«Je ne suis pas un fan des institutions internationales». Ces mots sont du leader du Pastef, Ousmane Sonko. C’était à l’occasion de l’installation du parti à la commune de Patte d’Oie, en 2016. «Ces institutions, dans la même année, peuvent vous dire que tout est rose et six mois après que tout est noir», ajoutait Sonko. A titre d’exemple, renchérit l’ancien inspecteur des impôts et domaines, les contradictions de Fmi cette année-là.
«Deux jours après avoir dit que l’économie sénégalaise se porte bien, ils sont revenus pour nous dire que les exonérations sont excessives au Sénégal. Et pourtant, j’ai été radié de la Fonction publique pour avoir dit qu’on accorde beaucoup d’exonérations aux entreprises ».
Cette sortie de l’opposant n’est qu’un exemple parmi tant d’autres contre l’Occident et ses institutions néocolonialistes comme le Fmi.
Aujourd’hui, le contexte a bien changé. Ousmane Sonko n’est plus un opposant adulé parce qu’ayant un discours critique. Il est maintenant le Premier ministre du Sénégal. Autrement dit, il fait face à la réalité de l’exercice du pouvoir.
Dans cette sortie de 2016, Sonko regrettait surtout le fait que les observations du Fmi soient prises pour le Coran, alors que « c’est des intellectuels comme nous, des technocrates qui ont fait les mêmes écoles que nous et quelques fois, que nous battons partout».
Ainsi, Sonko sera désormais observé de très près quant à son attitude face au Fmi, mais surtout sa capacité à faire face aux injonctions de l’institution.
Pour le moment, le Fmi presse le duo Diomaye-Sonko à passer d’un déficit budgétaire de 4,9% en 2023 à un déficit de 3,9% en 2024 dans un contexte où le premier trimestre de l’année a été marqué par une moins-value sur les recettes et « un dépassement du coût des subventions à l’énergie par rapport à l’enveloppe budgétaire initiale ».
Augmenter les prix de l’énergie
Ainsi, le Fmi pousse les autorités à revoir à la fois les prix des produits pétroliers, mais aussi celui de l’électricité, après un audit de la Senelec. Autrement dit, il faut une ‘’vérité des prix’’ qui passe par une baisse des subventions. En termes simples, il faut augmenter les prix de l’énergie, « avec un tarif social pour les ménages vulnérables ».
De ce fait, le Fmi demande aux nouvelles autorités de nager à contre-courant des attentes des Sénégalais. A ce jour, l’une des plus grosses attentes du peuple consiste à voir des mesures concrètes allant dans le sens de réduire la cherté de la vie, notamment les denrées alimentaires.
Or, toute augmentation sur les prix de l’énergie en général, l’électricité en particulier, aura un impact direct sur les autres produits. Si on prend le carburant par exemple, une augmentation du prix aura comme conséquence immédiate la hausse des tarifs du transport. Les boulangers et d’autres secteurs vont ruer dans les brancards.
Pour ce qui est de l’électricité, le Fmi demande une hausse des prix qui épargne les couches vulnérables. En d’autres termes, il faut faire payer plus à la classe moyenne déjà durement éprouvée, aux nantis mais aussi aux entreprises qui traversent actuellement une période difficile. Là aussi, non seulement, les prix à la consommation pourraient être impactés, mais c’est surtout le programme de souveraineté du nouveau régime qui risque d’être remis en cause.
Tenir là où Macky a cédé
En effet, cette souveraineté repose essentiellement sur la production agricole et la transformation des produits. Or, l’agriculture dépend déjà en grande partie de l’énergie alors que le secteur industriel, attendu sur la transformation, est tributaire de l’électricité. Il faut savoir que l’électricité est un des postes de dépenses les plus importants dans le secteur industriel. Le Sénégal a l’un des prix du courant électrique les plus chers de la sous-région. Les industriels sont donc suffisamment éprouvés par cette ligne de dépense. Une nouvelle hausse risque de les achever.
Et pourtant, tout porte à croire qu’il n’est pas facile d’ignorer les injonctions du Fmi. Macky Sall a fait la sourde oreille dans un premier temps, il a joué au dilatoire, mais il a fini par céder à la fois sur le carburant (100 F de plus) et l’électricité (10% d’augmentation), parce que certains décaissements ont été assujettis à cette exigence.
Aujourd’hui, le Fmi, soucieux de la solvabilité d’un Sénégal fortement endetté, se montre plus que pressant face aux nouvelles autorités qui n’ont jamais caché leur hostilité face à ces genres d’institutions. Diomaye et Sonko vont-ils céder ? La réponse ne tardera pas, puisqu’une revue est prévue en juin entre les deux parties. Seulement, opérer un virage sur la nomination des DG a moins de conséquences sur la population qu’une augmentation des prix. La solitude au pouvoir commence déjà !
seneweb
«Deux jours après avoir dit que l’économie sénégalaise se porte bien, ils sont revenus pour nous dire que les exonérations sont excessives au Sénégal. Et pourtant, j’ai été radié de la Fonction publique pour avoir dit qu’on accorde beaucoup d’exonérations aux entreprises ».
Cette sortie de l’opposant n’est qu’un exemple parmi tant d’autres contre l’Occident et ses institutions néocolonialistes comme le Fmi.
Aujourd’hui, le contexte a bien changé. Ousmane Sonko n’est plus un opposant adulé parce qu’ayant un discours critique. Il est maintenant le Premier ministre du Sénégal. Autrement dit, il fait face à la réalité de l’exercice du pouvoir.
Dans cette sortie de 2016, Sonko regrettait surtout le fait que les observations du Fmi soient prises pour le Coran, alors que « c’est des intellectuels comme nous, des technocrates qui ont fait les mêmes écoles que nous et quelques fois, que nous battons partout».
Ainsi, Sonko sera désormais observé de très près quant à son attitude face au Fmi, mais surtout sa capacité à faire face aux injonctions de l’institution.
Pour le moment, le Fmi presse le duo Diomaye-Sonko à passer d’un déficit budgétaire de 4,9% en 2023 à un déficit de 3,9% en 2024 dans un contexte où le premier trimestre de l’année a été marqué par une moins-value sur les recettes et « un dépassement du coût des subventions à l’énergie par rapport à l’enveloppe budgétaire initiale ».
Augmenter les prix de l’énergie
Ainsi, le Fmi pousse les autorités à revoir à la fois les prix des produits pétroliers, mais aussi celui de l’électricité, après un audit de la Senelec. Autrement dit, il faut une ‘’vérité des prix’’ qui passe par une baisse des subventions. En termes simples, il faut augmenter les prix de l’énergie, « avec un tarif social pour les ménages vulnérables ».
De ce fait, le Fmi demande aux nouvelles autorités de nager à contre-courant des attentes des Sénégalais. A ce jour, l’une des plus grosses attentes du peuple consiste à voir des mesures concrètes allant dans le sens de réduire la cherté de la vie, notamment les denrées alimentaires.
Or, toute augmentation sur les prix de l’énergie en général, l’électricité en particulier, aura un impact direct sur les autres produits. Si on prend le carburant par exemple, une augmentation du prix aura comme conséquence immédiate la hausse des tarifs du transport. Les boulangers et d’autres secteurs vont ruer dans les brancards.
Pour ce qui est de l’électricité, le Fmi demande une hausse des prix qui épargne les couches vulnérables. En d’autres termes, il faut faire payer plus à la classe moyenne déjà durement éprouvée, aux nantis mais aussi aux entreprises qui traversent actuellement une période difficile. Là aussi, non seulement, les prix à la consommation pourraient être impactés, mais c’est surtout le programme de souveraineté du nouveau régime qui risque d’être remis en cause.
Tenir là où Macky a cédé
En effet, cette souveraineté repose essentiellement sur la production agricole et la transformation des produits. Or, l’agriculture dépend déjà en grande partie de l’énergie alors que le secteur industriel, attendu sur la transformation, est tributaire de l’électricité. Il faut savoir que l’électricité est un des postes de dépenses les plus importants dans le secteur industriel. Le Sénégal a l’un des prix du courant électrique les plus chers de la sous-région. Les industriels sont donc suffisamment éprouvés par cette ligne de dépense. Une nouvelle hausse risque de les achever.
Et pourtant, tout porte à croire qu’il n’est pas facile d’ignorer les injonctions du Fmi. Macky Sall a fait la sourde oreille dans un premier temps, il a joué au dilatoire, mais il a fini par céder à la fois sur le carburant (100 F de plus) et l’électricité (10% d’augmentation), parce que certains décaissements ont été assujettis à cette exigence.
Aujourd’hui, le Fmi, soucieux de la solvabilité d’un Sénégal fortement endetté, se montre plus que pressant face aux nouvelles autorités qui n’ont jamais caché leur hostilité face à ces genres d’institutions. Diomaye et Sonko vont-ils céder ? La réponse ne tardera pas, puisqu’une revue est prévue en juin entre les deux parties. Seulement, opérer un virage sur la nomination des DG a moins de conséquences sur la population qu’une augmentation des prix. La solitude au pouvoir commence déjà !
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