Les corps de six otages israéliens retrouvés dans la bande de Gaza

L'armée israélienne a retrouvé les cadavres de six otages, deux femmes et quatre hommes, kidnappés en Israël par les Hamas le 7 octobre dernier et emmenés à Gaza. Les autorités ont communiqué le nom des victimes, et disent avoir découverts les corps dans un tunnel sous la ville de Rafah, à plusieurs dizaines de mètres sous terre, "alors que des "combats continus" étaient en cours.

Un Israélo-Américain figurait parmi les otages. Ce jeune homme de 23 ans, natif de Berkeley, en Californie, a été enlevé au festival de musique qui se tenait dans le sud d'Israël lors de l'attaque du Hamas. En avril, une vidéo diffusée par le Hamas le montrait vivant mais avec sa main gauche manquante, déclenchant de nouvelles manifestations en Israël appelant le gouvernement à faire davantage pour obtenir la libération des otages.

Le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole militaire, a déclaré que l'armée pensait qu'il y avait d'autres otages dans la région mais ne disposait d'aucun renseignement spécifique.

Yoav Gallant et Benyamin Netanyahu en désaccord sur les conditions de transaction d'otages
Selon la douzième chaîne israélienne, lors d'une réunion du cabinet de sécurité israélien qui se tenait jeudi soir, une dispute aurait éclaté entre Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant. Ce dernier l'aurait accusé de donner la priorité au contrôle d'un couloir stratégique le long de la frontière entre Gaza et l'Égypte. Le Cabinet aurait voté en faveur du maintien dans le couloir malgré les objections de Gallant, qui a déclaré que cela empêcherait une transaction d'otages.

Un responsable israélien, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a confirmé cette information et a déclaré que trois des otages auraient du être libérés lors de la première phase d’une proposition de cessez-le-feu discutée en juillet.

"Au nom de l’État d’Israël, je tiens les familles des victimes près de mon cœur et je demande pardon", a déclaré Yoav Gallant dimanche soir.

Une association de familles d'otages a appelé dimanche à une manifestation massive, exigeant un "arrêt complet du pays" pour pousser à la mise en œuvre d'un cessez-le-feu et à la libération des otages. "Un accord pour le retour des otages était sur la table depuis deux mois. Sans les retards, les sabotages et les prétextes, ceux dont nous avons appris la mort ce matin seraient certainement encore en vie", a précisé l"association.

Netanyahu tient le Hamas pour responsable du meurtre des otages de "sang-froid" et a blâmé le groupe islamiste pour l’impasse des négociations, affirmant que "celui qui assassine des otages ne veut pas d’accord". Le premier ministre israélien s'est engagé à poursuivre la guerre jusqu'à ce que le Hamas soit détruit et a déclaré qu'une pression militaire était nécessaire pour ramener les otages chez eux.

Le président israélien Isaac Herzog a quant à lui déclara que "le cœur de toute la nation (était) brisé en mille morceaux".

Izzat al-Rishq, un haut responsable du Hamas, a rétorqué que les otages seraient toujours en vie si Israël avait accepté une proposition de cessez-le-feu, soutenue par les États-Unis et que le Hamas

Réactions américaines
Avoir avoir appris la découverte des corps des otages, parmi lesquels celui d'un jeune homme israélo-américain, le président Joe Biden s'est dit "dévasté et indigné".


"Ne vous y trompez pas, les dirigeants du Hamas paieront pour ces crimes. Et nous continuerons à travailler 24 heures sur 24 pour parvenir à un accord qui garantisse la libération des otages restants", a affirmé le président américain.

Joe Biden a également évoqué les parents du jeune homme qui "ont défendu sans relâche et de manière irrépressible leur fils et tous les otages détenus dans des conditions inadmissibles".

La vice-présidente Kamala Harris s'est aussi exprimée et a dit prier pour les proches de Hersh Goldberg-Polin. "Comme il est dit dans la tradition juive, que le souvenir de Hersh soit une bénédiction", a-t-elle déclaré.

La candidate démocrate à l'élection présidentielle a également condamné le Hamas, le qualifiant d'"organisation terroriste maléfique". "Avec ces meurtres, le Hamas a encore davantage de sang américain sur ses mains", a-t-elle ajouté.

"La menace que représente le Hamas pour la population israélienne et les ressortissants américains en Israël doit être éliminée et le Hamas ne peut pas contrôler Gaza", a encore déclaré la vice-présidente américaine, précisant que "la population palestinienne aussi a souffert sous le joug du Hamas depuis près de deux décennies".