Au regard des premières dépositions des témoins de contexte, Me Mounir Ballal est convaincu de l’innocence de leur client. « Le procès se déroule normalement dans la sérénité et je ne vois pas de quoi avoir peur pour notre client. L’expert Arnaud Dingammadji a fait un travail remarquable et Mme Yakhara Samb a fait une enquête de personnalité riche d’enseignements », a confié l’avocat commis d’office pour l’ex-Président tchadien à la fin de l’audience, vendredi.
A son avis, les trois témoins de contexte n’ont pu non plus apporté de preuve contre leur client. «Faustin Facho Balaam, le témoin clé de l’accusation selon le parquet a fait un témoignage très évasif. Il n’a pas su répondre avec précision aux différentes avec précision aux questions des juges et des avocats. Cela se comprend aisément car à l’instruction il a donné libre cours à son imagination», soutient Me Ballal.
Il accusé l’ex-ministre de Habré «d’avoir beaucoup affabulé » et que les témoignages de l’ex-président de l’Assemblé nationale tchadienne et du responsable d’Amnesty international n’ont rien apporté à l’accusation.
Me Assane Dioma Ndiaye pense le contraire. Un des conseils des parties civiles, pense qu’avec les témoignages, «tout le monde peut se faire une religion en attendant la décision de la Chambre».
En d’autres termes, il reste persuadé qu’ils vont peser dans le sens de la culpabilité de l’ex-président tchadien jugé pour crimes internationaux.
«Les témoignages ont relaté des faits accablants qu’aucune âme sensible ne peut soutenir et je pense que si on continue à ce rythme, beaucoup de personnes hésiteraient à venir à ce procès tellement les atrocités seront insoutenables », soutient le conseil tout confiant.
Et qu’il y a condamnation ou pas, Me Ndiaye se dit «satisfait » dejà dans la mesure où argue-t-il, «la victime a besoin d’être reconnue et c’était l’essentiel pour ce procès».
Tout en soutenant qu’ils ne préjugent de la culpabilité de l’accusé, le conseil ajoute que «les témoignages ont eux-mêmes parlé». Or, souligne-t-il, « ce ne sont pas encore les vrais victimes mais des hommes d’Etat, une organisation internationale »