Analyse
Ousmane Ngom démissionne de son poste de député non-inscrit à l’Assemblée nationale et parle d’éthique et de cohérence. En revisitant le passé politique récent du dernier ministre de l’Intérieur de Me Wade, les gardiens de la chose morale ne manqueront pas sûrement de rire sous cape.
Depuis la chute de son (ancien ?) mentor Abdoulaye Wade, maître Ousmane Ngom a choisi de se terrer dans un mutisme profond et de réduire sa participation aux agitations du Comité Directeur du PDS à sa plus simple expression, pour dire le moins. Aux interpellations de ceux qui s’étonnaient d’un retrait si mal placé, l’homme se contentait toujours de préciser, amer, que s’il en ainsi, c’est parce qu’il était dans une « prison à ciel ouvert ». Et comme pour ne point contribuer à polir son image sensiblement écornée déjà par son attitude paradoxale, la rumeur s’en était mêlée à l’époque, répandant, à tort ou à raison, l’hypothèse selon laquelle l’ancien numéro 2 du parti démocratique aurait tout discrètement accepté de transiger pour ne pas passer à la trappe de la CREI.
C’est cet homme au dessus de la tête de qui se balançait déjà une épée de Damoclès, qui a choisi de voter « OUI » et de faire voter « OUI » lors du référendum de dimanche passé ; et c’est le même qui justifie sa nouvelle et, somme toute, étrange nouvelle proximité avec le camp présidentiel par le fait que, pour lui, il est maintenant établi que le chef de l’Etat est en train de bien travailler pour mettre le pays sur la rampe d’un développement irréversible ; et que, ne serait-ce que pour cette raison, il se doit, lui maître Ngom, de faire acte de patriotisme en l’accompagnant. Mieux ou pire, c’est selon, comme pour boucler la boucle d’autant de revirements, Me Ousmane Ngom, s’est offert un incroyable morceau de projection vers son avenir politique en martelant que dans les tout prochains jours, suite à sa démission de l’Assemblée, il prendra une importante décision.
Relativement à sa démission, Me Ngom dit qu’il voudrait être logique avec lui-même : autrement dit, puisque son mandat de parlementaire en cours il l’avait obtenu sous la bannière de la coalition libérale, il serait paradoxal qu’il puisse se permettre d’en bénéficier après avoir combattu le même camp au dernier scrutin.
L’analyse d’autant d’éléments de discours pour quelqu’un qui s’est trouvé être l’homme le plus impopulaire, le plus coriace, le plus brutal vis à vis du peuple sénégalais dans les derniers mois du régime sortant, ne peut pas ne pas susciter des sueurs froides. Cet homme feint d’oublier, et à tort assurément, qu’il a un CV politique trop négativement chargé pour qu’il puisse porter en sa faveur un discours sur l’éthique, la déontologie, la bienséance et autres vocables du champ sémantique de la Morale. Vrai ou faux, on l’accuse d’être responsable jusqu’à la moelle de la mort atroce de Mamadou Diop en 2011 ; vrai ou faux, on l’accuse d’avoir détourné beaucoup de milliards dans de cadre de la fabrication des cartes d’identité biométriques ; c’est lui aussi qui, dans les années 90, avait claqué la porte du PDS pour aller fonder le PLS, après avoir taxé l’inamovible leader libéral, maître Wade, de parler en démocrate et d’agir en monarque. Avant de revenir quelques années après, à coups de courbettes éhontées, dans la maison du « père » banni. On ne peut pas oublier aussi que c’est cet homme qui, à l’orée de la survenue de la deuxième alternance en 2012, s’est montré le plus âpre et le plus radical de tous ceux qui, dans le camp du pouvoir où il était élevé au rang de premier policier de la République, s’exerçaient à réduire en morceaux les légitimes revendications démocratiques et institutionnelles de l’opposition d’alors.
Dans quel strapontin retrouvera-t-on, dans les tout prochains jours, un tel nomade politique ? Car, ce qui est presque évident est qu’après avoir voyagé dans le même avion avec son futur leader Macky Sall, après avoir affiché un intérêt à peine voilé vis-à-vis de l’appel du pied que de ce dernier, qui, à l’occasion d’une présentation de condoléances, lui disait, on s’en souvient, qu’il devait venir à ses côtés afin de mettre ses compétences, reconnues de tous ( ?), au service du pays qui vise l’émergence ; enfin, après avoir exprimé la scandaleuse assertion selon laquelle l’opposition actuelle du président Macky Sall est en train de pactiser avec des « Jihadistes » pour semer les germes d’une instabilité programmée dans la République, après donc autant de bonnes dispositions, d’actes positifs et calculés posés en direction du « Macky », il ne pourrait pas ne pas bénéficier d’un extraordinaire retour d’ascenseur de la part du capitaine Sall. Et celui qui fut ministre de l’Intérieur pour casser de l’opposant, pourrait encore revenir par une toute petite porte pour occuper encore le même poste. Pour encore casser de l’opposant en faveur d’un ancien opposant à ce régime-là même avec lequel il a été naguère rejeté dans…l’opposition.
Etrange monde politique !
C’est cet homme au dessus de la tête de qui se balançait déjà une épée de Damoclès, qui a choisi de voter « OUI » et de faire voter « OUI » lors du référendum de dimanche passé ; et c’est le même qui justifie sa nouvelle et, somme toute, étrange nouvelle proximité avec le camp présidentiel par le fait que, pour lui, il est maintenant établi que le chef de l’Etat est en train de bien travailler pour mettre le pays sur la rampe d’un développement irréversible ; et que, ne serait-ce que pour cette raison, il se doit, lui maître Ngom, de faire acte de patriotisme en l’accompagnant. Mieux ou pire, c’est selon, comme pour boucler la boucle d’autant de revirements, Me Ousmane Ngom, s’est offert un incroyable morceau de projection vers son avenir politique en martelant que dans les tout prochains jours, suite à sa démission de l’Assemblée, il prendra une importante décision.
Relativement à sa démission, Me Ngom dit qu’il voudrait être logique avec lui-même : autrement dit, puisque son mandat de parlementaire en cours il l’avait obtenu sous la bannière de la coalition libérale, il serait paradoxal qu’il puisse se permettre d’en bénéficier après avoir combattu le même camp au dernier scrutin.
L’analyse d’autant d’éléments de discours pour quelqu’un qui s’est trouvé être l’homme le plus impopulaire, le plus coriace, le plus brutal vis à vis du peuple sénégalais dans les derniers mois du régime sortant, ne peut pas ne pas susciter des sueurs froides. Cet homme feint d’oublier, et à tort assurément, qu’il a un CV politique trop négativement chargé pour qu’il puisse porter en sa faveur un discours sur l’éthique, la déontologie, la bienséance et autres vocables du champ sémantique de la Morale. Vrai ou faux, on l’accuse d’être responsable jusqu’à la moelle de la mort atroce de Mamadou Diop en 2011 ; vrai ou faux, on l’accuse d’avoir détourné beaucoup de milliards dans de cadre de la fabrication des cartes d’identité biométriques ; c’est lui aussi qui, dans les années 90, avait claqué la porte du PDS pour aller fonder le PLS, après avoir taxé l’inamovible leader libéral, maître Wade, de parler en démocrate et d’agir en monarque. Avant de revenir quelques années après, à coups de courbettes éhontées, dans la maison du « père » banni. On ne peut pas oublier aussi que c’est cet homme qui, à l’orée de la survenue de la deuxième alternance en 2012, s’est montré le plus âpre et le plus radical de tous ceux qui, dans le camp du pouvoir où il était élevé au rang de premier policier de la République, s’exerçaient à réduire en morceaux les légitimes revendications démocratiques et institutionnelles de l’opposition d’alors.
Dans quel strapontin retrouvera-t-on, dans les tout prochains jours, un tel nomade politique ? Car, ce qui est presque évident est qu’après avoir voyagé dans le même avion avec son futur leader Macky Sall, après avoir affiché un intérêt à peine voilé vis-à-vis de l’appel du pied que de ce dernier, qui, à l’occasion d’une présentation de condoléances, lui disait, on s’en souvient, qu’il devait venir à ses côtés afin de mettre ses compétences, reconnues de tous ( ?), au service du pays qui vise l’émergence ; enfin, après avoir exprimé la scandaleuse assertion selon laquelle l’opposition actuelle du président Macky Sall est en train de pactiser avec des « Jihadistes » pour semer les germes d’une instabilité programmée dans la République, après donc autant de bonnes dispositions, d’actes positifs et calculés posés en direction du « Macky », il ne pourrait pas ne pas bénéficier d’un extraordinaire retour d’ascenseur de la part du capitaine Sall. Et celui qui fut ministre de l’Intérieur pour casser de l’opposant, pourrait encore revenir par une toute petite porte pour occuper encore le même poste. Pour encore casser de l’opposant en faveur d’un ancien opposant à ce régime-là même avec lequel il a été naguère rejeté dans…l’opposition.
Etrange monde politique !
Conquêtes, reconquêtes et basculements et confirmations. Voilà les quatre termes clés pour définir les nouvelles tendances du référendum d’aujourd’hui.
Selon toute vraisemblance, Grand Yoff va tomber dans l’escarcelle du parti au pouvoir. Aminata Touré et ses camarades de parti, qui avaient lourdement perdu lors des dernières législatives, auraient réalisé un remarquable travail de fourmi dont les conséquences satisfaisantes se signalent déjà à travers l’étroitesse des résultats qui sont en train de tomber. Ainsi donc, si l’éventualité d’une victoire du camp du « OUI » se confirme, l’on pourrait l’inscrire sur le registre d’une conquête qui aura sûrement une incidence particulièrement positive dans la carrière de l’ancien premier ministre.
Dans la région de Diourbel en revanche, on est plutôt en tain d’assister à un basculement. En effet, le camp du « OUI » est vraisemblablement désavoué, et ce, à travers des écarts considérables de voix. L’arrogance de l’un de leaders du régime dans cette zone, en l’occurrence Moustapha Cissé LO, durant les dernières heures de la campagne, ne serait pas étrangère à ce basculement, qui a toutes les chances de se confirmer.
Une situation similaire pourrait au être constatée du côté de la Grande banlieue, notamment aux Parcelles assainies. C’est d’ailleurs à l’image de beaucoup d’autres circonscriptions de la capitale, où le « OUI », sans montrer la puissance d’un raz de marée, semble être sur le point de reléguer le « NON » à la périphérie d’une défaite programmée.
Kaolack, d’après les résultats déjà tombés, reste dans une logique de confirmation, puisque l’électorat de cette localité s’était déjà signalé durant les dernières législatives en portant à la tête de la commune madame le ministre de la femme. Les scènes de liesses déjà déclenchées dans les rues de la capitale arachidière à l’intention de la mairesse de la ville Mariama Sarr, attestent, si besoin était, de l’irréversibilité d’une victoire du camp du « OUI ».
Mais qui l’emportera en définitive ? Le niveau de collecte des résultats n’excédant pas encore 15%, il va falloir être prudent et attendre de voir, d’ici les prochaines heures, quel camp choisira la victoire, pour de bon.
Selon toute vraisemblance, Grand Yoff va tomber dans l’escarcelle du parti au pouvoir. Aminata Touré et ses camarades de parti, qui avaient lourdement perdu lors des dernières législatives, auraient réalisé un remarquable travail de fourmi dont les conséquences satisfaisantes se signalent déjà à travers l’étroitesse des résultats qui sont en train de tomber. Ainsi donc, si l’éventualité d’une victoire du camp du « OUI » se confirme, l’on pourrait l’inscrire sur le registre d’une conquête qui aura sûrement une incidence particulièrement positive dans la carrière de l’ancien premier ministre.
Dans la région de Diourbel en revanche, on est plutôt en tain d’assister à un basculement. En effet, le camp du « OUI » est vraisemblablement désavoué, et ce, à travers des écarts considérables de voix. L’arrogance de l’un de leaders du régime dans cette zone, en l’occurrence Moustapha Cissé LO, durant les dernières heures de la campagne, ne serait pas étrangère à ce basculement, qui a toutes les chances de se confirmer.
Une situation similaire pourrait au être constatée du côté de la Grande banlieue, notamment aux Parcelles assainies. C’est d’ailleurs à l’image de beaucoup d’autres circonscriptions de la capitale, où le « OUI », sans montrer la puissance d’un raz de marée, semble être sur le point de reléguer le « NON » à la périphérie d’une défaite programmée.
Kaolack, d’après les résultats déjà tombés, reste dans une logique de confirmation, puisque l’électorat de cette localité s’était déjà signalé durant les dernières législatives en portant à la tête de la commune madame le ministre de la femme. Les scènes de liesses déjà déclenchées dans les rues de la capitale arachidière à l’intention de la mairesse de la ville Mariama Sarr, attestent, si besoin était, de l’irréversibilité d’une victoire du camp du « OUI ».
Mais qui l’emportera en définitive ? Le niveau de collecte des résultats n’excédant pas encore 15%, il va falloir être prudent et attendre de voir, d’ici les prochaines heures, quel camp choisira la victoire, pour de bon.
Au lendemain de ce référendum, les organisateurs, en l’occurrence l’Etat du Sénégal, pourra-t-il se délivrer un satisfecit ? Au rythme où vont les choses et surtout au regard des impairs qui sont notés ici et là, l’expression d’un tel sentiment serait difficilement envisageable.
Ayant fini d’accomplir son devoir citoyen, Moussa Sy aurait fait une moue de dépit dont il va expliquer le motif, quelques minutes plus tard, devant les journalistes. Le maire des Parcelles Assainies pointait du doigt la « très mauvaise qualité » des enveloppes ainsi que leur couleur (blanche) qui est la même que celle du bulletin du camp du « OUI ».
Khalifa Sall, à son niveau, après avoir voté, s’est montré particulièrement préoccupé par le fait que les assesseurs placés dans les bureaux de vote de la circonscription de Grand Yoff ne soient pas originaires de la localité. Et de justifier son inquiétude en rappelant qu’il n’en a jamais été ainsi, qu’à l’occasion de tous les scrutins qui se sont passés dans ce pays, les assesseurs étaient expressément cooptés parmi les fils de la circonscription où ils sont affectés. Il terminera en précisant qu’il y a un risque énorme de fraude avec cette nouvelle procédure, étant entendu que lesdits assesseurs peuvent facilement, s’ils sont malhonnêtes, faire acte de votes multiples.
A Touba, les responsables du camp du « NON » ont soulevé, pour le déplorer, le cas de bureaux de vote qui existent effectivement sur les listes électorales, mais qui auraient mystérieusement disparu sur le terrain. Ils ajouteront que ce paradoxe est d’autant plus scandaleux que les listes électorales, contrairement à ce qui se faisaient habituellement à l’occasion des consultations électorales précédentes, n’ont pas été publiées, affichées devant les bureaux et remises à qui de droit.
Mamadou Ibra Kâne, le directeur du Groupe Futurs Médias, interrogé vers 11 heures sur les ondes de la RFM par ses confrères Babacar Fall, Penda Diallo Guèye et El Hadji Assane Guèye, condamnait ouvertement le fait qu’on ait pu empêcher près de deux cent mille Sénégalais d’exercer leur droit civique à cause d’une supposée panne de la machine du ministère de l’Intérieur spécialisée dans la fabrication des cartes d’électeur. Il ne terminera son plaidoyer sans s’interroger sur le refus des leaders du camp du « NON » de donner une suite favorable à la proposition du ministère de l’Intérieur consistant à permettre aux électeurs affectés par cette panne de voter avec leur carte d’identité.
Autant de constats, et bien d’autres, dont les medias ont fait état durant cette matinée de dimanche, sont objectivement de nature à conforter la thèse selon laquelle ce scrutin est celui des dysfonctionnements d’exception. Cela dit, au lendemain du vote, le ministre de l’Intérieur, devra nécessairement faire son autocritique afin de voir jusqu’où sa responsabilité est engagée dans ces manquements qui, somme toute, sont d’une gravité inacceptable. Car, de toutes les façons, si les faits indexés sont avérés, le régime, par le canal de son policier en chef (Abdoulaye Daouda Diallo) aura posé un précédent catastrophique dans l’évolution de nos valeurs républicaines. Du temps des Socialistes, on a assisté à de honteux bourrages d’urnes ; pendant le magistère de Me Wade, des caravanes de « Ndiaga Ndiaye » ont déplacé du « bétail électoral » d’une zone à l’autre durant les journées de scrutin. C’est évidemment là autant de tâches noires dans nos traditions électorales. Le régime actuel ne pouvait donc être attendu que sur le terrain d’une rupture significative, pour ne pas dire radicale, dans l’organisation des consultations électorales. Si en lieu et place il est constaté des faillites qui ont tout l’air d’être provoquées, le peuple souverain ne peut avoir d’autre choix que de réclamer des explications ; en souhaitant qu’elles soient suffisamment convaincantes pour mériter son indulgence.
Ayant fini d’accomplir son devoir citoyen, Moussa Sy aurait fait une moue de dépit dont il va expliquer le motif, quelques minutes plus tard, devant les journalistes. Le maire des Parcelles Assainies pointait du doigt la « très mauvaise qualité » des enveloppes ainsi que leur couleur (blanche) qui est la même que celle du bulletin du camp du « OUI ».
Khalifa Sall, à son niveau, après avoir voté, s’est montré particulièrement préoccupé par le fait que les assesseurs placés dans les bureaux de vote de la circonscription de Grand Yoff ne soient pas originaires de la localité. Et de justifier son inquiétude en rappelant qu’il n’en a jamais été ainsi, qu’à l’occasion de tous les scrutins qui se sont passés dans ce pays, les assesseurs étaient expressément cooptés parmi les fils de la circonscription où ils sont affectés. Il terminera en précisant qu’il y a un risque énorme de fraude avec cette nouvelle procédure, étant entendu que lesdits assesseurs peuvent facilement, s’ils sont malhonnêtes, faire acte de votes multiples.
A Touba, les responsables du camp du « NON » ont soulevé, pour le déplorer, le cas de bureaux de vote qui existent effectivement sur les listes électorales, mais qui auraient mystérieusement disparu sur le terrain. Ils ajouteront que ce paradoxe est d’autant plus scandaleux que les listes électorales, contrairement à ce qui se faisaient habituellement à l’occasion des consultations électorales précédentes, n’ont pas été publiées, affichées devant les bureaux et remises à qui de droit.
Mamadou Ibra Kâne, le directeur du Groupe Futurs Médias, interrogé vers 11 heures sur les ondes de la RFM par ses confrères Babacar Fall, Penda Diallo Guèye et El Hadji Assane Guèye, condamnait ouvertement le fait qu’on ait pu empêcher près de deux cent mille Sénégalais d’exercer leur droit civique à cause d’une supposée panne de la machine du ministère de l’Intérieur spécialisée dans la fabrication des cartes d’électeur. Il ne terminera son plaidoyer sans s’interroger sur le refus des leaders du camp du « NON » de donner une suite favorable à la proposition du ministère de l’Intérieur consistant à permettre aux électeurs affectés par cette panne de voter avec leur carte d’identité.
Autant de constats, et bien d’autres, dont les medias ont fait état durant cette matinée de dimanche, sont objectivement de nature à conforter la thèse selon laquelle ce scrutin est celui des dysfonctionnements d’exception. Cela dit, au lendemain du vote, le ministre de l’Intérieur, devra nécessairement faire son autocritique afin de voir jusqu’où sa responsabilité est engagée dans ces manquements qui, somme toute, sont d’une gravité inacceptable. Car, de toutes les façons, si les faits indexés sont avérés, le régime, par le canal de son policier en chef (Abdoulaye Daouda Diallo) aura posé un précédent catastrophique dans l’évolution de nos valeurs républicaines. Du temps des Socialistes, on a assisté à de honteux bourrages d’urnes ; pendant le magistère de Me Wade, des caravanes de « Ndiaga Ndiaye » ont déplacé du « bétail électoral » d’une zone à l’autre durant les journées de scrutin. C’est évidemment là autant de tâches noires dans nos traditions électorales. Le régime actuel ne pouvait donc être attendu que sur le terrain d’une rupture significative, pour ne pas dire radicale, dans l’organisation des consultations électorales. Si en lieu et place il est constaté des faillites qui ont tout l’air d’être provoquées, le peuple souverain ne peut avoir d’autre choix que de réclamer des explications ; en souhaitant qu’elles soient suffisamment convaincantes pour mériter son indulgence.
Dans quelques heures, nos concitoyens ayant la carte d’électeur seront appelés à s’exprimer dans le cadre d’un vote référendaire. Celui-ci n’est pas certes dénué d’enjeux ; mais pour la gouverne de tous, il est important de rappeler que le triomphe véritable des partisans du « OUI » comme ceux du « NON » réside avant tout dans un vote apaisé.
La dernière semaine de la période pré référendum a été émaillée par d’incroyables scènes de violence, donnant ainsi des sueurs froides à tous les citoyens soucieux de voir la force de l’argument l’emporter sur l’argument de la force. Ces affrontements pénibles avec leurs lots de dégâts n’ont évidemment rien de rassurant, en ce sens que même si l’expression de ces actes barbares n’est pas le fruit d’une volonté affichée des responsables moraux des parties en lice, ils n’ont pas été suffisamment intransigeants pour dissuader leurs partisans impliqués dans de pareilles dérives. Aussi, à quelques encablures de l’heure de vérité, tous les citoyens soucieux de la stabilité de la république devraient-ils prier pour que ces leaders politiques spécialisés dans l’art de tirer les ficelles du « bétail » électoral » en reviennent à plus de responsabilité. Le défunt burkinabé Nobert Zongo, grand journaliste d’investigation assassiné par le régime de Blaise Compaoré, disait de son vivant que ce qui est accablant ce n’est pas tant l’action des méchants que le silence des bons. S’il est vrai que les « cerveaux » des parties engagées dans la joute référendaire sont pour un déroulement apaisé de l’événement de demain, comme ils ont tendance à le marteler devant les caméras des télévisions, alors ils n’ont qu’à délivrer à leurs militants respectifs un dernier cours magistral sur l’éducation de la paix. Autrement dit, au sortir des bureaux de vote, que Macky Sall, Khalifa Sall, Moustapha Niasse, Moustapha Diop, Idrissa Seck, Oumar Sarr, Malick Gackou, Abdoulaye Baldé, bref, que tous les hauts responsables qui ont mobilisé pour consentement ou pour le rejet, s’expriment ouvertement et sans réserve aucune, en faveur d’un total fair-play de la part des foules qu’ils drainent, si jamais celles-ci en arrivaient à constater que la cause défendue dans leur camp a été rejetée par la dure loi des urnes.
Les empoignades ont été trop âpres pendant la campagne pour qu’on y rajoute une dose de violence à l’heure du décompte des voix.
On se demandait où elle pouvait bien être jusque-là, et là voilà enfin qui prend du service pour entrer en fanfare dans la campagne. Après un moment de balbutiement, la violence, la compagne la plus dévouée de ceux qui n’ont pas d’arguments, fait feu de tout bois dans différents théâtres de mise en solde du « OUI » et du «NON »…
La disparition de la violence, dans sa forme la plus triviale et la plus barbare, de nos réalités politiques, n’est pas proche, et pour cause. Elle s’exprime à moindre frais, de façon grégaire et, dans la plupart des cas, arme son bras noir et cruel en s’appuyant sur des forces aveugles, incultes et trop faciles à instrumentaliser. A quelques encablures de l’instant fatidique où la vérité silencieuse des urnes s’apprête à s’imposer à tous, les uns et les autres font parler la raison des armes au détriment des armes de la raison, tout en étant cependant parfaitement conscients que cette forme d’agitation, la plus barbare dans l’ordre des arguments, ne peut avoir aucune incidence positive dans leur tentative de conquête des suffrages. Ce qui s’est passé à Touba avant-hier est évidemment assez illustratif de ce triste état de fait. Se fondant sans doute sur sa réputation de politicien gangster qui dégaine et tire plus vite que son ombre, une partie de la presse a vite fait de relayer les échauffourées de manière subtilement inéquitable, de sorte à laisser voir que c’est Moustapha Cissé Lô « El Pistolero » qui est à l’origine de ce pugilat brodé de coups de feu. Cette présentation tendancieuse des faits est à l’image de cette « Une » de ce jeudi 16 mars d’un quotidien de la place : « Cissé Lô « El Pistolero » sème la pagaille à Touba ».
Or donc, il suffirait d’oser d’observer à la loupe les déclarations des camps antagonistes au lendemain des affrontements pour se rendre à l’évidence qu’au moins, pour une première fois, la provocation ne prend pas sa source là où on croit. En effet, des explications du sieur Moustapha Diouf, (animateur d’une coalition hostile au régime en place et dénommée « Réthiou ») au micro et devant les caméras des correspondants de certains organes de presse à Touba, il ressort que les caravanes favorables au camp du « OUI » sont interdites de passage dans les artères traversant la partie de la ville sainte qu’ils considèrent (lui et sa bande d’énergumènes) comme leur fief. L’homme est allé jusqu’à confesser que leur combat pour empêcher le camp adverse de se payer des bains populaires dans le périmètre rouge prend les allures d’un « Jihad ».
Un tel aveu, à notre avis, est totalement condamnable au double plan moral et républicain. En effet, il n’est absolument pas concevable qu’un groupe, fut-il dépositaire d’une onction confrérique suprême, s’arroge le droit de dire à un homme comme Moustapha Cissé Lô quels chemins il doit emprunter pour dérouler une promenade politique populaire dans cette ville où s’enracine son patrimoine politique. Le fait est d’autant plus répréhensible qu’il intervient en temps de campagne, qui est, comme nous le savons, un intervalle de temps où l’élasticité de la notion de liberté d’expression, de fait, devient maximale.
Qu’on se comprenne bien donc : par l’analyse de cet épiphénomène, nous ne cherchons qu’à attirer l’attention de tous les observateurs de bonne foi sur le fait que parfois, dans notre démocratie, certaines forces de l’opposition ont tendance à abuser du principe largement établi selon lequel la formation au pouvoir, pour peu qu’elle soit susceptible, et parce qu’elle est aussi dépositaire de la puissance publique, n’est jamais étrangère aux facteurs favorisant l’expression de la violence. Ce n’est pas toujours vrai, et ce qui vient de se passer à Touba prouve à suffisance que l’affreux livre de la guerre porte parfois la signature de ceux-là qui passent pour être les plus grands professeurs de la Paix.
Ibra Déguène Keung
Or donc, il suffirait d’oser d’observer à la loupe les déclarations des camps antagonistes au lendemain des affrontements pour se rendre à l’évidence qu’au moins, pour une première fois, la provocation ne prend pas sa source là où on croit. En effet, des explications du sieur Moustapha Diouf, (animateur d’une coalition hostile au régime en place et dénommée « Réthiou ») au micro et devant les caméras des correspondants de certains organes de presse à Touba, il ressort que les caravanes favorables au camp du « OUI » sont interdites de passage dans les artères traversant la partie de la ville sainte qu’ils considèrent (lui et sa bande d’énergumènes) comme leur fief. L’homme est allé jusqu’à confesser que leur combat pour empêcher le camp adverse de se payer des bains populaires dans le périmètre rouge prend les allures d’un « Jihad ».
Un tel aveu, à notre avis, est totalement condamnable au double plan moral et républicain. En effet, il n’est absolument pas concevable qu’un groupe, fut-il dépositaire d’une onction confrérique suprême, s’arroge le droit de dire à un homme comme Moustapha Cissé Lô quels chemins il doit emprunter pour dérouler une promenade politique populaire dans cette ville où s’enracine son patrimoine politique. Le fait est d’autant plus répréhensible qu’il intervient en temps de campagne, qui est, comme nous le savons, un intervalle de temps où l’élasticité de la notion de liberté d’expression, de fait, devient maximale.
Qu’on se comprenne bien donc : par l’analyse de cet épiphénomène, nous ne cherchons qu’à attirer l’attention de tous les observateurs de bonne foi sur le fait que parfois, dans notre démocratie, certaines forces de l’opposition ont tendance à abuser du principe largement établi selon lequel la formation au pouvoir, pour peu qu’elle soit susceptible, et parce qu’elle est aussi dépositaire de la puissance publique, n’est jamais étrangère aux facteurs favorisant l’expression de la violence. Ce n’est pas toujours vrai, et ce qui vient de se passer à Touba prouve à suffisance que l’affreux livre de la guerre porte parfois la signature de ceux-là qui passent pour être les plus grands professeurs de la Paix.
Ibra Déguène Keung
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