Cette grâce accordée à Karim Wade dans la nuit de jeudi à vendredi signe avant tout la fin des fortes tensions entre le président Macky Sall et les cadres du Parti démocratique sénégalais (PDS) d'Abdoulaye Wade. Des tensions permanentes depuis l'élection présidentielle de 2012.
Si certains évoquent désormais un possible rapprochement politique, voire une entrée au gouvernement, le chef de l'Etat a néanmoins compris qu'il devait isoler Karim Wade, prétendant sérieux s'il se présente à la présidentielle 2019. En contrepartie de sa libération, le fils de l'ex-président Abdoulaye Wade a en effet accepté, visiblement contre son gré, de quitter immédiatement le Sénégal.
Une grâce critiquée
Cette libération provoque aussi de vives critiques de la population et de la société civile, notamment au sein du mouvement Y’en a marre, qui estime qu'une justice à deux vitesses est en place et que seuls les puissants peuvent échapper à la prison.
Idrissa Seck, le leader du parti Rewmi, dénonce un deal orchestré du Qatar, où Karim Wade s'est envolé quelques heures après sa libération. « Je trouve sa libération scandaleuse, parce que résultat d’un deal. Le Qatar est intervenu (…). Ce deal enlève au président de la République toute légitimité pour poursuivre qui que ce soit. Le président Macky Sall a perdu toute légitimité pour parler de traque de biens mal acquis parce que cette traque autour de Karim Wade a tenu en haleine le peuple sénégalais pendant quatre ans et accouche d’une souris, souligne-t-il. Ce que je trouve ignoble, c’est que le président Macky Sall ait voulu couvrir ce deal en l’anoblissant au moyen d’un prétendu dialogue national qui comme vous avez pu le constater n’a porté sur aucun des intérêts vitaux du Sénégal. »
Le PDS a en effet contre toute attente accepté de participer au dialogue national. Alors cette libération est-elle le fruit d'un deal avec l'ancien président Abdoulaye Wade ? « Le président n’a pas besoin d’un prétexte pour libérer Karim Wade. S’il y avait eu un deal, cela aurait pu intervenir depuis deux ans ou trois ans. Je ne vois pas quel serait le deal en la matière », répond Abdou Latif Coulibaly, le secrétaire général du gouvernement sénégalais. La réconciliation de la famille PDS peut-être ? « Je ne le crois pas », réagit Abdou Latif Coulibaly.
Macky Sall l'a dit et répété à plusieurs reprises : « Non, la grâce de Karim Wade ne signe pas la fin de la lutte contre la corruption. Oui, cette lutte va continuer ». Mais ce discours, très fort, a été noyé dans les débats et les rumeurs sur la grâce de Karim Wade. A voir, désormais, comment Macky Sall, fin stratège, va mettre en place sa stratégie. L'objectif est clair : gagner les législatives l'an prochain.
Si certains évoquent désormais un possible rapprochement politique, voire une entrée au gouvernement, le chef de l'Etat a néanmoins compris qu'il devait isoler Karim Wade, prétendant sérieux s'il se présente à la présidentielle 2019. En contrepartie de sa libération, le fils de l'ex-président Abdoulaye Wade a en effet accepté, visiblement contre son gré, de quitter immédiatement le Sénégal.
Une grâce critiquée
Cette libération provoque aussi de vives critiques de la population et de la société civile, notamment au sein du mouvement Y’en a marre, qui estime qu'une justice à deux vitesses est en place et que seuls les puissants peuvent échapper à la prison.
Idrissa Seck, le leader du parti Rewmi, dénonce un deal orchestré du Qatar, où Karim Wade s'est envolé quelques heures après sa libération. « Je trouve sa libération scandaleuse, parce que résultat d’un deal. Le Qatar est intervenu (…). Ce deal enlève au président de la République toute légitimité pour poursuivre qui que ce soit. Le président Macky Sall a perdu toute légitimité pour parler de traque de biens mal acquis parce que cette traque autour de Karim Wade a tenu en haleine le peuple sénégalais pendant quatre ans et accouche d’une souris, souligne-t-il. Ce que je trouve ignoble, c’est que le président Macky Sall ait voulu couvrir ce deal en l’anoblissant au moyen d’un prétendu dialogue national qui comme vous avez pu le constater n’a porté sur aucun des intérêts vitaux du Sénégal. »
Le PDS a en effet contre toute attente accepté de participer au dialogue national. Alors cette libération est-elle le fruit d'un deal avec l'ancien président Abdoulaye Wade ? « Le président n’a pas besoin d’un prétexte pour libérer Karim Wade. S’il y avait eu un deal, cela aurait pu intervenir depuis deux ans ou trois ans. Je ne vois pas quel serait le deal en la matière », répond Abdou Latif Coulibaly, le secrétaire général du gouvernement sénégalais. La réconciliation de la famille PDS peut-être ? « Je ne le crois pas », réagit Abdou Latif Coulibaly.
Macky Sall l'a dit et répété à plusieurs reprises : « Non, la grâce de Karim Wade ne signe pas la fin de la lutte contre la corruption. Oui, cette lutte va continuer ». Mais ce discours, très fort, a été noyé dans les débats et les rumeurs sur la grâce de Karim Wade. A voir, désormais, comment Macky Sall, fin stratège, va mettre en place sa stratégie. L'objectif est clair : gagner les législatives l'an prochain.