Nafy Diallo du Pds: "Une cellule de "guerre" est née avec un agenda de plans d'actions ficelé (...)Macky Sall doit démissionner parce que (...)"

Dakarposte: Comment vous présenter ?

Nafy Diallo: Je me nomme Nafissatou Diallo. Je suis tout d'abord, une militante infatigable du Wadisme. Le Wadisme que je considère comme un courant de pensée du libéralisme est pourrais-je dire la formule du libéralisme social adapté à notre continent. Le wadisme c'est le libéralisme à visage humain, adapté aux réalités du continent africain tant dans son contexte temporel c'est à dire historique, que dans sa trajectoire socio-économique découlant de son histoire des indépendances à nos jours. 
Le wadisme est la formule miracle qui a fait ses preuves tant dans sa dimension de politique économique, avec de vastes projets et réalisations structurants, que ce que j'avais appelé l'éloge de l'acquis impalpable : le "gueum seu bope" . En effet, chaque sénégalais sous Wade pouvait désormais prétendre devenir un jeune entrepreneur, être chef d'entreprise, être son propre patron et réussir ce n'était plus l'apanage d'une certaine classe sociale d'avant 2000. 
Pour terminer le wadisme transcende le libéralisme, car il comprend également une grande partie de la donne panafricaine.
Ensuite, pour être dans le vif du sujet et la pratique : je suis membre de la Fncl, du Comité Directeur, Secrétaire National Adjoint à l'économie numérique et à la veille médiatique, également porte parole adjoint du Secrétaire général National. Je milite dans la fédération de Dakar, à la Médina plus précisément à Centenaire Gibraltar . 


 A quand remonte votre militantisme au PDS?
Pour la petite histoire, j'ai vraiment intégré les instances verticales fin 2010 par l'entremise d'une soeur de parti, je veux nommer Awa Tiaka Dieng qui a réussi la prouesse de me convaincre d'entrer de plain-pied dans le parti et de renoncer au militantisme périphérique ou au militantisme de mouvement soutenant un ou des responsable (s) politique(s). 
Aziz Diop SG des cadres a fait le reste en m' invitant à rejoindre les cadres libéraux de façon effective. Je dois beaucoup de mon parcours à Aziz Diop et à Me Amadou Sall que j'appelle affectueusement  "père"; il a été le premier au palais de la République, dans le bureau d'un autre père pour qui j'ai beaucoup de respect Pape samba mboup , à me tendre sa carte de visite avec ces mots :"tu ne seras utile au parti et au président Wade qu'en intégrant de façon effective le parti" . 
Je remercie toutes ces personnes suscitées qui ont cru en moi. Je me rappelle que je leur disais " je ne sais pas faire la politique, laissez moi être une sympathisante, une wadiste et un soutien citoyen" (Rires)
Je serai malhonnête si je ne cite pas le Premier Ministre d'alors Souleymane Ndene Ndiaye qui avait en tant que PM participé à ce que je saute le pas. Je saisis l'opportunité pour lui  souhaiter pleins succès dans sa mission en Centrafrique. 


 D'aucuns croient savoir que c'est la tentative dite de dévolution monarchique qui a desservi votre parti, le Pds. Selon vous, qu'est ce qui a perdu votre parti à la Présidentielle de 2012?

Je ne suis pas en phase avec ce terme usité  "tentative de dévolution" ; il s'est plutôt agi d'une vaste campagne médiatique nationale et internationale savamment menée par les ennemis du Président Wade.  Je pèse bien mes mots, ce sont les ennemis du Président Wade et non des adversaires qui ont ourdi leur plan, vendu ce mensonge consensuel qu' ils ont intitulé " la dévolution monarchique". 

J'insiste sur cette différence entre une tentative de dévolution avérée et ce saupoudrage; autrement dit ce raisonnement spécieux qualifié de "dévolution monarchique" vendu aux Sénégalais.  C'est ce qu'on appelle en communication et propagande politique : l' instrumentalisation des masses. 

Fort heureusement, le temps meilleur juge a fini par trancher. Les masques commencent à tomber. L'opinion s'est finalement rendu compte allusion faite à  cette "affaire Lamine Diack" que le Président Wade a fait l'objet d'une sauvage campagne de dénigrement, de matraquage médiatique aux fins de le mettre en mal avec les populations.

Son bilan n'étant objectivement pas discutable en termes de réalisations visibles et concrètes, en termes d'actifs, il leur fallait trouver un angle d'attaques percutant pour l'affaiblir, écorner son image par des éléments de langage consensuels. Il fallait le présenter en monarque qui gère le pays de façon clanique d'une part, et gabégique d'autre part. Cela nonobstant les éléments factuels qui contredisaient de manière cartésienne ces propos accusatoires sans fondement. 

Mais cela a pu être entretenu parce que disons le, en notre sein, il y avait ceux que ce discours arrangeait car Karim Wade s'était positionné en "baye fall", mais aussi en "gilet pare balles" de son père.

Notons, que malgré que le président Wade ait félicité avec des termes encenseurs d'autres ministres comme Gadio, Abdoulaye Diop ou Mme Niane, ces opposants politiques et leurs médias se sont attardés sur les propos de Wade concernant les qualités de financier de Karim Wade. C'est vous dire qu'ils avaient tenu leur angle d'attaques pour écorner l'image d'un grand démocrate.
Que d'éléments de langage ont été véhiculé au coeur de la masse ! 
Mais aujourd'hui les Sénégalais ont compris surtout quand ils voient au quotidien cette envahissante et inutile famille devenue une monarchie au coeur du pouvoir qu'ils ont eux-mêmes surnommé la «dynastie FayeSall ».

En somme, je ne crois pas que le Pds a perdu le pouvoir du fait de ce que vous appelez la dévolution monarchique. Malheureusement, cela a beaucoup pesé sur la balance; nombre de Sénégalais ont malheureusement cru à ce terme savamment véhiculé à dessein de bouter le Pds hors du pouvoir.
Je crois surtout que n'avons pas été assez alerte pour éventrer ce complot. Nous n'avions pas suffisamment utilisé l'appareil du parti pour combattre nos adversaires et ennemis. Le parti a été un peu délaissé car étions plutôt concentrés sur l'État, à bâtir un pays pour en faire un hub sous régional pour combattre nos ennemis. Il faut dire que notre communication n'a pas été assez proactive.

 Quelle image gardez-vous de votre mentor, Me Abdoulaye Wade?

Cette question à elle seule pourrait faire l'objet d'une interview parce que je peux m'épancher sur l'Homme multidimensionnel, nommé Abdoulaye Wade. Je peux  parler de lui des heures durant. Mais, pour répondre de manière succincte à votre question, je dirais qu'essentiellement quatre choses me marque chez cet homme.
Primo, ce qui m'a fait aimé l'homme depuis très jeune et que je retiens de lui encore aujourd'hui, c'est cette capacité à faire don de sa personne pour sa patrie. Son abnégation m'a beaucoup séduit.

Je ne le dirai jamais assez c'est l'homme qui a fait de ce pays ce qu'il est aujourd'hui et dont chaque sénégalais se vante. C'est grâce à cet homme que nous sommes reconnus comme une démocratie en Afrique. C'est grâce à Abdoulaye Wade que notre pays est l'un des rares à ne pas avoir connu de luttes armées pour des raisons politiques , de coups d'État, des putschs ou une opposition armée. Il avait toujours refusé de faire comme les opposants politiques d'alors qui trouvaient normal, les peuples avec, de renverser les régimes issus des indépendances, disons le totalitaire. 

Il a résisté de façon démocratique usant d'intelligence, du don de sa personne, de sacrifices, de privations pour cette longue marche du Sopi té balle takkoul" comme on dit en wolof.
Impressionnant dans le contexte d'alors!

Il a refusé de marcher sur des cadavres pour accéder au pouvoir et tout autant il a cédé le pouvoir sans marcher sur des cadavres.  J'en connais qui, pour moins que ce qu'ont fait ces opposants et jeunes financés par M. Diack, nous auraient sorti l'armée. 
Il a encaissé avec intelligence et grande classe cette opposition de pilleurs, de pyromanes qui ont pris en otage ce pays . Quelle passion pour son pays !

Secundo, pour le reste je retiens de lui un homme d'une intelligence hors pair, d'une finesse d'esprit unique, mais surtout un humaniste, un homme profondément bon, d'une courtoisie qui ne court pas les rues.

Tertio, je retiens de lui un grand résistant qui refuse toute forme d'injustices. Un homme qui peut se battre au prix de sa vie contre les injustices.

Quarto, c'est également un travailleur acharné qui ne conçoit le repos que lorsque nous ne serons plus de ce monde. Pour lui le travail doit être l'occupation quotidienne de tout un chacun tant qu'il y aura un souffle de vie. C'est admirable !
Que Dieu lui prête encore une longue vie et qu'il assiste à notre victoire finale contre ceux là qui nous dirigent.

 Que pensez-vous de Karim Wade et de son gratiné cas?
Je pense que je n'aurais pas sauté le pas de la politique en 2010, si Karim Wade avait déclaré ne pas en faire ou qu'il ne comptait pas en faire.
Karim Wade c'est mon LEE KUAN YEW, le père du Singapour moderne qui a su faire de son pays un modèle économique social. Je ne sais pas pourquoi le style karim me rappelle cet homme. C'est vous dire combien je crois qu'il est l'homme de la situation, capable de faire de ce pays un véritable modèle économique dynamique et de stratégies de politiques structurantes aboutissant à un modèle économique et social abouti. Faire du Sénégal un «Dragon» Africain, il le peut! 

En ce qui concerne, son emprisonnement je peux vous dire qu'il gagné la sympathie des sénégalais pour 2 raisons. La première son extrême dignité et hauteur durant tout le temps qu'ont duré les matraques mediatico-politique, mais aussi sa grandeur dans la dignité en prison. Stoïque jusqu'au bout, un homme d'État au vrai sens du terme !

La seconde c'est l'énorme fierté ressentie car cette cour inique , cette cour inquisitoire a remué terre et ciel pour le coincer et lui coller des biens, palaces, comptes bancaires à milliards partout dans le monde. Il s'est avéré que cette cour inique nous apprend elle même que karim Wade n'a pas pris un seul franc des deniers publics. Tous les corps de contrôle l'ont blanchi, mieux les commissions rogatoires en France, à Singapour bref tous les pays cités par ce regime sont revenues bredouilles . Tout a été classé sans suite dans tous ces pays. Alors que leur reste t il ? Confisquer les biens du président Wade; qui dans un partage à ascendant avait donné tous ses biens au Sénégal à son unique fils . Normal non ? Sachant cela bien maigre, ils ont spolié les biens d'une des familles Libano Syrienne les plus riches du Sénégal pour dire que tous les biens de M.Bourgi sont à karim Wade.

Dès lors, nous sommes plus convaincus que jamais que nous avons fait le meilleur choix,qu'il est notre candidat et qu'il n y aura ni plan B , ni plan Z. D'autant que l'avis du groupe de travail des nations unies demande sa libération immédiate . Il semble que sous peu, l'opinion aura d'autres nouvelles du Groupe de travail des experts onusiens.

 Dites, à quand le retour tant annoncé de Me Wade?

Je vais être franche, je suis de ceux qui pensent que le président Wade ne doit pas rentrer de sitôt. Pour moi, certains sont en mode "4 appuis". Son retour doit consacrer l'assaut final. Je crains que s'il  rentre, vu son aura, qu'il serve de contre feu pour le pouvoir; qui va s'atteler à détourner l'opinion de toutes ces scandaleuses affaires secouant la République; affaires qui, par ailleurs vont inéluctablement les emporter. 

Que vous inspire le cas de votre coordonnateur Omar Sarr?
Panique au sommet de l'État! Despotisme ! Arbitraire!  Mais surtout énorme faute politique du pouvoir. 
Lorsque j'ai regardé le Procureur M.Gueye tentant de défendre cet emprisonnement de trop et la salve de désapprobations qui s'en est suivie par l'ensemble de l'élite politique, et universitaire, des professeurs de Droit, je suis confortée que ce régime est dans le désarroi et se sait en fin de règne. 
Quelle cacophonie, quel maelström, quel charivari judiciaire!Tantôt on nous parle d' offense au Chef de l'État, mais cela ne saurait prospérer vu que le seul chef de l'État offensé est maître Abdoulaye Wade car dans cet espace temporel, où on a parlé de financements occultes par de l'argent sale , Macky Sall n'était pas Président.
Puis, dans leur conduite aberrante, ils retiennent des accusations loufoques de faux, usage de faux en écritures privées et diffusion de fausses nouvelles. J'aimerais juste rappeler à vos lecteurs, que pour la première accusation, il leur fallait se référer à nos textes qui permettent au SGN et au SGN/A à qui il a délégué ses pouvoirs d'engager n'importe quelle instance et mieux d'engager le parti. Pour la seconde, je me demande qui doit être poursuivi Oumar Sarr ou le journal Le Monde ? Je ne comprends pas cette frilosité de l'État. Pourquoi ne daignent-ils pas à saisir ses avocats au barreau français pour une plainte à ce journal? Complexe du colonisé ou crainte que ce journal en dise plus ? 

En tout état de cause, je suis persuadée qu'ils voulaient arrêter Oumar Sarr depuis belle lurette. Il m'est revenu que dans leur  raisonnement, le numéro 2 de notre parti reste le bouclier de Wade, du PDS et de notre candidat. Quoi de plus légitime! Dans leurs calculs politiciens, le neutraliser revenait à avoir champs libre pour faire main basse sur le PDS. Oh! C'est sans compter sur ce que le Président Wade appelle la "mystique du pds".
Comme on dit, à quelque chose malheur est bon, ceux qui sont en face ont réussi à créer sans s'en rendre compte un élan de sympathie autour du Pds. Je vous dis, comme un déclic, cette forfaiture a pu créer un formidable élan de sympathie. Spontanément,  des militants et responsables se retroussent les manches, galvanisés qu'ils sont. A preuve, vous avez certainement remarqué que toutes les fédérations se retrouvent, se concertent pour former un bouclier à même de mener le combat.
C'est dans ce cadre qu'est né sous l'inspiration du président des cadres, le docteur Cheikh Seck, "la plateforme des instances du parti". Une synergie de toutes les instances verticales du parti pour une unicité d'actions. Cela ne s'était jamais fait. Une cellule de "guerre" est née avec un agenda de plans d'actions ficelé.
En résumé Oumar Sarr est le feu qui les consumera. Par ailleurs je profite de votre tribune pour lui renouveler tout notre soutien indéfectible ainsi que notre fierté de l'avoir comme SGN/A.

 Parlons de l'affaire Lamine Diack, quelles sont vos impressions?
L'affaire Lamine Diack est le plus énorme scandale du Sénégal indépendant.
Voilà un groupe de soi disant références ( ils ne l'ont jamais été pour moi) , qui sont trempés dans un scandale international de chantage, de racket systématique aux athlètes contrôlés positifs, russes et turques. Voilà un vaste réseau de chantage mis en place par Lamine Diack et ses deux fils. Une fois cet argent sale, cet argent du dopage donc de la drogue empoché, Lamine Diack en usait pour financer l'opposition, des jeunes pyromanes pour "renverser" un Président de la République régulièrement élu.
L'affaire et d'une gravité sans commune mesure. Et nous avons tous entendu parler de ce juge Renaud van Ruymbek, il a du mettre des preuves sur plus de 5 ans devant Lamine Diack qui était donc obligé de coopérer. Et ce que je sais de ce juge, et du parquet financier de Paris, cette affaire ne fait que débuter au Sénégal. Ils auditionneront  tous ceux dont leurs noms sont apparus dans les Pv . 2016 sera chaotique pour ces mafieux et leurs acolytes.
Cette affaire peut renverser un régime. Patience, 2016 risque d'être une année inoubliable pour tous ceux qui ont touché à cet argent aux fins d 'opérer un putsch contre un président régulièrement élu. Wait and see!

Supposons que vous êtes en face du Président Macky Sall que lui diriez-vous?
De démissionner pour le bien de son peuple avant qu'il ne soit empêché au vu de tous ces scandales entre le parquet Français et cette affaire de diamants Centrafricains que j'ai lu dans la presse du jour. 

Vous avez un dernier mot ?
Juste vous remercier pour votre professionnalisme et encourager les médias indépendants, apolitiques et neutres à persévérer dans cette voie.
Je profite de l'occasion pour souhaiter une excellente année 2016 à vos lecteurs et à tous les sénégalais. Bonnes fêtes à toutes et à tous!