ROMA (4-1) | JOSÉ MOURINHO : "C'EST DIFFICILE DE PARLER"

José Mourinho a quelque peu tardé avant de faire le traditionnel tour des médias programmé après un match. Il faut dire que celui de ce jeudi soir a tourné au fiasco pour lui et son équipe, avec la Roma qui a été véritablement corrigée sur la pelouse du Genoa (4-1) du côté du Stadio Marassi. Le bilan est famélique pour les Giallorossi après six journées de Serie A : cinq points, une seule victoire et déjà deux défaites. Jamais, dans sa riche et immense carrière, le Special One n'avait connu un tel début de saison.
Depuis ses débuts en tant qu'entraîneur principal en 2001-2002 sur le banc de l'União de Leiria, il était presque toujours parvenu à atteindre la barre des dix points à ce stade de la saison, la manquant seulement à trois reprises. Avec Leiria (9 pts), Chelsea (7 pts en 2015-2016) et donc la Roma (6 pts).

Le visage marqué, la mine déconfite, celui qui demeure intouchable dans la ville éternelle a tenté de poser des mots sur ses maux au micro de DAZN. "C'est difficile de parler, je n'ai même pas discuté avec mes joueurs après le match, a-t-il annoncé d'entrée. Nous avons mal démarré, avant une réaction avec l'égalisation. Après le but du 2-2 annulé pour hors-jeu (Lukaku en deuxième mi-temps, ndlr), on sentait qu'on aurait pu égaliser. Après le 3-1, match terminé. Le 4e but est hors contexte, c'est le genre de soirée qui peut se terminer en désastre. Cela peut même se finir avec cinq, six buts... C'est anecdotique."

Après avoir regretté le départ de Roger Ibañez cet été, un joueur "moqué" mais qui apportait une "solidité incroyable", Mourinho a également souligné les absences du soir. "On a beaucoup de blessés, a-t-il rappelé. Mais ce n'est pas une excuse. C'est la conséquence de l'état d'esprit de l'équipe et d'un travail collectif. Chaque tir se transforme en but. Ce groupe peut-il s'en sortir ? Cela n'est plus le moment d'en parler. Le groupe restera le même, le mercato est terminé, plus personne n'arrivera. Nous n'avons pas le temps de pleurer. C'est certain que je pleure de l'intérieur, notamment pour mon rapport très fort avec les tifosi. La douleur n'est pas personnelle, professionnelle, mais celle que j'éprouve envers mes supporters. Une douleur double, car nous aussi nous sommes 'romanisti'. Dès demain, nous serons au travail en vue du prochain match."
En attendant, les tifosi présents à Gênes ce jeudi soir ont réclamé "du respect" à leurs joueurs venus les saluer, ou plutôt s'excuser, à la fin de la rencontre. La réponse ne s'est pas faite attendre : "Allez travailler !"


Les statistiques sont toutefois alarmantes pour la Roma, 16e au classement, soit dix points de moins que les deux co-leaders, l'Inter et l'AC Milan, et seulement deux de plus que l'Udinese qui occupe actuellement la 18e place, synonyme de relégation. Sur l'année 2023, presque tous ses déplacements se sont soldés en contre-performances : 14 matchs, 2 victoires, 5 nuls et 7 défaites. Il s'agit également du pire début d'exercice du club romain depuis 2010-2011, et Claudio Ranieri, technicien de l'époque, avait d'ailleurs décidé de faire ses valises.
"C’est vrai que c’est le pire début de saison de ma carrière. Mais ce club n’avait jamais fait deux finales européennes (victoire de la C4 face à Feyenoord en 2022, défaite en finale de C3 contre West Ham en 2023, ndlr)", a toutefois souligné le Portugais en guise de défense. Car, au fond, même touché, Mourinho reste Mourinho.