Floraison de "milices" au Sénégal

Au rythme où vont les choses,toutes les sociétés nationales créeront leur société de sécurité renforçant davantage le sentiment d'insécurité sélective,syndrome que vivent les citoyens depuis un certain temps.
Après la tumultueuse période des milices des partis politiques comme les calots bleus du PDS ou les calots marrons de l'APR sans oublier les gros du Parti Socialiste d'antan et les bodys boys d'Idrissa Seck qui s'adonnaient à toute sorte de violence gratuite au motif qu'ils assuraient la protection de leurs leaders,nos  mémoires bruissent encore au bruit de ces accidents et affrontements d'une violence inouïe et où seuls les citoyens étaient perdants.
Cette nouvelle forme de "milice" qui ne dit pas son nom commence avec le projet du Maire de Dakar Khalifa Sall en 2013 d'instituer un corps des Volontaires de la Ville avec le concours de la police municipale pour la gestion de l'espace urbain et du cadre de vie et ce,dans le cadre de la gouvernance participative.
Volontaires que certains partisans du partisans du parti au pouvoir ont vite catalogué de milice créée aux fins exclusives de défense du Maire mais surtout futurs gros bras en période électorale.
A peine lancée,le corps des Volontaires verra naitre l'Agence de Sécurité de Proximité par Décret n° 2013-1063 du 5 août 2013 portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’ASP dont les attributions sont édictées comme ainsi :
L’Agence participe, en relation avec les autorités de police et les forces de sécurité (Police et Gendarmerie), à la mise en œuvre d’une police sécuritaire de proximité bâtie autour de la prévention et du partenariat actif entre l’Etat, les Collectivités locales et les acteurs de la vie sociale,
- participer à l’élaboration et à la mise en œuvre, en rapport avec les différents acteurs, du plan national de prévention et de lutte contre la délinquance ;
- participer à la mise en place de contrats locaux de sécurité en relation avec les comités départements de prévention et de lutte contre la délinquance ;
- assurer le recrutement, la gestion des assistants de la sécurité de proximité (ASP) et leur déploiement pour emploi au niveau de la Police et de la Gendarmerie ;
- élaborer les règles de déontologie, d’éthique et de discipline dans le domaine de la prévention pour les assistants ;
- préparer et promouvoir toute étude et réflexion relatives au développement des activités de police de proximité notamment dans le domaine de la prévention;en somme un vrai service de police qui ne dit pas son nom.
A la même période,le Directeur général du Port de Dakar Cheikh Kanté connu pour sa proximité et sa disponibilité vis à vis de son mentor et leader crée un corps d'élite de 450 membres et comme prétexte à cette création,il est fait mention par Mr Kanté de contribuer à lutter contre le chômage des jeunes, en créant des centaines d'emplois durables.Il faudra préciser que ces créations d'emploi qui ne répondent à aucune norme ont fini de décourager toute initiative privée dans le secteur de la sécurité car malgré les complaintes des syndicats maison de la sécurité  qui y voyaient un moyen de précariser leur outil de travail.
Même cas de figure à Dakar Dem Dikk où le Directeur Général avait donné comme raison,la sécurisation des bus de sa société souvent victimes d'actes de vandalisme et ce malgré l'opposition des syndicalistes qui y voyaient juste un moyen de placer du personnel politique mais surtout un détournement d'objectif.Car selon certains membres de Dakar Dem Dikk,il est impensable que des gros bras puissent empêcher une foule de casser ou bruler des bus là où les forces de sécurités ont échoués.
Un observateur de la vie publique sénégalaise qui n'est pas du tout convaincu de la pertinence et de l'utilité de ces comités de sécurité,tire sur la sonnette d'alarme quant aux débordements à prévoir car tous ces agents quoiqu'on veuille nous faire croire défendront par tous les moyens ceux là qui les ont recruté.D'où une privatisation de la sécurité au profit d'une certaine classe,permettant à des personnes non assermentées de jouir de ce que l'on appelle la violence légitime seul un état à travers ces services,est détenteur.
Avant d'attirer l'attention des autorités sur les méfaits de ces "comités" de sécurité ailleurs,il nous donne l'exemple des expéditions punitives en période électorale ayant enregistré des pertes en vie humaine.