L’appel à la concertation nationale du président de la République a fait ressurgir les divisions qui minent le Parti socialiste (Ps) depuis l’avènement du Président Macky Sall au pouvoir. En effet, au moment où Ousmane Tanor Dieng, le secrétaire général du Ps, paradait au palais de la République et magnifiait l’initiative du chef de l’Etat, Khalifa Sall, son principal rival au sein du parti et très probable candidat à la prochaine élection présidentielle et ses partisans critiquaient cet appel. C’était lors d’une contre manifestation, meeting organisé par le député-maire socialiste de Mermoz-Sacré cœur, Barthélémy Dias. Ce meeting a enregistré la participation des 19 coordinations Ps de Dakar. C’est dire qu’avec ce dialogue, Macky Sall a dressé les élus socialistes de la capitale contre le secrétaire général du Ps. L’ancien responsable des jeunesses socialistes qui considère ce dialogue comme une diversion, affirme que Macky Sall ne sait plus quoi faire. «Le dialogue national de Macky Sall ne nous intéresse pas parce que lors du référendum il n’en a fait qu’à sa tête. Donc ce dialogue est pour l’opposition. Macky Sall doit dialoguer avec l’opposition, on ne dialogue pas avec ses alliés», dit encore Barthélémy Dias.
Actuellement, le Ps est profondément déchiré entre pro et anti Benno Bokk Yaakaar. Les premiers favorables à Ousmane Tanor Dieng sont pour la poursuite du compagnonnage avec le parti présidentiel, alors que les seconds, partisans du maire de Dakar, Khalifa Sall, jugent contreproductive et réclament la fin de cette alliance.
A l’instar du Ps, ce dialogue a également scindé le Pds, un parti jusque-là uni dans sa détermination à en découdre avec le pouvoir. D’ailleurs, vendredi dernier, la réunion du comité directeur qui a pris la décision de répondre favorablement à cet appel, s’est terminé en queue de poisson. En effet, des responsables libéraux et pas des moindres parmi lesquels Farba Senghor, Fabouly Gaye ont boudé la rencontre. Secrétaire général adjoint de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) Fabouly Gaye dénonce la position de son parti: «Ce n’est pas la question du nombre qui doit prévaloir parce qu’il y a des questions qui devraient être débattues. Nous devrions rester et discuter jusqu’à 4 heures du matin pour avoir une position nette et tranchée sur la question. Mais, venir et en moins de 30 minutes, donner la position du parti, ce n’est pas sérieux», dit-il, jugeant «déplorable» le manque de débats. En définitive, c’est le chef de file de l’Apr, initiateur de ce dialogue, qui en récolte les fruits.
WALF