Ces derniers temps, Malick Gackou occupe les devants de l’actualité. En effet, après avoir quitté la coalition Benno Bokk Yaakar en lâchant son mentor Moustapha Niass, ce natif de la banlieue dakaroise qui a créé le Grand Parti, s’est engagé dans une logique de débauchages de ses anciens camarades de l’Afp. Une mission qu’il réussit bien pour avoir convaincu beaucoup d’entre ceux-ci de le rejoindre. Et le leader du Grand parti ne se limite pas là. El Hadj Malick Gackou ne semble pas épargner le régime actuel. Déjà, dans une appréciation qu’il a faite hier de la crise de l’éducation, le natif de la banlieue indique que « le système scolaire est à l’image du pays »: « Foo lal mou meti » (Rien ne marche dans ce pays). Mais comme à l’accoutumée, cette posture le met dans l’oeil du cyclone. Et la saisie de ses véhicules ne fait que le confirmer.
En effet, à l’orée de cette tournée politique, des agents de la Douane ont débarqué chez lui pour saisir lesdits véhicules offerts au Grand Parti par le nommé Mamadou Niaye. Ce dernier aura beau crier sur tous les toits que l’acquisition de ces moyens de locomotion s’est faite dans les normes mais la Douane ne l’entend pas de cette oreille. Les soldats de l’Economie trouvent que la somme débloquée pour le dédouanement est trop en deçà du montant requis et réclament pas moins de 2 millions au propriétaire des véhicules.
Cette orientation de l’Etat reprend à bien des égards la logique des hommes politique de neutraliser leurs adversaires politiques par tous les moyens et l’histoire du Sénégal en a bien enregistré des exemples.
Abdou Diouf le précurseur
Depuis le régime d’Abdou Diouf, le bâton de Damoclès est souvent utilisé pour intimider les farouches opposants. C’est d’ailleurs pour cette raison que dès son accession à la magistrature suprême, le successeur de Léopold Sédar Senghor avait mis sur pied la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite par traquer les opposants de la politique de Diouf à la place de tous ceux qui auraient pillé les deniers publics. Cette orientation a été ensuite reprise par son successeur Me Abdoulaye Wade.
Wade lui emboîte le pas
Dans cette logique, le père de Karim a initié dès son accession à la magistrature suprême des audits pour dit-il assainir la gestion des affaires de l’Etat. Mais au finish, aucun résultant convaincant si ce n’est le fait qu’il a réussi a neutraliser certains de ses opposants et faire transhumer d’autres. Et il ne se limite pas là. En véritable bête politique, il s’acharne sur ces potentiels successeurs qui poussaient de l’aile. Idrissa, Macky Sall y ont passé.
Macky s’y met aussi
En véritable élève de son mentor politique, le successeur de Me Abdoulaye Wade emprunte à son tour la même voie. Macky Sall se cache derrière la bonne gouvernance pour se lancer aux trousses de ses adversaires dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Et c’était à nouveau reparti comme à l’accoutumée pour rendre la voie politique plus lisse car encombrée par de farouches adversaires qu’il faut à tout prix neutraliser. Et Malick Gackou fait sans doute désormais partie de ceux-là.