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Confessions poignantes: Les petits talibés racontent leur quotidien

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 9 Septembre 2016 à 16:41 modifié le Vendredi 9 Septembre 2016 - 16:44

La rencontre avec les enfants de la rue, plus connus sous le nom de ‘’talibé’’, au Sénégal, est souvent poignante. Leur vécu évolue en un récit vibrant. Souvent issus d’autres régions ou même de pays frontaliers comme la Gambie ou la Guinée, ils sont arrachés à leur terroir, leur famille et leurs amis, pour être conduits à Dakar. Arrivés dans cette ville où ils ne connaissent personne, ils sont confiés à des maîtres coraniques censés améliorer leurs connaissances. Mais, la suite de l’histoire est toujours triste.


Confessions poignantes: Les petits talibés racontent leur quotidien
«Comment nous visons le regard des autres enfants»
«On m’avait seulement dit que j’allais quitter mon pays pour venir, ici, apprendre davantage les versets du Coran», explique Aladji, un petit talibé de 10 ans, ayant quitté Candle, un village de la Gambie, pour venir se retrouver mendiant à Dakar. Mais il s’avère que l’enseignement coranique n’est pas l’unique travail que leur fera faire leur maître. Le quotidien de ces petits talibés se résume, en effet, à l’apprentissage du Coran et à déambuler dans les rues de la ville pour mendier. Les conditions dans lesquelles ils vivent les empêchent de s’épanouir pleinement. «Nous dormons dans une grande pièce à même le sol», nous confie Aladji. Ses parents lui manquent. Et l’une des choses qui lui fait le plus mal, c’est le regard des autres. Surtout celui des enfants du même âge: «Je n’ai pas vu mes parents depuis 5 ans maintenant. Ce qui nous fatigue le plus, nous talibés, c’est que nous sommes confrontés au regard des autres enfants de notre âge».
«Je n’ai pas vu mes parents depuis 5 ans»
En rencontrant un talibé du nom de Tidiane, on se rend très vite compte que les enfants sont livrés à eux-mêmes. La plupart d’entre eux ne connaissent pas même leur propre âge. Le temps s’est arrêté pour eux. «Ma mère habite en Guinée c’est elle qui ma amené ici pour apprendre le coran. Mais je ne connais pas mon âge». Un autre talibé comme lui, du nom de Mamadou, sûrement plus âgé que lui, couché à même le sol devant la mosquée de Sacré-Cœur, nous explique : «Nous venons de Ouakam. Nous quittons chez nous à partir de 7 heures du matin pour ne rentrer qu’à 14 heures». Tidiane nous confie: «Je ne veux pas repartir chez moi. Dakar est mieux que d’où nous venons». Sur leurs visages, se lit l’innocence. Pieds nus, ils continuent leur chemin en mendiant dans le but ultime d’amasser plus d’argent et être épargnés par leur maître coranique à leur retour. Aladji, Tidiane et Mamadou font partie de ces centaines d’autres enfants de la rue que l’Etat du Sénégal a décidé de retirer des voies publiques. Un processus qui a commencé en juillet 2016, et qui est actuellement en cours.
Awa DRAME
 

Auteur: Awa DRAME - seneweb news - Seneweb.com

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