La marche de l’opposition réunie au sein de Manko Wattu Senegaal, a été réprimée ce vendredi. Les divergences ont porté sur l’itinéraire à prendre. Il s’en est suivi des échauffourées avec, comme bilan, de nombreux blessés et des arrestations.
Un scénario regrettable mais prévisible. Nous savions qu’avec l’arrêté Ousmane Ngom invoqué par le Préfet, l’autorité administrative ne reculera pas d’un iota. A moins de recevoir des instructions de l’autorité de tutelle pour laisser faire les opposants. Malheureusement, il n’en fut rien. Chaque camp a campé sur ses positions. Et l’affrontement a eu lieu entre opposants et forces de défense et de sécurité. Là-dessus, du point de vue purement légal, c’est Wattu Senegaal qui a eu tort d’insister. Comme l’Etat avec sa frilosité légendaire en matière de marche a fait une concession de taille en acceptant sous réserve d’emprunter un itinéraire précis, il fallait s’y conformer et travailler à faire annuler l’arrêté par la Justice. Le discours va-t’en guerre n’a obéi qu’à une logique politicienne qui consiste à pousser l’Etat à commettre des fautes. Et il en a commis.
Malgré la non-conformité de l’opposition à la légalité incarnée par l’arrêté, il fallait laisser faire. Cela ne coûte rien d’encadrer la marche. Ce serait encore, une grande leçon de maturité politique pour le Sénégal. Malheureusement, tout indique que l’Etat s’est calfeutré dans sa position pour éviter justement qu’il y ait marche. Or, il ne peut pas oublier qu’il y a légalité et légitimité, pour ne pas dire opportunité. L’opposition n’avait certes pas le droit d’emprunter l’itinéraire indiqué, mais cela n’est pas une raison pour lancer des grenades lacrymogènes sur les manifestants. Et ceci est d’autant plus vrai que nombre d’entre eux n’ont pas compris que les forces de défense et de sécurité les aient attaqués sur les artères qui étaient autorisées à la marche. Car, que vous soyez devant la Rts ou ailleurs, vous serez déguerpis sans sommation. C’est pourquoi, nous pensons qu’il y a marche-arrière ou simplement recul démocratique. Et cet état de fait est aussi bien imputable à l’opposition qu’à l’Etat. Aucune des parties n’a voulu faire de concessions et cela ne fait qu’installer, au Sénégal, un climat délétère de guerre politique.
La réaction à chaud de Malick Gackou en est une preuve : « Bilahi, Walahi, on va libérer ce pays ». Il l’a répété et martelé plusieurs fois. Ce qui en dit long sur la détermination de ces derniers à aller de l’avant. Pour celui qui coordonnait les activités, il s’agit ni plus ni moins que de faire face à un « dictateur » qui se trouve être Macky Sall. Et le leader du Grand parti, sans doute sous le coup de l’émotion, a conclu par ces propos : « Même morts, nous continuerons à nous battre pour ce pays ». Comme quoi, l’Etat ne pouvait ignorer qu’en agissant ainsi, il ne fait que radicaliser l’opposition et accélérer le processus de son unité ou « manko » tant rêvé.
Or, comme nous le savons tous, la simple évocation du nom de Ousmane Ngom pour un arrêté scélérate qui donc restreint l‘exercice des libertés, aurait pu motiver les puissances publiques à faire marche-arrière au lieu de pousser l’opposition à en faire. Car, la communauté internationale ne saurait approuver la répression de marches comme en Ethiopie, au Burundi, au Zimbabwe ou ailleurs en Afrique et dans le monde. On peut alors se demander pourquoi depuis son arrivée à la tête du Sénégal, le président Sall n’approuve pas les marches. De quoi se soucie-t-il ?
En attendant d’avoir la réponse à cette question, nous constatons, malheureusement, que c’est la démocratie sénégalaise qui fait marche-arrière dans un contexte où une polémique est née de l’implication du frère du Président dans la gestion des ressources naturelles nouvelles découvertes, lequel vient de rendre sa démission de son poste d’administrateur de Timis corporation. Une démission qui montre que l’Etat n’est pas complètement insensible aux préoccupations de l’opposition. Mais c’est la violence, fut-elle légale, qui est à déplorer dans une démocratie majeure.
Dakarmatin
Un scénario regrettable mais prévisible. Nous savions qu’avec l’arrêté Ousmane Ngom invoqué par le Préfet, l’autorité administrative ne reculera pas d’un iota. A moins de recevoir des instructions de l’autorité de tutelle pour laisser faire les opposants. Malheureusement, il n’en fut rien. Chaque camp a campé sur ses positions. Et l’affrontement a eu lieu entre opposants et forces de défense et de sécurité. Là-dessus, du point de vue purement légal, c’est Wattu Senegaal qui a eu tort d’insister. Comme l’Etat avec sa frilosité légendaire en matière de marche a fait une concession de taille en acceptant sous réserve d’emprunter un itinéraire précis, il fallait s’y conformer et travailler à faire annuler l’arrêté par la Justice. Le discours va-t’en guerre n’a obéi qu’à une logique politicienne qui consiste à pousser l’Etat à commettre des fautes. Et il en a commis.
Malgré la non-conformité de l’opposition à la légalité incarnée par l’arrêté, il fallait laisser faire. Cela ne coûte rien d’encadrer la marche. Ce serait encore, une grande leçon de maturité politique pour le Sénégal. Malheureusement, tout indique que l’Etat s’est calfeutré dans sa position pour éviter justement qu’il y ait marche. Or, il ne peut pas oublier qu’il y a légalité et légitimité, pour ne pas dire opportunité. L’opposition n’avait certes pas le droit d’emprunter l’itinéraire indiqué, mais cela n’est pas une raison pour lancer des grenades lacrymogènes sur les manifestants. Et ceci est d’autant plus vrai que nombre d’entre eux n’ont pas compris que les forces de défense et de sécurité les aient attaqués sur les artères qui étaient autorisées à la marche. Car, que vous soyez devant la Rts ou ailleurs, vous serez déguerpis sans sommation. C’est pourquoi, nous pensons qu’il y a marche-arrière ou simplement recul démocratique. Et cet état de fait est aussi bien imputable à l’opposition qu’à l’Etat. Aucune des parties n’a voulu faire de concessions et cela ne fait qu’installer, au Sénégal, un climat délétère de guerre politique.
La réaction à chaud de Malick Gackou en est une preuve : « Bilahi, Walahi, on va libérer ce pays ». Il l’a répété et martelé plusieurs fois. Ce qui en dit long sur la détermination de ces derniers à aller de l’avant. Pour celui qui coordonnait les activités, il s’agit ni plus ni moins que de faire face à un « dictateur » qui se trouve être Macky Sall. Et le leader du Grand parti, sans doute sous le coup de l’émotion, a conclu par ces propos : « Même morts, nous continuerons à nous battre pour ce pays ». Comme quoi, l’Etat ne pouvait ignorer qu’en agissant ainsi, il ne fait que radicaliser l’opposition et accélérer le processus de son unité ou « manko » tant rêvé.
Or, comme nous le savons tous, la simple évocation du nom de Ousmane Ngom pour un arrêté scélérate qui donc restreint l‘exercice des libertés, aurait pu motiver les puissances publiques à faire marche-arrière au lieu de pousser l’opposition à en faire. Car, la communauté internationale ne saurait approuver la répression de marches comme en Ethiopie, au Burundi, au Zimbabwe ou ailleurs en Afrique et dans le monde. On peut alors se demander pourquoi depuis son arrivée à la tête du Sénégal, le président Sall n’approuve pas les marches. De quoi se soucie-t-il ?
En attendant d’avoir la réponse à cette question, nous constatons, malheureusement, que c’est la démocratie sénégalaise qui fait marche-arrière dans un contexte où une polémique est née de l’implication du frère du Président dans la gestion des ressources naturelles nouvelles découvertes, lequel vient de rendre sa démission de son poste d’administrateur de Timis corporation. Une démission qui montre que l’Etat n’est pas complètement insensible aux préoccupations de l’opposition. Mais c’est la violence, fut-elle légale, qui est à déplorer dans une démocratie majeure.
Dakarmatin