En rencontrant, hier samedi 19 février, les syndicats des enseignants, le ministre des Finances et du Budget pensait pouvoir trouver un terrain d’entente vers une solution de sortie de crise. Mais, après plus de 7 tours d’horloge, Abdoulaye Daouda Diallo et les grévistes n’ont pas pu obtenir un consensus. Une nouvelle rencontre est prévue, le jeudi prochain, la suite des négociations.
Par ailleurs, le ministre a informé sur les 7 points «importants» et dont les principaux points ont tourné autour de la revalorisation de la prime scolaire. « Ce qui a été plus que doublé parce qu’elle est passé de 25.000 à 60.000 FCFA. Ce qui fait un impact budgétaire de plus de 11 milliards de FCFA », a-t-il d’emblée déclaré.
Tout sur les indemnités
Dévoilant ainsi, les discussions, à la presse, Abdoulaye Daouda Diallo a indiqué que «la deuxième mesure proposée, toujours dans le cadre de l’amélioration du système de paiement des enseignants, est le relèvement de l’indemnité d’enseignement qui était de 50%. «Nous avons proposé que cette indemnité passe à 60%. La conséquence budgétaire est de 10 milliards 205 millions FCFA. Une autre indemnité à proposer à l’augmentation, c’est l’indemnité de contrôle et d’encadrement qui va augmenter de 100%. Elle passera de 150 000 à 300 000 FCFA et donc l’impact budgétaire sur deux ans c’est un plus de de 1milliard 448 millions de F CFA. Nous avons aussi l’indemnité de recherches documentaires, cette mesure va impacter le budget global pour plus de 23 milliards de FCFA pour les deux années », détaille-t-il. En poursuivant : «Il y a une autre indemnité de la revalorisation de l’indemnité liée à la fonction dirigeante. Elle a été mise en place et elle va augmenter de façon subséquente et la conséquence budgétaire, c’est plus de 2 milliards De FCFA par année pour les deux ans ».
A ces mesures vient s’ajouter la défiscalisation proposée de l’indemnité de logement qui est de 100 000 FCFA. «En défiscalisant cette indemnité, nous aurons un impact budgétaire de plus de 19 milliards de FCFA donc si on fait cette totale de toutes ces mesures qui sont proposées dans le cadre de l’amélioration de la rémunération des enseignants, on sera à plus de 90 milliards de propositions. Mais nous ne sommes pas arrêtés là », éclaire-t-il. Tout en rappelant «ces nouvelles mesures» viennent s’ajouter à ce qui a été fait depuis quelques années et qui est particulièrement important. «Dans le cadre des accords que nous avions avec ces syndicats, il a été arrêté de procéder à des réintégrations et des rappels de salaire qui, je le rappelle, étaient suspendus avant 2012 et qui se sont traduits par une augmentation budgétaire de 303 milliards de FCFA. En plus de l’application des accords de 2018 notamment dans le cadre de l’augmentation diverses indemnités pour un montant de 171 milliards de FCFA », affirme-t-il.
La nouvelle demande des syndicalistes
Et d’insister: «Alors si on fait le total de tout cela entre 2012 à aujourd’hui, les enseignants ont eu à recevoir de la part de l’Etat des efforts aussi importants qui ne seraient pas moins de 564 milliards de FCFA. Pour cette année, on est à 90 milliards de FCFA ».
Selon le ministre, dans le cadre des entretiens, il y a eu quelques éléments qui sont ressortis. «Sur les 7 points globalement, ils n’ont pas eu des difficultés exceptés les deux points auxquels il y a eu des interrogations. «Par souci d’équité et surtout de correction, il nous a été demandé de travailler de façon appréciable dans le cadre de l’augmentation de l’indemnité d’enseignement. Nous avons donc proposé de faire des efforts à ce niveau. L’autre question, c’est l’indemnité de logement. En dehors de la défiscalisation, les syndicats nous ont proposé de travailler aussi dans le cadre de son augmentation. C’est une demande nouvelle et nous sommes dans les dispositions à examiner dans le futur. On y travaillera. Il y a des points qui ont été soulevés dans le cadre des accords de 2018 et aujourd’hui qui ont été revus», a-t-il expliqué.
Les instructions du Président Macky Sall
En outre, Abdoulaye Daouda Diallo a fait savoir qu’il y a un cadrage budgétaire à respecter. «Ce qui est constant, c’est que nous travaillons toujours à trouver des solutions aux problèmes qui nous sont posés. Ce qui est sûr c’est que pour cette année, je ne vois pas comment on pourrait évoluer dans cette enveloppe. Mais nous avons arrêté avec eux une échéance qui est précis. C’est en deux ans que nous allons le faire ». Pour l’application de ces mesures, le ministre du Budget dit qu’il fallait un peu de temps dans le cadre de la préparation d’une loi de finances rectificatives mais «le Président de la République nous a instruit de travailler sur son application dès le mois de mai de cette année».