« Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. » Ce 30 juillet 2024, à l’occasion de la Fête du Trône, célébration qui marque cette année les 25 ans de l’arrivée au pouvoir de Mohammed VI, Paris a affirmé « l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour [le] Royaume » qu’est le Sahara occidental.
Selon un communiqué du Cabinet royal marocain, diffusé un peu plus tôt, le président français a adressé à Mohammed VI une lettre indiquant que le plan marocain constituait « désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est contrôlé en majeure partie par le Maroc, qui propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Mais ce territoire est revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie, qui réclament un référendum d'autodétermination prévu lors d'un cessez-le-feu en 1991, mais jamais organisé. De son côté, l'ONU considère ce territoire, aux riches eaux poissonneuses et aux importantes réserves en phosphates, comme un « territoire non autonome ».
« Notre soutien est clair et constant »
« Notre soutien au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », poursuit Emmanuel Macron dans la lettre adressée au roi marocain et dont RFI a confirmé l’authenticité auprès de l’Élysée.
L'officialisation de cette position française intervient suite au rapprochement à pas soutenus entre la France et le Maroc, depuis plusieurs mois, après une crise diplomatique en 2021. Plusieurs responsables politiques français se sont rendus depuis le début de l'année à Rabat : un ballet diplomatique qui a été marqué par la visite en février dernier au Maroc du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné.
Pour Aziz Boucetta, directeur et éditorialiste du site panorapost.com, le froid diplomatique entre Rabat et Paris était un non-sens. Il ajoute, au micro d'Amélie Tulet : « Ce qui a fait changer les Français, c'est aussi bien entendu cette évolution majeure de la reconnaissance américaine, en décembre 2020, par l'ancien président Donald Trump, qui a été confirmée et reconduite par son successeur Joe Biden. Ça a été cette évolution avec l'Espagne, ça a été cette évolution avec l'Allemagne. Et puis ça a été aussi le nouveau rôle que joue le Maroc sur le plan régional et sur le plan continental. La voix du Maroc compte de plus en plus. »
L'ambassadrice du Royaume chérifien à Paris, Samira Sitaïl, affirme que Rabat se réjouit de cette décision française. « Cette réaction répond à un devoir de justice et un devoir de vérité vis-à-vis du Royaume du Maroc sur la question du respect de ses frontières, déclare-t-elle au micro d’Houda Ibrahim. C'est une évolution extrêmement significative. Bien évidemment que ce soutien à la souveraineté marocaine, ce positionnement de la France, constitue un changement, un tournant ». Elle insiste : « C'est un soutien qui est clair, sans équivoque, de la part d'un membre permanent du Conseil de sécurité, qui agit aujourd'hui pour une évolution encore une fois significative, qui est à même de changer la donne sur la question de la souveraineté du Maroc dans les provinces du Sud. »
Après les États-Unis, et en Europe l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne, la France pressée par les Marocains prend donc la même position qui considère que l'avenir du Sahara occidental s'inscrit dans le cadre de la souveraineté marocaine alors que la résolution de l'ONU donne au peuple sahraoui son droit à l'auto-détermination par un référendum.
« Un acte d'une irresponsabilité extrême »
Dès le 25 juillet, le ministère algérien des Affaires étrangères avait exprimé, dans un communiqué, sa « profonde désapprobation » de la décision « inattendue, inopportune et contre-productive » de la France d'apporter son soutien au plan d'autonomie défendu par le Maroc pour le Sahara occidental. Alger y a affirmé que le gouvernement algérien « tirera toutes les conséquences qui découlent de cette décision française ».
Première conséquence, selon une source française bien informée, la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune, prévue en septembre prochain à Paris, pourrait être annulée.
Une prise de position de la France sur le dossier du Sahara occidental qui suscite par ailleurs de vives réactions également sur la scène politique française, du député communiste Jean-Paul Lecoq à la ministre de la Culture Rachida Dati.
Selon un communiqué du Cabinet royal marocain, diffusé un peu plus tôt, le président français a adressé à Mohammed VI une lettre indiquant que le plan marocain constituait « désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est contrôlé en majeure partie par le Maroc, qui propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Mais ce territoire est revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie, qui réclament un référendum d'autodétermination prévu lors d'un cessez-le-feu en 1991, mais jamais organisé. De son côté, l'ONU considère ce territoire, aux riches eaux poissonneuses et aux importantes réserves en phosphates, comme un « territoire non autonome ».
« Notre soutien est clair et constant »
« Notre soutien au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », poursuit Emmanuel Macron dans la lettre adressée au roi marocain et dont RFI a confirmé l’authenticité auprès de l’Élysée.
L'officialisation de cette position française intervient suite au rapprochement à pas soutenus entre la France et le Maroc, depuis plusieurs mois, après une crise diplomatique en 2021. Plusieurs responsables politiques français se sont rendus depuis le début de l'année à Rabat : un ballet diplomatique qui a été marqué par la visite en février dernier au Maroc du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné.
Pour Aziz Boucetta, directeur et éditorialiste du site panorapost.com, le froid diplomatique entre Rabat et Paris était un non-sens. Il ajoute, au micro d'Amélie Tulet : « Ce qui a fait changer les Français, c'est aussi bien entendu cette évolution majeure de la reconnaissance américaine, en décembre 2020, par l'ancien président Donald Trump, qui a été confirmée et reconduite par son successeur Joe Biden. Ça a été cette évolution avec l'Espagne, ça a été cette évolution avec l'Allemagne. Et puis ça a été aussi le nouveau rôle que joue le Maroc sur le plan régional et sur le plan continental. La voix du Maroc compte de plus en plus. »
L'ambassadrice du Royaume chérifien à Paris, Samira Sitaïl, affirme que Rabat se réjouit de cette décision française. « Cette réaction répond à un devoir de justice et un devoir de vérité vis-à-vis du Royaume du Maroc sur la question du respect de ses frontières, déclare-t-elle au micro d’Houda Ibrahim. C'est une évolution extrêmement significative. Bien évidemment que ce soutien à la souveraineté marocaine, ce positionnement de la France, constitue un changement, un tournant ». Elle insiste : « C'est un soutien qui est clair, sans équivoque, de la part d'un membre permanent du Conseil de sécurité, qui agit aujourd'hui pour une évolution encore une fois significative, qui est à même de changer la donne sur la question de la souveraineté du Maroc dans les provinces du Sud. »
Après les États-Unis, et en Europe l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne, la France pressée par les Marocains prend donc la même position qui considère que l'avenir du Sahara occidental s'inscrit dans le cadre de la souveraineté marocaine alors que la résolution de l'ONU donne au peuple sahraoui son droit à l'auto-détermination par un référendum.
« Un acte d'une irresponsabilité extrême »
Dès le 25 juillet, le ministère algérien des Affaires étrangères avait exprimé, dans un communiqué, sa « profonde désapprobation » de la décision « inattendue, inopportune et contre-productive » de la France d'apporter son soutien au plan d'autonomie défendu par le Maroc pour le Sahara occidental. Alger y a affirmé que le gouvernement algérien « tirera toutes les conséquences qui découlent de cette décision française ».
Première conséquence, selon une source française bien informée, la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune, prévue en septembre prochain à Paris, pourrait être annulée.
Une prise de position de la France sur le dossier du Sahara occidental qui suscite par ailleurs de vives réactions également sur la scène politique française, du député communiste Jean-Paul Lecoq à la ministre de la Culture Rachida Dati.