Un couple interpellé dans le feu de l’action au petit matin samedi 20 août à bord d'une grosse cylindrée près d’une plage de Mohammedia, à une trentaine de kilomètres de Casablanca au Maroc. L’histoire relèverait de l’anecdote sans l’identité des deux amants : deux islamistes vice-présidents du Mouvement unicité et réforme (MUR), l'aile religieuse du PJD (Parti justice et développement), à la tête du gouvernement de coalition depuis fin 2011, Fatima Nejjar et Moulay Omar Benhammad.
Si le fait divers nourrit les pages politiques depuis le 20 août, c’est que Fatima Nejjar, 62 ans, et Moulay Omar Benhammad, 63 ans, sont des personnalités de premier plan au sein de la mouvance islamiste PJD. Et leur image publique ne colle pas vraiment avec celle d’un couple surpris "dans une posture sexuelle" en "flagrant délit d’adultère", dans un pays où les relations extraconjugales sont interdites par la loi. Lui est universitaire, marié, arborant une longue barbe grise de prêcheur, tandis qu’elle, veuve et mère de six enfants, voilée de pied en cap, est connue pour ses diatribes "contre la tentation et le vice".
Dans une vidéo postée sur Youtube et largement partagée sur les réseaux sociaux depuis "le scandale", on peut ainsi voir Fatima Nejjar appeler les jeunes femmes à "ne pas rire devant des hommes", car ce serait, selon elle, le début de la fornication.
Pour leur défense, les deux mis en cause auraient expliqué être liés par un mariage religieux "coutumier", selon le journal en ligne Al Ahdath qui a révélé l’affaire. Dans un premier temps "suspendus" de leur organisation, la "sœur" Fatima a finalement démissionné tandis que Benhammad a été limogé.
"Une somme d'hypocrisie et de frustrations"
Manifestement embarrassé, le PJD fait pour l'instant profil bas. Ahmed Raïssouni, son principal idéologue, a dénoncé une "machination policière", et l'exploitation par la police de "l'attitude de ces deux personnes un peu trop impatientes de se marier légalement". Mais des partisans du PJD vont plus loin et avancent la thèse d'un complot politique, dernier épisode d'une "guerre" de tranchées contre le mouvement, selon eux.
À un mois et demi des législatives du 7 octobre, l'affaire est en tout cas une aubaine pour les rivaux politiques du PJD, et plus particulièrement pour les libéraux du Parti authenticité et modernité (PAM). Après des années dans l'opposition, le PJD avait remporté un succès historique aux élections de fin 2011, dans le sillage des Printemps arabes et des contestations de rue au Maroc.
"Des gardiens de la morale et des bonnes mœurs pas vraiment irréprochables"
C'est un "coup dur pour l'islam politique représenté par le PJD", s'est réjoui en une le journal Akhir Saa (proche du PAM), s'indignant du "record" de scandales atteint par le gouvernement "frère musulman" du PJD. Pour le site Le360, proche de l'entourage du palais, cette affaire est "la cerise sur le gâteau" : les islamistes "s'érigent en gardiens de la morale et des bonnes mœurs alors qu'ils ne sont nullement irréprochables".
Au moins trois histoires de ce genre ont défrayé la chronique ces derniers mois : une femme qui a porté plainte fin 2015 contre un candidat PJD près de Marrakech pour harcèlement sexuel, puis l'arrestation fin juillet d'un responsable du parti à Safi (sud-ouest) en possession de trois tonnes de cannabis, et enfin les accusations de délit d'influence contre le président d'une région du sud-est, soupçonné d'avoir voulu mettre la main sur 200 hectares de terres agricoles.
"Faites ce que je dis et non pas ce que je fais", a ironisé le Huffington Post Maroc, dénonçant "l'obsession et la névrose" islamiste sur les rapports homme-femme, qui est au final une "somme d'hypocrisie et de frustrations".
Si le fait divers nourrit les pages politiques depuis le 20 août, c’est que Fatima Nejjar, 62 ans, et Moulay Omar Benhammad, 63 ans, sont des personnalités de premier plan au sein de la mouvance islamiste PJD. Et leur image publique ne colle pas vraiment avec celle d’un couple surpris "dans une posture sexuelle" en "flagrant délit d’adultère", dans un pays où les relations extraconjugales sont interdites par la loi. Lui est universitaire, marié, arborant une longue barbe grise de prêcheur, tandis qu’elle, veuve et mère de six enfants, voilée de pied en cap, est connue pour ses diatribes "contre la tentation et le vice".
Dans une vidéo postée sur Youtube et largement partagée sur les réseaux sociaux depuis "le scandale", on peut ainsi voir Fatima Nejjar appeler les jeunes femmes à "ne pas rire devant des hommes", car ce serait, selon elle, le début de la fornication.
Pour leur défense, les deux mis en cause auraient expliqué être liés par un mariage religieux "coutumier", selon le journal en ligne Al Ahdath qui a révélé l’affaire. Dans un premier temps "suspendus" de leur organisation, la "sœur" Fatima a finalement démissionné tandis que Benhammad a été limogé.
"Une somme d'hypocrisie et de frustrations"
Manifestement embarrassé, le PJD fait pour l'instant profil bas. Ahmed Raïssouni, son principal idéologue, a dénoncé une "machination policière", et l'exploitation par la police de "l'attitude de ces deux personnes un peu trop impatientes de se marier légalement". Mais des partisans du PJD vont plus loin et avancent la thèse d'un complot politique, dernier épisode d'une "guerre" de tranchées contre le mouvement, selon eux.
À un mois et demi des législatives du 7 octobre, l'affaire est en tout cas une aubaine pour les rivaux politiques du PJD, et plus particulièrement pour les libéraux du Parti authenticité et modernité (PAM). Après des années dans l'opposition, le PJD avait remporté un succès historique aux élections de fin 2011, dans le sillage des Printemps arabes et des contestations de rue au Maroc.
"Des gardiens de la morale et des bonnes mœurs pas vraiment irréprochables"
C'est un "coup dur pour l'islam politique représenté par le PJD", s'est réjoui en une le journal Akhir Saa (proche du PAM), s'indignant du "record" de scandales atteint par le gouvernement "frère musulman" du PJD. Pour le site Le360, proche de l'entourage du palais, cette affaire est "la cerise sur le gâteau" : les islamistes "s'érigent en gardiens de la morale et des bonnes mœurs alors qu'ils ne sont nullement irréprochables".
Au moins trois histoires de ce genre ont défrayé la chronique ces derniers mois : une femme qui a porté plainte fin 2015 contre un candidat PJD près de Marrakech pour harcèlement sexuel, puis l'arrestation fin juillet d'un responsable du parti à Safi (sud-ouest) en possession de trois tonnes de cannabis, et enfin les accusations de délit d'influence contre le président d'une région du sud-est, soupçonné d'avoir voulu mettre la main sur 200 hectares de terres agricoles.
"Faites ce que je dis et non pas ce que je fais", a ironisé le Huffington Post Maroc, dénonçant "l'obsession et la névrose" islamiste sur les rapports homme-femme, qui est au final une "somme d'hypocrisie et de frustrations".