Je n’en reviens toujours pas ! Sans sourciller, cet ami me dit : « la question de l’eau nous permet de mobiliser des Sénégalais pour nos marches ». Et les nettes améliorations ? « C’est réel. Cependant, nous sommes en politique. L’agitation est une réalité ». En politique, les acteurs acceptent-ils d’être de piètres leaders en mal de thématique porteuse? Acceptent-ils d’être de piètres analystes ne sachant pas prendre la mesure évolutive d’un problème ? Ces marches ont un visage traversé par un cruel paradoxe : un des leaders avait littéralement dépecé le secteur. Et c’est lui qui met la surpression pour récolter le charisme que ses pieds carrés et son phrasé pâteux lui interdisent. Surpression ! Ce mot est encore de saison dans le milieu. Quand la pression baisse au pompage, l’eau a besoin d’être fortement transportée pour arriver aux quartiers en bout de réseau ou en hauteur. Les dysfonctionnements récurrents aux Parcelles Assainies, à Bène et Niarry Tally et, quelquefois, à Mermoz ne sont pas déconnectés de ce phénomène. « L’eau est paresseuse », disent nos techniciens. Et donc, il fait la pousser à « travailler », à se promener, à courir. Pis, quand la ressource est rare, les premiers servis sont les premiers qui se présentent au bord de la route avec leur gamelle. Ici, la route, c’est la conduite. Les sommets de côte sont difficiles. Il faut les appréhender de la même manière qu’un cycliste monte un col. Pédaler un peu plus. Solliciter ses muscles un peu plus.
C’est la fonction de surpression. Pas la surpression politique sur pancarte, celle-là qui se gave de termes exagérés pour nommer les difficultés de 10% des Dakarois : « pénurie », « pénurie chronique », « crise »… Je nomme bien la surpression domestique. Il est fréquent d’entendre un marcheur fustiger l’absence d’eau depuis deux ou six mois dans un quartier où la distribution est assez correcte au rez-de-chaussée. J’ai pris la bonne information chez mes amis de la SDE : le contrat de service assigne à l’exploitant l’obligation de fournir de l’eau à 1 bar, un étalonnage de pression équivalant à 10 mètres de hauteur. Les bailleurs veulent tout : le beurre, l’argent et la laitière ! Au nom de quelle équité un bailleur qui loue un appartement à 120.000 ou 150.000 FCFA ne mettrait-il pas à la disposition des locataires une pompe pour propulser l’eau au deuxième étage ?
Faites des pancartes pour l’Etat en cas de rupture du service. Faites-en, même s’il n’y a plus grand chose à revendiquer dans un contexte de production record de 390 millions de litres d’eau par jour. Faites-en également pour vos bailleurs pour absence de surpresseur. Le mode de distribution de la pression sociale n’en sera que plus équitable.
Habib Demba Fall
C’est la fonction de surpression. Pas la surpression politique sur pancarte, celle-là qui se gave de termes exagérés pour nommer les difficultés de 10% des Dakarois : « pénurie », « pénurie chronique », « crise »… Je nomme bien la surpression domestique. Il est fréquent d’entendre un marcheur fustiger l’absence d’eau depuis deux ou six mois dans un quartier où la distribution est assez correcte au rez-de-chaussée. J’ai pris la bonne information chez mes amis de la SDE : le contrat de service assigne à l’exploitant l’obligation de fournir de l’eau à 1 bar, un étalonnage de pression équivalant à 10 mètres de hauteur. Les bailleurs veulent tout : le beurre, l’argent et la laitière ! Au nom de quelle équité un bailleur qui loue un appartement à 120.000 ou 150.000 FCFA ne mettrait-il pas à la disposition des locataires une pompe pour propulser l’eau au deuxième étage ?
Faites des pancartes pour l’Etat en cas de rupture du service. Faites-en, même s’il n’y a plus grand chose à revendiquer dans un contexte de production record de 390 millions de litres d’eau par jour. Faites-en également pour vos bailleurs pour absence de surpresseur. Le mode de distribution de la pression sociale n’en sera que plus équitable.
Habib Demba Fall