Paix et sécurité en Afrique : Macky Écarte Gadio, organisateur des deux premiers forums
Cheikh Tidiane Gadio, ancien Ministre des Affaires étrangères, patron de l’Institut panafricain stratégique (IPS), n’a pas pris en charge l’organisation du troisième forum sur la paix et la sécurité, ouvert hier à Diamniadio sur le thème : « L’Afrique face à ses défis sécuritaires : regards croisés pour des solutions efficientes ».
Le leader du MPC/Luyjot Jot jotna, a été pourtant l’initiateur de ces rencontres dont son institut cité supra, a organisé les deux premières éditions, d’abord en 2014, ensuite en 2015.
Du côté du Gouvernement, aucune explication claire n’a été donnée, sinon, selon certaines sources, qu’il s’agit d’un acte de souveraineté nationale du Sénégal.
On avance des raisons politiques. Ce qui est sûr, c’est que l’ancien patron de Mankeur Ndiaye, actuel Ministre des Affaires étrangères, maître d’œuvre des travaux, s’est rapproché de l’opposition depuis le référendum dernier où il avait appelé ses partisans à voter pour le Non.
Mais, ce qui est difficile à dire, c’est si la décision de Macky Sall de lui ôter l’organisation de cette troisième rencontre est survenue avant ou après celle de Gadio de ne pas voter Oui au référendum.
En tout cas, on peut parler d’un vrai succès du premier forum qui a enregistré la présence de plusieurs chefs d’Etats de la sous-région, avec les déclarations intempestives d’Idriss Déby, le leader tchadien, sur l’Otan et le « travail à achever en Libye », qui sont encore fraiches dans les mémoires.
Cependant, le second Forum n’a pas forcément enregistré le même succès avec une absence remarquée de beaucoup de Chefs d’Etat, même si par ailleurs, les échanges ont été riches.
Cela a-t-il indisposé les autorités sénégalaises ?
En tout état de cause, nous avons déjà été surpris du fait qu’en 2015, nulle part sur les banderoles, n’était mentionné le nom de l’IPS qui était censé être sinon maître d’œuvre, du moins coorganisateur.
Il nous semble bien qu’entre les deux hommes qui ont eu à travailler dans le même Gouvernement, qu’il y ait certes des divergences de vue, mais surtout une incompatibilité d’humeur qui s’est répercutée dans la cohabitation au sein de Benno Bokk Yakaar.
Tout indique que dès les premiers jours de la gestion de Macky, la frustration de Gadio était compréhensible du fait qu’il n’a pas bénéficié d’un poste à la hauteur de son rang du fait, selon certains, du maigre score de son parti à la présidentielle de 2012.
Ce qui est au moins sûr, c’est que Macky peut désormais compter sur un adversaire politique qui est loin de partager ses convictions et surtout son mode de gestion du pays.
Au demeurant, ce qui est regrettable, c’est que le Forum se passe d’une expertise avérée dans un domaine sécuritaire où l’Afrique a besoin de la contribution de tous pour prendre à bras le corps ce fléau des temps modernes.
Dans tous les cas, les pays d’Afrique et le Sénégal ont encore besoin de réflexions et de travaux menés au sein d’Instituts comme l’IPS ou Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies du Pr Sambe.
Il n’est pas préférable que pour des raisons politiciennes ou personnelles, des experts ou structures soient écartés alors qu’ailleurs, on continue à leur faire confiance et qu’ils constituent des laboratoires d’analyse sur la question.
Les Forums qui sont désormais annualisés, sont une niche d’idées et d’initiatives pour aborder la problématique de la sécurité en Afrique qui subit de plein fouet les attaques terroristes de Boko Haram, des Shebabs en Somalie, de Aqmi, de Al Qaeda, et de bien d’autres groupes affilées.
C’est pourquoi, les travaux des Forums doivent être inclusifs et faire l’objet de suivi par des initiatives communes dans tous les pays concernés avec l’appui des organismes sous-régionaux comme la Cedeao.
Certes, il faut un débat permanent sur la question, mais il faudrait aussi mutualiser les efforts pour des actions dans l’immédiat, mais aussi à long terme par l’éducation, la formation et la sensibilisation comme aime le rappeler le Pr Bakary Sambe.
Assane Samb
Le leader du MPC/Luyjot Jot jotna, a été pourtant l’initiateur de ces rencontres dont son institut cité supra, a organisé les deux premières éditions, d’abord en 2014, ensuite en 2015.
Du côté du Gouvernement, aucune explication claire n’a été donnée, sinon, selon certaines sources, qu’il s’agit d’un acte de souveraineté nationale du Sénégal.
On avance des raisons politiques. Ce qui est sûr, c’est que l’ancien patron de Mankeur Ndiaye, actuel Ministre des Affaires étrangères, maître d’œuvre des travaux, s’est rapproché de l’opposition depuis le référendum dernier où il avait appelé ses partisans à voter pour le Non.
Mais, ce qui est difficile à dire, c’est si la décision de Macky Sall de lui ôter l’organisation de cette troisième rencontre est survenue avant ou après celle de Gadio de ne pas voter Oui au référendum.
En tout cas, on peut parler d’un vrai succès du premier forum qui a enregistré la présence de plusieurs chefs d’Etats de la sous-région, avec les déclarations intempestives d’Idriss Déby, le leader tchadien, sur l’Otan et le « travail à achever en Libye », qui sont encore fraiches dans les mémoires.
Cependant, le second Forum n’a pas forcément enregistré le même succès avec une absence remarquée de beaucoup de Chefs d’Etat, même si par ailleurs, les échanges ont été riches.
Cela a-t-il indisposé les autorités sénégalaises ?
En tout état de cause, nous avons déjà été surpris du fait qu’en 2015, nulle part sur les banderoles, n’était mentionné le nom de l’IPS qui était censé être sinon maître d’œuvre, du moins coorganisateur.
Il nous semble bien qu’entre les deux hommes qui ont eu à travailler dans le même Gouvernement, qu’il y ait certes des divergences de vue, mais surtout une incompatibilité d’humeur qui s’est répercutée dans la cohabitation au sein de Benno Bokk Yakaar.
Tout indique que dès les premiers jours de la gestion de Macky, la frustration de Gadio était compréhensible du fait qu’il n’a pas bénéficié d’un poste à la hauteur de son rang du fait, selon certains, du maigre score de son parti à la présidentielle de 2012.
Ce qui est au moins sûr, c’est que Macky peut désormais compter sur un adversaire politique qui est loin de partager ses convictions et surtout son mode de gestion du pays.
Au demeurant, ce qui est regrettable, c’est que le Forum se passe d’une expertise avérée dans un domaine sécuritaire où l’Afrique a besoin de la contribution de tous pour prendre à bras le corps ce fléau des temps modernes.
Dans tous les cas, les pays d’Afrique et le Sénégal ont encore besoin de réflexions et de travaux menés au sein d’Instituts comme l’IPS ou Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies du Pr Sambe.
Il n’est pas préférable que pour des raisons politiciennes ou personnelles, des experts ou structures soient écartés alors qu’ailleurs, on continue à leur faire confiance et qu’ils constituent des laboratoires d’analyse sur la question.
Les Forums qui sont désormais annualisés, sont une niche d’idées et d’initiatives pour aborder la problématique de la sécurité en Afrique qui subit de plein fouet les attaques terroristes de Boko Haram, des Shebabs en Somalie, de Aqmi, de Al Qaeda, et de bien d’autres groupes affilées.
C’est pourquoi, les travaux des Forums doivent être inclusifs et faire l’objet de suivi par des initiatives communes dans tous les pays concernés avec l’appui des organismes sous-régionaux comme la Cedeao.
Certes, il faut un débat permanent sur la question, mais il faudrait aussi mutualiser les efforts pour des actions dans l’immédiat, mais aussi à long terme par l’éducation, la formation et la sensibilisation comme aime le rappeler le Pr Bakary Sambe.
Assane Samb
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