Si les chefs de village de Niakhar souffraient du déficit de reconnaissance de leur autorité par leurs administrés, il n’en sera, sans doute, plus ainsi. Les chefs de village de cette commune de Fatick ont désormais une autorité renforcée. Dorénavant, dans l’arsenal administratif de ces commis de l’Etat figurent, en effet, un drapeau aux couleurs nationales et deux cachets, l’un nominatif, l’autre estampillant le nom du village. Ce drapeau et ces cachets, objets trop précieux, permettent d’authentifier leurs actes administratifs. Ces auxiliaires de l’administration territoriale devenus chefs de quartier avec la mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation, ont chacun, reçu du maire Macodou Sène, deux cachets et un drapeau, le mardi dernier. « A travers ce geste, nous voulons permettre aux chefs de village d’être identifiables et de pouvoir authentifier leurs actes », a expliqué l’édile de Niakhar. Ainsi la municipalité satisfait en même temps une vieille doléance de ces représentants de l’Etat dont les papiers délivrés à leurs administrés étaient parfois chahutés. Ces chefs de village n’ont eu de cesse de réclamer des outils qui leur permettent d’exercer pleinement leur fonction de chef de village. Le drapeau quant à lui permettra aux étrangers notamment, de pouvoir identifier beaucoup plus facilement le domicile du chef de village qui voit ainsi sa reconnaissance raffermie.
Les chefs de village ont toutefois remis au goût du jour une vieille doléance, celle de leur rémunération. Là, le maire de Niakhar s’est fait clair. Il leur a expliqué que cette faveur est d’une envergure nationale et nécessite l’assentiment du chef de l’Etat. Macodou Sène a souligné que, malgré tout, ces collaborateurs qui lui sont d’une très grande utilité, bénéficient chaque année d’une ristourne provenant de l’impôt sur le minimum fiscal recouvré auprès de leurs administrés.