«Macky 2012» sombre dans la crise

Rien ne va plus dans la coalition du président de la République, «Macky 2012», où c’est la guerre des tranchées depuis le renouvellement du bureau. Et les graves accusations contre l’opposition de tentative d’assassinat sur la personne du chef de l’Etat ont exacerbé
la situation.

La coalition «Macky 2012» est en eaux troubles. Depuis le renouvellement du bureau, les alliés de la première heure du président de la République ne parlent plus le même langage. Et les graves accusations, mardi dernier, de leaders de l’entité précitée, accusant l’opposition d’avoir voulu attenter à la vie du chef de l’Etat, lors de la visite de ce dernier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), ont envenimé la situation.
Après Mohamed Diagne, c’était au tour, hier, d’autres membres de la Conférence des leaders de «Macky 2012» de désavouer les animateurs de la conférence de presse de mardi dernier.
«Je m’exprime au nom d’un groupe de partis et de mouvements membres de la coalition ‘Macky 2012’, le Np que je dirige, la Nida, le Modem, le Mac authentique, Synergie républicaine, ‘Suxali Senegaal’, Euleuk Senegaal’. Vouloir accuser, dans une démocratie comme la nôtre, l’opposition de tentative d’assassinat sur la personne du président de la République, ça relève de l’ignominie. ça, ce n’est pas ‘Macky 2012′. Parce que ‘Macky 2012’ a toujours été dans la prospective politique, mais pas aller curer des canaux pour se forger une opinion. Nous avons toujours défendu des positions politiques, mais nous n’avons jamais accusé l’opposition de quoi que ce soit», assène Alassane Cissé.
Le leader du Nouveau parti (Np) – avec qui nous nous sommes entretenus, hier – trouve «anormal» que ‘Macky 2012′ puisse accuser l’opposition de vouloir assassiner le Président.
A l’en croire, «cela, ce n’est pas sérieux et ne rend pas service au président de la République. Cette déclaration peut remettre en cause l’opinion favorable qu’a eue le Président Macky Sall, après sa visite à l’Université de Dakar».

Les graves accusations contrel’opposition exacerbent la crise
Enfonçant le clou, M. Cissé martèle : «Je trouve répugnant que des hommes politiques de la majorité présidentielle puissent aller vers des débats de caniveaux ou faire comme la radio mille collines. Voilà la position de l’ancien bureau de la coalition ‘Macky 2012’». Soulignant que «ces jeunes ne peuvent pas avoir une condamnation plus lourde que celle de l’opinion», il demande au président de la République de «pardonner à ces brebis galeuses, comme l’avait fait Joseph en son temps».
Joint par téléphone, Babacar Guèye, président de la Commission communication de la coalition «Macky 2012», persiste et signe. Non sans solder des comptes.
«Il y a un bureau qui a pris une position. Je crois que s’il y a exagération, c’est de leur part. Nous, ce qu’on a dit, et ce qu’il faut retenir, je crois que, quand on jette une pierre, on a l’intention de blesser, mais ça, c’est connu de tout le monde, on n’a pas besoin de polémiquer là-dessus. L’acte aussi, s’il faut essayer de le réduire ou de lui donner moins de gravité, c’est qu’il y a un manque de sérieux, et c’est antirépublicain. Quand une chose est grave, il faut l’indexer clairement. Nous avons ajouté que la pierre, c’est un instrument de guerre, et c’est ce qui est vrai», indique-t-il.
Portant la réplique à leurs détracteurs au sein de «Macky 2012», M. Guèye fulmine : «Si des gens cherchent à se faire un buzz, c’est leur problème. Ce n’est pas courtois de donner leur avis de cette manière. On a des instances qui décident. La courtoisie voudrait que leur avis, qu’ils le disent dans les instances. Quand on planifiait la conférence de presse, ils étaient là, maintenant que la sortie est réussie, ils veulent saboter. Ce n’est pas courtois».
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