L’interdiction de l’implantation d’écoles publiques françaises à Touba doit être revue. Du point de vue de la loi, cette interdiction est illégale car Touba est une portion du territoire national et devrait bénéficier comme toutes les autres ville du Sénégal de toutes sortes d’infrastructures sociales, hospitalières, routières, sanitaires, scolaires, d’assainissement etc. D’ailleurs, c’est ce défaut d’assainissement qui cause chaque année d’énormes inondations dans la vie de Touba. Les populations de Touba ont les mêmes droits que celles des autres villes. Ainsi, l’école d’enseignement en langue française n’est pas mauvaise en soi, elle ne fait pas du musulman un mécréant et ne l’empêche pas de connaître et de maîtriser sa religion, l’islam. De même, apprendre la langue arabe ou être Arabe ne fait pas forcément un musulman ou maîtriser l’islam.
Certes Dieu a révélé le coran en langue arabe en vertu de son pouvoir discrétionnaire, mais toutes les langues émanent de lui et sont d’égale fonction de communication. Abou Lahab était un Arabe et il comprenait bien le message que véhicule le coran. Et pourtant, Dieu l’a maudit. La culture arabe et la civilisation islamique sont différentes. L’islam est une science et un mode de vie à part. Avant la révélation de l’islam, les Arabes enterraient leurs filles vivantes. Heureusement, cette tradition criminelle arabe a été combattue par la civilisation islamique.
La population musulmane mondiale fait actuellement 2 milliards et les Arabes musulmans ne représentent que 10%. Au Liban, il y a plus d’Arabes chrétiens que de musulmans. En Syrie et en Irak, il y a aussi beaucoup d’Arabes chrétiens. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Tarek Aziz, était un arabe chrétien. Mais avant de mourir, il s’était converti à l’islam. Pareil pour l’ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, Pierre Boutros Ghali, il était chrétien copte.
De toutes ces considérations, on en déduit qu’être Arabe ou parler la langue arabe ne fait pas forcément un musulman ou un érudit musulman. De la même manière, apprendre le français ne fait pas un chrétien ou ignorer l’islam. A travers le monde, des intellectuels francophones ont fait des productions que les arabisants n’ont pas faites. Prenons l’exemple de Roger Garaudy, c’était un grand homme qui a beaucoup œuvré pour défendre l’islam et étendre son expansion en se servant de la philosophie. C’est aussi le cas de Maurice Bucaille, médecin français converti à l’islam. Dans son ouvrage la bible, le coran et la science, il a beaucoup fait à partir de la science pour défendre et argumenter les thèses défendues par l’islam. De même pour Ahmed Deeda, un Sud-Africain d’origine indienne. Comparé à eux, il n’y a pas un seul arabisant ou arabophone qui ait fait autant.
Donc laissons ouvrir des écoles publiques en langue française à Touba. Je suis un natif de Diourbel. Et pourtant, à côté de la grande maison de Serigne Touba à Diourbel, appelée Keur gou mak, il y avait un établissement dénommé école franco-mouride dans les années 1910. Elle a été rebaptisée Massourang Sourang, dans les années 90 par le président Abdou Diouf. C’est en hommage aux efforts fournis par Massourang Sourang, car c’est lui qui était allé en France s’occuper du titre foncier des 400 hectares pour la construction de la grande mosquée de Touba.
Serigne Bassirou Mbacké, fils de Cheikh Ahmadou Bamba et père de l’actuel khalife des mourides, a cohabité avec cette école franco-mouride jusqu’à sa mort. Mieux et toujours à Diourbel, non loin de la grande maison – Keur gou mak – de Cheikh Ahmadou Bamba, il y avait et il y a encore une école privée catholique en langue française et une église catholique. Serigne Bamba n’avait jamais interdit l’ouverture et l’implantation de l’école franco-mouride qui faisait un enseignement en langue française.
Même si Touba est un titre foncier, cela ne concerne que les 400 hectares de l’espace occupé par la grande mosquée. Au-delà, c’est le domaine national.
Des produits de l’école en langue française, devenus des médecins, sont affectés dans les hôpitaux et centres de santé de Touba. Bref, ceux qui s’opposent à l’implantation des écoles publiques françaises doivent être conséquents. Qu’ils sachent qu’il y a de grands intellectuels Mbacké-Mbacké à l’instar de beaucoup de fils de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, devenus de hauts cadres. Il y en a des banquiers, des notaires, des médecins etc. Moussa Mbacké est un grand notaire à Thiès, Serigne Abdou Fata Mbacké, fils de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, a aussi fait tout son cursus scolaire à l’école française jusqu’à l’université de Dakar (Ucad).
Donc il ne faut pas faire la confusion entre l’enseignement général en langue française et le catéchisme. Autant il y a des écoles publiques françaises à Saint Louis, Diourbel, Kaolack etc., autant il devrait y en avoir à Touba. D’ailleurs, beaucoup d’élèves de Touba parcourent plusieurs kilomètres pour aller étudier dans des écoles françaises à Mbacké. Qu’on leur permettre d’étudier l’enseignement en langue française chez eux, à Touba.
Parmi les toutes premières écoles publiques d’enseignement en langue française implantées à Diourbel, on a l’école régionale sise à côté de la maison où Cheikh Ahmadou Bamba a été assigné en résidence surveillée. Cheikh Anta Diop, homonyme d’un grand dignitaire mouride, a étudié dans cette école et il est cité parmi les plus grands penseurs africains. L’autre école est celle franco-mouride, mitoyenne à la grande maison keur gou mak de Serigne Touba où il a vécu pendant 15 ans et où il a rendu l’âme, mitoyenne aussi à la maison de la mère de Serigne Saliou qui, chaque année, passait tout le mois de ramadan à Diourbel. Cette école a produit beaucoup de cadres mourides comme feu Seyni Ndiaye qui fut un fervent mouride et directeur national de la Bceao. Même l’ancien ministre, Mamadou Diop Decroix, a fait ses humanités à l’école franco-mouride.
L’école franco-mouride était la maison d’un grand dignitaire mouride du nom de Serigne Mame Mor Diarra Mbacké. Il l’avait cédée à l’autorité coloniale française pour qu’on y ouvre une école d’enseignement public en langue française.
Enfin, pour montrer que l’école publique française n’a jamais été interdite dans le milieu mouride, quand on étudiait à l’école franco-mouride, après les cours, on faisait obligatoirement des cours d’arabe. En conséquence, les dignitaires mourides ne se sont jamais opposés à l’école française. D’ailleurs, il y a des écoles privées françaises à Touba Darou Khoudoss, fief de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, non loin de la grande mosquée.
Ceux qui refusent l’ouverture d’une école publique en langue française à Touba croient que c’est une école de Nassarane, ce qui n’est pas le cas. C’est le wolof qui a déformé le mot et l’a lié au christianisme. Le mot vient de Nazareth, la ville natale de Jésus Christ. C’est pourquoi on parle de Jésus de Nazareth. C’est pareil pour tant d’autres mots déformés, comme e mot charité devenu serithieu ou le nom Mourtada, devenu Mor Talla. A cause de cette déformation, dès qu’on parle d’école publique d’enseignement français, on fait allusion aux Nassaranes et au christianisme. La vérité est que dans les écoles publiques d’enseignement français, on n’y enseigne pas la religion, a fortiori le christianisme. Il est bon de lever cette équivoque pour que Touba sache que le programme enseigné par l’école publique de langue française n’a rien à voir avec la religion chrétienne.
Cheikh Oumar TALL
Directeur de publication du mensuel « le jour – al yawmou »
Certes Dieu a révélé le coran en langue arabe en vertu de son pouvoir discrétionnaire, mais toutes les langues émanent de lui et sont d’égale fonction de communication. Abou Lahab était un Arabe et il comprenait bien le message que véhicule le coran. Et pourtant, Dieu l’a maudit. La culture arabe et la civilisation islamique sont différentes. L’islam est une science et un mode de vie à part. Avant la révélation de l’islam, les Arabes enterraient leurs filles vivantes. Heureusement, cette tradition criminelle arabe a été combattue par la civilisation islamique.
La population musulmane mondiale fait actuellement 2 milliards et les Arabes musulmans ne représentent que 10%. Au Liban, il y a plus d’Arabes chrétiens que de musulmans. En Syrie et en Irak, il y a aussi beaucoup d’Arabes chrétiens. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Tarek Aziz, était un arabe chrétien. Mais avant de mourir, il s’était converti à l’islam. Pareil pour l’ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, Pierre Boutros Ghali, il était chrétien copte.
De toutes ces considérations, on en déduit qu’être Arabe ou parler la langue arabe ne fait pas forcément un musulman ou un érudit musulman. De la même manière, apprendre le français ne fait pas un chrétien ou ignorer l’islam. A travers le monde, des intellectuels francophones ont fait des productions que les arabisants n’ont pas faites. Prenons l’exemple de Roger Garaudy, c’était un grand homme qui a beaucoup œuvré pour défendre l’islam et étendre son expansion en se servant de la philosophie. C’est aussi le cas de Maurice Bucaille, médecin français converti à l’islam. Dans son ouvrage la bible, le coran et la science, il a beaucoup fait à partir de la science pour défendre et argumenter les thèses défendues par l’islam. De même pour Ahmed Deeda, un Sud-Africain d’origine indienne. Comparé à eux, il n’y a pas un seul arabisant ou arabophone qui ait fait autant.
Donc laissons ouvrir des écoles publiques en langue française à Touba. Je suis un natif de Diourbel. Et pourtant, à côté de la grande maison de Serigne Touba à Diourbel, appelée Keur gou mak, il y avait un établissement dénommé école franco-mouride dans les années 1910. Elle a été rebaptisée Massourang Sourang, dans les années 90 par le président Abdou Diouf. C’est en hommage aux efforts fournis par Massourang Sourang, car c’est lui qui était allé en France s’occuper du titre foncier des 400 hectares pour la construction de la grande mosquée de Touba.
Serigne Bassirou Mbacké, fils de Cheikh Ahmadou Bamba et père de l’actuel khalife des mourides, a cohabité avec cette école franco-mouride jusqu’à sa mort. Mieux et toujours à Diourbel, non loin de la grande maison – Keur gou mak – de Cheikh Ahmadou Bamba, il y avait et il y a encore une école privée catholique en langue française et une église catholique. Serigne Bamba n’avait jamais interdit l’ouverture et l’implantation de l’école franco-mouride qui faisait un enseignement en langue française.
Même si Touba est un titre foncier, cela ne concerne que les 400 hectares de l’espace occupé par la grande mosquée. Au-delà, c’est le domaine national.
Des produits de l’école en langue française, devenus des médecins, sont affectés dans les hôpitaux et centres de santé de Touba. Bref, ceux qui s’opposent à l’implantation des écoles publiques françaises doivent être conséquents. Qu’ils sachent qu’il y a de grands intellectuels Mbacké-Mbacké à l’instar de beaucoup de fils de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, devenus de hauts cadres. Il y en a des banquiers, des notaires, des médecins etc. Moussa Mbacké est un grand notaire à Thiès, Serigne Abdou Fata Mbacké, fils de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, a aussi fait tout son cursus scolaire à l’école française jusqu’à l’université de Dakar (Ucad).
Donc il ne faut pas faire la confusion entre l’enseignement général en langue française et le catéchisme. Autant il y a des écoles publiques françaises à Saint Louis, Diourbel, Kaolack etc., autant il devrait y en avoir à Touba. D’ailleurs, beaucoup d’élèves de Touba parcourent plusieurs kilomètres pour aller étudier dans des écoles françaises à Mbacké. Qu’on leur permettre d’étudier l’enseignement en langue française chez eux, à Touba.
Parmi les toutes premières écoles publiques d’enseignement en langue française implantées à Diourbel, on a l’école régionale sise à côté de la maison où Cheikh Ahmadou Bamba a été assigné en résidence surveillée. Cheikh Anta Diop, homonyme d’un grand dignitaire mouride, a étudié dans cette école et il est cité parmi les plus grands penseurs africains. L’autre école est celle franco-mouride, mitoyenne à la grande maison keur gou mak de Serigne Touba où il a vécu pendant 15 ans et où il a rendu l’âme, mitoyenne aussi à la maison de la mère de Serigne Saliou qui, chaque année, passait tout le mois de ramadan à Diourbel. Cette école a produit beaucoup de cadres mourides comme feu Seyni Ndiaye qui fut un fervent mouride et directeur national de la Bceao. Même l’ancien ministre, Mamadou Diop Decroix, a fait ses humanités à l’école franco-mouride.
L’école franco-mouride était la maison d’un grand dignitaire mouride du nom de Serigne Mame Mor Diarra Mbacké. Il l’avait cédée à l’autorité coloniale française pour qu’on y ouvre une école d’enseignement public en langue française.
Enfin, pour montrer que l’école publique française n’a jamais été interdite dans le milieu mouride, quand on étudiait à l’école franco-mouride, après les cours, on faisait obligatoirement des cours d’arabe. En conséquence, les dignitaires mourides ne se sont jamais opposés à l’école française. D’ailleurs, il y a des écoles privées françaises à Touba Darou Khoudoss, fief de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, non loin de la grande mosquée.
Ceux qui refusent l’ouverture d’une école publique en langue française à Touba croient que c’est une école de Nassarane, ce qui n’est pas le cas. C’est le wolof qui a déformé le mot et l’a lié au christianisme. Le mot vient de Nazareth, la ville natale de Jésus Christ. C’est pourquoi on parle de Jésus de Nazareth. C’est pareil pour tant d’autres mots déformés, comme e mot charité devenu serithieu ou le nom Mourtada, devenu Mor Talla. A cause de cette déformation, dès qu’on parle d’école publique d’enseignement français, on fait allusion aux Nassaranes et au christianisme. La vérité est que dans les écoles publiques d’enseignement français, on n’y enseigne pas la religion, a fortiori le christianisme. Il est bon de lever cette équivoque pour que Touba sache que le programme enseigné par l’école publique de langue française n’a rien à voir avec la religion chrétienne.
Cheikh Oumar TALL
Directeur de publication du mensuel « le jour – al yawmou »