Alioune Badiane, membre du Bureau des affaires religieuses de l’Institut Mozdahir international, professeur d’histo-géo de formation, revient dans cet entretien sur le sens de la Tamkharite, l’assassinat de l’imam Hussein et les évènements de Karbala.
Vous programmez chaque année des évènements sur la Tamkharite. Que représente cet évènement pour vous ?
La Tamkharite, dans la culture musulmane, est considérée comme une fête pour la plupart des musulmans, qui, selon eux, marque le début de l’année musulmane. Alors que chez les membres de la famille du Prophète (Psl), les chiites, c’est le plus grand jour de deuil, parce que c’est ce jour-là, sur la plaine de Karbala, qu’ont été assassinés les membres de la famille du Prophète à leur tête l’imam Hussein, qui était le seul petit-fils survivant du Prophète (Psl), par le khalife officiel. Celui qui était censé remplacer le Prophète. Et après cela, ce khalife Yazid a déclaré le jour de la Tamkharite, qui est le dixième jour de l’année, parce que la Tamkharite signifie en arabe Achoura, c’est à dire le dixième jour. Il l‘a déclaré jour de fête durant lequel il fête la victoire de leur famille sur celle du Prophète Mohamed (Psl). Parce que son grand-père Abou Sofiane, dés que le Prophète a commencé à lancer l’appel, s’est opposé et a combattu le Prophète pendant 23 ans pour empêcher que l’islam se développe. Quand il n’a pas eu gain de cause, il a demandé aux membres de sa famille d’entrer dans l’islam et de continuer le combat à l’intérieur. Ce qui fait que son fils Mawya est parvenu quelques années plus tard à manigancer l’assassinat de l’imam Ali, qui était le gendre et cousin du prophète (Psl), et qui était son successeur légitime. Il a programmé son assassinat. Et après cela, il a pris le pouvoir, et le khalifat et s’est attelé à déformer les enseignements de l’islam mais aussi à éliminer tout ce qui pouvait s’opposer à son pouvoir. Et les premiers, c’étaient les membres de la famille du Prophète. Il n’a pas atteint ses objectifs mais à sa mort, il a mis sur le Khalifa son fils Yazid, qui finalement en l’an 68 de l’Hégire, le dixième jour de Muharram, le jour de la Tamkharite est parvenu à assassiner le petit-fils du Prophète, l’imam Hussein et les membres adultes mâles de la famille du Prophète. Il n’y a eu qu’un seul survivant et c’est celui-là qui allait perpétuer après la descendance du Prophète.
Mais, pour lui, il avait eu gain de cause, il a réussi à éliminer les tenants de l’islam originel.
Finalement, il a dit : «j’en fais un jour de fête ou tout est permis». Et comme ce sont eux les Omaïques, qui ont amené l’islam au Sénégal, et comme on a dit tout est permis les Sénégalais ont «sénégalisé» le terme en disant tamkharit, qui signifie traiter son ami d’anthropophage de «deum». Donc ce jour-là tu peux même traiter ton ami d’anthropophage ça ne fait rien. C’est pourquoi quand la Tamkharite vient, depuis lors dans le monde sunnite, dans les territoires, qui ont adopté la vision de l’islam des Omaïques, le dixième jour du mois de Mihrâb est un jour de fête. C’est ce qui explique que chez nous les hommes s’habillent en femmes et les femmes en hommes, on dit que même voler cette nuit, faire du mal, c’est pas grave.
A l’époque puisque le khalife avait déclaré que tout est permis, il y avait des orgies partout mais il est arrivé à un moment où certains ont eu honte, ont des complexes par rapport à ce qu’ils faisaient et ce qu’ils ont trouvé comme solution est que les hommes s’habillent en femmes et que les femmes s’habillent en hommes comme ça n’importe quel homme peut coucher avec n’importe quelle femme sans qu’on le sache, c’est ça qui a amené depuis lors dans la tradition les hommes se travestissent le jour de la Tamkharite. Et il a demandé avant de tuer les membres de la famille du Prophète de les priver de nourriture pendant trois jours. Alors ils ont dit qu’il faut faire cette nuit-là de très bons dîners pour se moquer de la famille du Prophète parce que cette nuit-là eux ils n’avaient pas diné et qu’il faut aussi jeuner la veille et le lendemain de la fête aussi pour se moquer d’eux parce qu’ils avaient faim. C’est ce qui a amené toutes ces traditions de jeûne le jour, de faire des séances de tam-tam, de se travestir. Mais la question que tout homme intelligent doit se poser maintenant : Qu’est-ce que les gens sont en train de fêter le jour de la Tamkharite ? Si c’est la Korité, c’est la fin du mois de jeûne, si c’est la Tabaski, c’est la fête du sacrifice d’Ibrahim qui marque le pèlerinage à la Mecque et la Tamkharite qu’est-ce que ça représente ? On nous dit que c’est la fête de l’an, mais pourquoi la fête de l’an n’est pas fêtée le premier jour de l’année.
Dans toutes les civilisations du monde, le Jour de l’an se fête le premier jour de l’année ou la première nuit de l’année. C’est pourquoi dans le monde judéo-chrétien, ils fêtent le 31 décembre et le lendemain c’est le 1er janvier. Donc pourquoi on attend le dixième jour pour fêter ce jour parce que le mot même Achoura signifie dixième. C’est cette question qu’on doit se poser. Tout musulman doit se poser la question de savoir en quoi cela nous concerne-t-il ? Tout bon musulman doit se poser la question de savoir est-ce qu’il va choisir de faire le deuil de vivre dans la douleur, dans la consternation, le recueillement avec le Prophète ou bien il va le faire dans la joie et l’allégresse et même dans le péché, comme le faisaient les ennemis du Prophète? Donc c’est ce message que l’institut Mozdahir International à la tête le guide de la communauté Chiite Mozdahir Mawlana Cherif Mouhammad Ali Aidara est en train de véhiculer depuis des années partout dans le monde pour amener les gens à se poser ces questions pour pouvoir trouver la meilleur voie, surtout dans ce monde ou tout est bouleversé et surtout dans l’islam où il y a des divergences partout.
Donc cela signifie que certains musulmans ne comprennent toujours pas le sens de la Tamkharite?
Bien sûr, je pense que c’est ça ! Je pense réellement que beaucoup de gens ne connaissent pas parce que je ne peux pas concevoir qu’ils connaissent et qu’ils continuent de le faire. Il y a beaucoup de gens qui au début ne connaissaient pas, quand on a commencé depuis des années nos mouvements de sensibilisation, il y a beaucoup qui ont abandonné et qui n’ont pas encore reçu l’information. Par contre, il y a chez les musulmans, toujours jusqu’à présent, une partie qui croit que c’est normal, que la famille du prophète soit massacrée et qu’on fête ça. Si vous voyez tout ce qui se passe, les terroristes qui mettent des bombes partout, vous voyez que leurs premières victimes sont des musulmans. Donc ces gens-là croient que ce qu’ils font, c’est normal. Ce sont ces mêmes gens qui croient que fêter la Tamkharite, c’est normal. Mais la plupart en tout cas, ici au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, si les gens la fêtent, c’est parce qu’ils n’ont pas reçu la bonne information, on les a toujours matraqués que c’est début de l’année et comme ils n’ont pas eu le réflexe de réfléchir pour voir que c’est le dixième jour et pas la fête de l’année. On leur a toujours dit aussi que, c’est le jour où les prophètes antérieurs avaient de la joie, mais si tous les prophètes antérieurs avaient de la joie et que notre prophète Mohamed (Psl), le chef de tous les prophètes, et puis c’est lui notre prophète, a eu de la peine et qu’il l’avait même prévu avant sa mort. Si on a ces informations, c’est de célébrer la Tamkharite dans le deuil, dans le recueillement et dans la remise en question pour ne jamais tomber aussi bas que les gens qui se disent musulmans et qui se donnent le droit de massacrer la famille du prophète et de travestir les textes de l’islam.
Que faire pour changer cette situation ?
Nous suivons toujours la tradition de notre bien-aimé le Prophète Mohamed (Psl) à qui Dieu a dit : il ne lui appartient qu’à transmettre le message et une fois qu’il l’a transmis que ceux qui veulent croient et ceux qui veulent aussi mécroient. De cette perspective, nous essayons par tous les moyens de communication modernes et traditionnels possibles de véhiculer ce message-là, d’amener les gens à réfléchir eux-mêmes. Et pour se faire comme il est de tradition dans le monde chiite, chez tous les partisans de la famille du Prophète dès la première nuit de l’année jusqu’à la dixième nuit qui est la nuit ou les gens font leur couscous et le «tandjiabon», toutes les nuits il y a des cérémonies de commémoration. Et au programme de ces cérémonies, il y a d’abord des causeries, chaque nuit après la prière du «Timis», il y a deux causeries : l‘une va porter sur les enseignants originels de l’islam pour rappeler aux gens le credo de l’islam, les pratiques, la morale islamique, le bon comportement chez les musulmans et une autre causerie qui retrace épisode par épisode la tragédie de Karbala, la tragédie d’Achoura, donc les causes lointaines, les causes immédiates, le déroulement jusqu’aux conséquences du massacre de la famille du Prophète à Karbala. Et après cela il y a des chants funèbres à l’honneur et à la mémoire des martyrs de la famille du prophète et aussi des prières pour les vivants et les défunts. Comme toutes les cérémonies islamiques, ça commence toujours par une lecture du coran. Et le dixième jour qui est férié, le lendemain de la Tamkharite les commémorations commencent à 9 h. Après cela il y a une communication sur l’évènement d’Achoura, sur ce qui s’est passé, comment on a décapité un par un les membres de la famille du prophète y compris l’imam Hussein. On a mis sa tête sur une pique et celui qui l‘a coupée s’est mis à danser et à chanter pour dire «tandjiabon», qui signifie en arabe «Etonnez-vous de moi, voilà le dernier petit-fils du Prophète, j’ai coupé sa tête». Et comment ce mot «tandjiabon» a été repris inconsciemment chez nous le jour de la tamkharite pour dire la même la chose que celui qui a tué la famille du Prophète. Donc tout ça ce sont des campagnes de sensibilisation. Après maintenant la prière de «tisbar» le guide de la communauté chiite Mozdahir Mawlana Cherif Mouhammad Ali Aidara fait sa communication annuelle.
Donc puisque la Tamkharite est une cérémonie de deuil et de tristesse pour tout musulman, est-ce que les marabouts sénégalais savent ce que la population est en train de faire est contraire aux recommandations de l’islam ?
Oui, moi j’ai vu beaucoup de marabouts qui quand la Tamkharite s’approche font des messages pour interdire ces manifestations païennes et hostiles à la famille du prophète. Plusieurs marabouts interdisent et sensibilisent les gens sur la chose. Mais comme dans certains textes islamiques qui ont été véhiculés, on dit que l’histoire c’est toujours, l’histoire des vainqueurs parce que, nous ce sont les Omaïques qui ont amené l’islam ici et dans les textes qu’ils ont écrits en falsifiant l’histoire de l’islam, ils ont toujours essayé de démontrer que c’est un jour de fête ou les autres prophètes ont eu des bienfaits.
Vous programmez chaque année des évènements sur la Tamkharite. Que représente cet évènement pour vous ?
La Tamkharite, dans la culture musulmane, est considérée comme une fête pour la plupart des musulmans, qui, selon eux, marque le début de l’année musulmane. Alors que chez les membres de la famille du Prophète (Psl), les chiites, c’est le plus grand jour de deuil, parce que c’est ce jour-là, sur la plaine de Karbala, qu’ont été assassinés les membres de la famille du Prophète à leur tête l’imam Hussein, qui était le seul petit-fils survivant du Prophète (Psl), par le khalife officiel. Celui qui était censé remplacer le Prophète. Et après cela, ce khalife Yazid a déclaré le jour de la Tamkharite, qui est le dixième jour de l’année, parce que la Tamkharite signifie en arabe Achoura, c’est à dire le dixième jour. Il l‘a déclaré jour de fête durant lequel il fête la victoire de leur famille sur celle du Prophète Mohamed (Psl). Parce que son grand-père Abou Sofiane, dés que le Prophète a commencé à lancer l’appel, s’est opposé et a combattu le Prophète pendant 23 ans pour empêcher que l’islam se développe. Quand il n’a pas eu gain de cause, il a demandé aux membres de sa famille d’entrer dans l’islam et de continuer le combat à l’intérieur. Ce qui fait que son fils Mawya est parvenu quelques années plus tard à manigancer l’assassinat de l’imam Ali, qui était le gendre et cousin du prophète (Psl), et qui était son successeur légitime. Il a programmé son assassinat. Et après cela, il a pris le pouvoir, et le khalifat et s’est attelé à déformer les enseignements de l’islam mais aussi à éliminer tout ce qui pouvait s’opposer à son pouvoir. Et les premiers, c’étaient les membres de la famille du Prophète. Il n’a pas atteint ses objectifs mais à sa mort, il a mis sur le Khalifa son fils Yazid, qui finalement en l’an 68 de l’Hégire, le dixième jour de Muharram, le jour de la Tamkharite est parvenu à assassiner le petit-fils du Prophète, l’imam Hussein et les membres adultes mâles de la famille du Prophète. Il n’y a eu qu’un seul survivant et c’est celui-là qui allait perpétuer après la descendance du Prophète.
Mais, pour lui, il avait eu gain de cause, il a réussi à éliminer les tenants de l’islam originel.
Finalement, il a dit : «j’en fais un jour de fête ou tout est permis». Et comme ce sont eux les Omaïques, qui ont amené l’islam au Sénégal, et comme on a dit tout est permis les Sénégalais ont «sénégalisé» le terme en disant tamkharit, qui signifie traiter son ami d’anthropophage de «deum». Donc ce jour-là tu peux même traiter ton ami d’anthropophage ça ne fait rien. C’est pourquoi quand la Tamkharite vient, depuis lors dans le monde sunnite, dans les territoires, qui ont adopté la vision de l’islam des Omaïques, le dixième jour du mois de Mihrâb est un jour de fête. C’est ce qui explique que chez nous les hommes s’habillent en femmes et les femmes en hommes, on dit que même voler cette nuit, faire du mal, c’est pas grave.
A l’époque puisque le khalife avait déclaré que tout est permis, il y avait des orgies partout mais il est arrivé à un moment où certains ont eu honte, ont des complexes par rapport à ce qu’ils faisaient et ce qu’ils ont trouvé comme solution est que les hommes s’habillent en femmes et que les femmes s’habillent en hommes comme ça n’importe quel homme peut coucher avec n’importe quelle femme sans qu’on le sache, c’est ça qui a amené depuis lors dans la tradition les hommes se travestissent le jour de la Tamkharite. Et il a demandé avant de tuer les membres de la famille du Prophète de les priver de nourriture pendant trois jours. Alors ils ont dit qu’il faut faire cette nuit-là de très bons dîners pour se moquer de la famille du Prophète parce que cette nuit-là eux ils n’avaient pas diné et qu’il faut aussi jeuner la veille et le lendemain de la fête aussi pour se moquer d’eux parce qu’ils avaient faim. C’est ce qui a amené toutes ces traditions de jeûne le jour, de faire des séances de tam-tam, de se travestir. Mais la question que tout homme intelligent doit se poser maintenant : Qu’est-ce que les gens sont en train de fêter le jour de la Tamkharite ? Si c’est la Korité, c’est la fin du mois de jeûne, si c’est la Tabaski, c’est la fête du sacrifice d’Ibrahim qui marque le pèlerinage à la Mecque et la Tamkharite qu’est-ce que ça représente ? On nous dit que c’est la fête de l’an, mais pourquoi la fête de l’an n’est pas fêtée le premier jour de l’année.
Dans toutes les civilisations du monde, le Jour de l’an se fête le premier jour de l’année ou la première nuit de l’année. C’est pourquoi dans le monde judéo-chrétien, ils fêtent le 31 décembre et le lendemain c’est le 1er janvier. Donc pourquoi on attend le dixième jour pour fêter ce jour parce que le mot même Achoura signifie dixième. C’est cette question qu’on doit se poser. Tout musulman doit se poser la question de savoir en quoi cela nous concerne-t-il ? Tout bon musulman doit se poser la question de savoir est-ce qu’il va choisir de faire le deuil de vivre dans la douleur, dans la consternation, le recueillement avec le Prophète ou bien il va le faire dans la joie et l’allégresse et même dans le péché, comme le faisaient les ennemis du Prophète? Donc c’est ce message que l’institut Mozdahir International à la tête le guide de la communauté Chiite Mozdahir Mawlana Cherif Mouhammad Ali Aidara est en train de véhiculer depuis des années partout dans le monde pour amener les gens à se poser ces questions pour pouvoir trouver la meilleur voie, surtout dans ce monde ou tout est bouleversé et surtout dans l’islam où il y a des divergences partout.
Donc cela signifie que certains musulmans ne comprennent toujours pas le sens de la Tamkharite?
Bien sûr, je pense que c’est ça ! Je pense réellement que beaucoup de gens ne connaissent pas parce que je ne peux pas concevoir qu’ils connaissent et qu’ils continuent de le faire. Il y a beaucoup de gens qui au début ne connaissaient pas, quand on a commencé depuis des années nos mouvements de sensibilisation, il y a beaucoup qui ont abandonné et qui n’ont pas encore reçu l’information. Par contre, il y a chez les musulmans, toujours jusqu’à présent, une partie qui croit que c’est normal, que la famille du prophète soit massacrée et qu’on fête ça. Si vous voyez tout ce qui se passe, les terroristes qui mettent des bombes partout, vous voyez que leurs premières victimes sont des musulmans. Donc ces gens-là croient que ce qu’ils font, c’est normal. Ce sont ces mêmes gens qui croient que fêter la Tamkharite, c’est normal. Mais la plupart en tout cas, ici au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, si les gens la fêtent, c’est parce qu’ils n’ont pas reçu la bonne information, on les a toujours matraqués que c’est début de l’année et comme ils n’ont pas eu le réflexe de réfléchir pour voir que c’est le dixième jour et pas la fête de l’année. On leur a toujours dit aussi que, c’est le jour où les prophètes antérieurs avaient de la joie, mais si tous les prophètes antérieurs avaient de la joie et que notre prophète Mohamed (Psl), le chef de tous les prophètes, et puis c’est lui notre prophète, a eu de la peine et qu’il l’avait même prévu avant sa mort. Si on a ces informations, c’est de célébrer la Tamkharite dans le deuil, dans le recueillement et dans la remise en question pour ne jamais tomber aussi bas que les gens qui se disent musulmans et qui se donnent le droit de massacrer la famille du prophète et de travestir les textes de l’islam.
Que faire pour changer cette situation ?
Nous suivons toujours la tradition de notre bien-aimé le Prophète Mohamed (Psl) à qui Dieu a dit : il ne lui appartient qu’à transmettre le message et une fois qu’il l’a transmis que ceux qui veulent croient et ceux qui veulent aussi mécroient. De cette perspective, nous essayons par tous les moyens de communication modernes et traditionnels possibles de véhiculer ce message-là, d’amener les gens à réfléchir eux-mêmes. Et pour se faire comme il est de tradition dans le monde chiite, chez tous les partisans de la famille du Prophète dès la première nuit de l’année jusqu’à la dixième nuit qui est la nuit ou les gens font leur couscous et le «tandjiabon», toutes les nuits il y a des cérémonies de commémoration. Et au programme de ces cérémonies, il y a d’abord des causeries, chaque nuit après la prière du «Timis», il y a deux causeries : l‘une va porter sur les enseignants originels de l’islam pour rappeler aux gens le credo de l’islam, les pratiques, la morale islamique, le bon comportement chez les musulmans et une autre causerie qui retrace épisode par épisode la tragédie de Karbala, la tragédie d’Achoura, donc les causes lointaines, les causes immédiates, le déroulement jusqu’aux conséquences du massacre de la famille du Prophète à Karbala. Et après cela il y a des chants funèbres à l’honneur et à la mémoire des martyrs de la famille du prophète et aussi des prières pour les vivants et les défunts. Comme toutes les cérémonies islamiques, ça commence toujours par une lecture du coran. Et le dixième jour qui est férié, le lendemain de la Tamkharite les commémorations commencent à 9 h. Après cela il y a une communication sur l’évènement d’Achoura, sur ce qui s’est passé, comment on a décapité un par un les membres de la famille du prophète y compris l’imam Hussein. On a mis sa tête sur une pique et celui qui l‘a coupée s’est mis à danser et à chanter pour dire «tandjiabon», qui signifie en arabe «Etonnez-vous de moi, voilà le dernier petit-fils du Prophète, j’ai coupé sa tête». Et comment ce mot «tandjiabon» a été repris inconsciemment chez nous le jour de la tamkharite pour dire la même la chose que celui qui a tué la famille du Prophète. Donc tout ça ce sont des campagnes de sensibilisation. Après maintenant la prière de «tisbar» le guide de la communauté chiite Mozdahir Mawlana Cherif Mouhammad Ali Aidara fait sa communication annuelle.
Donc puisque la Tamkharite est une cérémonie de deuil et de tristesse pour tout musulman, est-ce que les marabouts sénégalais savent ce que la population est en train de faire est contraire aux recommandations de l’islam ?
Oui, moi j’ai vu beaucoup de marabouts qui quand la Tamkharite s’approche font des messages pour interdire ces manifestations païennes et hostiles à la famille du prophète. Plusieurs marabouts interdisent et sensibilisent les gens sur la chose. Mais comme dans certains textes islamiques qui ont été véhiculés, on dit que l’histoire c’est toujours, l’histoire des vainqueurs parce que, nous ce sont les Omaïques qui ont amené l’islam ici et dans les textes qu’ils ont écrits en falsifiant l’histoire de l’islam, ils ont toujours essayé de démontrer que c’est un jour de fête ou les autres prophètes ont eu des bienfaits.