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Témoignage – Après sa sortie de prison : BAH DIAKHATÉ PARLE

Rédigé par Dakarposte le Mardi 27 Août 2024 à 17:16 modifié le Mardi 27 Août 2024 - 17:24

Témoignage – Après sa sortie de prison : BAH DIAKHATÉ PARLE
Je recouvre la liberté après 90 jours d’embastillement pour avoir commis le tort d’exercer mon devoir de veille et d’alerte sur les actes posés par le gouvernement de mon pays. J’ai consacré ma vie au Sénégal comme soldat, risquant ma vie en Casamance et ailleurs en Afrique, pour servir sous le noble drapeau national. J’ai aussi été enseignant, transmettant le savoir aux enfants qui seront l’élite de notre Nation. J’ai également servi comme cadre de l’Administration territoriale, pour mettre en œuvre les politiques publiques au bénéfice des femmes, des enfants et des plus démunis.

Je suis républicain, libéral et démocrate.
Quand des hordes barbares se sont insurgées contre les institutions républicaines de notre pays, sur la base du mensonge, de la calomnie et de la manipulation, je me suis dressé, avec d’autres Sénégalais, pour leur faire face.
Comme militant de l’Al­liance pour la République et à la tête du Mouvement des activistes républicains du Sénégal, j’ai décidé de mener un combat acharné contre une mouvance insurrectionnelle dont l’objectif était de conduire notre pays à la ruine. Je ne regrette rien de mon engagement entre février 2021 et mars 2024 dans le cadre de mes propres initiatives mais aussi à travers «Baatu Degg», la première chaîne républicaine du Sénégal, devenue désormais média de référence pour toutes celles et ceux qui sacralisent la liberté d’expression et le pluralisme des opinions.

Parce que je suis un militant, parce que la vérité, la dignité et la loyauté irriguent tout mon être, j’ai poursuivi mon engagement politique après la Prési­dentielle du 24 mars 2024, aux côtés du Président Macky Sall, ce bâtisseur qui a résolument engagé le Sénégal sur les autoroutes de l’émergence et métamorphosé son visage.

Opposant rigoureusement républicain, je me suis attaché à élever la conscience de mes compatriotes et à montrer le vrai visage de ceux-là qui sont nouvellement à la tête du pays.

Les méthodes de mes adversaires, basées sur la délation et la duplicité, ne m’ont guère surpris ; de même que mon embastillement le 20 mai 2024.

J’ai eu l’insigne honneur d’être le premier prisonnier politique de ce régime aux abois, sans projet, sans compétence et sans élégance. C’est sur moi qu’ils ont tenté l’expérience de la dictature, vouée indéniablement à l’échec.

Après mon arrestation, j’ai fait face aux enquêteurs, au procureur et aux magistrats de siège avec la même foi en Dieu et la même paix intérieure, car convaincu que j’étais là pour des raisons politiques et qu’il n’y avait pas la moindre once de chance que je ressorte libre.

A l’issue d’un procès durant lequel j’ai apporté toutes les preuves de mes déclarations et quoique le commanditaire de mon rapt ait été débouté de ce délit imaginaire d’offense à je ne sais qui, j’ai pourtant été condamné et écroué à Rebeuss, m’y rendant muni du Saint Coran, de Nourou Darayni, de Djalibatoul Maraqib, Wakana Haqane et de Matlaboul Fawzayni comme seuls boucliers.

J’ai purgé ma peine de prison sans jamais avoir prétexté souffrir d’une insuffisance rénale, de problèmes cardiaques ou d’hypoglycémie sévère. Je n’ai jamais invoqué une imaginaire grève de la faim ou le coma. Je n’ai jamais eu les talents de comédien susceptible d’interpréter Le Malade Imaginaire. Personne n’a réclamé mon évacuation d’urgence à l’étranger pour quelques soins.

Durant toute la procédure judiciaire, je n’ai insulté ni traité les magistrats de cannibalisme encore moins tenu des propos déshonorants à l’encontre des policiers et gendarmes.

J’ai fait face à mes responsabilités devant mes juges et l’Histoire, car un homme d’honneur ne saurait se réfugier derrière une maladie imaginaire ou un appel au «Mortal Kombat» pour se soustraire à la Justice de son pays.

Je rappelle aussi que je ne souffre d’aucune maladie du dos ; mes lombaires sont intactes et ne nécessitent ni graisse de boa ni massage à deux ou à quatre mains.

Je suis sorti de prison après avoir intégralement purgé ma peine. Je n’ai ni bénéficié d’une loi d’amnistie ni négocié ma libération par un quelconque protocole.

Désormais libre, j’exprime ma gratitude à mes avocats, à mon parti, à ma coalition et à mes amis activistes républicains.

Je remercie ma famille ; elle a supporté l’épreuve avec une belle endurance.
J’ai une pensée pour mes amis, mes collaborateurs et toutes celles et tous ceux, d’ici et de la Diaspora, qui ont eu le moindre mot solidaire à mon endroit.
Je pense à mes codétenus, particulièrement à l’imam Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, un homme de paix et de sagesse.

Je profite de cette adresse pour rappeler la nécessité d’avoir une Justice plus humaine et plus attentive au sort des détenus, aux longues détentions préventives et aux conditions ardues de travail des magistrats, qui sont au cœur du renforcement de notre démocratie et de l’Etat de Droit.

Je suis le premier prisonnier politique du régime actuel.
Aujourd’hui je suis libre, mais que personne ne soit surpris. Leur acharnement à mon encontre est connu de tous. Attendez-vous donc à me revoir en prison car ils ont décidé de me faire taire.

Les ennemis de la Démocratie veulent me maintenir le plus longtemps en prison et pour cela, ils ne ménageront aucun effort. Je prends à témoin le Peuple sénégalais et l’opinion internationale, car la Justice ne doit pas être un instrument politique pour bâillonner les opposants au régime.

Pour illustration, alors que j’ai purgé ma peine, mon jugement n’est toujours pas disponible. Personne n’a à ce jour présenté les prétendues fausses nouvelles ayant justifié ma condamnation.

Malgré l’épreuve, ma détermination reste intacte, au même titre que mon engagement au sein de l’Apr. A Pikine, ma ville, et partout où le besoin sera, j’irai prêcher la parole d’une opposition déterminée, courageuse dans le combat et généreuse par ses propositions d’avenir à la société.

«Le chemin se fait en marchant», disait Machado le poète.
Dès aujourd’hui, je me remets à l’ouvrage, au service de la démocratie, de la République et de l’Etat de Droit.
























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