Nouvelles révélations glaçantes sur les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis. "Le Figaro " s’est procuré les dernières conclusions de l’enquête menée par quelque 850 policiers de la brigade criminelle de Paris, la sous-direction antiterroriste et des services du renseignement intérieur (DGSI) mobilisés après les attaques. Le quotidien a livré, dimanche 27 décembre, de nombreux éléments précis sur la chronologie et les circonstances du massacre.
Des "boucliers humains"
L’article revient en premier lieu sur la soirée du 13 novembre au Bataclan. On y apprend, grâce aux témoignages des survivants, que Samy Amimour, Foued Mohamed-Aggad et Ismaël Omar Mostefaï se parlent "entre eux en arabe et aux victimes avec un français sans accent". Après avoir tiré sur la foule terrorisée, les jihadistes placent des spectateurs malheureux aux portes et aux fenêtres en guise de "boucliers humains".
Les hommes, bien décidés à tuer le maximum de personnes, s’emparent ensuite de "téléphones portables de leurs victimes pour aller sur Internet et entamer des négociations avec la police. Les pourparlers n’auront jamais lieu, faute de réseau téléphonique…
Toujours d’après le témoignage de rescapés, les hommes armés tentent d’obtenir un entretien avec un négociateur. "Si dans cinq minutes je n'ai rien, je tue un otage et je le balance par la fenêtre, moi, je m'en fous, on n'a pas peur de mourir", fulmine l’un d’entre eux.
"Il est où le chanteur ? Ils sont où les Ricains ? "
Comble du cynisme, au milieu des tirs et des rafales qui se succèdent au moindre mouvement des spectateurs pris au piège, l’un des futurs kamikazes se met au xylophone pour délivrer quelques notes de musique. L’article révèle par ailleurs que les terroristes n’ont pas choisi le concert des Eagles of Death Metal au hasard. "Il est où le chanteur ? Ils sont où les Ricains? C'est un groupe américain, avec les Américains, vous bombardez, donc on s'en prend aux Américains et à vous", hurle l’un d’entre eux à l’assistance moribonde.
Les trois hommes, qui revendiquent leur acte au nom de l'organisation État islamique, expliquent également les motifs de leur "vengeance". "Vous allez payer pour la Syrie et l'Irak. C'est pour nos frères d'Irak et de Syrie, vous avez fait du mal à nos frères, vous avez bombardé la Syrie […], on fait ce que vous faites en Syrie […], écoutez les gens crier […], nous, on n'est pas en Syrie, mais on agit ici. Vous nous faites ça, on vous fait ça…", disent-il d’après le journal.
L’échec du Stade de France
Du côté du Stade de France, les révélations sont tout aussi édifiantes. "Le Figaro" indique, en outre, que le commando qui s’est rendu aux abords de l’enceinte sportive a cherché par tous les moyens à y pénétrer pour se faire exploser au milieu des 80 000 spectateurs. En vain. À quatre reprises, les hommes, qui ont tenté de passer les contrôles de la sécurité ne sont jamais parvenus à leurs fins. Faute de mieux, ils se font exploser à l'extérieur de l'enceinte.
Des élements de l’enquête indiquent enfin, que le commando des terrasses des cafés du Xe et XIe ont porté plus de 400 coups de feu.