La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui réunit les différents groupes de la rébellion touareg du nord du Mali, a paraphé, le 14 mai à Alger, l'accord de paix adopté en mars par les autorités maliennes et des groupes pro-gouvernementaux.
La CMA a, cependant, exclu d’assister à la cérémonie de signature officielle prévue le 15 mai à Bamako, au motif qu’elle pas été «consultée» pour la date.Les rebelles ont aussi réclamé de nouvelles négociations avant un accord définitif.
«Le paraphe de ce document et la signature de l'accord définitif sont et demeurent des actes juridiquement distincts», a déclaré Bilal Ag Chérif (photo), responsable de la coordination.
Fruit de plus de sept mois de négociations organisées sous les auspices de l'Algérie, l'ONU, la France, l’Union européenne et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’accord d’Alger prévoit la création d'assemblées régionales aux pouvoirs étendus et reconnaît à l’Azawad - nom par lequel les rebelles désignent le nord du Mali - une «réalité humaine et politique».
En revanche, il refuse toujours l’autonomie politique à la région de Kidal, foyer du mouvement séparatiste touareg qui s’est soulevé, en janvier 2012, contre Bamako.
La CMA réclamait que l’Azawad soit reconnue comme «une entité géographique, politique et juridique». Elle demande également la création d'une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de «80 % de ressortissants de l'Azawad» dans les forces de sécurité.
La CMA est composée de six groupes armés séparatistes: le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), le Mouvement arabe de l'Azawad-dissident (MAA-dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).
Des groupes armés liés à Al-Qaïda qui, à un moment s’étaient alliés du MNLA, sont exclus de cet accord préliminaire. Ces groupes terroristes ont occupé pendant plus de neuf mois le nord du Mali avant d'en être partiellement chassés par une intervention armée internationale lancée en 2013 par la France. Le Nord du Mali a cependant enregistré depuis l'été une recrudescence d'attaques, notamment jihadistes, contre les forces maliennes ou étrangères.