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Analyse
Lettre ouverte d’un journaliste à ses confrères :    Affaire Khalifa Sall – De grâce, messieurs, prudence et distance…
 
 
Désolé chers confrères de constater, un brin agacé, que les titres et textes de certains d’entre nous dans l’affaire dite de la Caisse d’avance et impliquant le maire de Dakar et certains de ses collaborateurs me paraissent excessifs ou orientés, en tout cas souvent trop passionnés. Et surtout d’une exactitude douteuse. Le manque d’équilibre est frappant dans nombre de publications et les accusés dans cette affaire sont, à mon humble avis présentés quasiment comme d’impénitents coupables par quelques journaux.
J’ai le malheur de compter parmi ces collaborateurs du maire de Dakar, emprisonné en même temps que lui depuis plus de neuf mois, mon propre frère. Il s’agit du Coordonnateur de l’Inspection générale des services municipaux, Amadou Moctar Diop, qui vit avec dignité cette épreuve qu’il n’avait jamais envisagé dans sa vie. N’étant pas avocat et sans aucune possibilité de le faire devant un prétoire, je ne plaide pas spécialement pour sa cause et je ne «porte» pas «presse» au regard du lien utérin et sanguin qui me lie à mon frère aîné mais j’évoque son cas au nom de la vérité. Au-delà, je souhaite me faire le porte-voix de ces sans voix quasiment séquestrés par la République pour avoir fait leur travail en respectant les usages en cours dans leur administration. Je veux faire allusion au Directeur administratif et financier, Mbaye Touré, au Chef du bureau du Budget, Yaya Bodian, au Chef de la Division financière, Yatma Diaw et à cette assistante dévouée, Adja Fatou Traoré qui sont des fonctionnaires municipaux compétents et… innocents de ce dont ils sont accusés jusqu’à ce qu’un procès équitable, impartial et respectueux de leurs droits arrive à prouver le contraire. Certains d’entre eux sont de bons amis que j’ai eu le plaisir de pratiquer au cours de mon parcours personnel, sans aucun rapport avec le cursus professionnel de Makhou, mon frère qui partage avec eux cette épreuve. Il est seulement dommage que leurs avocats, ne se focalisant que sur les aspects politiques et médiatiques du dossier au vu de la qualité spéciale du maire de la capitale sénégalaise, ne s’expriment pas spontanément dans la presse lorsque leurs clients, autres que Khalifa Sall sont dépeints comme des criminels qu’il faut mener directement à l’échafaud. Naturellement les gros chèques qui paient les honoraires élevés proviendront de sa poche !
Par exemple, il a été écrit quelque part que monsieur Amadou Moctar Diop, mon frère, coinculpé de Khalifa Sall serait «l’historien de la Caisse d’avance» et qu’il aurait «connu un passé pénal». Quelques publications de la place ont ainsi voulu le présenter, à dessein ou, pour certains, s’en référant aux écrits de confrères «sourcés», comme un cadre financier coutumier de faits de détournements. Le jeudi 14 décembre dernier, le quotidien Wal Fadjri, jugé plutôt rigoureux, en citant la presse comme sa source, tombait dans le même travers en utilisant les mêmes termes et en développant les mêmes allusions. Je ne sais de quelle presse le Walf de ce jeudi 14 décembre se serait… inspiré mais cette assertion est fausse et totalement fausse et, telle que déclinée elle pourrait donner lieu à des interprétations erronées et totalement absurdes. Aucun des avocats n’a réagi pour rétablir la vérité.
Car jamais Amadou Moctar Diop n’a été mis aux arrêts, jamais il n’a été jugé ou condamné pour de pareils faits encore moins n’est-il «l’historien de la caisse d’avance» pour l’avoir trouvée déjà ‘’historisée‘’ lorsqu’il prenait fonction à la mairie de Dakar. Amadou Moctar Diop -de même que certains de ses collègues- a été certes entendu en 2012 sur la question de la Caisse d’avance par les enquêteurs de simple police et le Procureur n’avait pas jugé nécessaire d’engager des poursuites contre lui car il n’avait rien à lui reprocher. Or, un «passé pénal», comme écrit par certains de mes confrères suppose l’existence et la survenue de poursuites judiciaires, d’un procès, d’une condamnation et d’une incarcération. Rien de tout cela n’a jamais existé le concernant et il suffit de consulter les greffes de toutes les juridictions du Sénégal pour s’en assurer.
Un autre confère (Direct Infos du mardi 19 janvier dernier) a également affirmé -sans aucune forme de précaution- que les coinculpés et codétenus de Khalifa Sall ont… «avoué». Avoué quoi ? Que l’on devrait dresser une potence dans le bagne de 100 mètres carrés pour les pendre haut et court parce qu’ils auraient agi conformément aux règles de conduite habituelles de l’autorité institutionnelle à laquelle ils sont liés par contrat ? Ont-ils avoué (et devant qui l’auraient-ils fait) avoir agi en intelligence avec qui que ce soit pour inventer les fonds politiques du maire de Dakar que l’on appelle Caisse d’avance ? Pourquoi, chers confrères, vous hâtez-vous de proposer des phrases qui sonnent comme des sentences ?
Nous ne devons pas danser plus vite que la musique. Disposer de procès-verbaux d’audition –personne ne sait trop comment, d’ailleurs- et tirer des conclusions savamment suggérées par le fuiteur peut être de nature à influencer l’opinion et la préparer à l’issue souhaitée par celui qui tire les ficelles.
Je n’accuse personne et je n’ai l’intention d’incriminer aucun confrère de la faute infâmante d’être partial et de pousser à la roue mais, un conseil si j’ose me permettre : Prudence et retenue.
Quelques précisions personnelles (mais irréfutables) cependant : Il reste constant toutefois que, lorsque certains collaborateurs du maire de Dakar ont été convoqués par la Gendarmerie en 2012, il n’était pas encore question pour le pouvoir en place de livrer une bataille politico-judiciaire contre ce dernier et, par conséquent il n’y avait pas lieu d’inquiéter qui que ce soit à propos de ces fonds politiques. Il est également constant que les données ont changé dès lors que Khalifa Sall a mis en exergue ses ambitions politiques et, il est permis de croire avec force que cette occurrence vaut sans doute aujourd’hui à d’autres innocents d’être incarcérés (pour ne pas dire politiquement et incorrectement kidnappés) en même temps que lui.
Au nom de tous ces sacrifiés, je vous prie, chers confrères, de recueillir la bonne information auprès de leurs avocats si vous voulez dresser d’eux un portrait qui leur ressemble. Encore faut-il que ces derniers leur rendent visite régulièrement et leur offrent le réconfort et l’assistance professionnelle dont ils ont besoin pour mieux assurer leur défense.
Je me permets, accessoirement, de rappeler à mes confrères que les PV d’audition de la police, du parquet ou de certains cabinets d’instruction mis à disposition par des sources tapies dans l’ombre et sélectivement distillés à des affranchis avec un petit sourire mesquin en coin ne sont pas fatalement les sources les plus fiables. J’ai confiance cependant à votre bon sens et à votre capacité de discernement. Merci de ne pas prendre la mouche, je n’ai l’intention de vexer ou de faire plaisir à personne. Prudence et distance sont les moindres précautions pour qui ne souhaite pas être rattrapé par ses erreurs de jugement. Confraternellement.

Mohamed Bachir Diop – Journaliste indépendant


Décembre 2017, entre jugements et arrestations… Cey Xalis!
Décembre 2017: mensis horribilis pour les célébrités sénégalaises. Si ce n’est pas un procès dont l’argent est le nœud du problème, c’est une créance qui ranime les polémiques ou la détention de faux billets de banque. Le nerf de la guerre a empoisonné ce mois festif de certaines personnalités bien connues.
Le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall faisait face au juge le 14 décembre  passé pour l’affaire de la caisse d’avance où il est accusé d’avoir détourné 1,8 milliard des fonds de la mairie. Une audience qui a été renvoyée au 03 janvier 2018. Depuis sa détention préventive à Rebeuss, le 07 Mars, le maire de Dakar est réapparu publiquement vêtu tout de blanc comme à l’accoutumée.
Arrêté aux Etats unis, le 17 novembre 2017  pour corruption et blanchiment au profit d’une entreprise chinoise qui voulait faire des affaires au Tchad. Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires Etrangères, est  soupçonné à ce niveau d’avoir touché 400 000 dollars dans cette opération. L’ex-chef de la diplomatie sénégalaise devait comparaître le lundi 18 décembre 2017. Le procès a été reporté à une date ultérieure.
Le 12 décembre 2017, le basketteur Sénégalais, Gorgui Sy Dieng surprend son monde. A travers un communiqué  relayé par la presse, l’international Sénégalais réclame 38.000.000 F CFA à la fédération et au ministère des sports. Un problème qui a suscité des réactions et la sortie du ministre Matar Bâ pour élucider les faits.
Le plus rocambolesque des scandales s’est produit hier 19 décembre 2017. Baba Ndiaye, alias Ngaka blindé a été arrêté par la police des Parcelles assainies. Suite à la fouille d’un véhicule qui transportait le rappeur et ses acolytes, les limiers tombent sur un sac contenant l’équivalent de cinq (5) millions 730 mille francs Cfa en fausses coupures de 10 000 et de 5000 francs Cfa. Ainsi donc une page sombre s’ouvre et risque de plomber sa carrière musicale qui était bien partie.
Fort de ce constat, ce mois de décembre 2017 est venu avec son lot de contentieux financiers. La surprise est totale, notamment, sur l’accusation de Cheikh Tidiane Gadio et l’arrestation du jeune rappeur très talentueux, Ngaka blindé. Des faits qui attestent de la force de l’argent et sa capacité à mettre une croix sur une carrière, ou du moins la plomber.

Editorial – La raison du plusfort… par Mamadou Oumar Ndiaye


Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage. Et quand on veut
écarter de sérieux rivaux à une élection présidentielle, eh bien on les
accuse d’enrichissement illicite ou de détournement de deniers
publics et on les livre à « sa » justice ! Khalifa Ababacar Sall, maire de
Dakar adulé par ses administrés, va donc devoir passer à la potence
comme le sale gibier qu’il n’est pas parce que tel est le bon plaisir du
président Macky Sall.
Un président prêt à tout pour obtenir un deuxième (attention, nous
ne disons pas second !) mandat. Sous une grotesque accusation de
détournement de deniers publics, Khalifa Sall est donc renvoyé
devant un tribunal correctionnel comme un vulgaire voleur. Ce, en
même temps que des lampistes, de pauvres pères et mère de
familles accusés de l’avoir aidé à perpétrer son forfait. On
remarquera au passage que le percepteur municipal de Dakar, celuilà
même qui a été aux affaires durant toutes les années où Khalifa
Sall a été maire de la capitale, celui sans qui aucun détournement
n’aurait été possible, a été promu à la tête d’un Trésor-bis — au
mépris du principe de l’unicité de caisse ! — par lequel transitent tous
les financements des grands projets du PSE. Il est vrai que l’homme
avait eu l’intelligence de prendre une carte de l’APR, assurance tous
risques absolue par les temps qui courent…
L’accusation de détournement de deniers publics portée contre le
maire de Dakar, nous l’avons démontée ici, dans ces mêmes colonnes,
au lendemain de son arrestation. D’abord, parce que l’usage qui a été
fait par les maires de Dakar successifs de la caisse d’avance, a
toujours été politique au sens de fonds politiques. Nous avons
raconté comment elle avait été instaurée du temps du président
Senghor, à la demande de la coordination de Dakar de l’UPS-PS pour
permettre d’assister les militants. Nous avons aussi montré les
différents usages qui en étaient faits, y compris la rémunération
d’indicateurs du régime !
Ensuite, parce que, dans cette affaire, il n’y a pas d’enrichissement
personnel de Khalifa Sall. Mieux, avec cette caisse d’avance, il a eu à
aider des gens du pouvoir actuel. Bref, il s’agit d’un complot politique
comme d’ailleurs la suite l’a prouvé avec les multiples libertés prises
avec le Code de procédure pénale pour maintenir en détention celui
qui est désormais le plus célèbre prisonnier de ce pays.
Officiellement, il s’agit, pour le chantre de la gouvernance « sobre et
vertueuse » de prouver à travers ce dossier qu’il entend se poser
comme le gardien intransigeant des ressources publiques. Au nom de

quoi, les corrompus qui bouffent les deniers de la nation doivent être
sévèrement punis. Outre que cette intransigeance et cette rigueur
sont bien sélectives — exemple, sur la liste des 25 voleurs de l’ancien
régime publiée au début du mandat de l’actuel président et devant
comparaître devant la Crei, un seul a finalement été traduit devant
cette juridiction d’exception —, il se trouve que le peuple au nom
duquel cette croisade moralisatrice est menée, ne partage guère
l’avis de notre « M. Propre ».
A preuve, il a plébiscité aux dernières élections législatives, dans le
département de Dakar, qui correspond aussi aux limites de la mairie
de Ville, ce maire que l’on veut présenter comme un grand voleur !
Bien que privé de liberté, sans aucune possibilité de s’adresser aux
électeurs, empêché de faire ne serait-ce qu’une déclaration
radiotélévisée comme ont pu le faire tous les autres candidats, cet
homme a quand même pu récolter plus de 400.000 voix ! et n’a «
perdu » le département de Dakar que dans les conditions que l’on
sait. Mieux : il est à parier que s’il affrontait à la régulière aujourd’hui,
dans le même département de Dakar, le « vertueux » qui l’a fait
mettre en prison, gageons qu’il le battrait à plate couture. Et sans
même avoir à battre campagne, bien sûr.
Macky comme Issoufou et… Kabila
Pour dire que ce peuple souverain au nom duquel la justice est
rendue, a absous le maire de Dakar. Et que cette affaire de
détournement de deniers publics dont on accuse Khalifa Babacar
Sall, c’est un vaste complot politique. Un peu comme cette ridicule
accusation de « trafic de bébés volés » portée par le président
nigérien, Mahamadou Issoufou, contre son plus sérieux rival à la
dernière présidentielle, l’ancien président de l’Assemblée nationale
Hama Amadou. Là aussi, bien qu’étant en prison, Hama avait réussi à
amener Issoufou — qui prétendait réaliser un « coup KO »— au
second tour !
En République démocratique du Congo (RDC), le potentat Joseph
Kabila, qui joue les prolongations (ou, plutôt, le « glissement »)
depuis l’expiration de son mandat en décembre 2016 — la
présidentielle dans ce vaste pays n’aura finalement lieu qu’en
décembre 2018 a décidé la Commission électorale nationale —,
Kabila, donc, a monté de toutes pièces une affaire d’escroquerie
immobilière pour écarter de la course à la présidence l’ancien
gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi. Lequel a été condamné à
trois ans de prison pour ce délit. La juge qui avait en charge ce
dossier, avait reçu avant le procès le tout-puissant patron de l’agence
nationale de renseignements, les redoutables services secrets du
pays, qui lui demandait de condamner Katumbi.

Et en lui laissant entrevoir ce qui l’attendait en cas de refus de
condamnation. Après avoir prononcé la condamnation demandée, la
brave dame, prise de remords, a pris les chemins de l’exil il y a
quelques mois non sans s’être fendue auparavant d’une lettre pour
expliquer à quoi elle avait été contrainte !
Bref, quand nos chefs d’Etat veulent se débarrasser d’un adversaire,
ils ne lésinent pas sur les moyens. Hélas, ils trouvent toujours des
juges pour servir leurs funestes desseins. Ainsi, Karim Wade a été
condamné à six ans de prison ferme et Hama Amadou, on l’a vu, a lui
aussi été embastillé. Quant à Katumbi, il ne doit d’être en liberté que
parce qu’il a quitté le pays !
Elu député par la volonté du peuple sénégalais souverain, Khalifa Sall
s’est vu dénier l’immunité parlementaire attachée à sa nouvelle
fonction. Dans toutes les juridictions, le Parquet a expliqué que les
faits pour lesquels il est poursuivi étant antérieurs à son
interpellation, il ne saurait prétendre à cette immunité. Puis,
brusquement, mû par on ne sait quoi, le procureur de la République
s’est réveillé un beau jour pour saisir l’Assemblée nationale aux fins
de demander la levée de l’immunité parlementaire — qui selon lui
n’existait pas ! — du député-détenu Khalifa Sall. Une demande à
laquelle la majorité mécanique Benno Bokk Yaakar (BBY) a bien
entendu accédé de bonne grâce.
La dernière forfaiture en date — à tout le moins, le dernier
piétinement des droits du détenu Khalifa Sall —, c’est lorsque le
doyen des juges d’instruction a rejeté à la hussarde la demande de
cautionnement déposée par les avocats du maire de Dakar. On nous
a alors expliqué doctement que des biens immobiliers ne sauraient
servir de caution et qu’il aurait fallu verser en espèces ou par chèque
certifié la somme de 1,8 milliard de francs pour laquelle le
responsable socialiste et ses co-accusés sont poursuivis.
Bien évidemment, là aussi, c’est toujours la même chose : devant la
détermination, programmée en haut lieu, de renvoyer tout ce beau
monde devant le tribunal correctionnel, aucun argument de droit et
aucune jurisprudence ne sauraient prévaloir. Car enfin, de Ndèye
Khady Diop à Khabane Fall (ancien percepteur de Dakar source) en
passant par Amadou Kane Diallo (qui s’apprête à faire son entrée
officielle à l’APR !), ils sont nombreux les détenus à avoir cautionné
des biens immobiliers pour humer l’air de la liberté.
Mieux, on a même vu un individu cautionner un chèque en bois de
deux milliards de francs pour ne pas aller en prison ! C’était sous
l’actuel régime, lorsque l’opération « Mains propres » — enterrée
depuis — battait son plein. Moustapha Yacine Guèye, poursuivi dans
l’affaire de l’ARTP, avait perçu indument deux milliards de francs

(c’est quand même plus que ce que Khalifa est accusé d’avoir pris) du
régulateur des télécoms, avait remis un chèque Sgbs de deux
milliards de francs pour éviter de se retrouver à Rebeuss.
A l’époque, nous avions appelé une autorité judiciaire pour lui dire
que nous avions appris que le chèque de Moustapha Yacine était sans
provision. Réponse de notre interlocuteur : « Moi-même, on m’a dit
quelque chose du genre. On a déposé le chèque à l’encaissement
(ndlr, il était tiré sur un compte à Paris). En principe, ça dure 40 jours.
Si ces allégations sont fondées, on avisera. » Eh bien, comme tous les
Sénégalais ont pu s’en rendre compte, le chèque était effectivement
en bois et Moustapha Yacine Guèye n’est jamais allé en prison.
L’affaire avait été réglée dans le salon de son marabout… qui est aussi
celui du juge en charge de son dossier !
Pour dire que là où il est permis de cautionner avec un chèque en
bois, il doit bien être possible de donner en caution des biens
immobiliers qui, eux, sont bien réels !
Mais bon alea jacta est (le sort en est jeté). Le sort de Khalifa Sall et
consorts est entre les mains du juge Maguette Diop dont on espère
qu’il saura dire le droit. Droit qui n’a pas été dit depuis le début de
cette scandaleuse affaire Khalifa Sall !
Mamadou Oumar NDIAYE
Ps:
Je ne sais pas pourquoi mais, le sentiment que j’ai ressenti en
apprenant le renvoi en correctionnelle du maire de Dakar, c’est le
même — fait de peine et de rage impuissante évidemment — que j’ai
éprouvé le jour où Macky Sall a été destitué de son poste de
président de l’Assemblée nationale. Mais comme hier avec Wade, et
aujourd’hui avec Macky Sall, je conseillerais à un adversaire réel ou
supposé, à chaque fois qu’un président utilise sa force pour le brimer,
de s’en remettre à Dieu qui est le meilleur des Juges…
Pour terminer, j’adresse ce message à mes amis personnels Mbaye
Touré et Amadou Moctar Diop, détenus en même temps que Khalifa
Sall : Courage car, si longue que soit la nuit, le soleil se lèvera
inéluctablement 

« Laissez tranquille le Khalife des Tidianes » (Verbatim de Ben Mokhtar Diop)


« Laissez tranquille le Khalife des Tidianes » (Verbatim de Ben Mokhtar Diop)

​Les "assassins de la mémoire"

Depuis quelques jours je ramasse au gré de ma curiosité facebookienne, des publications tendant à dé-construire l'histoire de l'aéroport International Blaise Diagne (AIBD). C'est inacceptable!
D'abord pour des raisons existentielles, des gourous supposés ou autoproclamés de la propagande, tentent d'accréditer la thèse selon laquelle, Senghor serait le géniteur de l'aéroport de Ndiass, idée que le Président Abdoulaye a voulu matérialiser sans succès. C'est absolument grotesque.
Ensuite, qu'un mauvais casting du projet aurait conduit le Président Macky Sall à le reprendre pour en faire le back-bone du Plan Sénégal Émergent, avec les Turcs qui seraient plus efficaces et moins chers que les maîtres d'ouvrage délégués initialement choisis. C'est tout aussi inexact.
La vérité qui transcende les clivages politiciens est constante. Bien avant 2000, l’opposant Abdoulaye Wade savait déjà que l'aéroport Léopold Sédar Senghor avait atteint ses limites objectives pour rester un hub ouest-africain du transport aérien. Et dans ses plans de développement stratégique, l'horizon 2025 était clairement identifié pour être un premier cap à atteindre. D'abord 2000 ha sécurisés, ensuite 4500 ha finalement retenus pour éviter des erreurs de dimensionnement du projet. Dès 2005, un décret fut pris pour instaurer une redevance aéroportuaire et financer “l'éléphant blanc” dont parlait celui qui revendique injustement l'héritage de Senghor et qui peine à le sauvegarder. C'est deux ans après que la première pierre du projet avait été posée. Et en février 2012, la “Pointe de Sarène” y a effectué le premier atterrissage. Et à l'occasion le ministre en charge du transport aérien avait annoncé la fin des travaux et la réception de l'aéroport en décembre 2012. Pour que la vérité soit remise à l'endroit.
Sans revendiquer une quelconque paternité du projet AIBD, nous exigeons des révisionnistes zélés de Macky Sall, le respect de la mémoire collective qui fait notre histoire. Les sénégalais, nos compatriotes ont déjà tranché le débat à propos des politiques d'infrastructures au Sénégal. De 1960 à aujourd'hui, ils connaissent qui a fait quoi. Il est temps de redescendre sur terre et d'arrêter de fouler au pied l'héritage que nous avons en partage.


Tags : BabacarGaye
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