Le célèbre percussionniste sénégalais Doudou Ndiaye Rose est décédé à Dakar à l'âge de 85 ans. Connu comme un véritable chef d'orchestre, il était capable de diriger plus de cent batteurs à la fois, sur des rythmes différents. Il avait multiplié les collaborations avec des artistes du monde entier.
Selon la légende, la danseuse et chanteuse Joséphine Baker, de passage à Dakar, aurait prédit à Doudou Ndiaye Rose qu'il serait un jour un " grand batteur". L'histoire est belle, et la vie de Mamadou Ndiaye, le vrai nom de Doudou Ndiaye Rose, ressemble effectivement à une légende.
Né à Dakar dans un quartier aujourd'hui englouti dans la Médina, ce percussionniste hors pair est issu d'une famille de griots. Même s'il s'initie aux tams-tams traditionnels à l'âge de 7 ans, Doudou Ndiaye Rose travaille d'abord comme soudeur. Repéré lors d'un défilé de tambourinaires le jour de l'indépendance, en 1960, le maître du sabar deviendra chef-tambour des Ballets nationaux du Sénégal.
Sa carrière internationale commence à près de 60 ans, au milieu des années 1980, après une prestation au festival Nancy Jazz Pulsations. En 1989, il fait partie des artistes invités aux célébrations du Bicentenaire de la Révolution française. Ensuite, les collaborations s'enchaînent : avec Peter Gabriel, qui sort l'album Djabote sur son label Real World, ou avec le barde breton Alan Stivell. L’Unesco l’a classé « trésor humain vivant ». Avec la mort de Doudou Ndiaye Rose, c'est à la fois un artiste traditionnel et universel, qui s'éteint.