Dakarposte a appris que Sokhna Astou Kounta, en détention préventive à la citadelle pour femmes sise à Liberté 6, est la fille du regretté Mame Bou. Qui, soit dit en passant a été khalif de la famille religieuse de Ndiassane.
La dame, tombée dans la nasse des pandores de la Section Recherches dans ce qu'il est convenu d'appeler le "carnage financier au CMS de Malick Sy", est née à Thiès. Sa maman est la
la première épouse du Khalif (Mame Bou).
Il nous revient que Sokhna Astou Kounta est la petite-fille de Cheikh Bou Kounta de par sa mère. Elle a appris le Coran au daara de Cheikh Mouhamed Bécaye. Qui a été ’imam de la mosquée de Ndiassane.
Femme instruite, la dame, qui s'est unie devant Dieu et les hommes avec feu Bachir Kounta, a du arrêter les cours en classe de première pour se consacrer à son foyer.
Aussi, avons-nous appris qu'elle a, à son actif, deux associations " And Defar Njàsaan " et " And Taaral Njàsaan"
Pour rappel, dans l'esclandre qui lui a valu la prison, le doyen des juges a écroué, Astou Kounta (femme d'affaires), Antakadior Moussa Sagna (agent du Cms), El Hadji Amadou Kassé Guissé (bijoutier), Samuel Ndour (agent du Cms) et Raymond Ngom (ancien chef d'agence pour association de malfaiteurs contre tous ; blanchiment de capitaux et escroquerie contre Astou Counta et complicité d'escroquerie contre le 2ème à X.
Un scandale financier avec des ramifications insoupçonnées dont le journal Libération nous fait part.
Le Cms, dans le cadre de ses activités, octroie des crédits à ses clients suivant plusieurs formules dont le prêt sur gage. Cette pratique a permis à plusieurs clients de bénéficier d'un crédit sur gage de bijoux évalués et expertisés par El hadji Amadou Kassé Guissé, bijoutier attitré du Cms. Sur la base de son évaluation et de l'approbation des différents maillons de la chaîne, les crédits sont octroyés et les bénéficiaires, selon les procédures, font un remboursement échelonné.
Seulement, depuis un certain temps, la direction du Cms a constaté que, pour cette formule, il y avait une hausse des crédits accordés; et que beaucoup de clients, principalement ceux de l'agence Malick Sy dirigée par Raymond Ngom au moment des faits en cause, n'ont pas respecté les échéances de remboursement. Parallèlement, pour nos confrères, une cliente du nom de A. Diop avait déposé une plainte contre un agent du Cms au motif qu'elle avait renoncé à souscrire à un contrat de prêt; et que malgré son désistement, elle recevait des messages pour des échéances non respectées.
Dans le cadre de leur enquête, les gendarmes de la Sr ont effectué une descente au Cms de Malick Sy pour la saisie de 108 lots de bijoux en cause sur la plainte. A leur arrivée, un total de 111 lots de bijoux au lieu de 108 a été trouvé sur place. Ces bijoux étaient gardés, dans des coffres de l'agence et c'est le directeur régional qui en détient les dés et le responsable des gages, Samuel Ndour, le code d'accès. Dans le même temps, les bijoux sous scellés ont été présentés au bijoutier El Hadj Amadou Kassé Guissé, à l'agent Samuel Ndour ainsi qu'à la" dame Astou Kounta. Ils ont tous reconnu que les scellés d'origine sont intacts.
Par la suite, une demande de concours a été adressée au chef de service régional des Mines et de la Géologie de Dakar aux fins de connaître la vraie nature des bijoux.
En réponse, le service a délivré un bulletin d'essai certifiant que sur les 111 scellés expertisés, seul celui inscrit au nom Anna Diop est revenu positif (bijoux en or). Les 110 se sont révélés être faux. Entendu par les enquêteurs, le juriste d'entreprise du Cms a confirmé les termes de la plainte et est revenu sur la procédure en vigueur à suivre pour l'obtention d'un prêt sur gage.
Il a confirmé que depuis le mois de juillet, ils ont constaté que le portefeuille à risque de la caisse de Malick Sy avait connu une hausse considérable du fait des impayés enregistrés sur ces dossiers.
Astou Kounta, El Hadji Amadou Kassé Guissé et Moussa Sagna sont au cœur des transactions…
Le même constat a été fait au niveau des agences de Colobane et Fass. Suite à cela, un point de situation a été fait pour les caisses concernées pour en connaître l'origine. Il est ressorti des différents échanges que ces dossiers tournaient autour d'un personnage central en l'occurrence Astou Kounta.
Une rencontre a été organisée avec elle, par le Cms, pour trouver une solution à l'amiable et il a été retenu une option en paiement de bijoux.
A ce titre, une réévaluation était prévue et les bénéficiaires devraient se présenter au Cms pour signer les actes prévus à cet effet. Dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord, le Cms a convoqué certaines bénéficiaires qui se sont présentées le 11 septembre 2023 au niveau de la Direction régionale de Dakar Centre. Lors de cette rencontre A. Diop, bénéficiaire d'un crédit de 5.000.000 Fcfa, a révélé n'avoir jamais pris ce crédit. Il indique s'être présentée au niveau de la caisse auprès de l'agent de crédit Moussa Sagna.
Selon Libération, ce dernier après avoir pris les 5.000.000 francs Cfa, lui a versé un montant de 50.000 francs Cfa, ce qu'elle a refusé de prendre. Ensuite elle est revenue pour déposer une lettre de désistement. C'est avec beaucoup de surprise qu'elle a reçu un message téléphonique du Cms l'informant que le remboursement de son crédit avait enregistré un retard. Elle s'en est ouverte à Raymond Ngom et à l'agent de crédit Moussa Sagna.
En l'absence de prise en charge par ces derniers de sa lettre, elle a établi une plainte au commissariat de la Médina. Cette pratique a été confirmée par d'autres bénéficiaires. Par ailleurs, une autre évaluation d'un échantillon des bijoux agréés par le Cms a permis de constater que l'échantillon concerné n'est pas constitué de bijoux en or. Pourtant, dans le bordereau de gage de bijoux établi et signé par l’expert bijoutier, El Hadji Amadou Kassé Guissé, il est bien établi qu'il s'agit de bijoux en or. Toujours dans ses propos, le juriste du Cms précise enfin que le préjudice lié à ces activités tourne autour de plus de 400.000.000 Fcfa et les personnes qui sont au centre de ce réseau sont Astou Kounta, le bijoutier El Hadji Amadou Kassé Guissé et des agents de la caisse de Malick Sy dont l'agent de crédit Moussa Sagna.
Ces "prête-noms " qui croyaient recevoir des aides
Libération revient largement sur les contours des prête-noms dans ce dossier qui a même soulevé l’indignation des syndicats. En effet, comme témoin à la Sr, A.Diop a dit qu'elle a été mise en rapport avec Astou Kounta par sa tante pour un financement au Cms. Madame Kounta, à son tour, l'a mise en rapport avec Sagna de l'agence, Malick SY. Elle a été convoquée par ce dernier qui, après les formalités, a voulu lui faire signer des documents sur lesquels il est mentionné un prêt de 5 millions de francs. Intrigué par ce fait, A. Diop a interpellé Sagna qui lui a expliqué qu'elle devait recevoir cinquante mille de cette somme et le reste revenait à Astou Kounta. Non convaincue de la démarche, elle s'est finalement désistée. Mais sa surprise fut grande lorsque, quelques mois après, elle a reçu un message lui notifiant son retard dans le règlement de ses échéances. Après s'être plainte à la direction en vain, elle a fini par porter plainte.
Aussi, les gendarmes ont interrogé les nommés B. Barry, M.Diène et Ab.Diop, tous bénéficiaires de crédits. B.Barry a renseigné qu'au décès de son époux, elle était confrontée à des problèmes financiers et une de ses copines l'a mise en rapport avec Astou Kounta. D'après elle, cette dernière donnait de l'aide aux femmes nécessiteuses. Elle ajoute s'être une seule fois entretenue au téléphone avec Astou Kounta qui l'a orienté vers l'agence Cms de Malick Sy auprès de Moussa Sagna qui lui a fait signer des documents dont elle ignorait le contenu. Moussa Sagna l'a, par la suite, conduite chez le bijoutier qui, à son tour, lui a remis un autre document avant qu'elle ne revienne à la caisse retirer une importante somme d'argent. Elle ajoute également que Sagna, une fois en possession de cette enveloppe d'argent, lui a remis la somme de 200.000 FCFA tout en lui précisant qu'il s'agit d'une aide financière venant d'Astou Kounta. Pour sa part, M.Diène soutient avoir entendu, à Yoff, qu'Astou Kounta donnait des aides aux femmes. Aussi, beaucoup de résidentes de la commune en ont bénéficié.
Puisqu'elle voulait entreprendre un petit commerce, elle en a profité. Son amie Ab. Diop, qui connaissait Astou Kounta l'a mise en rapport avec elle. Ainsi, munie de la copie de sa carte nationale d'identité, elle s'est rendue à l'agence de Malick Sy. Comme pour les autres, Moussa Sagna lui fait signer des documents et ensuite l'accompagne chez le bijoutier.
Elle ajoute que dès leur retour à l'agence, Sagna l'invite à se rendre à la caisse où elle a retiré une importante somme d'argent. Cette somme avait été récupérée par Moussa Sagna qui lui a remis 200.000 Fcfa.
Entendu à son tour, Ab.Diop a abondé dans le même sens que les autres femmes. Cependant, elle précise qu'Astou Kounta est bien connue à Yoff pour ces aides de 200.000 francs et estime que les habitants de Yoff vouent une confiance inouïe à Astou Kounta par son statut de guide religieux. Elle précise avoir mis en rapport beaucoup de "clientes" et Astou Kounta.
Toujours dans cette logique, Fatoumata B Diouf a déclaré avoir été informée par sa copine que le Cms octroyait des aides. Du moment qu'elle était dans le besoin, elle s'était rendue à l'agence de Malick Sy auprès de Moussa Sagna. Elle ajoute avoir remis à ce dernier une copie de sa carte nationale d'identité, un certificat de résidence et quatre photos d'identité avant que l'agent de crédit ne lui fixe un rendez-vous. Elle précise que c'est au lendemain qu'elle a été rappelée par un agent Cms qui lui a annoncé la disponibilité du prêt. Elle révèle également avoir retiré à la caisse une somme de cinq millions remise à Moussa Sagna.
Ce dernier a récupéré tout cet argent et lui a donné 200.000 FCFA. Par ailleurs, A. Seck, fils d'Astou Kounta, et bénéficiaire a été entendu. Il a dit qu'il ne s'est jamais présenté au Cms pour un quelconque prêt, soutient ignorer comment son identité a pu figurer dans la liste des bénéficiaires et précise qu'il n'est pas détenteur de bijoux et n'a jamais fait de gages.
Les aveux d’A. Kounta et Cie…
Libération rapporte que les gendarmes, après enquête, ont soutiré des propos en guise d'aveu à Astou Kounta, El Hadji Amadou Kassé Guissé et Moussa Sagna. Ce dernier, sous le régime de la garde à vue, Antakadior Moussa Sagna de son nom complet. Face aux enquêteurs, il a admis avoir bien connu Astou Kounta comme cliente du Cms. D'après lui, cette dernière est bénéficiaire de plusieurs comptes implantés dans différentes agences du Crédit mutuel à Dakar. Il ajoute avoir constitué les 108 dossiers des clients venus de Yoff, toutes recommandées à lui par Astou Kounta. Poursuivant, il estime que son travail d'agent de crédit ne se limite qu'à la constitution du dossier de client et ensuite le transmet au gérant de l'agence pour la suite. D'après lui, il ne s'occupe pas des bijoux en gages que doivent apporter les clients. Concernant les clientes recommandées par Astou Kounta, il précise que dès la disponibilité de leurs prêts gages bijoux, chaque client retire lui-même les cinq millions de FCFA à la caisse et les lui apporte.
Ainsi, sur instruction d'Astou Kounta, Sagna défalque la somme de deux cent mille Fcfa qu'il remet au client et le reste à Astou Kounta après s'être assuré de l'acquittement des retards de remboursements de prêts impayés par cette dernière.
Enfin, les éléments de la Sr ont entendu Astou Kounta qui déclare être présidente d'un groupement composé de plusieurs individus tous dans le besoin, à qui elle offrirait des aides de 200.000 FCFA. Elle renseigne connaître la plupart de ces adhérents par le truchement. d'Ab. Diop et B. Ndoye. Elle précise avoir envoyé ces personnes à titre de prête-noms à l'agence Cms de Malick Sy où Moussa Sagna constituait leurs dossiers de «gages bijoux».
Elle a ajouté également qu'à chaque gage, elle prenait contact avec Samuel Ndour pour les besoins de l'expertise auprès du bijoutier El Hadi Amadou Kassé Guissé.
Elle a reconnu qu'à la disponibilité des fonds, elle chargeait Moussa Sagna de remettre aux «prête-noms» 200.000 FCFA. Elle prétend ne jamais avoir donné en gage des bijoux qui ne sont pas de l'or. Astou Kounta précise également que si souvent elle remettait à Samuel Ndour des sommes d'argent pour son transport après chaque expertise de bijoux de «prête-noms », c'est parce que ce dernier le sollicitait que Samuel Ndour la sollicitait® pour des fonds d'aides. Cependant elle reconnaît avoir recommandé les 108 personnes affiliées à son groupement au Cms. Quant au préjudice de 540.000.000 de Fcfa, elle nie les devoir au Cms du fait qu'elle aurait injecté des fonds dans les différents comptes de clients «prête-noms».
La dame, tombée dans la nasse des pandores de la Section Recherches dans ce qu'il est convenu d'appeler le "carnage financier au CMS de Malick Sy", est née à Thiès. Sa maman est la
la première épouse du Khalif (Mame Bou).
Il nous revient que Sokhna Astou Kounta est la petite-fille de Cheikh Bou Kounta de par sa mère. Elle a appris le Coran au daara de Cheikh Mouhamed Bécaye. Qui a été ’imam de la mosquée de Ndiassane.
Femme instruite, la dame, qui s'est unie devant Dieu et les hommes avec feu Bachir Kounta, a du arrêter les cours en classe de première pour se consacrer à son foyer.
Aussi, avons-nous appris qu'elle a, à son actif, deux associations " And Defar Njàsaan " et " And Taaral Njàsaan"
Pour rappel, dans l'esclandre qui lui a valu la prison, le doyen des juges a écroué, Astou Kounta (femme d'affaires), Antakadior Moussa Sagna (agent du Cms), El Hadji Amadou Kassé Guissé (bijoutier), Samuel Ndour (agent du Cms) et Raymond Ngom (ancien chef d'agence pour association de malfaiteurs contre tous ; blanchiment de capitaux et escroquerie contre Astou Counta et complicité d'escroquerie contre le 2ème à X.
Un scandale financier avec des ramifications insoupçonnées dont le journal Libération nous fait part.
Le Cms, dans le cadre de ses activités, octroie des crédits à ses clients suivant plusieurs formules dont le prêt sur gage. Cette pratique a permis à plusieurs clients de bénéficier d'un crédit sur gage de bijoux évalués et expertisés par El hadji Amadou Kassé Guissé, bijoutier attitré du Cms. Sur la base de son évaluation et de l'approbation des différents maillons de la chaîne, les crédits sont octroyés et les bénéficiaires, selon les procédures, font un remboursement échelonné.
Seulement, depuis un certain temps, la direction du Cms a constaté que, pour cette formule, il y avait une hausse des crédits accordés; et que beaucoup de clients, principalement ceux de l'agence Malick Sy dirigée par Raymond Ngom au moment des faits en cause, n'ont pas respecté les échéances de remboursement. Parallèlement, pour nos confrères, une cliente du nom de A. Diop avait déposé une plainte contre un agent du Cms au motif qu'elle avait renoncé à souscrire à un contrat de prêt; et que malgré son désistement, elle recevait des messages pour des échéances non respectées.
Dans le cadre de leur enquête, les gendarmes de la Sr ont effectué une descente au Cms de Malick Sy pour la saisie de 108 lots de bijoux en cause sur la plainte. A leur arrivée, un total de 111 lots de bijoux au lieu de 108 a été trouvé sur place. Ces bijoux étaient gardés, dans des coffres de l'agence et c'est le directeur régional qui en détient les dés et le responsable des gages, Samuel Ndour, le code d'accès. Dans le même temps, les bijoux sous scellés ont été présentés au bijoutier El Hadj Amadou Kassé Guissé, à l'agent Samuel Ndour ainsi qu'à la" dame Astou Kounta. Ils ont tous reconnu que les scellés d'origine sont intacts.
Par la suite, une demande de concours a été adressée au chef de service régional des Mines et de la Géologie de Dakar aux fins de connaître la vraie nature des bijoux.
En réponse, le service a délivré un bulletin d'essai certifiant que sur les 111 scellés expertisés, seul celui inscrit au nom Anna Diop est revenu positif (bijoux en or). Les 110 se sont révélés être faux. Entendu par les enquêteurs, le juriste d'entreprise du Cms a confirmé les termes de la plainte et est revenu sur la procédure en vigueur à suivre pour l'obtention d'un prêt sur gage.
Il a confirmé que depuis le mois de juillet, ils ont constaté que le portefeuille à risque de la caisse de Malick Sy avait connu une hausse considérable du fait des impayés enregistrés sur ces dossiers.
Astou Kounta, El Hadji Amadou Kassé Guissé et Moussa Sagna sont au cœur des transactions…
Le même constat a été fait au niveau des agences de Colobane et Fass. Suite à cela, un point de situation a été fait pour les caisses concernées pour en connaître l'origine. Il est ressorti des différents échanges que ces dossiers tournaient autour d'un personnage central en l'occurrence Astou Kounta.
Une rencontre a été organisée avec elle, par le Cms, pour trouver une solution à l'amiable et il a été retenu une option en paiement de bijoux.
A ce titre, une réévaluation était prévue et les bénéficiaires devraient se présenter au Cms pour signer les actes prévus à cet effet. Dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord, le Cms a convoqué certaines bénéficiaires qui se sont présentées le 11 septembre 2023 au niveau de la Direction régionale de Dakar Centre. Lors de cette rencontre A. Diop, bénéficiaire d'un crédit de 5.000.000 Fcfa, a révélé n'avoir jamais pris ce crédit. Il indique s'être présentée au niveau de la caisse auprès de l'agent de crédit Moussa Sagna.
Selon Libération, ce dernier après avoir pris les 5.000.000 francs Cfa, lui a versé un montant de 50.000 francs Cfa, ce qu'elle a refusé de prendre. Ensuite elle est revenue pour déposer une lettre de désistement. C'est avec beaucoup de surprise qu'elle a reçu un message téléphonique du Cms l'informant que le remboursement de son crédit avait enregistré un retard. Elle s'en est ouverte à Raymond Ngom et à l'agent de crédit Moussa Sagna.
En l'absence de prise en charge par ces derniers de sa lettre, elle a établi une plainte au commissariat de la Médina. Cette pratique a été confirmée par d'autres bénéficiaires. Par ailleurs, une autre évaluation d'un échantillon des bijoux agréés par le Cms a permis de constater que l'échantillon concerné n'est pas constitué de bijoux en or. Pourtant, dans le bordereau de gage de bijoux établi et signé par l’expert bijoutier, El Hadji Amadou Kassé Guissé, il est bien établi qu'il s'agit de bijoux en or. Toujours dans ses propos, le juriste du Cms précise enfin que le préjudice lié à ces activités tourne autour de plus de 400.000.000 Fcfa et les personnes qui sont au centre de ce réseau sont Astou Kounta, le bijoutier El Hadji Amadou Kassé Guissé et des agents de la caisse de Malick Sy dont l'agent de crédit Moussa Sagna.
Ces "prête-noms " qui croyaient recevoir des aides
Libération revient largement sur les contours des prête-noms dans ce dossier qui a même soulevé l’indignation des syndicats. En effet, comme témoin à la Sr, A.Diop a dit qu'elle a été mise en rapport avec Astou Kounta par sa tante pour un financement au Cms. Madame Kounta, à son tour, l'a mise en rapport avec Sagna de l'agence, Malick SY. Elle a été convoquée par ce dernier qui, après les formalités, a voulu lui faire signer des documents sur lesquels il est mentionné un prêt de 5 millions de francs. Intrigué par ce fait, A. Diop a interpellé Sagna qui lui a expliqué qu'elle devait recevoir cinquante mille de cette somme et le reste revenait à Astou Kounta. Non convaincue de la démarche, elle s'est finalement désistée. Mais sa surprise fut grande lorsque, quelques mois après, elle a reçu un message lui notifiant son retard dans le règlement de ses échéances. Après s'être plainte à la direction en vain, elle a fini par porter plainte.
Aussi, les gendarmes ont interrogé les nommés B. Barry, M.Diène et Ab.Diop, tous bénéficiaires de crédits. B.Barry a renseigné qu'au décès de son époux, elle était confrontée à des problèmes financiers et une de ses copines l'a mise en rapport avec Astou Kounta. D'après elle, cette dernière donnait de l'aide aux femmes nécessiteuses. Elle ajoute s'être une seule fois entretenue au téléphone avec Astou Kounta qui l'a orienté vers l'agence Cms de Malick Sy auprès de Moussa Sagna qui lui a fait signer des documents dont elle ignorait le contenu. Moussa Sagna l'a, par la suite, conduite chez le bijoutier qui, à son tour, lui a remis un autre document avant qu'elle ne revienne à la caisse retirer une importante somme d'argent. Elle ajoute également que Sagna, une fois en possession de cette enveloppe d'argent, lui a remis la somme de 200.000 FCFA tout en lui précisant qu'il s'agit d'une aide financière venant d'Astou Kounta. Pour sa part, M.Diène soutient avoir entendu, à Yoff, qu'Astou Kounta donnait des aides aux femmes. Aussi, beaucoup de résidentes de la commune en ont bénéficié.
Puisqu'elle voulait entreprendre un petit commerce, elle en a profité. Son amie Ab. Diop, qui connaissait Astou Kounta l'a mise en rapport avec elle. Ainsi, munie de la copie de sa carte nationale d'identité, elle s'est rendue à l'agence de Malick Sy. Comme pour les autres, Moussa Sagna lui fait signer des documents et ensuite l'accompagne chez le bijoutier.
Elle ajoute que dès leur retour à l'agence, Sagna l'invite à se rendre à la caisse où elle a retiré une importante somme d'argent. Cette somme avait été récupérée par Moussa Sagna qui lui a remis 200.000 Fcfa.
Entendu à son tour, Ab.Diop a abondé dans le même sens que les autres femmes. Cependant, elle précise qu'Astou Kounta est bien connue à Yoff pour ces aides de 200.000 francs et estime que les habitants de Yoff vouent une confiance inouïe à Astou Kounta par son statut de guide religieux. Elle précise avoir mis en rapport beaucoup de "clientes" et Astou Kounta.
Toujours dans cette logique, Fatoumata B Diouf a déclaré avoir été informée par sa copine que le Cms octroyait des aides. Du moment qu'elle était dans le besoin, elle s'était rendue à l'agence de Malick Sy auprès de Moussa Sagna. Elle ajoute avoir remis à ce dernier une copie de sa carte nationale d'identité, un certificat de résidence et quatre photos d'identité avant que l'agent de crédit ne lui fixe un rendez-vous. Elle précise que c'est au lendemain qu'elle a été rappelée par un agent Cms qui lui a annoncé la disponibilité du prêt. Elle révèle également avoir retiré à la caisse une somme de cinq millions remise à Moussa Sagna.
Ce dernier a récupéré tout cet argent et lui a donné 200.000 FCFA. Par ailleurs, A. Seck, fils d'Astou Kounta, et bénéficiaire a été entendu. Il a dit qu'il ne s'est jamais présenté au Cms pour un quelconque prêt, soutient ignorer comment son identité a pu figurer dans la liste des bénéficiaires et précise qu'il n'est pas détenteur de bijoux et n'a jamais fait de gages.
Les aveux d’A. Kounta et Cie…
Libération rapporte que les gendarmes, après enquête, ont soutiré des propos en guise d'aveu à Astou Kounta, El Hadji Amadou Kassé Guissé et Moussa Sagna. Ce dernier, sous le régime de la garde à vue, Antakadior Moussa Sagna de son nom complet. Face aux enquêteurs, il a admis avoir bien connu Astou Kounta comme cliente du Cms. D'après lui, cette dernière est bénéficiaire de plusieurs comptes implantés dans différentes agences du Crédit mutuel à Dakar. Il ajoute avoir constitué les 108 dossiers des clients venus de Yoff, toutes recommandées à lui par Astou Kounta. Poursuivant, il estime que son travail d'agent de crédit ne se limite qu'à la constitution du dossier de client et ensuite le transmet au gérant de l'agence pour la suite. D'après lui, il ne s'occupe pas des bijoux en gages que doivent apporter les clients. Concernant les clientes recommandées par Astou Kounta, il précise que dès la disponibilité de leurs prêts gages bijoux, chaque client retire lui-même les cinq millions de FCFA à la caisse et les lui apporte.
Ainsi, sur instruction d'Astou Kounta, Sagna défalque la somme de deux cent mille Fcfa qu'il remet au client et le reste à Astou Kounta après s'être assuré de l'acquittement des retards de remboursements de prêts impayés par cette dernière.
Enfin, les éléments de la Sr ont entendu Astou Kounta qui déclare être présidente d'un groupement composé de plusieurs individus tous dans le besoin, à qui elle offrirait des aides de 200.000 FCFA. Elle renseigne connaître la plupart de ces adhérents par le truchement. d'Ab. Diop et B. Ndoye. Elle précise avoir envoyé ces personnes à titre de prête-noms à l'agence Cms de Malick Sy où Moussa Sagna constituait leurs dossiers de «gages bijoux».
Elle a ajouté également qu'à chaque gage, elle prenait contact avec Samuel Ndour pour les besoins de l'expertise auprès du bijoutier El Hadi Amadou Kassé Guissé.
Elle a reconnu qu'à la disponibilité des fonds, elle chargeait Moussa Sagna de remettre aux «prête-noms» 200.000 FCFA. Elle prétend ne jamais avoir donné en gage des bijoux qui ne sont pas de l'or. Astou Kounta précise également que si souvent elle remettait à Samuel Ndour des sommes d'argent pour son transport après chaque expertise de bijoux de «prête-noms », c'est parce que ce dernier le sollicitait que Samuel Ndour la sollicitait® pour des fonds d'aides. Cependant elle reconnaît avoir recommandé les 108 personnes affiliées à son groupement au Cms. Quant au préjudice de 540.000.000 de Fcfa, elle nie les devoir au Cms du fait qu'elle aurait injecté des fonds dans les différents comptes de clients «prête-noms».