Crise en Gambie: la région de Kolda enregistre environ 3 500 personnes déplacées

Les autorités administratives, éducatives et leurs partenaires sont en train de prendre les mesures idoines pour prendre en charge ceux qui ont fui la Gambie. Déjà une centaine d’établissements sont ciblés pour accueillir les personnes qui ont fui la Gambie.

« Dans le département de Vélingara, nous avons identifié 33 écoles et collèges qui pourraient éventuellement accueillir les déplacés venant de la Gambie, notamment les élèves. Dans le département de Médina Yoro Foula, il y a une cinquantaine d’écoles et collèges et dans la commune de Kolda une quinzaine », annonce l’inspecteur d’académie de Kolda, Mamadou Goudiaby. Selon ses explications, il s’agit pour eux de « voir l’état des lieux de ces écoles et établissements par rapport à certaines commodités. Surtout en termes de salles de classe et de toilettes, mais aussi de voir s’il existe ou non des cantines scolaires dans les établissements ciblés. Ce travail est fait et nous avons vraiment un tableau clair de l’infrastructure scolaire existante, le long de la frontière, mais également dans certaines communes qui pourraient recevoir des personnes déplacées ».    

A côté de cela, les autorités éducatives ont décidé de mobiliser le personnel enseignant, dans le cadre d’un éventuel recensement des personnes déplacées. C’est ainsi que des inspecteurs de l’éducation et de la formation ont été instruits d’informer les directeurs des différents établissements de tout faire pour que les enseignants puissent participer au recensement. « Il s’agit pour nous d’avoir une idée claire du nombre d’élèves, à travers leurs âges, mais également leur niveau », indique Mamadou Goudiaby. En plus de « la prise en charge psycho-sociale des enfants, nous avons également prévu des kits ludiques pour prendre en charge tout ce monde qui nous viendrait de la Gambie », assure-t-il.

Terre d’asile

La capitale du Fouladou est en effet devenue la terre d’asile de milliers personnes (3 500) qui ont fui la Gambie en proie à une crise postélectorale. Qui prend une tournure dangereuse, avec l’intervention redoutée des forces d’interposition mandatées par la Cedeao pour déloger Yahya Jammeh du pouvoir. Ces populations ne veulent pas se retrouver prises dans le piège meurtrier des violents affrontements qui risquent d’opposer les hommes du Président sortant Yaya Jammeh, et ces forces de la CEDEAO. Même si l’exode a débuté depuis quelques semaines, il a atteint son point culminant ces 72 dernières heures.

Ainsi, la région de Kolda est le point de chute de nombreuses familles jetées sur le chemin de l’exil. De Kolda département à Médina Yoro Foula, en passant par celui de Vélingara, on note la présence de ces déplacés majoritairement accueillis par leurs parents ou proches. À la date de ce 19 janvier, le département de Médina Yoro Foula a accueilli plus de 2 500 personnes déplacées ; 114  pour le département de Kolda. La commune de Pata en a enregistré plus de 450. Le département de Vélingara, lui, a enregistré quelque 800 déplacés, hier. Mais, ce chiffre pourrait d’être revue à la hausse. Car, il y a un bon nombre de Guinéens qui sont en transit et qui attendent de rejoindre leur pays, la Guinée Conakry.

Cet exode concerne majoritairement des Gambiens, des Sénégalais, des Guinéens et quelques autres nationalités qui travaillaient ou vivaient en Gambie. Depuis le 6 janvier dernier, ces personnes déplacées composées essentiellement de femmes, d’enfants et de personnes âgées fuient la Gambie. C’est pourquoi, dans les trois départements de la région, les habitants se sont mobilisés pour leur accueil. Un geste de solidarité qui traduit l’expression de la compassion d’une population très sensible à ce genre de situation pour l’avoir vécue dans la crise casamançaise.

EnQuête