L’avènement de Macky Sall a fait du milliardaire Harouna Dia une des personnalités les plus puissantes du pays. Mais cet homme que l’on dit avoir réussi dans le commerce de produits halieutiques au Burkina Faso est une vraie énigme au cœur de la République. Si pour certains, il est un simple donateur qui appuie les politiques et les organisations féminines, d’autres le peignent sous les traits du «prince de l’ombre» qui déroule son plan d’actions pour assouvir ses ambitions politiques. Qu’est ce qui fait courir Harouna Dia ?
Harouna Dia, homme d’affaires prospère, est devenu célèbre depuis l’avènement de Macky Sall à la magistrature suprême. Mais cet homme que l’on dit à la tête d’une immense fortune, fruit d’un lucratif commerce de produits halieutiques au Burkina Faso, étonne et détonne au cœur de la République. Dans les chaumières, on raconte que cet hydraulicien qui fuit les projecteurs et les medias est le principal bailleur de l’Alliance pour la République (Ap). Un généreux donateur qui chemine depuis longtemps avec le parti au pouvoir.
Lors de la courte traversée du désert de Macky Sall, le natif de Wendou Bosseabé distribuait tous azimuts des fonds de financement aux responsables de l’Apr dans les régions périphériques (Tambacounda, Matam, Kaolack, Fouladou, Koungheul…). Une générosité qui lui a permis d’avoir l’oreille du Président Macky Sall. Un temps considéré dans les cercles autorisés comme un vrai faiseur de roi qui fait et défait les carrières, Harouna Dia est l’un des théoriciens du «wax waxeet» présidentiel au sujet de la durée mandat. Il a été aperçu aux côtés du chef de l’Etat lors de la campagne référendaire.
Depuis quelques temps, il est très présent sur le terrain social et politique via son frère le questeur Daouda Dia, et Sékou Dia qui s’occupe du volet financement des femmes. Harouna Dia multiplie les largesses (financements à de groupes de femmes et soutiens à des politiciens). Il n’y a pas longtemps, il tirait les ficelles, dit-on, d’un puissant lobby qui faisait face à celui de la Première Dame. Aussitôt, il prit le titre «du prince de l’ombre» qui agit sur les événements sans jamais rendre compte devant les électeurs ou le grand public. Ce qui a immédiatement ajouté à la suspicion sur les ambitions réelles de l’homme. Que cherche-t-il ? Quelles sont ses intentions ? Pourquoi s’est-il entouré d’une kyrielle de serviteurs et d’obligés ? Des interrogations qui avaient commencé à circuler dans les arcanes du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.
Pour son frère Daouda Dia, questeur à l’Assemblée nationale, le prince du Weendou Bosseabé n’a aucune ambition politique si ce n’est de soutenir et d’accompagner le Président Macky Sall dans sa mission de développer le Sénégal.
Après un coup de froid avec le patron de l’Apr, retour en grâce du richissime homme d’affaires. Récemment, il a débarqué au Palais de la République et s’est retrouvé en aparté avec Macky Sall.
Malgré les dénégations, on lui prête des ambitions politiques. Il se trouve aussi qu’on est en politique et non en religion où l’on cherche le paradis. Or, en politique comme dans les échecs, toute action se fait dans un but bien précis. Désormais, Harouna Dia intrigue tout le monde dans la sphère du pouvoir. Pour la majorité des observateurs, l’homme est en train de tisser sa toile en vue d’une grande destinée politique peut-être à la Donald Trump. Pour les autres, il est à la tête d’un riche business et met sa fortune au service des nécessiteux et des hommes qui incarnent ses valeurs. Le temps, qui est le meilleur des juges, éclairera sans nul doute la lanterne des Sénégalais.
Mamadou Makhfouse NGOM (L'AS)