L’ancien maire de la Médina, Pape Momar Diop qui a récemment rejoint l’Apr de Macky Sall, n’approuve pas la façon de faire de ses nouveaux camarades de parti. Selon l’ex-député libéral, les leaders de l’Apr de la Médina et du département de Dakar doivent s’unir et travailler à vulgariser les réalisations du chef de l’Etat. Le nouveau responsable apériste qui annonce une assemblée générale pour lancer ses activités politiques, est aussi revenu, dans cet entretien avec L’Obs, sur les raisons de son départ de Bokk Guis-Guis de Pape Diop.
Entretien.
Diop, vous êtes ancien député-maire de la Médina et responsable politique à Bokk Guis-Guis. Comment se porte votre parti ?
Je ne suis plus de Bokk Guis-Guis.
Depuis quand ?
J’ai quitté Bokk Gis-Gis deux semaines avant le référendum. Je ne me voyais plus dans ce parti où il y avait un problème d’organisation, on ne travaillait pas correctement. De temps en temps, un bureau politique, de temps en temps, un comité directeur. C’était une gestion solitaire du président (Pape Diop) qui faisait seul, ses tournées. Donc, j’ai décidé, avec mes amis, de quitter Bokk Guis Guis. Je rappelle que nous avons créé Bokk Guis Guis avec Pape Diop. Quand on quittait le Pds, c’était pour aller vers une coalition avec d’autres personnes, mais par la suite, nous avons décidé de créer notre parti. Mais, avec le temps, j’ai constaté que le travail politique qui devait être mené, n’était pas fait de façon correcte. Parce qu’en fait, avec mon expérience politique, je ne pouvais pas comprendre ne pas être associé aux activités de Pape Diop. J’ai été, pendant 17 ans, secrétaire national au niveau du Pds, j’ai eu des responsabilités politiques. Je n’ai jamais été nommé, ce sont des responsabilités d’élus. J’ai été député, maire, membre du conseil économique et social…
Avez-vous cherché à discuter avec Pape Diop, pour corriger les impairs dans la gestion du parti ?
Non. On n’a jamais discuté de ça. Tout le monde sait qu’avec Pape Diop, nous avons eu beaucoup de problèmes, quand il était maire de Dakar et moi, maire de la Médina. Durant 7 ans, on n’était pas d’accord. C’est par l’intermédiaire de mon marabout, Serigne Bara que nous nous sommes retrouvés. Mais, j’ai compris que je ne pouvais plus travailler avec Pape Diop. Vous savez, un parti, il faut l’animer, impliquer tout le monde. Mais, à Bokk Guis-Guis, c’est Pape Diop qui faisait tout avec deux ou trois personnes. Ce que je ne pouvais supporter et j’ai quitté. Et quand nous avons quitté Bokk Guis-Guis, le Président Macky Sall nous a sollicités, par l’intermédiaire de mon marabout, Serigne Abdou Fatah. Nous avons discuté et j’ai accepté de travailler avec lui. Donc, maintenant je suis militant de l’Apr.
Maintenant que vous êtes à l’Apr, peut-on avoir une idée de ce que vous pouvez apporter au Président Sall, surtout à la Médina ?
J’ai beaucoup travaillé avec l’actuel président de la République au Pds, quand il était Premier ministre et directeur de campagne de Me Abdoulaye Wade. Il sait le travail que j’abattais à la base. Je l’ai dit aux responsables de l’Apr qui sont à la Médina : ne serait-ce que mon expérience peut leur servir. Donc, je peux beaucoup apporter à l’Apr.
Ne risque-t-il pas d’être compliqué pour vous, l’Apr regorgeant de leaders à la Médina, avec une guéguerre entre eux ?
C’est un peu compliqué, parce que nous avons trop de leaders au niveau de la Médina. J’ai approché Seydou Guèye (porte-parole de l’Apr) pour lui demander de rassembler les responsables de l’Apr de la Médina, pour que nous puissions discuter et trouver une ligne de travail. Je l’ai fait avec d’autres responsables de l’Apr de la Médina. Parce que, dans ces conditions, reprendre la Médina sera très difficile. Je ne voulais pas entrer dans ces problèmes de tendances, parce que moi aussi, j’ai mes militants qui ne comprennent pas pourquoi les responsables de l’Apr de la Médina ne nous convoquent pas aux réunions. Mais, moi je vais commencer le travail à la base. Je vais convoquer une assemblée générale et démarrer mes activités politiques, pour accompagner le Président Sall. Car un parti, c’est l’animation à la base. Malheureusement, à la Médina, les responsables ne s’organisent que lorsqu’il y a élection. Nous avons beaucoup de ministres, directeurs généraux, entre autres, mais les gens ne comprennent pas. Il faudrait au niveau de la Médina, et même au-delà, que les gens se parlent, prennent des initiatives, que quelqu’un convoque, qu’on commence à animer le parti.
Mais, au-delà de la Médina, l’Apr est en crise dans le département de Dakar où tout le monde se réclame responsable. Quelle est votre appréciation ?
Moi, je ne peux comprendre qu’une personne se dise responsable du département de Dakar et reste dans ta commune. Les gens de l’Apr ne comprennent pas qu’être leader ne se décrète pas. C’est un travail continu à la base. Il faut aller voir les gens, les consulter, vulgariser les réalisations du président de la République. Je prends le cas de Diouf Sarr qu’on dit responsable de Dakar, aujourd’hui on parle de Amadou Bâ et d’autres… C’est extrêmement grave. Il faut que quelqu’un prenne l’initiative de convoquer tout le monde, qu’on s’asseye autour d’une table. Dakar est devenu très lourd, une seule personne ne peut le diriger comme ça, sans pour autant consulter les autres. Il faut que le Président Macky Sall prenne ses responsabilités. C’est vrai que son parti n’est pas structuré, mais les statuts et règlements de l’Apr lui donnent mandat de nommer un coordonnateur dans chaque commune. Donc, il faudrait que le Président nomme, au niveau de chaque commune, un coordonnateur rassembleur et qu’on se mette au travail. Parce que le Président Sall est en train d’abattre un excellent travail qui, malheureusement, n’est pas vulgarisé au niveau des bases. Parce qu’au lieu d’aller voir les populations, les responsables s’insultent. A Dakar, par exemple, l’Apr est majoritaire, mais les gens ne travaillent pas. Si on s’organise, on gagne Dakar facilement. Il faut que les gens s’unissent.
Vous avez été maire de la Médina, pensez-vous à nouveau à occuper ce poste ?
Les élections locales, c’est en 2019, je suis dans l’Apr et mon seul travail aujourd’hui, c’est d’appuyer le Président Macky Sall à avoir une majorité à l’Assemblée nationale et un deuxième mandat à la tête du pays. Mais, ma seule ambition également, c’est la Médina.
Entretien.
Diop, vous êtes ancien député-maire de la Médina et responsable politique à Bokk Guis-Guis. Comment se porte votre parti ?
Je ne suis plus de Bokk Guis-Guis.
Depuis quand ?
J’ai quitté Bokk Gis-Gis deux semaines avant le référendum. Je ne me voyais plus dans ce parti où il y avait un problème d’organisation, on ne travaillait pas correctement. De temps en temps, un bureau politique, de temps en temps, un comité directeur. C’était une gestion solitaire du président (Pape Diop) qui faisait seul, ses tournées. Donc, j’ai décidé, avec mes amis, de quitter Bokk Guis Guis. Je rappelle que nous avons créé Bokk Guis Guis avec Pape Diop. Quand on quittait le Pds, c’était pour aller vers une coalition avec d’autres personnes, mais par la suite, nous avons décidé de créer notre parti. Mais, avec le temps, j’ai constaté que le travail politique qui devait être mené, n’était pas fait de façon correcte. Parce qu’en fait, avec mon expérience politique, je ne pouvais pas comprendre ne pas être associé aux activités de Pape Diop. J’ai été, pendant 17 ans, secrétaire national au niveau du Pds, j’ai eu des responsabilités politiques. Je n’ai jamais été nommé, ce sont des responsabilités d’élus. J’ai été député, maire, membre du conseil économique et social…
Avez-vous cherché à discuter avec Pape Diop, pour corriger les impairs dans la gestion du parti ?
Non. On n’a jamais discuté de ça. Tout le monde sait qu’avec Pape Diop, nous avons eu beaucoup de problèmes, quand il était maire de Dakar et moi, maire de la Médina. Durant 7 ans, on n’était pas d’accord. C’est par l’intermédiaire de mon marabout, Serigne Bara que nous nous sommes retrouvés. Mais, j’ai compris que je ne pouvais plus travailler avec Pape Diop. Vous savez, un parti, il faut l’animer, impliquer tout le monde. Mais, à Bokk Guis-Guis, c’est Pape Diop qui faisait tout avec deux ou trois personnes. Ce que je ne pouvais supporter et j’ai quitté. Et quand nous avons quitté Bokk Guis-Guis, le Président Macky Sall nous a sollicités, par l’intermédiaire de mon marabout, Serigne Abdou Fatah. Nous avons discuté et j’ai accepté de travailler avec lui. Donc, maintenant je suis militant de l’Apr.
Maintenant que vous êtes à l’Apr, peut-on avoir une idée de ce que vous pouvez apporter au Président Sall, surtout à la Médina ?
J’ai beaucoup travaillé avec l’actuel président de la République au Pds, quand il était Premier ministre et directeur de campagne de Me Abdoulaye Wade. Il sait le travail que j’abattais à la base. Je l’ai dit aux responsables de l’Apr qui sont à la Médina : ne serait-ce que mon expérience peut leur servir. Donc, je peux beaucoup apporter à l’Apr.
Ne risque-t-il pas d’être compliqué pour vous, l’Apr regorgeant de leaders à la Médina, avec une guéguerre entre eux ?
C’est un peu compliqué, parce que nous avons trop de leaders au niveau de la Médina. J’ai approché Seydou Guèye (porte-parole de l’Apr) pour lui demander de rassembler les responsables de l’Apr de la Médina, pour que nous puissions discuter et trouver une ligne de travail. Je l’ai fait avec d’autres responsables de l’Apr de la Médina. Parce que, dans ces conditions, reprendre la Médina sera très difficile. Je ne voulais pas entrer dans ces problèmes de tendances, parce que moi aussi, j’ai mes militants qui ne comprennent pas pourquoi les responsables de l’Apr de la Médina ne nous convoquent pas aux réunions. Mais, moi je vais commencer le travail à la base. Je vais convoquer une assemblée générale et démarrer mes activités politiques, pour accompagner le Président Sall. Car un parti, c’est l’animation à la base. Malheureusement, à la Médina, les responsables ne s’organisent que lorsqu’il y a élection. Nous avons beaucoup de ministres, directeurs généraux, entre autres, mais les gens ne comprennent pas. Il faudrait au niveau de la Médina, et même au-delà, que les gens se parlent, prennent des initiatives, que quelqu’un convoque, qu’on commence à animer le parti.
Mais, au-delà de la Médina, l’Apr est en crise dans le département de Dakar où tout le monde se réclame responsable. Quelle est votre appréciation ?
Moi, je ne peux comprendre qu’une personne se dise responsable du département de Dakar et reste dans ta commune. Les gens de l’Apr ne comprennent pas qu’être leader ne se décrète pas. C’est un travail continu à la base. Il faut aller voir les gens, les consulter, vulgariser les réalisations du président de la République. Je prends le cas de Diouf Sarr qu’on dit responsable de Dakar, aujourd’hui on parle de Amadou Bâ et d’autres… C’est extrêmement grave. Il faut que quelqu’un prenne l’initiative de convoquer tout le monde, qu’on s’asseye autour d’une table. Dakar est devenu très lourd, une seule personne ne peut le diriger comme ça, sans pour autant consulter les autres. Il faut que le Président Macky Sall prenne ses responsabilités. C’est vrai que son parti n’est pas structuré, mais les statuts et règlements de l’Apr lui donnent mandat de nommer un coordonnateur dans chaque commune. Donc, il faudrait que le Président nomme, au niveau de chaque commune, un coordonnateur rassembleur et qu’on se mette au travail. Parce que le Président Sall est en train d’abattre un excellent travail qui, malheureusement, n’est pas vulgarisé au niveau des bases. Parce qu’au lieu d’aller voir les populations, les responsables s’insultent. A Dakar, par exemple, l’Apr est majoritaire, mais les gens ne travaillent pas. Si on s’organise, on gagne Dakar facilement. Il faut que les gens s’unissent.
Vous avez été maire de la Médina, pensez-vous à nouveau à occuper ce poste ?
Les élections locales, c’est en 2019, je suis dans l’Apr et mon seul travail aujourd’hui, c’est d’appuyer le Président Macky Sall à avoir une majorité à l’Assemblée nationale et un deuxième mandat à la tête du pays. Mais, ma seule ambition également, c’est la Médina.