«Cette mutinerie était prévisible. Les prisons sénégalaises sont au bord de l’implosion. Qu’on se le tienne pour dit, nous sommes assis sur une poudrière. Le ratio est qu’un garde pénitentiaire travaille pour 100 détenus. Nous avons donc un dépassement de plus de 5 000 détenus. Nous avions un effectif total de plus de 8 000 détenus, alors que la capacité d’accueil est de 3 883. Dans nos prisons, le danger porte, entre autres, sur le manque d’expérience des agents, la promiscuité, les difficiles conditions de vie, les misères carcérales, etc. Ce sont là autant de maux qui ont favorisé cette mutinerie. A «100 m2» (Prison de Rebeuss), sur plus de 2 000 détenus, les 1 500 croupissent pour le délit de chanvre indien. La solution immédiate reste le vote d’une loi d’amnistie pour désengorger considérablement les prisons du Sénégal. Il urge aussi de rehausser le niveau du concours des gardes pénitentiaires. Et plus important encore, c’est qu’il faudra mettre ces agents dans de meilleurs conditions de travail.»
I. KANDE