Le témoin est le juge qui, en 2005, avait lancé un mandat d’arrêt contre Hissein Habré et demandait au Sénégal de l’extrader vers la Belgique.
En tant que juge d’instruction, il a ouvert une information suite à des plaintes que des victimes tchadiennes naturalisées belges avaient déposées plainte en Belgique en 2000.
Au cours de l’instruction, le magistrat avait même effectué des commissions rogatoires au Tchad. C’est fort de ces actes de procédure posés par le témoin que la défense n’a pas approuvé sa comparution.
Selon les arguments fournis par Me Abdou Gningue, l’on ne peut pas être juge et partie. « Ce n’est pas dans nos mœurs judiciaires et procédurales de voir un magistrat qui a posé des actes d’instruction dans un dossier de venir comparaître à la barre d’une juridiction sur des faits qu’il a déjà instruits car notre législateur tient au principe de la séparation des pouvoirs », argue l’avocat.
D’après ses explications, il y a une incongruité par rapport au code de procédure pénale sénégalais. « Même si les CAE ont un caractère international, elles demeurent une juridiction au sein des juridictions sénégalaises » soutient l’avocat.
C’est fort de cette situation que les avocats commis pour la défense de Hissein Habré comptent déposer une requête auprès de la Chambre.