La longue accalmie constatée dans le Sud du Sénégal, en proie à la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), n’est pas le fruit du hasard. Si l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, sa volonté d’aller vers le dialogue avec le MFDC et les bonnes dispositions des chefs du maquis ont été un déclic, il y a que les combattants du MFDC et leurs dirigeants politiques semblent avoir mieux cerné les véritables enjeux d’une paix durable dans cette partie du Sénégal.
Les nombreuses années de guerre ont non seulement créé des divisions dans la rébellion qui ont affaibli les combattants du MFDC et beaucoup entamé la crédibilité de leur cause, mais elles ont plongé leur terre natale dans une paralysie face aux enjeux du développement. Un fait qui plombe le potentiel de développement de la Casamance. Or, la plupart des chefs du MFDC ne veulent plus être la cause de ce recul, pour n’en faire porter le chapeau qu’à l’Etat du Sénégal qu’ils ont toujours pointé du doigt. Donc, après les échecs des démarcheurs de la paix qui se sont activés, à l’arrivée de Macky Sall au pouvoir en 2012, nos sources dans le maquis informent que les combattants qui ont perdu toute confiance en ces « négociateurs » ne veulent plus rien attendre de quelqu’un d’extérieur aux factions de leur mouvement. Ils pensent que c’est entre combattants qu’il faut trouver les solutions pour aller vers l’unité de leur mouvement, en prélude à des négociations avec l’Etat du Sénégal.
Toutefois, ce n’est qu’au « front sud » que les velléités d’unité se sont vraiment traduites en actes concrets. Dans cette partie, les plus entreprenants des chefs rebelles ont provoqué des retrouvailles avec leurs « frères » du maquis pour tenter de bâtir les bases d’une unification de la rébellion, gage d’une marche vers des négociations pour une paix définitive en Casamance. Pour ne pas torpiller les efforts en cours, nos sources se gardent de dire qui a initié quoi, afin de ne pas tresser des lauriers aux uns et frustrer les autres. L’essentiel, selon nos sources, est que les combattants ont mis sur pied un comité chargé de mener à bien le processus de réconciliation inter-combattants. Un processus qui concerne tout le ‘’front Sud’’.
A ce jour, les tractations internes dans « Attika », la branche combattante du MFDC, ont abouti à la réunification de tout ce front sud. A l’exception des hommes de Salif Sadio, les factions du front nord dirigées par Ibrahima « Compass », celles de Paul Bassène et d’Assambane ont accepté de se soumettre à César Atoute Badiate. Le processus est en train d’être poursuivi pour atteindre la faction de Djilanfary menée par Salif Sadio. Pour arriver à cette étape, les combattants ont dû donner aux uns et aux autres des gages de probité, en refusant d’ouvrir une brèche aux « démarcheurs » de la paix qui, à la dernière minute, ont tout fait pour récupérer le processus.
La résolution de Francfort
D’ailleurs la même attitude a été adoptée envers les responsables politiques et civils du mouvement en Casamance ou hors du Sénégal. Tous ont été exclus du processus de rapprochement inter-combattants. Ils n’ont été associés qu’une fois le linge sale lavé en famille. La raison principale est que l’aile extérieure et politique du MFDC, qui a longtemps été discréditée pour ses accointances avec l’argent et l’affairisme présumés des démarcheurs de la paix en Casamance, a décodé la nouvelle dynamique dans le maquis casamançais qui a jusqu’ici échappé à son contrôle. Elle a effectué un travail documenté de 44 pages qui sert de feuille de route aux combattants du ‘’front sud’’ qui se sont unifiés sous le commandement de César Atoute Badiate.
Sous l’impulsion de la diaspora, des Casamançais d’Amérique, ceux du Canada et d’Europe, des responsables extérieurs du MFDC qui ne s’étaient jamais mis d’accord sur quoi que ce soit, se sont rencontrés le 1er octobre dernier à Francfort, en Allemagne. A l’exception de Mamadou Kuruma Sané, plusieurs responsables dont Ousmane Tamba et Ahmed Apakena Diémé ont discuté pour s’entendre sur le besoin de « tracer une nouvelle et ambitieuse feuille de route pour le partenariat ». Dans la résolution de 44 points qui a sanctionnée cette rencontre, les responsables civils et politiques du MFDC affirment leur engagement « à faire progresser les priorités des populations casamançaises et à œuvrer conjointement en vue de l’adoption d’un agenda inclusif, intégrant pleinement de larges concertations inter-MFDC, la rencontre Inter-Casamançaise définissant les objectifs globaux de la Casamance avant des négociations avec le gouvernement du Sénégal ».
Rencontre avec deux hauts responsables américains
Ce début de synergie dans le MFDC va beaucoup aider les combattants qui ont rencontré en fin de semaine, et pour la troisième fois en Guinée-Bissau, deux hauts responsables du gouvernement américain, à travers ses représentants au Sénégal. James Garry et John Ice se sont entretenus avec une délégation de responsables politiques du MFDC composée de Pierre Edouard Sambou, Jérôme Diédhiou et Oumar Ampoï Bodian. Autour de ces responsables politiques de la rébellion, il y avait César Atoute Badiate, le chef du ‘’front sud’’ accompagné de 27 combattants dont des commandants de zone et de commandants de base. La rencontre a été l’occasion pour les responsables du MFDC de partager avec ses hôtes américains le contenu des 44 points de la résolution de Francfort du 1er octobre 2016 conclue entre la diaspora et le MFDC. Les responsables rebelles qui ont aussi démenti avoir un quelconque lien avec la mine trouvée, il y a quelques jours, sur la route de Diagnon, ont saisi l’occasion pour signifier aux Américains leur bonne volonté de tout mettre en œuvre pour un bon déroulement de la suite du programme de déminage dans les parties polluées sous leur influence. Ils se sont d’ailleurs engagés à se concerter avec les populations, les chefs coutumiers et religieux, ainsi que les organisations de la société civile sur la conduite à tenir pour aller vers la paix.
Autant de signes que quelque chose est train de bouger dans le maquis de Casamance. Il faut simplement souhaiter que Salif Sadio soit associé au processus pour une relance définitive de la paix en Casamance.
Les nombreuses années de guerre ont non seulement créé des divisions dans la rébellion qui ont affaibli les combattants du MFDC et beaucoup entamé la crédibilité de leur cause, mais elles ont plongé leur terre natale dans une paralysie face aux enjeux du développement. Un fait qui plombe le potentiel de développement de la Casamance. Or, la plupart des chefs du MFDC ne veulent plus être la cause de ce recul, pour n’en faire porter le chapeau qu’à l’Etat du Sénégal qu’ils ont toujours pointé du doigt. Donc, après les échecs des démarcheurs de la paix qui se sont activés, à l’arrivée de Macky Sall au pouvoir en 2012, nos sources dans le maquis informent que les combattants qui ont perdu toute confiance en ces « négociateurs » ne veulent plus rien attendre de quelqu’un d’extérieur aux factions de leur mouvement. Ils pensent que c’est entre combattants qu’il faut trouver les solutions pour aller vers l’unité de leur mouvement, en prélude à des négociations avec l’Etat du Sénégal.
Toutefois, ce n’est qu’au « front sud » que les velléités d’unité se sont vraiment traduites en actes concrets. Dans cette partie, les plus entreprenants des chefs rebelles ont provoqué des retrouvailles avec leurs « frères » du maquis pour tenter de bâtir les bases d’une unification de la rébellion, gage d’une marche vers des négociations pour une paix définitive en Casamance. Pour ne pas torpiller les efforts en cours, nos sources se gardent de dire qui a initié quoi, afin de ne pas tresser des lauriers aux uns et frustrer les autres. L’essentiel, selon nos sources, est que les combattants ont mis sur pied un comité chargé de mener à bien le processus de réconciliation inter-combattants. Un processus qui concerne tout le ‘’front Sud’’.
A ce jour, les tractations internes dans « Attika », la branche combattante du MFDC, ont abouti à la réunification de tout ce front sud. A l’exception des hommes de Salif Sadio, les factions du front nord dirigées par Ibrahima « Compass », celles de Paul Bassène et d’Assambane ont accepté de se soumettre à César Atoute Badiate. Le processus est en train d’être poursuivi pour atteindre la faction de Djilanfary menée par Salif Sadio. Pour arriver à cette étape, les combattants ont dû donner aux uns et aux autres des gages de probité, en refusant d’ouvrir une brèche aux « démarcheurs » de la paix qui, à la dernière minute, ont tout fait pour récupérer le processus.
La résolution de Francfort
D’ailleurs la même attitude a été adoptée envers les responsables politiques et civils du mouvement en Casamance ou hors du Sénégal. Tous ont été exclus du processus de rapprochement inter-combattants. Ils n’ont été associés qu’une fois le linge sale lavé en famille. La raison principale est que l’aile extérieure et politique du MFDC, qui a longtemps été discréditée pour ses accointances avec l’argent et l’affairisme présumés des démarcheurs de la paix en Casamance, a décodé la nouvelle dynamique dans le maquis casamançais qui a jusqu’ici échappé à son contrôle. Elle a effectué un travail documenté de 44 pages qui sert de feuille de route aux combattants du ‘’front sud’’ qui se sont unifiés sous le commandement de César Atoute Badiate.
Sous l’impulsion de la diaspora, des Casamançais d’Amérique, ceux du Canada et d’Europe, des responsables extérieurs du MFDC qui ne s’étaient jamais mis d’accord sur quoi que ce soit, se sont rencontrés le 1er octobre dernier à Francfort, en Allemagne. A l’exception de Mamadou Kuruma Sané, plusieurs responsables dont Ousmane Tamba et Ahmed Apakena Diémé ont discuté pour s’entendre sur le besoin de « tracer une nouvelle et ambitieuse feuille de route pour le partenariat ». Dans la résolution de 44 points qui a sanctionnée cette rencontre, les responsables civils et politiques du MFDC affirment leur engagement « à faire progresser les priorités des populations casamançaises et à œuvrer conjointement en vue de l’adoption d’un agenda inclusif, intégrant pleinement de larges concertations inter-MFDC, la rencontre Inter-Casamançaise définissant les objectifs globaux de la Casamance avant des négociations avec le gouvernement du Sénégal ».
Rencontre avec deux hauts responsables américains
Ce début de synergie dans le MFDC va beaucoup aider les combattants qui ont rencontré en fin de semaine, et pour la troisième fois en Guinée-Bissau, deux hauts responsables du gouvernement américain, à travers ses représentants au Sénégal. James Garry et John Ice se sont entretenus avec une délégation de responsables politiques du MFDC composée de Pierre Edouard Sambou, Jérôme Diédhiou et Oumar Ampoï Bodian. Autour de ces responsables politiques de la rébellion, il y avait César Atoute Badiate, le chef du ‘’front sud’’ accompagné de 27 combattants dont des commandants de zone et de commandants de base. La rencontre a été l’occasion pour les responsables du MFDC de partager avec ses hôtes américains le contenu des 44 points de la résolution de Francfort du 1er octobre 2016 conclue entre la diaspora et le MFDC. Les responsables rebelles qui ont aussi démenti avoir un quelconque lien avec la mine trouvée, il y a quelques jours, sur la route de Diagnon, ont saisi l’occasion pour signifier aux Américains leur bonne volonté de tout mettre en œuvre pour un bon déroulement de la suite du programme de déminage dans les parties polluées sous leur influence. Ils se sont d’ailleurs engagés à se concerter avec les populations, les chefs coutumiers et religieux, ainsi que les organisations de la société civile sur la conduite à tenir pour aller vers la paix.
Autant de signes que quelque chose est train de bouger dans le maquis de Casamance. Il faut simplement souhaiter que Salif Sadio soit associé au processus pour une relance définitive de la paix en Casamance.