Une affaire dans l’affaire : 74 kg du produit illicite n’étaient pas inscrits dans le décompte officiel. Ils auraient été volés, d’après des informations recueillies à l’époque de sources crédibles par Seneweb. La coke «disparue» sera retrouvée plus tard au Port dans un véhicule importé de... la Belgique, d’après l’enquête.
Des Allemands, des Italiens et des Sénégalais seront envoyés en prison dans le cadre de l’instruction conduite par le doyen des juges de l’époque, le défunt Samba Sall. Très vite remis en liberté, les Européens impliqués quitteront illico le Sénégal tandis que les nationaux resteront en détention.
De Samba Sall à Maham Diallo
Pour diverses raisons, la détention préventive de ces derniers durera une éternité. Le procureur de la République (Bassirou Guèye à l’époque) demandera à Samba Sall, qui avait bouclé l’enquête, de lancer d’autres actes d’instruction. Avant et après le réquisitoire supplétif du chef du parquet, les demandes de liberté provisoire des mis en cause ont été systématiquement rejetées. Et pour ne pas arranger les choses, Samba Sall décèdera en cours d’instruction.
Nommé doyen des juges, Maham Diallo prendra le relais huit mois plus tard. Il clôture le dossier. Renvoie les uns devant la chambre criminelle et prononce pour les autres un non-lieu. Ibrahima Thiam alias «Toubey» fait partie du groupe renvoyé en jugement. Il était considéré comme le cerveau de l’affaire. Il sera finalement acquitté, totalement blanchi, en janvier dernier. Après quatre ans et cinq mois de prison.
«Toubey» ne compte en rester là. Il a décidé de dénoncer les «mensonges» et les «injustices» de cette affaire. Il s’est confié à nos confrères de Les Échos (ce vendredi 16 août), affirmant qu’il a été «sacrifié» dans cette affaire et suggérant que de gros bonnets y auraient joué une partition.
«Pendant toutes ces années, chaque jour, je réfléchissais à ce qui s’est passé. À toutes ces autorités et le rôle qu’elles ont joué dans cette affaire, soupire-t-il. Je ne parle pas seulement de certaines autorités de la douane, dont l’une a été arrêtée, pour être soupçonnée d’avoir volé les 74 kg de drogue disparus, avant d’être relaxée.»
Appel aux nouvelles autorités
«Toubey» pointe également la responsabilité présumée d’autorités politiques, «qui ne sont pas nettes dans cette affaire», «notamment le frère d’une très haute personnalité de l’ancien régime». «J’ai même quelques éléments de preuves, notamment un Sms qu’il a envoyé», appuie-t-il sans plus de précision, soulignant qu’il pensait que ce «frère de…» était son ami, mais que, en réalité, ce dernier «voulait protéger d’autres personnalités, précisément des autorités douanières».
En se confiant à Les Échos, Ibrahima Thiam espère que «les nouvelles autorités, ces nouveaux juges et procureurs en qui [il a] confiance, ainsi que ces nouvelles autorités de la police et de la gendarmerie, jettent encore un œil sur ces dossiers». D’ici là, il espère disposer du jugement qui le blanchit, rendu il y a sept mois, et retrouver ses biens dont sa Volvo, toujours confisqués malgré son acquittement.
seneweb
Des Allemands, des Italiens et des Sénégalais seront envoyés en prison dans le cadre de l’instruction conduite par le doyen des juges de l’époque, le défunt Samba Sall. Très vite remis en liberté, les Européens impliqués quitteront illico le Sénégal tandis que les nationaux resteront en détention.
De Samba Sall à Maham Diallo
Pour diverses raisons, la détention préventive de ces derniers durera une éternité. Le procureur de la République (Bassirou Guèye à l’époque) demandera à Samba Sall, qui avait bouclé l’enquête, de lancer d’autres actes d’instruction. Avant et après le réquisitoire supplétif du chef du parquet, les demandes de liberté provisoire des mis en cause ont été systématiquement rejetées. Et pour ne pas arranger les choses, Samba Sall décèdera en cours d’instruction.
Nommé doyen des juges, Maham Diallo prendra le relais huit mois plus tard. Il clôture le dossier. Renvoie les uns devant la chambre criminelle et prononce pour les autres un non-lieu. Ibrahima Thiam alias «Toubey» fait partie du groupe renvoyé en jugement. Il était considéré comme le cerveau de l’affaire. Il sera finalement acquitté, totalement blanchi, en janvier dernier. Après quatre ans et cinq mois de prison.
«Toubey» ne compte en rester là. Il a décidé de dénoncer les «mensonges» et les «injustices» de cette affaire. Il s’est confié à nos confrères de Les Échos (ce vendredi 16 août), affirmant qu’il a été «sacrifié» dans cette affaire et suggérant que de gros bonnets y auraient joué une partition.
«Pendant toutes ces années, chaque jour, je réfléchissais à ce qui s’est passé. À toutes ces autorités et le rôle qu’elles ont joué dans cette affaire, soupire-t-il. Je ne parle pas seulement de certaines autorités de la douane, dont l’une a été arrêtée, pour être soupçonnée d’avoir volé les 74 kg de drogue disparus, avant d’être relaxée.»
Appel aux nouvelles autorités
«Toubey» pointe également la responsabilité présumée d’autorités politiques, «qui ne sont pas nettes dans cette affaire», «notamment le frère d’une très haute personnalité de l’ancien régime». «J’ai même quelques éléments de preuves, notamment un Sms qu’il a envoyé», appuie-t-il sans plus de précision, soulignant qu’il pensait que ce «frère de…» était son ami, mais que, en réalité, ce dernier «voulait protéger d’autres personnalités, précisément des autorités douanières».
En se confiant à Les Échos, Ibrahima Thiam espère que «les nouvelles autorités, ces nouveaux juges et procureurs en qui [il a] confiance, ainsi que ces nouvelles autorités de la police et de la gendarmerie, jettent encore un œil sur ces dossiers». D’ici là, il espère disposer du jugement qui le blanchit, rendu il y a sept mois, et retrouver ses biens dont sa Volvo, toujours confisqués malgré son acquittement.
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