Depuis deux semaines, l’opinion publique est tenue en haleine par la question du referendum du 20 mars soumis au vote des citoyens. Il y a lieu ici d’essayer de venir au secours de ces derniers, qui ne semblent pas disposer de toutes les informations nécessaires pour faire des choix claires, en leurs âmes et consciences.
Pourtant il faut bien faire le choix du OUI ou du NON, mais ce qui fait la particularité de cette consultation c’est la démarche singulière et défiante du chef de l’état. L’idée même de soumettre au peuple un projet de referendum qui peut être validé comme rejeté et en même temps déclarer que la victoire du oui représente l’adhésion du peuple au programme du chef de l’état parait être une fraude des consciences et un faux quitus pour faire passer le reniement du président Macky sall sur la réduction de son mandat.
Ce reniement est le fruit du délit de gourmandise au pouvoir, car comme souvent l’appétit venant en mangeant, le président de la république préfère finir son mandat au lieu de se priver de deux années ,cela quitte a manipuler les interpellations constitutionnelles et à plonger le pays dans un conflit d’interpellation juridique dont il se serait bien passé au vu la situation sociale explosive avec des grèves dans les secteurs éducatif, santé ,judiciaire ,syndical entre autres .
Malgré moult débats et discours le flou persiste aux yeux des populations qui n’ont aucune notion juridique des 15 points qui, par ailleurs divisent même les experts du droit. On entend toujours les alliés du pouvoir défendre la constitution, qui, est sacrée, que même le chef de l’état, n’a le droit de violer. Alors comment comprendre qu’il veuille y apporter des amendements dans cette précipitation et cette confusion ? N’est elle pas la constitution de tout le pays ?
A titre d’exemple les points dont les nouveaux droits, ainsi que le statut du chef de l’opposition et le doit aux ressources naturelles méritent largement des interrogations légitimes au vu de la procession des dérives comportementales, de la transhumance bénie, mais encore tout récemment de la découverte du pétrole et du gaz dans lequel est cité le nom du frère du chef de l’Etat Aliou Sall, ce dernier n’a pas fini d’éclairer les sénégalais sur les accusations sur sa personne.
Les citoyens ont le devoir d’aller voter, mais comment arriver à faire un vote conscient quant on vous propose un vote du ventre, un vote des bourses sociales, un vote des micros finance ? Le jeu n’est il pas biaisé avant le départ ? Les sénégalais d’aujourd’hui ont- ils le droit d’effacer les chants de bravoure au soir du 20mars ? De remettre en question l’histoire écrite par nos ancêtre en acceptant le déshonneur d’un seul homme et de sa bande qui change de discours en fonction de leur convenance et ne se soucient pas des conséquences morales ?
Devrons nous changer au soir du 20 mars le sens de l’hymne de notre armée pour plaire au président Macky Sall qui ne fait que passer et finira quoi qu’il advienne a céder sa place a un autre que lui ? Que dirons-nous à nos enfants ? Que, des textes copiés sur d’autres civilisations ont plus de valeur que notre propre histoire ? Ou, juste que, Mr. Moustapha Diakhaté a raison de dire que notre pays a comme bible et comme courant la constitution ?
Certains disent craindre le vote Oui car il pourrait ouvrir la voie à la demande d’un troisième mandat, d’autres répondent que le président Sall ne fera point cela, mais comment croire maintenant à la parole d’un homme qui se renie a 9 reprises et remet les responsabilités sur le Conseil constitutionnel ?
D’autres disent que voter NON c’est laisser le septennat et faire du surplace mais n’est il pas plus responsable de refuser des changements qui peuvent mettre en péril notre avenir en attendant d’y voir plus clair ? Que représente deux années de plus face a l’avenir de tout un peuple ?
Le camp du OUI se sent tellement fort qu’il ne juge pas nécessaire d’ouvrir des concertations avec l’opposition oubliant ainsi que le dernier mot revient au peuple, qui, comme dans le passé a su faire preuve de courage pour défaire le géant Wade, malgré les milliards distribués pour acheter les consciences comme est en train de le faire Moustapha Diop et Cheikh Kanté de l’APR .
le président Macky Sall par son choix de s’accompagner de peaux mortes politique ,offre aux partisans du Non la possibilité d’envoyer à la retraite d’un seul balai la bande des Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Amath Dansokho , Djibo Ka ,Landing Savane et tous ceux qui polluent l’air politique de l’indépendance nos jours .
Certes les temps sont durs et le président de la République risque d’être encore là jusqu' en 2019 quels que soient les résultats mais les sénégalais sont face à leur histoire et doivent relever la tête devant le monde entier, et ainsi démontrer la bravoure du lion qui fait office de notre symbole, le courage des héros dont on ne cesse de chanter la gloire et l’honneur de nos ancêtres, vantés jusqu’aux entrailles de notre armée. En même temps le NON a l’occasion d’envoyer un signal fort dans le futur à tous les prétendants au pouvoir que le Sénégal est un pays de valeurs et cela, pas seulement dans les textes mais surtout dans les actes.
A défaut de cela la victoire du Oui retiendra qu’un groupe d’individus pour ses propres intérêts a effacé de l’histoire la bravoure de tout un peuple, pour tenter de prouver sa suprématie politique et il n’est pas trop tard pour faire un choix clair entre : notre NOUS et le Moi de certains.
Maimouna Bousso
Présidente Xalass