Dans la marche de la Nation et de l’Etat de droit, les Intellectuels ont toujours endossé, au Sénégal, le manteau de sentinelles de la République. Ecoutés et adoubés, ils n’ont cessé de s’illustrer par leurs idées d’avant-garde, de propositions et de défense désintéressée de l’intérêt général. Mais depuis plus d’une décennie, et particulièrement depuis l’avènement de Macky Sall à la tête de l’Etat, ceux qui furent les plus en vue désertent en masse le champ de la cogitation citoyenne, passant de reniements à abdications, pour céder sans appel à l’attrait des arômes du pouvoir détenteur de l’avoir. Et les masquent tombent !
Le revirement impopulaire et spectaculaire de l’économiste Moubarak Lô qui, après avoir jeté aux gémonies le régime de Macky Sall le rejoint par une petite porte de la primature a provoqué, à la fois, une indignation et une hilarité générale.
L’indignation s’explique par ses positions contestataires, venimeuses et radicales contre le pouvoir APR, des positions qu’il muta en appréciations lumineuses, le temps d’une négociation clandestine avec la Primature. Et le régime qu’il diabolisait devint, à la surprise générale, une merveilleuse toile d’appareil de construction nationale.
Pourtant, il pérorait que ce régime menait le Sénégal vers l’abime et Idrissa Seck, l’opposant attitré de Macky Sall, devenait alors, pour lui, la seule alternative. Aujourd’hui, en résiliant ses positions, il indigne l’opinion publique.
Et à cette indignation se joint une hilarité générale en raison de la risée dont il fait l’objet. Son revirement sous le couvert de réponse du haut-fonctionnaire aux appels de l’Etat a fait tomber son masque et les Sénégalais ont découvert en lui plus le profil d’un vrai amuseur public que celui d’un technocrate pétri de désintéressement et de patriotisme.
Mais le cas Moubarak pose surtout au Sénégal un débat sur les rapports entre l’Intellectuel et le pouvoir au Sénégal. La pertinence de ce débat s’impose par l’envahissement de l’espace partisan, spécifiquement de l’espace du pouvoir, par les intellectuels autrefois défenseurs de l’Etat de droit, des valeurs démocratiques, des vertus de la République et de l’intérêt général.
Ismaël Madior Fall, Abdou Latif Coulibaly, Penda Mbow, Abdou Aziz Diop, El hadji Hamidou Kassé, Pr Hamidou Dia, Alioune Badara Sall, dit Alioune Fall, entre autres, sont devenus des auxiliaires engagés ou encagoulés du parti au pouvoir et des zélateurs de l’homme Macky Sall. Pour beaucoup de citoyens, ils ne sont que des polichinelles du Pouvoir.
L’esprit Intellectuel trahi
Les Intellectuels ont donné aux peuples la République et rédigé en 1789 la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, devenue le dénominateur commun de la communauté mondiale. Ils ont libéré des peuples et imposé par la plume et les idées la démocratie en s’érigeant en traceurs de destin.
En France, à la suite du coup d’Etat de Napoléon le 02 décembre 1852, puis dans toute l’Europe du 20ème siècle pendant les despotismes de Mussolini, Hitler, Staline, entre autres, ensuite au Moyen-Orient du temps des monarchies tyranniques, et enfin en Afrique post- indépendance malaxée par des pouvoirs dictatoriaux, ce sont les intellectuels qui ont été les meneurs de combats épiques pour la libération des peuples.
Au Sénégal, quand sous Senghor, Diouf et Wade, le juste ruait vers l’abîme et que les droits étaient trahis par le juridisme et l’autoritarisme les Intellectuels, par des voix patriotiques rythmées d’actions de citoyenneté, ont mené de grandes batailles pour le triomphe de la liberté et de la démocratie.
Cette responsabilité historique a toujours été celle des gens d’esprit, en principe inextricables au refus de l’arbitraire, de l’iniquité et de la confiscation partisane des Institutions.
Mais aujourd’hui, tout indique que l’esprit Intellectuel est trahi. Pourtant, Marx et Gramsci convainquent que l’Intellectuel se caractérise par sa réceptivité à l’idéal démocratique et son attachement bienveillant à l’intérêt général. Mais est-ce aujourd’hui le cas au Sénégal où la classe intellectuelle semble plus encline à rejoindre le pouvoir, un pouvoir que le député Moustapha Cissé Lô a eu le courage, malheureusement perfide, de définir comme une « calebasse de miel ».
L’historienne Penda Mbow, autrefois prompte à monter au créneau pour la défense de l’éthique dans la gouvernance et l’éloignement de la famille dans la gestion des affaires publiques est devenue une sorte de majordome de la Première Dame du Sénégal, Marième Faye Sall. Et pourtant, que n’a-t-elle dit et fait contre la gestion familiale du pouvoir et « la dévolution monarchique » du pouvoir avec son Mouvement citoyen, aujourd’hui mis en apnée ?
Les écrivains aux idées prolixes, Hamidou Dia et Hamidou Kassé sont aujourd’hui au cœur du pouvoir partisan qu’ils défendent en érigeant leurs plumes en griffes pour lacérer ceux qui contrarient leur mentor Macky Sall, détenteur du pouvoir.
L’Universitaire Ismaël Madior Fall qui a toujours bénéficié d’un halo incommensurable pour ses analyses justes et difficilement réfutables sur les affaires constitutionnelles est devenu Ministre-Conseiller du Président de la République, chef du parti APR et se voit obligé, par militantisme subtile et par loyauté, de défendre ses positions ou de jouer au précurseur de ses décisions personnelles et partisanes.
D’autres comme les journalistes Alioune Badara Sall, connu sous le nom de Alioune Fall, et Abdou Latif Coulibaly prennent le risque de produire des ouvrages dithyrambiques de circonstance qui perdraient leur convenance dès que Macky Sall quitterait le pouvoir.
Les exemples peuvent bien foisonner et confirment que le régime de Macky Sall fait tomber les masques par une logique d’intégration et de domestication d’intellectuels écroués dans des sinécures qui les amènent tous à découvrir que l’Etat n’est que bourses, privilèges, argent et autre gâteries.
De nombreux intellectuels sont devenus des partisans aveugles du pouvoir et par leurs prises de position, ils vicient l’idéal démocratique en l’accommodant d’intérêts boursiers et politiciens. Ils ne convainquent plus. Au contraire, ils déçoivent l’opinion qui manifeste à leur égard une réaction dédaigneuse.
Quand le pouvoir assujettit le savoir et dompte l’Intellectuel
Le pouvoir est porteur d’avoirs. Il est un grenier d’avantages. Il est une vraie « calebasse de miel ». Il est loin des amphithéâtres et des tables d’écriture d’ouvrages, des pots d’encre et des espaces de cogitation.
Il est plutôt donateur de privilèges et de préséances qui donnent un profil social sur fond de profits pécuniaires.
L’espace cérébral a ainsi totalement changé. L’intellectuel sénégalais actuel n’est plus un Dia Mamadou, un Amadou Télémaque Sow, Cheikh Anta Diop, Majmouth Diop, un Abdoulaye Ly qui n’ont jamais imaginé monnayer leurs intellects et leurs convictions à un pouvoir, dût-il être généreux et juteux.
Il est, au contraire assujetti et dompté par le pouvoir politique qui le couve et le couvre de biens et de sinécures. C’est pourquoi, on assiste à une propension d’intellectuels domestiqués par l’avoir du pouvoir à se vanter et à vanter ce pouvoir, à se pomponner d’un air satisfait devant le miroir supposé admiratif d’un peuple mis, disent-ils, sur les rails de l’émergence.
Aux idées d’avant-garde qu’ils défendaient, se substitue un verbiage creux avec des prismes libellistes et des aphorismes pamphlétaires mêlés d’images, de jeux de calembour, de métaphores et de tonalité polémiste qui les amènent à se perdre dans un labyrinthe d’impertinence.
Les sorties médiatiques de Ismaël Madior Fall, de El Hadji Hamidou Kassé, ou de Abdou Latif Coulibaly, par exemple, contre l’opposition, les syndicats d’enseignants ou les contradicteurs du Président de la République, chef de l’APR sur le référendum renseignent que l’Intellectuel est devenu un acteur partisan. Si en dehors de l’espace du pouvoir, il se donne le diadème de sentinelle c’est juste une stratégie pour se donner un nom et du poids. Mais dès qu’il hume les effluves du pouvoir, il devient un féroce défenseur de l’inadmissible et un allié de l’injustifiable.
Les donnes se sont maintenant détériorées : il suffit de faire une offre bien négociée à l’Intellectuel agitateur pour l’amener à changer d’idées et de camp, et intégrer le pouvoir. Ministre-Conseiller, Conseiller spécial, Conseil technique, Ministre, Secrétaire d’Etat, Directeur général de Société ou d’Agence nationale, PCA, l’essentiel est simplement d’être au pouvoir et en jouir.
Aujourd’hui, les intellectuels qui sont domestiqués par le pouvoir sont nombreux. Certains même s’érigent en défenseurs ou porte-paroles officieux du pouvoir, non qu’ils soient au cœur du système mais parce qu’ils gèrent des amitiés et des intimités entretenues avec des mastodontes du pouvoir, généreux en chèques ou enveloppes bourrées.
Il appert conséquemment que l’Intellectuel entretient maintenant avec le pouvoir des relations nébuleuses. Ils sont nombreux à appartenir directement ou indirectement au système clientéliste, adaptant leurs propos et leurs convictions au gré des sollicitudes et selon les dividendes, illustrant à merveille ce que Edward Saïd appelle « la complaisance et la flagornerie d’une intelligentsia facilement maniable ».
Heureusement, il existe ça et là des intellectuels indomesticables qui savent dire non ou plier bagage quand un désaccord sur une question d’intérêt national ou d’orientation de l’action politique et publique surgit. Il en est ainsi par exemple du Professeur Malick Ndiaye et de l’ancien Ministre Jacques Diouf qui ont préféré quitter plutôt que de se soumettre à un ordre partisan qui sait d’où il vient en ignorant où il va. « La liberté n’est pas une guenille à vendre », a enseigné Victor Hugo
Le revirement impopulaire et spectaculaire de l’économiste Moubarak Lô qui, après avoir jeté aux gémonies le régime de Macky Sall le rejoint par une petite porte de la primature a provoqué, à la fois, une indignation et une hilarité générale.
L’indignation s’explique par ses positions contestataires, venimeuses et radicales contre le pouvoir APR, des positions qu’il muta en appréciations lumineuses, le temps d’une négociation clandestine avec la Primature. Et le régime qu’il diabolisait devint, à la surprise générale, une merveilleuse toile d’appareil de construction nationale.
Pourtant, il pérorait que ce régime menait le Sénégal vers l’abime et Idrissa Seck, l’opposant attitré de Macky Sall, devenait alors, pour lui, la seule alternative. Aujourd’hui, en résiliant ses positions, il indigne l’opinion publique.
Et à cette indignation se joint une hilarité générale en raison de la risée dont il fait l’objet. Son revirement sous le couvert de réponse du haut-fonctionnaire aux appels de l’Etat a fait tomber son masque et les Sénégalais ont découvert en lui plus le profil d’un vrai amuseur public que celui d’un technocrate pétri de désintéressement et de patriotisme.
Mais le cas Moubarak pose surtout au Sénégal un débat sur les rapports entre l’Intellectuel et le pouvoir au Sénégal. La pertinence de ce débat s’impose par l’envahissement de l’espace partisan, spécifiquement de l’espace du pouvoir, par les intellectuels autrefois défenseurs de l’Etat de droit, des valeurs démocratiques, des vertus de la République et de l’intérêt général.
Ismaël Madior Fall, Abdou Latif Coulibaly, Penda Mbow, Abdou Aziz Diop, El hadji Hamidou Kassé, Pr Hamidou Dia, Alioune Badara Sall, dit Alioune Fall, entre autres, sont devenus des auxiliaires engagés ou encagoulés du parti au pouvoir et des zélateurs de l’homme Macky Sall. Pour beaucoup de citoyens, ils ne sont que des polichinelles du Pouvoir.
L’esprit Intellectuel trahi
Les Intellectuels ont donné aux peuples la République et rédigé en 1789 la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, devenue le dénominateur commun de la communauté mondiale. Ils ont libéré des peuples et imposé par la plume et les idées la démocratie en s’érigeant en traceurs de destin.
En France, à la suite du coup d’Etat de Napoléon le 02 décembre 1852, puis dans toute l’Europe du 20ème siècle pendant les despotismes de Mussolini, Hitler, Staline, entre autres, ensuite au Moyen-Orient du temps des monarchies tyranniques, et enfin en Afrique post- indépendance malaxée par des pouvoirs dictatoriaux, ce sont les intellectuels qui ont été les meneurs de combats épiques pour la libération des peuples.
Au Sénégal, quand sous Senghor, Diouf et Wade, le juste ruait vers l’abîme et que les droits étaient trahis par le juridisme et l’autoritarisme les Intellectuels, par des voix patriotiques rythmées d’actions de citoyenneté, ont mené de grandes batailles pour le triomphe de la liberté et de la démocratie.
Cette responsabilité historique a toujours été celle des gens d’esprit, en principe inextricables au refus de l’arbitraire, de l’iniquité et de la confiscation partisane des Institutions.
Mais aujourd’hui, tout indique que l’esprit Intellectuel est trahi. Pourtant, Marx et Gramsci convainquent que l’Intellectuel se caractérise par sa réceptivité à l’idéal démocratique et son attachement bienveillant à l’intérêt général. Mais est-ce aujourd’hui le cas au Sénégal où la classe intellectuelle semble plus encline à rejoindre le pouvoir, un pouvoir que le député Moustapha Cissé Lô a eu le courage, malheureusement perfide, de définir comme une « calebasse de miel ».
L’historienne Penda Mbow, autrefois prompte à monter au créneau pour la défense de l’éthique dans la gouvernance et l’éloignement de la famille dans la gestion des affaires publiques est devenue une sorte de majordome de la Première Dame du Sénégal, Marième Faye Sall. Et pourtant, que n’a-t-elle dit et fait contre la gestion familiale du pouvoir et « la dévolution monarchique » du pouvoir avec son Mouvement citoyen, aujourd’hui mis en apnée ?
Les écrivains aux idées prolixes, Hamidou Dia et Hamidou Kassé sont aujourd’hui au cœur du pouvoir partisan qu’ils défendent en érigeant leurs plumes en griffes pour lacérer ceux qui contrarient leur mentor Macky Sall, détenteur du pouvoir.
L’Universitaire Ismaël Madior Fall qui a toujours bénéficié d’un halo incommensurable pour ses analyses justes et difficilement réfutables sur les affaires constitutionnelles est devenu Ministre-Conseiller du Président de la République, chef du parti APR et se voit obligé, par militantisme subtile et par loyauté, de défendre ses positions ou de jouer au précurseur de ses décisions personnelles et partisanes.
D’autres comme les journalistes Alioune Badara Sall, connu sous le nom de Alioune Fall, et Abdou Latif Coulibaly prennent le risque de produire des ouvrages dithyrambiques de circonstance qui perdraient leur convenance dès que Macky Sall quitterait le pouvoir.
Les exemples peuvent bien foisonner et confirment que le régime de Macky Sall fait tomber les masques par une logique d’intégration et de domestication d’intellectuels écroués dans des sinécures qui les amènent tous à découvrir que l’Etat n’est que bourses, privilèges, argent et autre gâteries.
De nombreux intellectuels sont devenus des partisans aveugles du pouvoir et par leurs prises de position, ils vicient l’idéal démocratique en l’accommodant d’intérêts boursiers et politiciens. Ils ne convainquent plus. Au contraire, ils déçoivent l’opinion qui manifeste à leur égard une réaction dédaigneuse.
Quand le pouvoir assujettit le savoir et dompte l’Intellectuel
Le pouvoir est porteur d’avoirs. Il est un grenier d’avantages. Il est une vraie « calebasse de miel ». Il est loin des amphithéâtres et des tables d’écriture d’ouvrages, des pots d’encre et des espaces de cogitation.
Il est plutôt donateur de privilèges et de préséances qui donnent un profil social sur fond de profits pécuniaires.
L’espace cérébral a ainsi totalement changé. L’intellectuel sénégalais actuel n’est plus un Dia Mamadou, un Amadou Télémaque Sow, Cheikh Anta Diop, Majmouth Diop, un Abdoulaye Ly qui n’ont jamais imaginé monnayer leurs intellects et leurs convictions à un pouvoir, dût-il être généreux et juteux.
Il est, au contraire assujetti et dompté par le pouvoir politique qui le couve et le couvre de biens et de sinécures. C’est pourquoi, on assiste à une propension d’intellectuels domestiqués par l’avoir du pouvoir à se vanter et à vanter ce pouvoir, à se pomponner d’un air satisfait devant le miroir supposé admiratif d’un peuple mis, disent-ils, sur les rails de l’émergence.
Aux idées d’avant-garde qu’ils défendaient, se substitue un verbiage creux avec des prismes libellistes et des aphorismes pamphlétaires mêlés d’images, de jeux de calembour, de métaphores et de tonalité polémiste qui les amènent à se perdre dans un labyrinthe d’impertinence.
Les sorties médiatiques de Ismaël Madior Fall, de El Hadji Hamidou Kassé, ou de Abdou Latif Coulibaly, par exemple, contre l’opposition, les syndicats d’enseignants ou les contradicteurs du Président de la République, chef de l’APR sur le référendum renseignent que l’Intellectuel est devenu un acteur partisan. Si en dehors de l’espace du pouvoir, il se donne le diadème de sentinelle c’est juste une stratégie pour se donner un nom et du poids. Mais dès qu’il hume les effluves du pouvoir, il devient un féroce défenseur de l’inadmissible et un allié de l’injustifiable.
Les donnes se sont maintenant détériorées : il suffit de faire une offre bien négociée à l’Intellectuel agitateur pour l’amener à changer d’idées et de camp, et intégrer le pouvoir. Ministre-Conseiller, Conseiller spécial, Conseil technique, Ministre, Secrétaire d’Etat, Directeur général de Société ou d’Agence nationale, PCA, l’essentiel est simplement d’être au pouvoir et en jouir.
Aujourd’hui, les intellectuels qui sont domestiqués par le pouvoir sont nombreux. Certains même s’érigent en défenseurs ou porte-paroles officieux du pouvoir, non qu’ils soient au cœur du système mais parce qu’ils gèrent des amitiés et des intimités entretenues avec des mastodontes du pouvoir, généreux en chèques ou enveloppes bourrées.
Il appert conséquemment que l’Intellectuel entretient maintenant avec le pouvoir des relations nébuleuses. Ils sont nombreux à appartenir directement ou indirectement au système clientéliste, adaptant leurs propos et leurs convictions au gré des sollicitudes et selon les dividendes, illustrant à merveille ce que Edward Saïd appelle « la complaisance et la flagornerie d’une intelligentsia facilement maniable ».
Heureusement, il existe ça et là des intellectuels indomesticables qui savent dire non ou plier bagage quand un désaccord sur une question d’intérêt national ou d’orientation de l’action politique et publique surgit. Il en est ainsi par exemple du Professeur Malick Ndiaye et de l’ancien Ministre Jacques Diouf qui ont préféré quitter plutôt que de se soumettre à un ordre partisan qui sait d’où il vient en ignorant où il va. « La liberté n’est pas une guenille à vendre », a enseigné Victor Hugo