La Chine tente de renforcer encore sa relation avec le continent africain. Pékin accueille avec faste, à partir du lundi 2 septembre, des dirigeants de toute l’Afrique pour cinq jours de sommet destinés à approfondir les liens avec une région où les importants prêts de Pékin ont permis la construction d’innombrables infrastructures, mais aussi un accès quasi illimité aux ressources naturelles. Des dizaines de dirigeants et délégations sont attendus pour ce sommet du Forum de la coopération Chine-Afrique prévu jusqu’à vendredi et qui sera, selon le géant asiatique, le plus grand événement diplomatique organisé dans la capitale chinoise depuis la pandémie de Covid-19.
La Chine a envoyé ces deux dernières décennies des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs en Afrique pour construire ces grands projets, et avoir la main sur notamment le cuivre, l’or et le lithium. Les prêts des banques publiques chinoises ont permis de financer de nombreuses infrastructures destinées à doper la croissance africaine (voies ferrées, ports, routes…) mais aussi soulevé des interrogations car ils ont également creusé l’endettement de certains pays comme la Zambie ou l’Ethiopie. En effet, Pékin est souvent accusée d’utiliser son statut de créancier pour arracher des concessions diplomatiques et commerciales, suscitant l’inquiétude quant à la capacité de nombreux Etats africains à assumer les dettes contractées.
Par ailleurs, certains projets pourraient fragiliser les populations locales. Exemple avec le Ghana qui va emprunter 185,57 millions de dollars [NDLR : 170 millions d’euros] à la Banque chinoise de développement pour construire 12 ports et points de débarquement des produits de la pêche. Si cette initiative créée de l’emploi, les poissons chassés visent surtout à répondre à la demande chinoise en produits de la mer, estime le South China Morning Post. Peu importe, la Chine, deuxième économie mondiale, reste leur premier partenaire commercial. Le commerce bilatéral a atteint 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d’euros) au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois.
L’Afrique du Sud et la RDC : des partenaires de taille
Parmi les partenaires de premier ordre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Il est arrivé tôt lundi matin à Pékin pour une visite de quatre jours en Chine, au cours de laquelle il se rendra également dans la grande métropole de Shenzhen (sud), capitale technologique du géant asiatique. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique du Sud, importante puissance économique du continent, ont atteint 38,8 milliards de dollars (35,1 milliards d’euros) en 2023, selon la présidence sud-africaine. Selon son cabinet, Cyril Ramaphosa doit participer lundi à une cérémonie de bienvenue organisée par le président chinois Xi Jinping au Palais du Peuple de Pékin, le monumental bâtiment situé au bord de la célèbre place Tiananmen et où sont accueillis les dirigeants étrangers.
Les deux pays signeront des accords sur "le renforcement de la coopération économique et la mise en œuvre de la coopération technique", selon la même source. Xi Jinping a par ailleurs rencontré lundi Félix Tshisekedi, son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué l’agence de presse officielle Chine nouvelle. La Chine est très présente en RDC, où elle souhaite exploiter les ressources naturelles, notamment le cuivre, l’or, le lithium et les terres rares. À noter que la RDC fournit déjà plus de 60 % du cobalt chinois, un composant clé des batteries pour véhicules électriques et électroniques, ce qui en fait un acteur clé dans la transition du géant asiatique vers l’énergie verte.
Le président chinois s’est également engagé à consolider" la confiance politique mutuelle ", affirmant que les deux pays étaient "des compagnons de route sur la voie de la modernisation et devraient être des amis proches avec des aspirations similaires [et] des avantages mutuels". Cependant, leur coopération a déjà été entravée par l’insécurité. En juillet, au moins quatre Chinois ont été tués dans une attaque en Ituri, une province riche en or du nord-est du pays d’Afrique centrale, avait appris l’AFP de sources locales congolaises.
Le robinet chinois pourrait se tarir
Par ailleurs, les dirigeants de Djibouti (où se trouve l’unique base militaire chinoise à l’étranger) ainsi que ceux de Guinée équatoriale, du Nigeria, du Mali et d’autres pays sont également arrivés à Pékin dimanche et lundi. Les prêts accordés par la Chine aux pays africains l’an passé ont atteint leur niveau le plus élevé depuis cinq ans, selon une base de données réalisée par l’université de Boston. Mais le montant des prêts - 4,61 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) - est en net recul par rapport aux sommets atteints en 2016, où ils s’élevaient à près de 30 milliards de dollars (27 milliards d’euros). Selon des analystes, le ralentissement économique actuel en Chine pousse Pékin à réduire ses investissements en Afrique.
Enfin, le sommet de cette semaine intervient sur fond de concurrence croissante entre les Etats-Unis et la Chine en Afrique, en matière d’influence politique et d’accès aux ressources naturelles. Habitué à présenter le géant asiatique comme son principal rival, Washington met régulièrement en garde contre ce qu’il présente comme l’influence néfaste de Pékin sur le continent. En 2022, la Maison-Blanche avait ainsi estimé que la Chine cherchait à "promouvoir ses propres intérêts commerciaux et géopolitiques étroits (et) à saper la transparence et l’ouverture". Sauf que pour l’instant, les Etats africains n’ont pas les moyens de faire la sourde oreille.
L'Express
La Chine a envoyé ces deux dernières décennies des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs en Afrique pour construire ces grands projets, et avoir la main sur notamment le cuivre, l’or et le lithium. Les prêts des banques publiques chinoises ont permis de financer de nombreuses infrastructures destinées à doper la croissance africaine (voies ferrées, ports, routes…) mais aussi soulevé des interrogations car ils ont également creusé l’endettement de certains pays comme la Zambie ou l’Ethiopie. En effet, Pékin est souvent accusée d’utiliser son statut de créancier pour arracher des concessions diplomatiques et commerciales, suscitant l’inquiétude quant à la capacité de nombreux Etats africains à assumer les dettes contractées.
Par ailleurs, certains projets pourraient fragiliser les populations locales. Exemple avec le Ghana qui va emprunter 185,57 millions de dollars [NDLR : 170 millions d’euros] à la Banque chinoise de développement pour construire 12 ports et points de débarquement des produits de la pêche. Si cette initiative créée de l’emploi, les poissons chassés visent surtout à répondre à la demande chinoise en produits de la mer, estime le South China Morning Post. Peu importe, la Chine, deuxième économie mondiale, reste leur premier partenaire commercial. Le commerce bilatéral a atteint 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d’euros) au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois.
L’Afrique du Sud et la RDC : des partenaires de taille
Parmi les partenaires de premier ordre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Il est arrivé tôt lundi matin à Pékin pour une visite de quatre jours en Chine, au cours de laquelle il se rendra également dans la grande métropole de Shenzhen (sud), capitale technologique du géant asiatique. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique du Sud, importante puissance économique du continent, ont atteint 38,8 milliards de dollars (35,1 milliards d’euros) en 2023, selon la présidence sud-africaine. Selon son cabinet, Cyril Ramaphosa doit participer lundi à une cérémonie de bienvenue organisée par le président chinois Xi Jinping au Palais du Peuple de Pékin, le monumental bâtiment situé au bord de la célèbre place Tiananmen et où sont accueillis les dirigeants étrangers.
Les deux pays signeront des accords sur "le renforcement de la coopération économique et la mise en œuvre de la coopération technique", selon la même source. Xi Jinping a par ailleurs rencontré lundi Félix Tshisekedi, son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué l’agence de presse officielle Chine nouvelle. La Chine est très présente en RDC, où elle souhaite exploiter les ressources naturelles, notamment le cuivre, l’or, le lithium et les terres rares. À noter que la RDC fournit déjà plus de 60 % du cobalt chinois, un composant clé des batteries pour véhicules électriques et électroniques, ce qui en fait un acteur clé dans la transition du géant asiatique vers l’énergie verte.
Le président chinois s’est également engagé à consolider" la confiance politique mutuelle ", affirmant que les deux pays étaient "des compagnons de route sur la voie de la modernisation et devraient être des amis proches avec des aspirations similaires [et] des avantages mutuels". Cependant, leur coopération a déjà été entravée par l’insécurité. En juillet, au moins quatre Chinois ont été tués dans une attaque en Ituri, une province riche en or du nord-est du pays d’Afrique centrale, avait appris l’AFP de sources locales congolaises.
Le robinet chinois pourrait se tarir
Par ailleurs, les dirigeants de Djibouti (où se trouve l’unique base militaire chinoise à l’étranger) ainsi que ceux de Guinée équatoriale, du Nigeria, du Mali et d’autres pays sont également arrivés à Pékin dimanche et lundi. Les prêts accordés par la Chine aux pays africains l’an passé ont atteint leur niveau le plus élevé depuis cinq ans, selon une base de données réalisée par l’université de Boston. Mais le montant des prêts - 4,61 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) - est en net recul par rapport aux sommets atteints en 2016, où ils s’élevaient à près de 30 milliards de dollars (27 milliards d’euros). Selon des analystes, le ralentissement économique actuel en Chine pousse Pékin à réduire ses investissements en Afrique.
Enfin, le sommet de cette semaine intervient sur fond de concurrence croissante entre les Etats-Unis et la Chine en Afrique, en matière d’influence politique et d’accès aux ressources naturelles. Habitué à présenter le géant asiatique comme son principal rival, Washington met régulièrement en garde contre ce qu’il présente comme l’influence néfaste de Pékin sur le continent. En 2022, la Maison-Blanche avait ainsi estimé que la Chine cherchait à "promouvoir ses propres intérêts commerciaux et géopolitiques étroits (et) à saper la transparence et l’ouverture". Sauf que pour l’instant, les Etats africains n’ont pas les moyens de faire la sourde oreille.
L'Express