« Quel intérêt aurais-je à me tourmenter ? A mentir ? A tuer ma fille ? Qu’on me traite de mythomane, de mensongère, cela n’a aucune importance. L’important, c’est la mort de ma fille. J’ai parlé de sorcellerie et il n’y a rien de cohérent. Il paraît que je suis intelligente en plus. Une personne intelligente aurait fait ce que j’ai fait ? Ça suffit maintenant et ce n’est pas parce que je risque la perpétuité que j’avais raconté des conneries. Je suis indéfendable, c’est tout… ». L’aveu est de Fabienne Kabou, cette Sénégalaise jugée pour assassinat depuis hier par la Cour d’assises du Pas-de-Calais à Saint Omer.
Pour ce qui est des faits, le 19 novembre 2013, née à Dakar le 14 juin 1977 et fille de Etienne Kabou, Traducteur pour le compte de l’ONU (Organisation des Nations-Unies), cette dernière se rend sur la plage de Berk-sur-Mer avec Adélaïde, sa fille de 15 mois. Une fois sur la plage, elle vérifie que la marée est haute, dépose le bébé sur le sable avant de partir comme elle était venue. Le lendemain des faits, un pêcheur a découvert le corps sans vie de l’enfant. Grace à des vidéos de surveillance, Fabienne Kabou sera interpellée, dix jours plus tard, et mis en examen. « Vous avez mis du temps à me retrouver », lance-t-elle aux gendarmes de la brigade de recherches venus l’intercepter.
Dans le box des accusés, hier, son mari Michel Lafont, un sculpteur âgé de 63 ans, n’avait pas les mots. Ses parents étaient sans voix : ils ont appris l’existence de leur petite fille le jour de sa mort. En effet, Fabienne Kabou avait accouché chez elle et n’avait pas déclaré l’enfant. Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête de cette brillante élève qui, après avoir obtenu son Bac à Dakar, s’est rendu en France pour des études d’Architecture puis de Philosophie ? C’est ce qu’essaient de déterminer la Cour d’assises et les jurés qui, dès le premier jour du procès, se sont rendu compte de la personnalité complexe de l’accusée.
En témoignent les déclarations faites par Fabienne Kabou et contenues dans le dossier d’instruction de 45 pages que nos confrères ont pu consulter. « Quand j’ai posé Adelaïde sur le sable, je lui ai demandé pardon », affirme celle qui est pourtant créditée avoir un quotient intellectuel au-dessus de la moyenne. « Elle (Ndlr, Adelaïde) a eu un petit sursaut comme si elle venait de se réveiller. Elle devait chercher mon sein. Je lui donne le sein. Je reste debout, je la serre contre moi et puis là, je ne sais pas, je dis non, non, non, je n’arrête pas de dire non, je ne sais pas pourquoi. Je pleure et comme si je disais à quelqu’un je ne peux pas faire une chose comme ça mais je le fais. C’est comme s’il y avait un projecteur braqué sur moi qui me guidait parce qu’il y avait de l’obscurité. Après, je vois l’écume et j’ai dû poser Ada à 5 m, à 2 m, en tout cas, elle a dû être noyée tout de suite. Je ne sais pas à quelle vitesse est montée la mer mais c’était tout près. Je l’ai posée, je lui ai parlé, je lui ai demandé pardon. Elle était bien je pense. Elle ne s’est pas sentie en danger, j’étais contre elle. J’étais à genou. Je lui ai fait un câlin longtemps et puis elle n’était pas vraiment endormie mais apaisée. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à lui demander pardon, à lui parler et puis j’ai tourné les talons et j’ai couru », raconte Fabienne Kabou. A la question du juge qui voulait être informé sur les motivations de son acte horrible, elle avance : « J’ai mis fin à ses jours parce que c’était plus simple comme ça. J’ai choisi la mer parce qu’elle ne pouvait pas avoir meilleur accueil. La mer, c’est si calme, si magnifique. Tout s’est enchaîné parfaitement, tout était huilé, on aurait dit que j’avais le vent dans le dos. Je devais donner ma fille à la mer parce que j’étais traquée, il fallait que Adelaïde soit sacrifiée ». « Elle parlait souvent de Mamy Watta, la déesse de la mer », a précisé, pour sa part, son compagnon qui s’est constitué partie civile.
Le procès devrait se poursuivre aujourd’hui avec d’autres auditions, indique le journal.
Leral.net
Pour ce qui est des faits, le 19 novembre 2013, née à Dakar le 14 juin 1977 et fille de Etienne Kabou, Traducteur pour le compte de l’ONU (Organisation des Nations-Unies), cette dernière se rend sur la plage de Berk-sur-Mer avec Adélaïde, sa fille de 15 mois. Une fois sur la plage, elle vérifie que la marée est haute, dépose le bébé sur le sable avant de partir comme elle était venue. Le lendemain des faits, un pêcheur a découvert le corps sans vie de l’enfant. Grace à des vidéos de surveillance, Fabienne Kabou sera interpellée, dix jours plus tard, et mis en examen. « Vous avez mis du temps à me retrouver », lance-t-elle aux gendarmes de la brigade de recherches venus l’intercepter.
Dans le box des accusés, hier, son mari Michel Lafont, un sculpteur âgé de 63 ans, n’avait pas les mots. Ses parents étaient sans voix : ils ont appris l’existence de leur petite fille le jour de sa mort. En effet, Fabienne Kabou avait accouché chez elle et n’avait pas déclaré l’enfant. Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête de cette brillante élève qui, après avoir obtenu son Bac à Dakar, s’est rendu en France pour des études d’Architecture puis de Philosophie ? C’est ce qu’essaient de déterminer la Cour d’assises et les jurés qui, dès le premier jour du procès, se sont rendu compte de la personnalité complexe de l’accusée.
En témoignent les déclarations faites par Fabienne Kabou et contenues dans le dossier d’instruction de 45 pages que nos confrères ont pu consulter. « Quand j’ai posé Adelaïde sur le sable, je lui ai demandé pardon », affirme celle qui est pourtant créditée avoir un quotient intellectuel au-dessus de la moyenne. « Elle (Ndlr, Adelaïde) a eu un petit sursaut comme si elle venait de se réveiller. Elle devait chercher mon sein. Je lui donne le sein. Je reste debout, je la serre contre moi et puis là, je ne sais pas, je dis non, non, non, je n’arrête pas de dire non, je ne sais pas pourquoi. Je pleure et comme si je disais à quelqu’un je ne peux pas faire une chose comme ça mais je le fais. C’est comme s’il y avait un projecteur braqué sur moi qui me guidait parce qu’il y avait de l’obscurité. Après, je vois l’écume et j’ai dû poser Ada à 5 m, à 2 m, en tout cas, elle a dû être noyée tout de suite. Je ne sais pas à quelle vitesse est montée la mer mais c’était tout près. Je l’ai posée, je lui ai parlé, je lui ai demandé pardon. Elle était bien je pense. Elle ne s’est pas sentie en danger, j’étais contre elle. J’étais à genou. Je lui ai fait un câlin longtemps et puis elle n’était pas vraiment endormie mais apaisée. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à lui demander pardon, à lui parler et puis j’ai tourné les talons et j’ai couru », raconte Fabienne Kabou. A la question du juge qui voulait être informé sur les motivations de son acte horrible, elle avance : « J’ai mis fin à ses jours parce que c’était plus simple comme ça. J’ai choisi la mer parce qu’elle ne pouvait pas avoir meilleur accueil. La mer, c’est si calme, si magnifique. Tout s’est enchaîné parfaitement, tout était huilé, on aurait dit que j’avais le vent dans le dos. Je devais donner ma fille à la mer parce que j’étais traquée, il fallait que Adelaïde soit sacrifiée ». « Elle parlait souvent de Mamy Watta, la déesse de la mer », a précisé, pour sa part, son compagnon qui s’est constitué partie civile.
Le procès devrait se poursuivre aujourd’hui avec d’autres auditions, indique le journal.
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