Ibou Mané responsable politique à Rewmi: " Les Sénégalais ont fini par se rendre compte qu'Idrissa Seck est le seul alternatif (...) Le pouvoir, carent de Macky Sall, a fait une belle promotion à Karim Wade (...)

Dakarposte: M. Mané, vous êtes l'un des rares militants de "Rewmi" qui jurent encore fidélité à votre mentor Idrissa Seck, qu'est ce qui explique votre attachement à votre mentor?

Ibou Mané: Nous avons choisi de mener le combat pour la conquête démocratique du pouvoir avec l'ensemble des militantes et militants, pour porter notre mentor à la station présidentielle avec courage, constance et combativité. Pour nous, il est l'un des rares hommes politiques actuels du pays qui incarne cette nouvelle génération imprégnée de valeurs républicaines.
Il réunit véritablement les qualités d'un leader de par sa forte personnalité, ses convictions et son sens élevé de la justice et de la démocratie. Vous conviendrez avec moi que quelque soit le climat politique, les circonstances, Idrissa seck est resté constant dans sa démarche politique, arrimé à des vertus,  avec une vision et une seule ambition pour le Sénégal: servir et non se servir.


Votre parti est apparemment dans la tourmente, allusion faite à ce vent de rébellion, avec notamment le "cas Oumar Sarr" qui semble inactif depuis un certain temps. Que vous inspire tous ces départs en cascade notés à "Rewmi"?

Ibou Mané: Sans tambour ni trompette, le rewmi est entrain de tisser sa toile sur toute l’étendue du territoire. De nouvelles adhésions se font partout, des débauchages dans presque tous les partis, y compris dans le camp du pouvoir ou les responsables déçus rallient sans cesse le Rewmi. Et, ceux qui rejoignent le parti s'accordent à dire qu'ils ont beau cogiter, beau chercher, mais ils ont fini par se rendre compte qu'Idrissa Seck présente le profil de l'emploi, celui du dirigeant crédible à même d'opérer les changements tant attendus par le commun des Sénégalais.
Revenant à votre question, un parti politique n'est pas un cercle fermé donc les adhésions et les sorties se font librement. J'assimile un parti politique comme un train où simultanément  des gens  descendent à chaque gare et d'autres l'empruntent. 
Nous remercions  cependant tous les camarades, qui à un moment donné ont contribué à la vie du parti. Nous n'en voulons pas à ceux qui nous ont quitté à un moment du combat pour des largesses du pouvoir. L'opposition n’étant pas facile. Mais il faut savoir que ce sont des bois morts, je veux dire les militants à l'esprit carriériste, mercantile qui quittent souvent. Ceux qui ont quitté ne représentent qu'eux mêmes; ils n'ont emporté personne.
 S'agissant du cas du  frère Omar Sarr. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il a depuis des mois  gelé ses  activités au sein du parti;  il n'attendait que le bon moment pour l'annoncer histoire de faire un buzz. A notre humble avis, il pouvait poser le problème à l'interne pour qu'ensemble, nous trouvons une solution s'il y'a vraiment différent entre lui et notre mentor car,  comme le dit l'adage: le linge sale se lave en famille. 

Quel bilan faites-vous des trois ans de magistère de Macky Sall?

Ibou Mané: Le bilan n'est pas du tout fameux, pas du tout reluisant. En trois ans d'exercice du pouvoir, la demande sociale reste présente et pressante avec des coupures du liquide précieux combinées de délestages de courant dans la capitale et un peu partout dans le pays. L'emploi n'a pas décollé, le secteur privé  met la clé sous la paillasson et les licenciements plus qu'on ne recrute.
Le peuple fatigué désappointée attend toujours de lui des solutions idoines. Il a failli à sa mission et je crois qu'il doit avoir l'honnneté de dire aux Sénégalais qu'il n'a  pas les prédispositions de présider aux destinées du pays.  Autant il est limité, autant son  gouvernement est carent. Il a beau remanié, remodelé, mais c'est lui au gouvernail qui pose problème parce qu'il est tout simplement limité. 

Votre avis sur l'actualité politique au Sénégal?

C'est, de prime abord, avec amertume et regret que  je constate à l'image des Sénégalais que Macky a  raté le coche. Vous avez vous même remarqué que dans  la mouvance présidentielle,  il manque cet espace inclusif de concertation sur les grandes questions qui agitent le Sénégal.
En lieu et place de promouvoir la gouvernance vertueuse qu'il (ndlr: Macky Sall) a tant claironné, il s'adonne à des pratiques repréhensibles, combattues sous l'ancien régime. Force est de reconnaitre que les ruptures  tant attendues tardent encore et il n'y a aucune volonté de moraliser la vie politique en décourageant des pratiques aussi malsaines que la transhumance, le clientélisme, le népotisme entre autres. 
En lieu et place de prendre en  charge les préoccupations des Sénégalais, de  se démener comme un beau diable pour satisfaire les aspirations des Sénégalais, Macky s'évertue à activer des gens pour sonder l'opinion sur "l'impossibilité" de tenir son engagement (car il s'agit bien de cela) de réduire son mandat à cinq ans , encouragent la corruption, sa politique alimentaire qu'il avait "himself" dénoncé.
 Pour se mettre à l'abri de poursuites pour detournements présumés de deniers publics ou autres délits ces transhumants infestent le pouvoir. C'est du militantisme de prédation qu'il faut combattre.


Et, comment ça se passe à Paris où vous êtes établi?

 Le Rewmi se massifie très bien à Paris sous la conduite de Monsieur Khalifa Gassa. Notre ambition c'est de faire du Rewmi la premiere force politique en France; c'est pourquoi nous ne faisons qu'installer des sections dans les differents departements de Fance et pour se faire, nous vendons le maximum de cartes de membres. 

Au fait, des difficultés on en croise partout, quelles sont celles que vous ( je fais allusion à la communauté Sénégalaise), rencontrez souvent ici en France?

  Le fait de quitter son pays pour améliorer sa condition de vie, celle de sa famille, de son quartier, village, de son pays d'origine et d'accueil, je pense rupture ne peut être plus grande que cet engagement. Mais les émigrés doivent aller plus loin, ils doivent être parmi les majeurs investisseurs du Sénégal futur. La diaspora est la quinzième région virtuelle du Sénégal. Elle est devenue un laboratoire expérimental économique, culturel, et démocratique. A l'image des autres émigrés, les  Senegalais en France sont de braves gens qui n'ont qu'un seul objectif  travailler à la sueur de leur front pour d'abord s'épanouir et rendre épanouis le reste de la famille resté au Sénégal.  Cependant, nous rencontrons quelques difficultés notamment dues à la lenteur administrative dans les consulats.

Que pensez-vous de Karim Wade?

Le cas du prisonnier le plus célebre est devenu une patate chaude entre les mains du pouvoir. A mon avis, le pouvoir a fait une belle promotion à celui qui en 2011 était l'homme le plus vomi des Sénégalais. Nous condamnons le traitement qu'il a subi depuis le déclenchement de la procédure jusqu'à sa peine définitive.

Quelles sont vos impressions sur la traque des biens supposés mal acquis?

Nous sommes pour la reddition des comptes mais totalement contre de la manière sélective dont elle est pratiquée. Comment comprendre que parmi tous les collaborateurs de l'ancien Président Wade, seuls quelques uns ont été traqué?
Que sont -ils devenus les autres pretendus prévenus, catalogués au tout début de la traque de déliquants à col blanc, de prédateurs des deniers publics?
Sur plus de 150 ministres de l'ancien régime comment comprendre que seul Karim Wade, ait fait l'objet du plus gigantesque acharnement de l'histoire politico-judiciaire? Alors,  si la traque doit se limiter à lui seul autant le libérer.

Vous avez un dernier mot

Nous demandons à tous les rewmistes de descendre sur le terrain aller rencontrer les militants dans les villages, dans les hameaux, de  partager leur quotidien et au besoin apporter des solutions à leurs problèmes.
Une élection présidentielle ne se gagne pas dans les bureaux climatisés,  il faut descendre dans la base, aller vers les militants.