Ayant été jeune au siècle dernier, je tente de me projeter dans les pensées d’une certaine jeunesse du siècle actuel. Celle qui, comme moi autrefois, forme des rêves de réussite et se bat pour atteindre son objectif.
Cette jeunesse est symbolisée par la Génération Y.
Cette génération qui suit la génération X qui a eu vingt (20) ans au début du siècle et vient d’en boucler trente cinq (35) ;
Cette Génération aux écouteurs visés aux oreilles et dessinant un Y sur le torse, s’interroge à longueur de journée avec un Why parfois sourd, souvent muet, quelquefois assourdissant.
Il est vrai que la génération X a subi de plein fouet les crises de ces trente peu glorieuses, qu’elle est essouflée par la longue résistance pour « s’en sortir ». Elle est tout de même préparée à faire face aux défis futurs car aguerrie par une vie sans accalmie ;
Cette Génération de l’inconnu en mathématique jette un regard anxieux et plein de compassion sur ses cadets de la Génération Y et sur les plus jeunes, ceux qui ont eu quinze ans en 2015 (42,1 % de la population sénégalaise a moins de quinze ans) et auront vingt huit ans en 2028.
Ils sont tous jeunes et s’interrogent sur le sort qui leur est réservé par leurs ainés dont les attitudes les apeurent plus qu’elles ne les apaisent.
Chers jeunes,
La plupart du temps, le besoin de venir en aide aux parents est votre première motivation. C’est très louable. A y voir de près, ce n’est là que la partie visible de l’iceberg. En effet, au delà de la prise en charge familiale pour relayer les parents affaiblis par l’âge et dont la retraite est, souventes fois, synonyme de précarité, la réussite professionnelle et sociale répond à la nécessaire contribution à la reproduction sociale par le travail.
J’ai bien constaté que beaucoup d’entre vous affrontent avec courage les difficultés de la vie, souffrent des besoins insatisfaits, s’insurgent contre l’arrogance de ceux qui sont censés les sortir des ténébres de l’anxiété, se battent pour le respect de leurs droits en tant qu’éleves ou étudiants, boursiers ou non, agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, artisans, artistes, fonctionnaires, enseignants, marchands ambulants ou non, menuisiers, mécaniciens, maçons, etc.ou simplement chômeurs, livrent une bataille sans merci pour se faire comprendre. Bref, vous rêvez d’un devenir meilleur.
J’ai bien remarqué que certains d’entre vous ont choisi le dur chemin de l’émigration (que je souhaite toujours provisoire) pour se frayer le chemin d’une réussite honorable. Où que vous vous trouvez, je sais que votre cœur bat pour le Sénégal, votre pays, l’Afrique, votre continent.
Chers jeunes,
Prêtez-moi votre fougue. En échange, je tiens à votre disposition le peu de maturité que j’ai acquis et, ensemble, nous réussirons à conquérir la place digne de votre poids dans la société, sans jamais baisser les bras.
Chers jeunes, de la génération Y et des autres qui suivent et suivront,
Peu de gens vous parlent, encore peu d’entre eux vous écoutent ;
J’ai pris le pari d’enfiler ma robe d’avocat pour vous accompagner au tribunal des incompris d’ aujourd’hui qui veulent devenir les maîtres de demain car ma conviction est faite que rien de sérieux ne se fera sans vous ;
J’ai une folle envie d’échanger avec vous pour vous encourager. Je vous ferai part de mes « likes » et de mes « dislikes », je partagerai mes commentaires et les leçons que je crois avoir tirés de la vie ;
Je suis déterminé à examiner avec vous les voies et moyens pour dissiper le doute sur votre impérieux devoir de ne pas vous contenter de participer au jeu mais de fixer les règles du jeu ;
Je ne ménagerai aucun effort pour tenter de vous convaincre (beaucoup d’entre vous en sont déjà convaincus, j’en suis sur) que le seul choix qui s’impose à vous est de prendre votre destin en mains.
Bien entendu, vos inputs sont attendus.
Vive la Génération Y !
Boubacar CAMARA
La maturité au service de la jeunesse