Une dose de folie s’est répandue, ce weekend, dans ce charmant pays des paradoxes. Des forces de défense et de sécurité qui tirent sur des manifestants à mains nues et torturent avec une violence qui frise la stupidité. Qui s’acharnent sur des femmes sans défense ou des personnes vulnérables comme cet individu en situation de handicap que ses t0rtionnaires ont rudoyé de façon presque jouissive avant de l’arracher de son fauteuil. C’est comme si on leur avait donné le permis de vi0lenter et tu*er ! Et plutôt que de dénoncer, instruire des enquêtes pour faire la lumière sur ces bavures devenues récurrentes et traitées avec banalité, l’Autorité ferme les yeux ou regarde ailleurs en adoptant la politique de la dénégation. Dans un pays où la liberté de marche est consacrée par la Constitution, policiers et gendarmes répriment aveuglément les citoyens qui usent de ce droit. Au Sénégal, les manifestations pacifiques se terminent dans le sang non pas du fait des marcheurs mais de celui des gens censés faire respecter l’ordre et que l’on lâche comme des chiens affamés sur des citoyens désarmés. Rien que dans les manifestations de ce vendredi il y a eu trois morts. Bien avant cela, des dizaines de jeunes sont tombés depuis 2021 sous les balles des forces dites de l’ordre mais ça n’a semblé émouvoir personne. Pendant que des familles pleurent leurs morts ou pansent les blessures de leurs fils, le Chef distille insidieusement .l’idée que des forces organisées pourraient prendre le pouvoir. On aimerait bien lui demander ce. qu’il adviendrait dans ce cas de son intégrité physique. A moins qu’il se soit entendu d’abord avec. ces forces organisées. Une erreur de communication dans un instant de perte de lucidité face certainement à des condamnations qui fusent de partout depuis qu’il a décide de prolonger son mandat. Ça la fiche mal assurément pour un président qui caresse l’idée de créer une fondation de… la paix après avoir quitté le pouvoir. Sauf s’il s’agit, bien sûr, d’une paix des cimetières pour nos jeunes gens. Des jeunes qui, par milliers, fuient ce pays pour un ailleurs meilleur. Un pays qui se porterait mieux si on cessait de penser que ceux qui s’opposent à leurs gouvernants sont manipulés par des forces obscures qui n’existent que dans l’imagination des gens du pouvoir.
KACCOOR BI – LE TEMOIN
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