et la liste des candidats sera rendue publique, sauf revirement de dernière minute ce samedi 6 mai 2017.
Si les uns et les autres qui se regardaient il n’y a guère en chiens de faïence tant entre partis politiques qu’entre membres du même parti ont réussi à s’unir autour de l’essentiel, c’est-à-dire la défaite du camp présidentiel aux législatives, c’est bien parce qu’ils ont les mêmes reproches à opposer au président de la République :
De «la dégradation continue des conditions de vie des populations marquée par le renchérissement insoutenable du coût de la vie» en passant par «la paupérisation croissante des populations des villes et des campagnes» l’opposition réunie au sein de MankooTaxawuSenegaal n’a que des raisons de fulminer contre le régime en place. Car, outres ces griefs qui touchent le quotidien des Sénégalais et mettent en péril la cohésion de leurs familles, des faits de mal gouvernance politique et économique et des scandales liés à l’entourage présidentiel (pour ne pas dire sa famille la plus proche) ont émaillé l’actualité et suscité l’indignation des hommes politiques, de la société civile et des citoyens sans voix.
Et puisqu’ils partagent les mêmes griefs et que nombre d’entre eux ont été victimes d’arrestations et d’emprisonnements…politiquement incorrects, ils ont mis en commun leur représentativité politique et leur influence auprès des citoyens pour barrer la route à MackySall et à la coalition BennooBokkYaakaar qu’il dirige sans partage ni dialogue avec ses alliés. C’est une des raisons pour lesquelles il faut s’attendre au ralliement d’un parti historiquement présent aux côtés des revendications populaires comme la Ld/Mpt.
Car à entendre le nouveau discours de ses responsables après la démission de Mamadou Ndoye, tout laisse à croire que ce parti de gauche a senti le vent tourner et ses militants et responsables ont décidé de choisir le camp des «opprimés et des frustrés». Car les mesures que les signataires de MankooTaxawuSenegaal ont décidé de prendre lorsqu’ils réussiront à contraindre le Président MackySall à la cohabitation s’ils gagnent les législatives, suffisent à elles seules pour jauger le fossé qui sépare les vœux de l’Apr aux souhaits de la population. Les dix chefs de parti qui ont signé l’accord pour une liste unique et les organisations de la société civile qui accepteront de les accompagner s’engagent à prendre des «mesures urgentes» sur les onze points suivants :
«L’adoption et la mise en œuvre consensuelles de nouvelles politiques sectorielles dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la culture, des sports, etc.
L’adoption et la mise en œuvre consensuelles de réformes économiques qui accroissent le rôle de nos entreprises nationales dans le développement économique et dans la création d’emplois pour résorber le chômage des jeunes, pour faire du patriotisme économique et de la préférence nationale, une réalité dans notre pays ;
L’institution d’un véritable parquet financier pour éradiquer la corruption dans notre société, dans le respect des normes internationales ;
L’instauration de la transparence dans les affaires publiques ;
L’adoption de lois plus conformes aux intérêts des populations et consacrant l’arrêt du pillage denos ressources, notamment dans les domaines pétrolier, minier, foncier, halieutique, de l’environnement, de l’urbanisme, des collectivités locales, du foncier, etc. ;
L’adoption d’une loi sur les marchés publics à la place d’un décret quele gouvernement modifie comme il veut, quand il veut, en fonction de ses intérêts ;
La restauration de l'Etat de droit avec notamment la libération de tousles prisonniers politiques et la suppression des juridictions d'exception ;
La réforme de la loi électorale par un mode de scrutin plus équitable, notamment avec la suppression du scrutin majoritaire à un tour, le
« rawgàddu », une représentation plus juste des populations à l’assemblée nationale et un processus électoral crédible, fiable et consensuel ;
La réforme du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale pour rendre aux députés leur dignité, l’adoption d’une loi sur le statut de l’Opposition et le financement des partis politiques ;
La garantie d’un accès équitable de tous les partis politiques aux médias publics ;
La réhabilitation de la diplomatie sénégalaise en Afrique et dans le monde, tenant compte des relations séculaires avec les pays voisins…
C’est dire que tous jugent que la gouvernance actuelle est déficiente à tous les niveaux».
Il s’agit là comme d’une déclaration de foi ou, en tout cas de thèmes de campagne qui peuvent faire très mal face à un pouvoir qui s’emmêle les pieds et qui se fait mal tout seul. Les querelles internes qui débouchent sur des violences inouïes avec même la survenue de coups de feu entre militants de l’Apr devraient alerter la coalition au pouvoir sur les dangers que représente pour elle la naissance de MankooTaxawuSenegaal.La cohabitation, c’est pour demain !
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