«La corruption était partie intégrante» de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), dont les dirigeants «ne pouvaient ignorer l'ampleur du dopage», estime la commission indépendante (CI) de l'Agence mondiale antidopage (AMA), dans un rapport sur les actes de corruption à l’IAAF, présenté ce jeudi à Munich.
Elle juge que la corruption «ne peut être attribuée seulement à quelques brebis galeuses agissant de façon isolée», et estime que l'IAAF n'as pas été "assez ferme avec un certain nombre de pays, dont la Russie".
Les points-clé du rapport concernant Lamine Diack:
-Lamine Diack, l'ancien président de l'IAAF, était «responsable de l'organisation d'une conspiration et d'une corruption qui a eu lieu» au sein de l'instance internationale.
-Lamine Diack a créé autour de lui un cercle proche qui a fonctionné comme «une structure de gouvernance illégitime» et ce en dehors des structures de gouvernance de l'IAAF.
-Lamine Diack était personnellement au courant de la fraude et de l'extorsion d'argent effectuées auprès de certains athlètes russes pour dissimuler des cas de dopage. Extorsion réalisée par des membres du cercle cité plus haut.
-L'IAAF avait un système de gouvernance inadéquat pour empêcher la corruption. Les systèmes de vérification au sein de la gouvernance étaient inefficaces.
-Il est «de plus en plus clair» que bien d'autres membres de l'IAAF étaient au courant de ce système de corruption et d'extorsion de fonds
De façon plus générale, le rapport pointe également le rôle joué par les deux fils de Lamine Diack, Papa Massata et Khalil: «Le Conseil de l'IAAF ne pouvait pas ne pas être au courant du niveau de népotisme au sein de l'IAAF, est-il écrit. Lorsque le président de l'IAAF (Lamine Diack, mis en examen par la justice française, ndlr), son conseiller personnel (Habib Cissé, lui aussi mis en examen, ndlr) , deux de ses fils en position de responsabilité (Papa Massata et Khalil Diack, tous deux employés par le passé par l'IAAF, ndlr), le directeur du département médical et antidopage (Gabriel Dollé, lui aussi mis en examen) et le secrétaire général adjoint sont tous impliqués dans des agissements douteux ou criminels, c'est la réputation de l'IAAF toute entière qui est mise en doute, et cette réputation doit être restaurée.»