Les postulants avaient jusqu'à 18h00 (16h TU) pour déposer leur déclaration de candidature dans les 577 circonscriptions françaises pour les législatives des 30 juin et 7 juillet, dont le Rassemblement national (RN, extrême droite) est le grand favori après avoir déjà triomphé aux européennes.
Candidatures dissidentes à gauche, alliances locales entre droite et majorité présidentielle, ralliement d'une partie des Républicains (LR, droite) au RN... Tout devrait désormais être connu, après une semaine de confusion et après un samedi de mobilisations contre l'extrême droite, qui ont rassemblé 250 000 personnes dans le pays (640 000 selon le syndicat CGT).
À gauche, l'offre était déjà connue depuis la formation à la hâte du Nouveau Front populaire, alliance allant de micro-partis anticapitalistes à l'ancien président de la République social-démocrate François Hollande. François Hollande qui n’aura pas face à lui de candidat du parti présidentiel, annonce Le Figaro ce dimanche soir. « L'entourage de l'ancien chef de l'État indique que ce dernier a en effet "constaté" l'absence de concurrent Renaissance, tout en affirmant ne pas avoir été concerté par la majorité pour cette décision. »
Cette coalition, qui a réussi à s'accorder en quelques jours sur un programme commun malgré des divergences de fond, a également reçu le soutien de l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin (1997-2002) qui en a fait la seule « digue » capable de contenir le RN.
Ce Front populaire doit toutefois encore convaincre qu'il peut résister à l'hétérogénéité de ses composantes et aux crises qui fissurent déjà son unité.
Force dominante à gauche, la France insoumise (LFI, gauche radicale) a été accusée de s'être livrée à une « purge » en refusant de reconduire des élus qui avaient critiqué la personnalité et la ligne du patron du parti Jean-Luc Mélenchon, figure clivante et ancien candidat à la présidentielle. « Les investitures à vie n'existent pas », a cinglé ce 16 juin le leader la gauche radicale, tout en se montrant conciliant sur sa candidature au poste de Premier ministre, dont beaucoup ne veulent pas. « Si vous pensez que je ne dois pas être Premier ministre, je ne le serai pas », a-t-il déclaré sur la chaîne France 3.
La coalition de gauche a aussi été secouée par la volonté de LFI d'investir un proche de Jean-Luc Mélenchon, le député sortant Adrien Quatennens, malgré sa condamnation en 2022 à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour violences conjugales. Face à la colère suscitée par cette annonce chez les partenaires de LFI, M. Quatennens a annoncé renoncer à sa candidature.
Le socialiste Jérôme Guedj, cible des attaques de la France insoumise durant la campagne des européennes, aura face à lui aux législatives une candidate Générations, Hella Kribi-Romdhane, avec un suppléant LFI, Philippe Juraver, a appris l'AFP dimanche soir de sources concordantes.
Dans le camp d'Emmanuel Macron, sonné par la dissolution et affaibli dans les sondages après sa débâcle aux européennes, l'heure est à la remobilisation sous la houlette du Premier ministre Gabriel Attal. Sur le pouvoir d'achat, premier thème mis en avant par les Français, le Premier ministre a promis samedi 15 juin plusieurs mesures en cas de victoire de son camp : une baisse des factures d'électricité de 15% « dès l'hiver prochain » ou une hausse du montant de la prime défiscalisée dite « Macron », que les entreprises peuvent verser à leurs salariés. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a, lui, mis en garde contre la hausse du salaire minimum mensuel à 1 600 euros net proposée par la gauche, qui va, selon lui, provoquer « un chômage de masse ».
La majorité présidentielle sortante ne devrait pas présenter de candidat dans une vingtaine de circonscriptions détenues par des élus de droite ou de gauche ou du groupe centriste Liot jugés constructifs, a appris l'AFP de sources concordantes dimanche à l'issue du délai de dépôt des candidatures en préfecture.
La majorité des députés sortants Renaissance, MoDem et Horizons rempilent pour un nouveau mandat. 24 des 35 ministres du gouvernement Attal sont candidats, à commencer par le Premier ministre dans les Hauts-de-Seine.
LR investit un candidat contre Éric Ciotti à Nice
Du côté de LR, après une semaine chaotique marquée par le choix solitaire de son président Éric Ciotti de s'allier avec le RN, le parti tente tant bien que mal de maintenir une ligne indépendante de l'exécutif comme de l'extrême droite. Le parti Les Républicains a d'ores et déjà investit un candidat contre Éric Ciotti à Nice, Virgile Vanier, a appris l’AFP d’un membre de la commission d’investiture.
Du côté de la commission nationale d'investiture de LR, « près de 400 candidats ont été investis. Cette mobilisation montre que notre famille politique reste totalement unie », affirment dimanche soir les instances du parti.
L’alliance des droites initiée par Éric Ciotti avec le Rassemblement national pourra compter sur l’engagement « d’au moins 62 candidats », a annoncé le président des Républicains dans un communiqué, précisant que « d’autres nous rejoindront par la suite ». Le patron du RN Jordan Bardella, qui à 28 ans vise le poste de Premier ministre, avait annoncé qu'il y aurait « un candidat commun » avec la droite « dans 70 circonscriptions ». Il a par ailleurs confirmé vouloir privatiser « à terme » l'audiovisuel public si son parti arrivait au pouvoir. Marie-Caroline Le Pen, sœur de la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen, a annoncé dimanche être candidate aux législatives.
De son côté, le président de Reconquête !, Éric Zemmour, a annoncé l’investiture de 330 candidats sous la bannière de son parti aux élections législatives. « Nous aurions voulu faire campagne dans une véritable Union nationale, mais le Rassemblement national a refusé à plusieurs reprises notre proposition que tant de Français appellent de leurs vœux », écrit-il sur X. M. Zemmour justifie le choix de ne présenter des candidats « que dans 330 circonscriptions sur 577 » par une volonté de « ne pas nuire aux autres candidats de droite engagés dans cette campagne », précisant avoir « refusé d’investir des candidats devant les artisans de l’union nationale », notamment face à « Éric Ciotti, Nicolas Dupont-Aignan, Christelle D’Intorni, Charles Prats ou encore Guilhem Carayon ».
La campagne officielle pour le premier tour du 30 juin débute ce dimanche soir, à minuit, elle s'étendra jusqu'au vendredi 28 au soir. Les candidats ont jusqu'à mardi 18 pour transmettre leurs professions de foi, qui seront accessibles à partir de mercredi sur le site du ministère de l'Intérieur.
Selon un sondage Elabe pour la chaîne BFMTV et le quotidien La Tribune dimanche, un Français sur trois souhaite une victoire du RN, un sur quatre de l'alliance de gauche et un sur cinq de Renaissance.
Rfi
Candidatures dissidentes à gauche, alliances locales entre droite et majorité présidentielle, ralliement d'une partie des Républicains (LR, droite) au RN... Tout devrait désormais être connu, après une semaine de confusion et après un samedi de mobilisations contre l'extrême droite, qui ont rassemblé 250 000 personnes dans le pays (640 000 selon le syndicat CGT).
À gauche, l'offre était déjà connue depuis la formation à la hâte du Nouveau Front populaire, alliance allant de micro-partis anticapitalistes à l'ancien président de la République social-démocrate François Hollande. François Hollande qui n’aura pas face à lui de candidat du parti présidentiel, annonce Le Figaro ce dimanche soir. « L'entourage de l'ancien chef de l'État indique que ce dernier a en effet "constaté" l'absence de concurrent Renaissance, tout en affirmant ne pas avoir été concerté par la majorité pour cette décision. »
Cette coalition, qui a réussi à s'accorder en quelques jours sur un programme commun malgré des divergences de fond, a également reçu le soutien de l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin (1997-2002) qui en a fait la seule « digue » capable de contenir le RN.
Ce Front populaire doit toutefois encore convaincre qu'il peut résister à l'hétérogénéité de ses composantes et aux crises qui fissurent déjà son unité.
Force dominante à gauche, la France insoumise (LFI, gauche radicale) a été accusée de s'être livrée à une « purge » en refusant de reconduire des élus qui avaient critiqué la personnalité et la ligne du patron du parti Jean-Luc Mélenchon, figure clivante et ancien candidat à la présidentielle. « Les investitures à vie n'existent pas », a cinglé ce 16 juin le leader la gauche radicale, tout en se montrant conciliant sur sa candidature au poste de Premier ministre, dont beaucoup ne veulent pas. « Si vous pensez que je ne dois pas être Premier ministre, je ne le serai pas », a-t-il déclaré sur la chaîne France 3.
La coalition de gauche a aussi été secouée par la volonté de LFI d'investir un proche de Jean-Luc Mélenchon, le député sortant Adrien Quatennens, malgré sa condamnation en 2022 à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour violences conjugales. Face à la colère suscitée par cette annonce chez les partenaires de LFI, M. Quatennens a annoncé renoncer à sa candidature.
Le socialiste Jérôme Guedj, cible des attaques de la France insoumise durant la campagne des européennes, aura face à lui aux législatives une candidate Générations, Hella Kribi-Romdhane, avec un suppléant LFI, Philippe Juraver, a appris l'AFP dimanche soir de sources concordantes.
Dans le camp d'Emmanuel Macron, sonné par la dissolution et affaibli dans les sondages après sa débâcle aux européennes, l'heure est à la remobilisation sous la houlette du Premier ministre Gabriel Attal. Sur le pouvoir d'achat, premier thème mis en avant par les Français, le Premier ministre a promis samedi 15 juin plusieurs mesures en cas de victoire de son camp : une baisse des factures d'électricité de 15% « dès l'hiver prochain » ou une hausse du montant de la prime défiscalisée dite « Macron », que les entreprises peuvent verser à leurs salariés. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a, lui, mis en garde contre la hausse du salaire minimum mensuel à 1 600 euros net proposée par la gauche, qui va, selon lui, provoquer « un chômage de masse ».
La majorité présidentielle sortante ne devrait pas présenter de candidat dans une vingtaine de circonscriptions détenues par des élus de droite ou de gauche ou du groupe centriste Liot jugés constructifs, a appris l'AFP de sources concordantes dimanche à l'issue du délai de dépôt des candidatures en préfecture.
La majorité des députés sortants Renaissance, MoDem et Horizons rempilent pour un nouveau mandat. 24 des 35 ministres du gouvernement Attal sont candidats, à commencer par le Premier ministre dans les Hauts-de-Seine.
LR investit un candidat contre Éric Ciotti à Nice
Du côté de LR, après une semaine chaotique marquée par le choix solitaire de son président Éric Ciotti de s'allier avec le RN, le parti tente tant bien que mal de maintenir une ligne indépendante de l'exécutif comme de l'extrême droite. Le parti Les Républicains a d'ores et déjà investit un candidat contre Éric Ciotti à Nice, Virgile Vanier, a appris l’AFP d’un membre de la commission d’investiture.
Du côté de la commission nationale d'investiture de LR, « près de 400 candidats ont été investis. Cette mobilisation montre que notre famille politique reste totalement unie », affirment dimanche soir les instances du parti.
L’alliance des droites initiée par Éric Ciotti avec le Rassemblement national pourra compter sur l’engagement « d’au moins 62 candidats », a annoncé le président des Républicains dans un communiqué, précisant que « d’autres nous rejoindront par la suite ». Le patron du RN Jordan Bardella, qui à 28 ans vise le poste de Premier ministre, avait annoncé qu'il y aurait « un candidat commun » avec la droite « dans 70 circonscriptions ». Il a par ailleurs confirmé vouloir privatiser « à terme » l'audiovisuel public si son parti arrivait au pouvoir. Marie-Caroline Le Pen, sœur de la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen, a annoncé dimanche être candidate aux législatives.
De son côté, le président de Reconquête !, Éric Zemmour, a annoncé l’investiture de 330 candidats sous la bannière de son parti aux élections législatives. « Nous aurions voulu faire campagne dans une véritable Union nationale, mais le Rassemblement national a refusé à plusieurs reprises notre proposition que tant de Français appellent de leurs vœux », écrit-il sur X. M. Zemmour justifie le choix de ne présenter des candidats « que dans 330 circonscriptions sur 577 » par une volonté de « ne pas nuire aux autres candidats de droite engagés dans cette campagne », précisant avoir « refusé d’investir des candidats devant les artisans de l’union nationale », notamment face à « Éric Ciotti, Nicolas Dupont-Aignan, Christelle D’Intorni, Charles Prats ou encore Guilhem Carayon ».
La campagne officielle pour le premier tour du 30 juin débute ce dimanche soir, à minuit, elle s'étendra jusqu'au vendredi 28 au soir. Les candidats ont jusqu'à mardi 18 pour transmettre leurs professions de foi, qui seront accessibles à partir de mercredi sur le site du ministère de l'Intérieur.
Selon un sondage Elabe pour la chaîne BFMTV et le quotidien La Tribune dimanche, un Français sur trois souhaite une victoire du RN, un sur quatre de l'alliance de gauche et un sur cinq de Renaissance.
Rfi