Lundi noir a la société de métallurgie SOMETA. Un jour de deuil que les travailleurs abasourdis par la mort d’un ami n’oublieront pas de sitôt. Il s’agit d’Ousmane Sarr, marié et père de quatre bouts de bois de Dieu. Il avait quitté en fin de semaine son domicile sis à Thiaroye Azur pour rallier Sebi-Gare, quartier où il vivait en location. Grand Ouzin comme l’appelaient les intimes, ne savait pas qu’il avait rendez-vous avec l’ange de la mort. Il a été broyé en pleine labeur par la lamineuse. Un accident qui vient ainsi rallonger la longue liste de pertes en vies humaines. Dans son lieu de travail, on ne cesse de compter les cas d’accident de travail qui s’accroît de jour en jour. « Le laminoir en pleine action a accroché son boubou et l’a laminé en une fraction de seconde. Les sapeurs-pompiers ont mis plus d’une demi-heure pour extirper ce qui pouvait rester du corps », témoigne Seydina Dieng . Le quadragénaire, de poursuivre avec on trémolo a la voix : « il n’y a pas de mesures de sécurité ici. Les chaussures ne tiennent pas plus d’un mois avec la chaleur épouvantable qu’il y’a l’intérieur. Les responsables chargés de veiller sur la sécurité du personnel n’osent pas piper mot de peur d’être renvoyés ». Conscient du danger qui le guettait au quotidien, Mame Mor Gueye, qui y travaille depuis 2010 avoue avoir quitté ce poste pour un autre, trois jours auparavant. « je ne pouvais pas supporter la chaleur. Nous travaillons 12 heures de temps pour un salaire journalier de 4000 francs CFA », a-t-il dit, attristé par la mort d’un compagnon. De son coté, Bassirou Gueye, narrant le calvaire qu’ils endurent derrière ces murs, interpelle les autorités pour que les responsables chinois de la société se conforment aux normes sécuritaires. « Nous n’osons pas parler pour ne pas attirer la foudre de nos patrons chinois. Ce qui se passe dans cette industrie ne peut être expliqué, il faut le voir pour le croire », a-t-il fait savoir. Le corps de la victime a été acheminé vers les structures de santé sanitaire de la place par les éléments de la 14éme compagnie des sapeurs-pompiers de Rufisque. La gendarmerie a procédé aux constats d’usage pour élucider ces cas d’accidents mortel qui font légion a la SOMETA, usine sise à l’entrée de Sébikotane. Du côté de la Direction de la société, c’est l’omerta.
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