Le procureur de la République souhaite maintenir la dame Marie Lo dans les liens de la détention pendant 2 ans. Elle est impliquée dans une affaire d’escroquerie portant sur 533 millions FCFA. Le dossier a été jugé, aujourd’hui, au tribunal correctionnel de Dakar. Faisant ses observations, le parquet a demandé à la juge de déclarer Marie Lo coupable des faits d’escroquerie et de la condamner à une peine de 2 ans ferme. La prévenue a grugé plusieurs personnes. Parmi ces dernières, on peut citer Dame Gaye, Marie Thérèse Wade, Aminata Amar, Moustapha Amar, Mamadou Ahmed Amar et Serigne Fallou Fall.
Exposé des faits…
Marie Lo propriétaire de l'entreprise BALQUIS HOLDING s'est approchée de la dame Aminata Amar pour lui faire croire qu'elle avait gagné des marchés publics qu'elle devait exécuter pour avoir un bénéfice de 100% dans un court délai. Sur ce, elle lui propose un partenariat consistant à faire un apport ou investissement pour l'exécution du marché et recouvrer dans un délai de 21 jours ou un mois la totalité de son investissement. Après quelques transactions, A. Amar était satisfaite. Car elle recevait toujours le double des sommes investies dans un court délai. Ainsi, elle a décidé d'inclure dans l'activité quelques membres de son entourage pour qu'ils puissent aussi en bénéficier. Marie Lo leur montre des factures performa pour l'exécution de marchés publics. Mais elle ne leur présente aucun autre document relatif à l'attribution du marché sous prétexte qu'elle est la sous-traitante d'une autorité de l'Etat.
Dame Gaye, Marie Thérèse Wade, Aminata Amar, Moustapha Amar, Mamadou Ahmed, Serigne Fallou Fall ont remis divers montants à Marie Lo. Au début, les choses allaient bien. Chacun recevait les montants attendus. Mais, quand les associés se sont multipliés et que les sommes ont atteint 533.500.000 FCFA, Marie Lo a commencé à ne plus respecter les engagements. Par ailleurs, M. Lo déclare à Serigne Moustapha Guèye des véhicules de la Présidence que l’Etat du Sénégal devait vendre. Elle lui propose d’en trouver un. C’est ainsi que M. Guèye lui a donné la somme de 6.500.000 FCFA. Seulement, elle n'est parvenue, elle n’a pas aussi restitué l’argent.
L’ancien Antoine Dione et son épouse Dior Diagne cités
Lors de l'enquête préliminaire menée par la section de Recherche de Colobane, les plaignants ont été auditionnés. Aminata Amar déclare avoir fait la connaissance de Marie Lo dans sa boutique sise à liberté 6. Elle dit être convaincue par Marie Lo sur les projets de l'Etat. Car cette dernière lui avait fait savoir qu'elle travaillait avec le ministre de l'intérieur Antoine Dione ainsi que sa femme Me Dior Diagne. Elle a été convaincue de ses relations avec le Ministre par le fait qu'elle a sollicité l'aide de Marie Lo. Parce que, dit-elle, suite à l'interpellation de 7 de ses amis au Cap des Biches, Marie Lo a réussi à les faire libérer après un simple coup de fil qu'elle aurait fait au Ministre. Et, cela l'a poussée à avoir davantage confiance et à embarquer ses proches dans cette aventure. Aminata Amar dit avoir versé la somme de 114.000.000 de FCFA.
Entendue, Marie Thérèse Wade fait savoir que Marie Lo lui a montré des véhicules de la police nationale pour lui faire croire que c'est le Ministre de l'intérieur qui lui a donné le projet d'achat de véhicules pour le compte de la police. Elle dit qu'elle lui a ensuite montré ses conversations avec le Ministre. Elle a réussi à gagner sa confiance. Thérèse dit que Marie l’a roulée dans la farine quand elle lui a remis des sommes à hauteur de 25.000.000 FCFA.
Pour sa part, Dame Gaye affirme avoir été mis en rapport avec la dame Marie Lo par l’entremise de sa femme. Amar qui lui a parlé du projet et des avantages. Il adhère étant donné que c'est sa femme qui lui a fait la proposition. C’est ainsi qu’il lui a fait deux transferts, l’un de 5.000.000 FCFA et l’autre de 10.000.000 de FCFA. Dame Gaye a été escroqué à hauteur de 20.000.000 FCFA.
Entendu à son tour, Moustapha Amar révèle avoir effectué avec Marie Lo trois opérations dont une de 15.000.000 FCFA, une de 22.500.000 FCFA et la dernière à hauteur de 132.000.000 FCFA. Il précise avoir bénéficié sur les deux premières opérations d'un bénéfice de 100%. Mais c'est à la troisième opération que Marie a réussi à gruger le montant total.
Auditionné, Mamadou Ahmed Amar relate que c’est sa nièce qui lui a présenté Marie Lo. C'est dans ces circonstances que sa nièce l'a incité à venir adhérer au projet et il n'a pas hésité à s’engager. Mamadou affirme avoir remis la somme de 90.000.000 FCFA sans rien gagné. Après il a ajouté 100.000.000 FCFA soit un total de 190.000.000 FCFA.
Concernant Serigne Fallou Fall, il a connu Marie Lo par le biais de sa femme Astou Diéye qui est amie avec Aminata Amar. Il a effectué trois opérations de 10.000.000 FCFA 22.000 .000 FCFA et de 89.000.000 FCFA. Il a fini par comprendre que ce que l’activité de Marie Lo était une arnaque. C’est ainsi qu’il a décidé de se retirer. Il réclame la somme de 47.000.000 FCFA.
Un projet imaginaire
Arrêté le 21 août 2023, Marie Lo reconnaît avoir fait croire aux plaignants que les projets qu'elle détenait appartenaient à l'Etat. Mais elle nie d’avoir parlé du Ministre de l'Intérieur Antoine DIONE et de sa femme Dior Diagne. Invitée à édifier la lanterne des uns et des autres sur le projet, elle fait croire qu'il n'existe pas de projet ni de marché. Et que son histoire était juste imaginaire. Elle prétend avoir fait tourner l'argent qu'elle a encaissé entre les plaignants et n'a dépensé aucun franc pour son propre compte. Marie a payé certaines de ses victimes qui n’ ont pas porté plainte. Elle reconnaît les montants annoncés par les plaignants.
A la barre, la prévenue reconnaît le délit d’escroquerie qui lui est reproché. Pour le compte de partie civile, Me Alioune Badara Ndiaye a réclamé la somme de 50 millions FCFA pour Marie Thérése Wade, 35 millions pour Dame Gaye, 167 millions pour Moustapha Amar, 250 millions pour Mamadou Ameth Amar, 170 millions pour Serigne Fallou Fall, 150 millions pour Astou Dièye et 145 millions FCFA pour Aminata Amar. Me Khadim Kébé estime que l’intention de tromper est manifeste. Car la prévenue a fabriqué une facture performa. Elle a dit à ses clients qu’ils pouvaient investir sans risque. Et pour les convaincre, elle a attendu qu’ils versent des sommes importantes pour disparaître.
Contestation du délit d’escroquerie
Me Abdoulaye Tall de la défense demande au juge de ramener les faits à leur juste proportion. Pour l’avocat, le délit d’escroquerie n’existe pas dans ce dossier. Pour lui, il y a un contrat de financement entre les parties. Et, au début, cela marchait très bien. Me Tall considère que Marie Lo peut être considérée comme une victime. D’autant plus qu’elle a eu l’honnêteté de dire qu’elle a encaissé. Mais, plaide l’avocat, il n’y a une personnalité derrière l’affaire. Bien au contraire. Elle a tout fait pour régler le problème. Me Tall a demandé au juge de faire appliquer l’article 457 du code de procédure pénale. Me Souleymane Soumaré a partagé avec le jury ses 3 points. D’après lui, le dossier peut être vu sur le plan commercial, pénal et sur le principe de culpabilité. Pour Me Soumaré, sa cliente s’est prévalue de sa qualité de commerçante. Et, le document qu’on qualifie de facture pro forma ne peut être qu’un bon de commande. La robe noire a plaidé le renvoi des fins de la poursuite, en relevant que sa cliente était dans le cadre de ses activités d’entreprise. Le délibéré est prévu le 5 décembre.
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Exposé des faits…
Marie Lo propriétaire de l'entreprise BALQUIS HOLDING s'est approchée de la dame Aminata Amar pour lui faire croire qu'elle avait gagné des marchés publics qu'elle devait exécuter pour avoir un bénéfice de 100% dans un court délai. Sur ce, elle lui propose un partenariat consistant à faire un apport ou investissement pour l'exécution du marché et recouvrer dans un délai de 21 jours ou un mois la totalité de son investissement. Après quelques transactions, A. Amar était satisfaite. Car elle recevait toujours le double des sommes investies dans un court délai. Ainsi, elle a décidé d'inclure dans l'activité quelques membres de son entourage pour qu'ils puissent aussi en bénéficier. Marie Lo leur montre des factures performa pour l'exécution de marchés publics. Mais elle ne leur présente aucun autre document relatif à l'attribution du marché sous prétexte qu'elle est la sous-traitante d'une autorité de l'Etat.
Dame Gaye, Marie Thérèse Wade, Aminata Amar, Moustapha Amar, Mamadou Ahmed, Serigne Fallou Fall ont remis divers montants à Marie Lo. Au début, les choses allaient bien. Chacun recevait les montants attendus. Mais, quand les associés se sont multipliés et que les sommes ont atteint 533.500.000 FCFA, Marie Lo a commencé à ne plus respecter les engagements. Par ailleurs, M. Lo déclare à Serigne Moustapha Guèye des véhicules de la Présidence que l’Etat du Sénégal devait vendre. Elle lui propose d’en trouver un. C’est ainsi que M. Guèye lui a donné la somme de 6.500.000 FCFA. Seulement, elle n'est parvenue, elle n’a pas aussi restitué l’argent.
L’ancien Antoine Dione et son épouse Dior Diagne cités
Lors de l'enquête préliminaire menée par la section de Recherche de Colobane, les plaignants ont été auditionnés. Aminata Amar déclare avoir fait la connaissance de Marie Lo dans sa boutique sise à liberté 6. Elle dit être convaincue par Marie Lo sur les projets de l'Etat. Car cette dernière lui avait fait savoir qu'elle travaillait avec le ministre de l'intérieur Antoine Dione ainsi que sa femme Me Dior Diagne. Elle a été convaincue de ses relations avec le Ministre par le fait qu'elle a sollicité l'aide de Marie Lo. Parce que, dit-elle, suite à l'interpellation de 7 de ses amis au Cap des Biches, Marie Lo a réussi à les faire libérer après un simple coup de fil qu'elle aurait fait au Ministre. Et, cela l'a poussée à avoir davantage confiance et à embarquer ses proches dans cette aventure. Aminata Amar dit avoir versé la somme de 114.000.000 de FCFA.
Entendue, Marie Thérèse Wade fait savoir que Marie Lo lui a montré des véhicules de la police nationale pour lui faire croire que c'est le Ministre de l'intérieur qui lui a donné le projet d'achat de véhicules pour le compte de la police. Elle dit qu'elle lui a ensuite montré ses conversations avec le Ministre. Elle a réussi à gagner sa confiance. Thérèse dit que Marie l’a roulée dans la farine quand elle lui a remis des sommes à hauteur de 25.000.000 FCFA.
Pour sa part, Dame Gaye affirme avoir été mis en rapport avec la dame Marie Lo par l’entremise de sa femme. Amar qui lui a parlé du projet et des avantages. Il adhère étant donné que c'est sa femme qui lui a fait la proposition. C’est ainsi qu’il lui a fait deux transferts, l’un de 5.000.000 FCFA et l’autre de 10.000.000 de FCFA. Dame Gaye a été escroqué à hauteur de 20.000.000 FCFA.
Entendu à son tour, Moustapha Amar révèle avoir effectué avec Marie Lo trois opérations dont une de 15.000.000 FCFA, une de 22.500.000 FCFA et la dernière à hauteur de 132.000.000 FCFA. Il précise avoir bénéficié sur les deux premières opérations d'un bénéfice de 100%. Mais c'est à la troisième opération que Marie a réussi à gruger le montant total.
Auditionné, Mamadou Ahmed Amar relate que c’est sa nièce qui lui a présenté Marie Lo. C'est dans ces circonstances que sa nièce l'a incité à venir adhérer au projet et il n'a pas hésité à s’engager. Mamadou affirme avoir remis la somme de 90.000.000 FCFA sans rien gagné. Après il a ajouté 100.000.000 FCFA soit un total de 190.000.000 FCFA.
Concernant Serigne Fallou Fall, il a connu Marie Lo par le biais de sa femme Astou Diéye qui est amie avec Aminata Amar. Il a effectué trois opérations de 10.000.000 FCFA 22.000 .000 FCFA et de 89.000.000 FCFA. Il a fini par comprendre que ce que l’activité de Marie Lo était une arnaque. C’est ainsi qu’il a décidé de se retirer. Il réclame la somme de 47.000.000 FCFA.
Un projet imaginaire
Arrêté le 21 août 2023, Marie Lo reconnaît avoir fait croire aux plaignants que les projets qu'elle détenait appartenaient à l'Etat. Mais elle nie d’avoir parlé du Ministre de l'Intérieur Antoine DIONE et de sa femme Dior Diagne. Invitée à édifier la lanterne des uns et des autres sur le projet, elle fait croire qu'il n'existe pas de projet ni de marché. Et que son histoire était juste imaginaire. Elle prétend avoir fait tourner l'argent qu'elle a encaissé entre les plaignants et n'a dépensé aucun franc pour son propre compte. Marie a payé certaines de ses victimes qui n’ ont pas porté plainte. Elle reconnaît les montants annoncés par les plaignants.
A la barre, la prévenue reconnaît le délit d’escroquerie qui lui est reproché. Pour le compte de partie civile, Me Alioune Badara Ndiaye a réclamé la somme de 50 millions FCFA pour Marie Thérése Wade, 35 millions pour Dame Gaye, 167 millions pour Moustapha Amar, 250 millions pour Mamadou Ameth Amar, 170 millions pour Serigne Fallou Fall, 150 millions pour Astou Dièye et 145 millions FCFA pour Aminata Amar. Me Khadim Kébé estime que l’intention de tromper est manifeste. Car la prévenue a fabriqué une facture performa. Elle a dit à ses clients qu’ils pouvaient investir sans risque. Et pour les convaincre, elle a attendu qu’ils versent des sommes importantes pour disparaître.
Contestation du délit d’escroquerie
Me Abdoulaye Tall de la défense demande au juge de ramener les faits à leur juste proportion. Pour l’avocat, le délit d’escroquerie n’existe pas dans ce dossier. Pour lui, il y a un contrat de financement entre les parties. Et, au début, cela marchait très bien. Me Tall considère que Marie Lo peut être considérée comme une victime. D’autant plus qu’elle a eu l’honnêteté de dire qu’elle a encaissé. Mais, plaide l’avocat, il n’y a une personnalité derrière l’affaire. Bien au contraire. Elle a tout fait pour régler le problème. Me Tall a demandé au juge de faire appliquer l’article 457 du code de procédure pénale. Me Souleymane Soumaré a partagé avec le jury ses 3 points. D’après lui, le dossier peut être vu sur le plan commercial, pénal et sur le principe de culpabilité. Pour Me Soumaré, sa cliente s’est prévalue de sa qualité de commerçante. Et, le document qu’on qualifie de facture pro forma ne peut être qu’un bon de commande. La robe noire a plaidé le renvoi des fins de la poursuite, en relevant que sa cliente était dans le cadre de ses activités d’entreprise. Le délibéré est prévu le 5 décembre.
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