Un jour en Irak, je faisais face à une scène aussi désolante qu’une occupation militaire d’un pays par une puissance, prétextant d’une guerre préventive et le démantèlement d’armes de destruction massive. Une allégation fallacieuse pour juste venir à bout d’un régime et détruire un pays. Alors que je m’interrogeais sur le comment du pourquoi, des voix m’interpellaient. Comment expliquez-vous cette situation dont vous êtes un témoin oculaire ? Qu’est-ce qui vous a amené à engager autant d’argent pour venir si loin risquer votre vie ? Pourquoi vous ne vous intéressez au sort des autres que quand c’est difficile voire catastrophique? Quel profit tirez-vous des risques que vous prenez? Prenant le temps de répondre, je me suis tourné vers le Tigre et l’Euphrate, ces deux grands fleuves, d’eau douce, coulant à flot dans un pays grandement arable, au sous-sol immensément riche en pétrole. Un pays encore plus riche de par son histoire, sa culture. Il me revenait à l’esprit la Tour de Babel que je venais de visiter et qui reste un monument historique dans l’esprit de l’humanité. Il me revenait à l’esprit les Amorrites et leur roi Hammourabi dont la loi reste une source pour le droit positif. Je me remémorais le sublime Palais des perses de la ville de Médaïn dont les piliers se sont effondrés avec la naissance du Prophète de l’Islam et tant d’autres histoires, tantôt d’envahissement, avec les Mongols aussi agressifs que sanguinaires, venant d’Extrême-Orient, tantôt d’occupation, avec les Anglais et leur force de feu pernicieuse. Dans ce pays où l’histoire des mille et une nuits est partie pour envelopper le monde de feuilletons rimant avec le temps. Ce pays, où le déluge s’est produit et où l’histoire d’Adan et d’Eve a vécu, avec d’autres épisodes de l’histoire de l’humanité, m’a poussé à méditer sur le début de la création.
C’était un jour, en Mésopotamie devant ces fleuves qui coulaient et qui coulent encore arrosant des jardins fleurissants d’où jaillit une vie d’abondance. D’où les oiseaux de bon augure faisaient une moisson éternelle et d’où les animaux, de tout ordre, vivaient en parfaite harmonie. Dans cette symbiose, le lion, en compagnie de la vache, vaquait à ses occupations. De même, l’hyène s’invitait dans les troupeaux de moutons et de chèvres qui n’avaient rien à craindre. Le chien et le chat vivaient comme des camarades. Dans ces jardins habitaient paisiblement l’ange et le démon, mus par un seul objectif. Nul ne pensait faire du mal à l’autre. Personne ne craignait personne. La vie était belle dans ce véritable havre de paix. Ce jardin, situé dans un lieu appelé Samawa, la céleste, était le commencement et le début de la vie. Dans cet endroit, anges et démons repentis étaient les maîtres. Et l’être humain passait pour un simple serviteur de bas-étage qui n’avait même pas le droit d’être cité. Toute son existence se résumait à servir les maîtres des lieux. La vie était rythmée par la sublimation, la prosternation et l’adoration. Et tout le monde, dans une symphonie harmonisée, chantait la clémence du Créateur, le Maître absolu. Dans une vie où la manne et le bien étaient en abondance et tout était gratuit. Chacun faisait ce qu’il voulait, sans le moindre risque de maladie ou de tout autre handicap. Au jardin céleste de Samawa, le beau rêve était réel.
Un jour à l’aurore, aux premières lueurs, dans un calme plat et paisible, un cri vint, sans crier gare. Comme un coup de foudre tombant du ciel pour annoncer un décret divin, il chamboula aussitôt la tranquillité des uns et des autres. Il bouleversa leur quiétude, mettant ainsi fin à une vie de routine, devenue partie intégrante de la nature. Le Maître absolu déclara : « Je vais établir sur la terre un vicaire». L’annonce visait une espèce qui était laissée pour compte, qui n’était ni ange céleste, ni démon repenti et arrogant, mais humain avec les caractéristiques distinctes des deux pré-cités. Cet être manifesta des signes précurseurs d’intuition et d’efficacité mais les autres, anges comme démons, avaient compris. Cette armée d’anges disciplinés et loyaux qui ne protestaient jamais et qui exécutaient, au temps voulu, l’ordre tel que prescrit, se mirent à se poser des questions, montrant combien la surprise était grande. Le choix leur parut inopportun et leurs interrogations valaient un signal aussi inhabituel que fort. «Vas- Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier?», se demandèrent-ils
La réponse ferme du Maître tomba sans attente ni hésitation : «En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas!»
Suite vendredi prochain…
Par Sidy Lamine NIASS, Président directeur général du Groupe Wal Fadjri
C’était un jour, en Mésopotamie devant ces fleuves qui coulaient et qui coulent encore arrosant des jardins fleurissants d’où jaillit une vie d’abondance. D’où les oiseaux de bon augure faisaient une moisson éternelle et d’où les animaux, de tout ordre, vivaient en parfaite harmonie. Dans cette symbiose, le lion, en compagnie de la vache, vaquait à ses occupations. De même, l’hyène s’invitait dans les troupeaux de moutons et de chèvres qui n’avaient rien à craindre. Le chien et le chat vivaient comme des camarades. Dans ces jardins habitaient paisiblement l’ange et le démon, mus par un seul objectif. Nul ne pensait faire du mal à l’autre. Personne ne craignait personne. La vie était belle dans ce véritable havre de paix. Ce jardin, situé dans un lieu appelé Samawa, la céleste, était le commencement et le début de la vie. Dans cet endroit, anges et démons repentis étaient les maîtres. Et l’être humain passait pour un simple serviteur de bas-étage qui n’avait même pas le droit d’être cité. Toute son existence se résumait à servir les maîtres des lieux. La vie était rythmée par la sublimation, la prosternation et l’adoration. Et tout le monde, dans une symphonie harmonisée, chantait la clémence du Créateur, le Maître absolu. Dans une vie où la manne et le bien étaient en abondance et tout était gratuit. Chacun faisait ce qu’il voulait, sans le moindre risque de maladie ou de tout autre handicap. Au jardin céleste de Samawa, le beau rêve était réel.
Un jour à l’aurore, aux premières lueurs, dans un calme plat et paisible, un cri vint, sans crier gare. Comme un coup de foudre tombant du ciel pour annoncer un décret divin, il chamboula aussitôt la tranquillité des uns et des autres. Il bouleversa leur quiétude, mettant ainsi fin à une vie de routine, devenue partie intégrante de la nature. Le Maître absolu déclara : « Je vais établir sur la terre un vicaire». L’annonce visait une espèce qui était laissée pour compte, qui n’était ni ange céleste, ni démon repenti et arrogant, mais humain avec les caractéristiques distinctes des deux pré-cités. Cet être manifesta des signes précurseurs d’intuition et d’efficacité mais les autres, anges comme démons, avaient compris. Cette armée d’anges disciplinés et loyaux qui ne protestaient jamais et qui exécutaient, au temps voulu, l’ordre tel que prescrit, se mirent à se poser des questions, montrant combien la surprise était grande. Le choix leur parut inopportun et leurs interrogations valaient un signal aussi inhabituel que fort. «Vas- Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier?», se demandèrent-ils
La réponse ferme du Maître tomba sans attente ni hésitation : «En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas!»
Suite vendredi prochain…
Par Sidy Lamine NIASS, Président directeur général du Groupe Wal Fadjri