Le point sur la situation en Gambie (EXCLUSIF DAKARPOSTE)

Comme révélé ce samedi en exclusivité par dakarposte, la mort en prison de l’opposant Solo Sandeng a été le prétexte choisi par les populations sous la houlette du doyen de l'opposition Ousainou DARBOE,pour improviser une marche suivie d'une procession non autorisée en direction de Banjul la capitale administrative.

Ibrima Sandeng connu sous le sobriquet de Solo,jeune leader du principal parti de l'opposition UDP,a été été interpellé jeudi soir après la manifestation improvisée de West Files,célèbre carrefour du populaire quartier de Sérécounda. 

Le journaliste de 25 ans, Alhagie Abdoulie Ceesay, qui était gardé en détention dans la redoutée citadelle de Mile II de Banjul depuis plus de 300 jours, a également fini par tirer sa révérence.  Il nous revient qu'il a rendu l'âme au prétoire de  Banjul lors de sa première comparution.

Dès l'annonce de la mort de Solo ce samedi 16 avril 2016,les populations gambiennes qui sortaient à peine de la torpeur des événements sévèrement réprimés par la police gambienne,se sont spontanément rassemblés au stratégique rond point de Kanifing Municipality ce samedi. Et, c'est pour se diriger spontanément vers Miles 2 distante d'une dizaine de kilomètres.C'était sans compter avec la rapidité des forces de sécurité Gambiennes qui ont vite fait de quitter leur quartier général de Banjul pour freiner les manifestants venus des quartiers riverains de Bakotéh,TabaKoto,New Junction,etc...

Devant une telle ampleur,le ministre de l'Intérieur Ousmane Sonko a du faire appel à la fameuse garde nationale,garde prétorienne en renfort.Et le pire s'est alors produit car ces éléments de la garde nationale composée pour la majorité de militaires "mais également d'anciens rebelles du MFDC", selon nos sources, n'est pas outillée pour des opérations de maintien ou de rétablissement de l'ordre. Et, selon des sources de dakarposte basées sur place, à voir l'armement dont ils disposaient,ces gens n'avaient pas fait le déplacement pour rien.

Et, nos sources  de poursuivre qu'à peine quelques sommations incomprises par une foule en furie,les premières grenades sont vites lancées suivies quelques minutes plus tard de tirs qui ressembleraient au staccato d'armes automatiques. Plusieurs personnes furent retrouvées à terre après le dispersement de la fumée mais nombreuses étaient des femmes qui avaient inhalé le gaz lacrymogène.
De nombreuses arrestations ont été opérées dans les rangs de l'opposition notamment celle de la figure historique Ousainu Darboe qui a voulu se racheter de son absence décriée par les populations lors de la manifestation de Jeudi où le secrétaire à la mobilisation de son parti UDP en l'occurence Solo Sandeng décédé samedi,a été arrêté.
L'opposition après la sévère répression fait les comptes en déplorant la perte de 3 manifestants et l'arrestation de près de 30 personnes dont des femmes qui ont été acheminés dans la structure hospitalière du Royal Victoria Teaching Hospital de Banjul sous haute escorte.
En attendant la réaction du Président Yaya Jammeh qui a déjà quitté Ankara pour rallier Banjul,  dakarposte est en mesure de révéler que les forces de sécurité ont fini de boucler l'ensemble du territoire national.
C'est ainsi qu'une source basée à Karang nous confirme que le poste gambien de Hamdalaye a reçu des renforts de taille en homme comme en matériel.Et selon cette source qui mène ces activités à Banjul,les points stratégiques,les check points et surtout les contrôle d'identité sont multiples. "Aux différents points de contrôle,ce sont des jeunes soldats,doigts sur la détente qui font le travail avec un certain zèle" avons-nous pu glaner.
Les principaux opposants qui ne sont pas encore interpellés font l'objet d'une étroite surveillance des éléments de la National Intelligence Agency et Mai Ahmed Fatty du Gambien Moral Congress (GMC), réfugié à Dakar, ainsi que Halifa Sallah du People's Democratic Organisation for Independance an Socialism (PDOIS) sont activement recherchés car n'étant pas à leur domicile respectif.
Espérons que le retour du président Jammeh calmera les ardeurs et pour la première fois,le Président pourrait appeler à de larges concertations.C'est à ce prix et seulement que l'escalade pourra être arrêté surtout avec la situation délétère que vivent les populations depuis le blocus de la frontière par les syndicats de transport Sénégalais.

Affaire à suivre...