Qui sont les victimes Sénégalaises de l’incendie de la Rue Myrha ?

La contrée de Missirah, située à 85 km de Kédougou (dans le sud-est du Sénégal) a payé le plus lourd tribut dans l’incendie de Paris , rue Myrha. Quatre de ses fils ont péri dans ce drame. En effet, le quinquagénaire El Hadji Almamo Tandian, son épouse Kagnassy Tandian âgé de 37 ans et leurs deux enfants de 13 et 08 ans Alioune et Tiguida ont été consumés par les flammes. Une mort atroce dont les leurs peinent à se remettre. Ils sont d’autant plus meurtris qu’ils considèrent qu’avec cette nouvelle perte, leur famille s’est décimée.

La mère de Kagnassy relève qu’au mois de juillet dernier, la famille avait déjà vu deux de ses fils perdre la vie en méditerranée. « Il s’agit de Mactar et Mady qui tentaient de se rendre en Europe, via la Libye », renseigne-t-elle. Pis, ses deux petits-fils, Souleymata Souaré ne les verra jamais. Alioune et Tiguida qui sont nés en France devaient venir cette année au Sénégal pour rendre visite à leur grand-mère. Hélas, le destin en a décidé autrement. Ce qui en rajoute une couche sur l’émoi de la vieille dame. « Je ne pardonnerai jamais jusqu’à mon dernier souffle, le ou les meurtriers qui ont fait subir ce sort à ces membres de ma famille », jure-t-elle.

Des souvenirs qu’il garde de sa grande-sœur, Aliou Tandian révèle dans les colonnes de l’Obs que cette dernière « était belle, posée et toujours souriante ». Il confie par ailleurs que la dernière fois qu’elle a vu sa sœur, c’était il y a trois ans. Partie en 2000 rejoindre son mari en France, Kagnassy Tandian est revenue au village  en 2012 pour passer ses vacances  avec les siens. Quand tous ses souvenirs remontent à la surface, Aliou Tandian ne veut qu’une chose, quel’auteur du crime  soit arrêté et puni à la hauteur de son acte. Un légitime souhait qui est partiellement exaucé puisque le présumé pyromane a été arrêté le jour des faits alors qu’il avait sur lui une bougie et un briquet.

En revanche, la tournure que prend l’enquête pourrait être défavorable aux familles des victimes dans la mesure où Saïd Mourad dont la garde à vue n’a pas été prolongée, a été placé hier dans une structure sanitaire pour malades mentaux  après que son état mental a été diagnostiquée incompatible avec la détention.